Il y a une dizaine d'années, Notre Président publiait "Enseignement supérieur, recherche, innovation. Quels acteurs ?" dans la revue Esprit.
Chers collègues, si vous ne vous bougez pas, si vous êtes aussi passifs que durant le passage de la loi LRU, vous êtes morts !
Il importe donc que la recherche soit davantage financée par projet à l’image de ce qui ce pratique partout à l’étranger.
La vie de la recherche est une vie de projets ... Mais il faut permettre à des enseignants-chercheurs, une fois leurs projets retenus, d’obtenir des financements importants, des moyens humains supplémentaires et éventuellement la capacité de
racheter des heures d’enseignement. La création de l’ANR en 2005 et le financement de projets de recherche sélectionnés après appel à candidature constituent un premier pas en ce sens pour aligner la France sur ces bonnes pratiques.
Mais les dépenses de personnel et leur affectation, qui représentent l’essentiel des moyens attribués à la recherche publique, ne sont pas concernées et la part des crédits distribués est très loin d’atteindre les 30% du Royaume-Uni.
La montée en puissance de l’Anr ne doit cependant pas conduire à promouvoir un modèle uniforme. Il importe ... de mettre en place des statuts de chercheurs pour des durées données de quatre à douze ans par exemple et avec des postes permanents pour les directeurs, sur le modèle de ce que fait le Max Planck en Allemagne. Toutefois il est indispensable, pour développer les incitations et la performance dans le système de recherche français, de promouvoir une organisation de la recherche davantage pilotée sur la base d’un financement par projet.
Si la logique de l’autonomie est conduite à son terme, les unités mixtes de recherche devraient relever entièrement de l’université. Ceci devrait progressivement conduire à revoir le statut des personnels travaillant dans ces unités, plus rien ne justifiant la dualité d’aujourd’hui. En d’autres termes, les unités mixtes de recherche devraient avoir vocation à intégrer l’université tandis que les chercheurs qui y travaillent seraient associés aux charges d’enseignement de l’établissement.
Enfin, il importe de souligner que les universités, quand bien même elles seraient autonomes et évaluées, n’ont pas vocation à piloter la recherche française. Les axes stratégiques doivent être définis au niveau du ministère voire de l’Union européenne.