Dans Le Grand Soir, Antoine (de la JRCF) se demande pourquoi nous jouons au jeu vidéo Cookie Clicker : Pourquoi jouons-nous à un jeu qui promet de ne pas être joué, mais auquel on joue quand même à des intervalles définis par les règles du jeu ? Parce que celui-ci se cale sur une résonance particulière de notre esprit, un frisson particulier, c’est le rêve petit bourgeois. Celui de l’entrepreneur, qui monte son entreprise géniale, qui fait des logiciels dans son garage, et petit à petit, d’investissement en investissement, ne devient plus qu’un homme d’affaires, qui peut arrêter de travailler manuellement, et gérer son empire.
C’est ainsi que, dans le marxisme, nous étudions le lien entre l’infrastructure, c’est-à-dire le mode de production économique, ici le capitalisme, et les superstructures, c’est-à-dire les autres phénomènes de la société qui en sont des émanations indirectes et en revêtent ses formes : la justice, la législation, la politique, les arts, la culture, l’école, l’éducation, les loisirs... et les jeux vidéo, qui sont dans leur conception, dans le contexte du capitalisme, les reflets des règles et des valeurs du capitalisme.
Mais Cookie Clicker nous mettait en garde. Les gains de productivité seront au rendez-vous, mais progressivement, la musique devient sordide, les êtres difformes envahissent l’écran, le monde devient un océan de désolation habité par des créatures hideuses, le ciel rouge plaque sa lumière blafarde sur une terre de ruines, et c’est ainsi que le capitalisme, devenu impérialisme, devient exterminisme, détruit la planète, les animaux, l’humanité, n’en laisse qu’un champ de terres brûlées et dévastées, sacrifiées pour produire toujours plus de cookies.
Il est encore temps d’arrêter la partie.
Le site Communistes revient sur l’apport de Marx à la réflexion sur l’agriculture : « Karl Marx fut le premier à traiter des rapports entre agriculture et capitalisme. Pour l’auteur du Capital, la première aurait été doublement absorbée par le second, d’abord par l’expropriation du travailleur à sa terre, puis par la diffusion de moyens de productions agricoles produits de manière industrielle (engrais, machines, etc.). Au-delà d’un processus de prolétarisation transformant la paysannerie en travailleurs « libres », prêts à grossir les effectifs des manufactures puis des usines au détriment de l’emploi agricole, l’accumulation de capital se traduit également par le développement d’une agriculture industrielle intégrée aux échanges marchands, prospérant par la destruction de formes de production artisanales davantage tournées vers l’autosubsistance. Un texte qui n’a pas pris une ride !
Pour comprendre la dynamique actuelle de l’agriculture, de la question agraire et son rapport au capitalisme il est nécessaire de débattre de ces sujets, pour mieux combattre ce système capitaliste et l’abattre. »
Le Monde a interrogé plusieurs victimes des crues récentes dans le Pas-de-Calais : « C’est trop pour Stéphane, automaticien chez le verrier Arc International, occupé à attaquer en cette mi-janvier les placoplâtres de son rez-de-chaussée avec un burin. Il ne compte plus le temps passé pour embellir sa maison et améliorer son confort, mais « on ne peut plus vivre ici. Même s’ils font des travaux de curage, s’ils montent les digues, l’eau sera toujours plus forte », soupire cet homme de 60 ans, qui, désormais, aspire à être exproprié, parce qu’il « n’y a plus d’autre solution ».
Il a entendu parler du projet du maire, qui imagine déjà rebâtir ici un nouveau quartier. « La plupart des habitants de cette rue ne veulent même plus rentrer dans leur maison. Ils en sont là. Ils ont les bras cassés », constate Benoît Roussel, le maire (PS) de cette commune de l’Audomarois. Ce jeune élu essaie de penser à la suite pour les habitants de la rue Henri-Puype, la plus à risque dans sa commune.
« Il faut qu’ils puissent retrouver leurs billes, ce qu’ils ont payé pour l’acquisition de leur maison, mais aussi pour les travaux. Pour les gens qui vivent ici, leur maison, c’est leur seul patrimoine », observe Benoît Roussel. Il imagine « remplacer les habitations de cette rue inondable par des logements surélevés ou avec des garages en rez-de-chaussée »,mais cette commune de 9 900 habitants n’a évidemment pas les moyens d’acquérir toutes les maisons pour lancer une opération immobilière de cette nature. »