Le World Socialist Website envisage un avenir très sombre pour les relations entre la Russie et l’Europe : « Nous ne sommes pas en guerre, mais nous ne sommes plus en paix non plus », a déclaré récemment le chancelier Friedrich Merz. Ces propos doivent être interprétés non comme un avertissement, mais comme une déclaration de guerre. Depuis des semaines, des personnalités politiques allemandes et d'autres puissances européennes intensifient leur propagande belliqueuse contre la Russie et font de la mer Baltique un futur théâtre de guerre. Les incidents qui étaient jadis réglés par des protestations diplomatiques – comme la prétendue violation de l’espace aérien polonais par des avions de chasse russes au-dessus des eaux baltes – servent désormais de prétexte à une escalade rhétorique et militaire dirigée contre la Russie. »
Thomas Erpé, dans Le Grand Soir, analyse la relation entre pouvoir monétaire et dette publique : « En tant que simple citoyen, il y a longtemps déjà que j'ai cherché à comprendre comment la finance avait imposé son emprise sur les États eux-mêmes. J'ai découvert que la réponse, loin d'être compliquée est toute simple, comme le décrit Michael Hudson, économiste étasunien, considéré par ses pairs comme l'un des plus grands au monde : « C’est par le système monétaire que les peuples sont asservis. La finance, sans le système monétaire qui lui est entièrement favorable, ne représenterait plus un danger pour l’économie productive. C’est la sur-liquidité qui autorise toutes les dérives de la finance. La haute finance mondialisée ne peut prospérer sans l’existence d’un gigantesque marché planétaire de la dette publique. Le seul moyen de sortir de l’emprise des marchés est d’écarter les marchés du financement de l’État. La plus grande arnaque du XXe siècle a été la privatisation de la monnaie ».
Dans L’OBS, Philippe Marlière nous met en garde, après le meurtre à la synagogue à Manchester, contre le sentiment d’inévitabilité des crimes antisémites : L’antisémitisme est en recrudescence partout en Europe, il tue et terrorise les juifs. Ce sont des faits indiscutables. Au Royaume-Uni, l’Organisation de Protection de la Communauté juive a recensé le chiffre record de 1 521 incidents antisémites au cours des six premiers mois de l’année. (Plus de 3 000 incidents ont été recensés en 2024).
La nouvelle des meurtres antisémites à Crumpsall a été accueillie avec horreur, mais avec aussi une forme de résignation : cette violence a choqué les juifs mais ne les a pas surpris. Le sentiment d’inévitabilité des crimes antisémites est particulièrement perturbant. Si tout juif en vient à se sentir en insécurité dans son propre pays et à craindre le pire à tout moment, nos sociétés ne sont ni sûres ni libres. »
Le site Initiative Communiste, par la plume de Georges Gastaud, propose une analyse de la politique trumpiste :
« Par ses vantardises ineptes (il aurait fait la paix à lui seul entre l’Inde et le Pakistan, ce qui indispose Modi !), par ses ingérences claironnantes dans la vie du Brésil (« libérez le putschiste Bolsonaro ou je triple les taxes sur les marchandises brésiliennes »), par son soutien indéfectible à l’État génocidaire dirigé par Netanyahou, par son entêtement à asphyxier Cuba et à envahir le Venezuela, par sa prétention à taxer le pétrole russe importé par l’Inde, Trump contribue (telle est la loi physique d’action/réaction jouant à toute échelle !) à rapprocher les BRICS les uns des autres. Quels que soient leurs régimes respectifs, chacun de ces pays a intérêt à fuir la mortelle « protection » étasunienne : économiquement, chacun aurait avantage à échapper à l’emprise malsaine du dollar, politiquement, pour résister aux ingérences et aux « sanctions », et militairement pour se protéger des raids israélo-américains allant jusqu’à frapper des diplomates en pleine négociation comme ce fut récemment le cas au Qatar, cet hyper-vassal des États-Unis ! Au contraire, c’est de façon très positive que, par exemple, Cuba vient d’intégrer officiellement les BRICS. C’est ainsi que l’on a vu récemment un rapprochement spectaculaire entre Poutine et Modi, une glaciation politique séparer le Brésil des EU, ainsi qu’on a observé récemment un grand rapprochement entre la Russie et l’Inde, un pays initialement proche de Washington… S’il n’y a pas là l’indice d’une re-bipolarisation galopante du monde, d’une démondialisation antagonistique percutant l’unilatéralisme yankee issu de la défaite contre-révolutionnaire de l’URSS (1988/91), quel autre néologisme faudra-t-il employer pour désigner ces réalités géopolitiques à la fois très prometteuses (la majorité mondiale que l’on prétend partout faire parler, penser et consommer américain, rêve en réalité de s’affranchir du mortifère hégémonisme atlantique) et très inquiétantes (marche à la « guerre de haute intensité » du bloc euro-atlantique éjecté de ses pré-carrés séculaires…) ?
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