20 Minutes retient de Le Pen que de paria à bon client, le fondateur du FN a fait entrer l’extrême droite dans les médias.
Pourtant, jusqu’aux années 80, il existait en France ce qu’on appelle un « cordon sanitaire » médiatique, estimant que les idées d’extrême droite ne pouvaient pas être traitées de la même façon que celles des autres partis politiques. Mais par à une intervention du Président de l’époque François Mitterrand, l’accueil dans les médias des dirigeants d’extrême droite et particulièrement de Jean-Maris Le Pen va changer, avec des conséquences qui nous suivent encore aujourd’hui.
Libéré de son statut de paria, Jean-Marie Le Pen va recevoir de plus en plus d’invitations, ce que raconte l’historien des médias Christian Delporte : « La première fois que Le Pen est reçu en radio c’est en 1983, sur Europe 1. A l’époque, cela fait scandale dans la rédaction, qui vote sur une potentielle grève. En 1984, il est invité dans “ L'Heure de Vérité ”, émission politique phare de l’époque ».
Selon L’OBS, l’opération de communication entamée par le RN semble finalement avoir été renforcée par la prudence – là aussi c’est un euphémisme – des réactions des concurrents de Marine Le Pen, comme tétanisés à l’idée de rappeler le parcours de son père et la filiation politique directe qui l’unit à sa fille. « Il a […] joué un rôle dans la vie publique de notre pays pendant près de soixante-dix ans, qui relève désormais du jugement de l’Histoire »,s’est ainsi satisfait l’Elysée dans un bref communiqué évoquant la disparition d’une « figure historique de l’extrême droite ». Encore plus précautionneux, le Premier ministre, François Bayrou, pour qui Jean-Marie Le Pen était un « combattant », a, comme dans le communiqué officiel du RN, choisi de qualifier de « polémiques » les condamnations du frontiste : « Au-delà des polémiques qui étaient son arme préférée et des affrontements nécessaires sur le fond, Jean-Marie Le Pen aura été une figure de la vie politique française. On savait, en le combattant, quel combattant il était. » Critiqué pour sa tiédeur par la gauche et une partie de sa majorité, l’agrégé de lettres classiques s’est finalement justifié auprès de Libération, pour y évoquer la racine grecque du mot « polémique » : polemos, soit « la guerre ».
Les militants qui manifestent dans la rue pour exprimer leur joie à l’annonce de la mort de l’épouvantail sont d’une incroyable bêtise ... on dirait qu’ils croient que Le Pen gouvernait !
Dans le prolétariat qui vote en France en 2024, le RN est majoritaire, ce qui sème la panique chez beaucoup de militants de gauche, et développe chez eux la « haine du R-haine », ce qui ne risque pas de convaincre les prolétaires en question de changer d’avis.
Les antifascistes des années 1930 et 1940 s’opposaient aux fascistes et aux nazis certes parce qu’ils rejetaient leur programme politique, les jugeaient répugnants sur le plan moral et qu’ils condamnaient leur racisme ostentatoire et leurs pratique de la violence, mais ils les haïssaient, quand ils le faisaient - ce n’était pas le cas de Gramsci, pourtant emprisonné par Mussolini - pour une autre raison : parce que fascistes et nazis était déterminés à briser les grèves, à exercer ouvertement la terreur contre les militants ouvriers et des partis de gauche, à les battre et les humilier, à leur faire avaler de l’huile de ricin, à les tuer, et que c’était même leur raison d’être, c’était la raison pour laquelle ils étaient payés par les grands patrons.
On ne hait rationnellement que les gens dont on connaît clairement par expérience directe le caractère immédiatement dangereux et non parce qu’on les condamne moralement : ce n’était pas les journalistes et les professeurs, les curés et les humanitaires, mais l’expérience concrète dans la rue qui leur avait appris à redouter les fascistes, à les haïr et à les combattre.
Selon Challenges, les Sages de l’institution gardienne de la Constitution perçoivent une rémunération qui n’a aucune base légale. Ils perçoivent dans la pratique environ 15 000 euros bruts par mois, ce qui ne respecte pas les règles de rémunération fixées par le législateur organique. En clair, ce revenu n’a aucune base légale, une aberration pour ces gardiens de notre Constitution.