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11 juillet 2024 4 11 /07 /juillet /2024 05:01
Par Gilles Questiaux
 
ATTENTION : ÊTRE CONTRE L'IMMIGRATION N'EST PAS ÊTRE CONTRE LES IMMIGRÉS !
 
 
Pourquoi doit-on être opposé par principe à l'immigration de travailleurs ?

Pourquoi être opposé par principe à l’immigration de travailleurs ?

Parce que le peuple n’en veut pas. L’immigration introduit une concurrence sur le marché du travail, sur le logement et sur les services publics qui est défavorable aux intérêts populaires.

Sur le plan culturel, aussi, il y a un rejet populaire de l’immigration de masse sans assimilation : les bourgeois vivent entre-soi, les intellos vivent entre-soi, et bien le peuple aussi veut vivre entre-soi, et il semble qu'à tort ou à raison la démocratie et le respect de la volonté de la majorité n’ait plus aucune importance quand on en arrive aux desiderata qui sont dominants dans les classes populaires quand ils contredisent le consensus idéologique des classes moyennes.

Mais il faut aussi penser à l’intérêt des immigrés eux-mêmes :

Parce que les immigrés sont surexploités, méprisés, relégués aux tâches et dans les quartiers dont personne ne veut. Défendre les droits des travailleurs, y compris des travailleurs immigrés signifie qu’on demande l’arrêt de l’immigration de travail qui renouvelle de manière continue la main d’œuvre corvéable et qui gêne particulièrement l’intégration qui se fait principalement par le travail non-qualifié des enfants des immigrés de la cohorte précédente.

L'immigration de masse de travailleurs précaires en situation irrégulière, mais volontaires et motivés pour toutes les tâches que les métropolitains refusent de faire – pour différentes raisons, certaines valables, d'autres non – habitue petit à petit les nations occidentales riches, blanches et de culture chrétiennes à une ségrégation de fait et à la formation de castes ethniques hiérarchisées suivant la couleur de la peau ou la religion, dont les membres ne sont pas égaux, ni devant la police, ni devant la justice, ni par rapport aux possibilités d’éducation et particulièrement sur le lieu de travail, dans des branches d'activité de plus en plus ethnicisées. La logique de l’immigration, c’est la formation progressive de sociétés d'apartheid.

Et pour finir, l’intérêt du développement des pays d’origine : les migrants sont pour la plupart non des paysans sans formation, et encore moins des réfugiés, mais des jeunes hommes instruits, pour lesquels la migration signifie une re-prolétarisation. Les efforts d'éducation et de formations de cadres des pays en développement et des pays socialistes sont contrecarrés ou même anéantis par la migration des travailleurs qualifiés et des diplômés, et la compensation opérée par les transferts de revenus vers le pays d'origine n’est pas équivalente au préjudice majeur qui a été subi par ces pays..

Les éléments qui auront réussi leur ascension sociale dans les diasporas originaires du Sud ou de l’Est pourront servir ensuite d’interface pour l’ingérence néocolonialiste et néo-impérialiste dans les pays d’origine (comme par exemple en Ukraine, où des Canadiens descendants impénitents des réfugiés néonazis acclimatés dans ce pays après 1945 ont pris le contrôle de la vie politique).

Défendre et favoriser les migrations, au-delà de la simple protection physique des migrants en danger qui va de soi, c’est dans les conditions du monde moderne, enfoncer une porte ouverte. C’est défendre un des piliers de l’impérialisme économique et idéologique, et des politiques antisociales métropolitaines.

Lutter contre les migrations est cependant voué à l'échec : les États occidentaux embringués dans l'UE et dans l'OTAN n’ont plus la capacité de fermer leurs frontières, et les migrations de travailleurs continueront tant qu’il y aura dans les métropoles la demande pour la main-d’œuvre exploitable. Croire que le RN va y parvenir, ou même essayer de le faire, que ce soit pour l’espérer ou pour le redouter est s’illusionner complètement.

Sur cette question comme sur bien d'autres, les exploités dépolitisés sont plus lucides que les militants idéologisés qui voudraient les représenter.

 

