28 avril 2023
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Source : Le blog L'Insoumission.
Un braquage silencieux s’opère dans le pays. C’est l’éléphant au milieu du débat économique, dont on ne vous parle pourtant jamais : 10% de la valeur ajoutée sont passés du travail au capital en France. La part revenant aux salariés a en effet chuté dans le pays. Elle était de 75% au début des années 80, elle stagne autour de 65% aujourd’hui (source : INSEE). Ces 10 points de pourcentage d’écart représentent un incroyable magot : 250 milliards d’euros (10% de 2 500 milliards, le montant du PIB, ndlr). Vous avez bien lu : 250 milliards d’euros.
Mais où est donc passé cet argent ? Dans le financement de nos retraites ? Dans le financement de la révolution écologique ? Dans de grands plans de sauvetage de nos hôpitaux ? De nos écoles ? De notre justice ? Raté. Ce magot est passé directement du travail au capital. Dans les années 80, un salarié français travaillait en moyenne 9 jours par an pour payer les dividendes des actionnaires. Aujourd’hui, un salarié travaille en moyenne 45 jours supplémentaires pour les actionnaires. Dans l’Union européenne, la part des dividendes dans la valeur ajoutée a augmenté de 13 points. Un braquage dont on ne vous parle jamais. 83% des Français considèrent pourtant que la lutte des classes est toujours d’actualité (enquête de l’IFOP, ndlr). Le point central mais pourtant aveugle du débat économique.
«Trop de taxes », « les riches vont se barrer », « les riches créent de l’emploi », « pas d’argent magique »…
Le gouvernement préfère vous faire travailler deux années supplémentaires. Pourquoi ? Pour récupérer 10 à 12 milliards seulement selon le Conseil d’orientation des retraites (COR), au mieux. La retraite à 64 ans ne pourrait en effet rapporter que… 2,8 milliards d’euros selon l’Observatoire français des conjonctures économiques, l’OFCE. Deux ans fermes pour des millions de salariés pour récolter des miettes, plutôt que d’augmenter de deux points les salaires ? Il suffirait en effet d’augmenter de seulement 2 points la part des salaires dans la valeur ajoutée pour récupérer… 12 milliards d’euros de cotisations. Et oui, plus de salaires, c’est plus de cotisations sociales.
En effet, la « politique des caisses vides », selon l’expression de l’économiste Michaël Zemmour, la stratégie actuelle du pouvoir, est particulièrement perverse. Dans un premier temps, les exonérations contribuent à creuser le déficit et fragiliser l’autofinancement de la Sécurité sociale. Dans un deuxième temps, ce même déficit est utilisé comme argument pour justifier les réforme austéritaires, la baisse des dépenses et des prestations sociales. Toute la perversité macroniste repose là dessus : déshabiller le bien commun pour habiller le profit privé. Le capitalisme est sous perfusion. Le capitalisme ne tient plus debout tout seul : il survit grâce au soutien massif de l’État, notamment aux 160 milliards d’euros d’aides publiques déversés chaque années aux grandes entreprise sans aucune contrepartie.
PS qui n'a rien à voir : ma princesse Raph' a posé son auguste céans sur le trône de la série Game of Thrones. Çal'fait !
Published by Bernard Gensane
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Politique