Gilles Questiaux

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commentaires

D
Je suis en accord avec AF30 et avec cet article. <br /> Actuellement il y a en France une carence de logements, des alertes sur l'eau, l'électricité, une saturation urbaine de voitures et le manque de stationnements.<br /> Le futur indique une baisse de natalité en Europe mais une très forte augmentation en Afrique, ce qui va occasionner une immigration depuis le sud. En conséquence, nous aurons à diminuer nos niveaux de vie, supprimer diverses normes.<br /> POLITIQUE : en caricature, un mouvement veut stopper l'immigration, un autre veut accueillir davantage MAIS aucun ne répond a cette question concrète: COMMENT GÉRER LES 300.000 SANS-ABRIS qui dorment sur les trottoirs dans nos villes...?<br /> Trois remarques: <br /> - les arrivants sont des "déracinés" <br /> - il arrive de nombreux hommes seuls. Comment donner du sens à leur vie?<br /> - il arrive des personnes aux mœurs peu compatibles avec la vie de civilisés urbains, des personnes qui viennent tout en détestant la France, quelques agressifs.<br /> C'est loin d'être la majorité mais c'est trop visible.<br /> En outre, des migrants viennent travailler sans protester mais leurs descendants sont en état de RÉVOLTE et cela se comprend.<br /> La DÉCROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE serait une richesse par le partage du même gâteau (ressources) entre moins de convives.<br /> Il serait triste de perdre nos identités, la France est un assemblage de Régions qui ont chacune leurs musiques et même leurs instruments, leurs danses comme Bretagne, Alsace, Corse, Languedoc, Auvergne... vielles, biniou, bombarde, accordéon, épinette, psaltérion, flûtes et tambourinaïre, sans oublier la Sardane avec ses instruments à vent aux timbres si particuliers. Il y a la gastronomie aux multiples spécialités y compris boissons.<br /> Je veux dire que dans chaque région de France, ces richesses devraient être valorisées, pas uniquement le folklore local bien entendu.<br /> On pourrait développer ce sujet qui n'est qu'effleuré ici.
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A
Il y a avant tout le reste et dont il est parfois question accessoirement, c'est le facteur démographique. La poussée démographique est considérable entre 1950 et aujourd'hui, entre les 2 milliards des années 50 er les près de 8 Milliards actuels.<br /> Les effets sont évidemment nombreux et souvent négatifs. Il suffit pour s'en rendre compte de comparer les lieux de vacances de notre jeunesse où nous étions relativement isolés et les mêmes que nous sommes nombreux à partager maintenant.<br /> Par conséquent la tolérance à l'autre se dégrade mécaniquement.<br /> De la même manière, aux siècles précédents et jusqu'au milieu du XXème siècle le colonialisme pouvait s'autoriser toutes les atrocités envers les populations africaines. Leur condition de vie pouvait être insupportable, les individus avaient cependant plus ou moins la possibilité de vivre et plus souvent de survivre ailleurs sur le même continent. Faut-il rappeler qu' en 1900 la population africaine s'élevait à 100 millions d'habitants et qu' elle se monte à 1,4 milliard en 2022.<br /> On voit donc que si avant les injustices pouvaient se diluer dans des espaces disponibles plus nombreux, aujourd'hui l'explosion démographique rend de plus en plus difficile pour ne pas dire impossible ce phénomène.<br /> La formule " vivre au pays " n'est pas nouvelle et si elle s'appliquait dans les années 60 à nos régions on se rend compte qu'elle est non seulement encore plus d'actualité aujourd'hui mais qu'elle est devenue aussi une réponse universelle aux déplacements contraints des populations.<br /> Cet état des lieux n'est pas original et même les responsables politiques - enfin, certains d'entre eux - qui vocifèrent contre l'immigration savent très bien que la solution n'est pas dans l'édification de murs réels ou administratifs mais dans l'établissement d'échanges commerciaux qui rendent possible de vivre au pays.<br /> Comme nous en sommes loin de ce type de rapport et que pire la situation va se dégradant on va continuer encore pendant longtemps à discuter de ce sujet. Faut-il ajouter que même dans l'hypothèse où nous changerions immédiatement de philosophie, les effets positifs ne seraient pas immédiats ?<br /> Effectivement le FN et leurs responsables le savent n'apportera aucune solution à ce problème. Il n'y a que leurs électeurs qui le croient. Seulement qu'ont-ils à proposer pour améliorer la vie des gens ? Rien si ce n'est l'immigration qui a l'avantage d'être une réponse unique, simple et qui ne s'embarrasse pas d'une réalité plus complexe et pour beaucoup chiante. <br /> j'ai déjà évoqué le livre d' Edouard Louis, Eddy Bellegueule dans lequel il décrit l'idéologie réactionnaire et raciste de son milieu populaire d'origine. Cette description reste un constat plutôt désespérant qu' accusateur. Il n'en reste pas moins qu'il est difficile de s'imaginer un changement d'opinion chez ces gens-là.<br /> De la même manière lorsque j'avais commencé à lire Zola j'avais été sérieusement contrarié par les descriptions psychologiques des personnages car à l'époque je croyais que la pauvreté conduisait inévitablement à une conscience de classe et une juste appréciation des causes de leur condition. Bien évidemment cette observation ne s'applique pas à tous ceux-là mais elle y est majoritaire il,me,semble. Les urnes le confirment.<br /> Par conséquent je suis en total désaccord avec la conclusion :" Sur cette question comme sur bien d'autres, les exploités dépolitisés sont plus lucides que les militants idéologisés qui voudraient les représenter."
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