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17 février 2025 1 17 /02 /février /2025 06:01

Dans le Blog d’El Diablo, Gilles Questiaux se demande si Donald Trump est un agent dormant soviétique : Les mesures spectaculaires qu’il prend tous les jours, qui sèment l’effroi et la désolation dans les médias mainstream et qui mettent l’Union européenne au bord de la crise de nerf, et ses intempérances de langage qui roulent la Maison Blanche dans le caniveau conduisent soit directement, soit indirectement à cause de leur excès au sabordage de la puissance et du rôle international des États-Unis.

 

En exprimant ses exigences au nom des États-Unis de manière caricaturale et brutale, il leur aliène un nombre toujours croissant de pays et de groupes de pouvoir dans le monde et il joue directement dans les jeux des puissances émergentes – Russie, Chine, mais aussi Inde, Afrique, Monde arabo-islamique, pour lesquelles il est l’agitateur et le répulsif du monde occidental dont elles n'osaient rêver – en fait dont elles ne voulaient pas.

 

 

Ou bien il va faire pschitt, une fois qu’il n’aura rien fait de ce qu’il menace de manière tonitruante, ni annexé le Groenland, ni occupé Panama et Gaza, ni procédé à « l’Anschluss » du Canada. Ou bien il va tenter de mettre à exécution ses projets délirants, ce qui conduira au désastre et au déclassement direct des États-Unis – voire à un coup d’État à Washington. »

 

 

Selon le World Socialist Website : Elon Musk et Donald Trump ont commencé à éliminer les emplois du gouvernement fédéral, sauf dans l’armée et la police : « Sous la direction de l’hommele plus riche du monde, Elon Musk, des centaines, voire des milliers, d'employés fédéraux américains ont été licenciés dans de multiples agences. Afin de financer les réductions d'impôts pour les riches et l'expansion des budgets de l'armée et de la police, des milliers de travailleurs dans des agences qui assurent la surveillance, les tests, l'éducation et la protection de l'environnement ont été éliminés.

 

À l'heure actuelle, il semble que la plupart des licenciements touchent les travailleurs en période d'essai, car il est plus facile de les licencier. Mais il ne fait aucun doute que Musk, le président Donald Trump et le reste de l'oligarchie financière qu'ils représentent sont aussi impatients de licencier en masse les travailleurs permanents du gouvernement. »

 

 

La politique est une affaire sérieuse, écrit Maryse Lawrence Lewis dans Le Grand Soir : « Quand des militaires russes ont envahi l’Ukraine, après huit années de bombardements, échangés autant du côté ukrainien que celui des Russes, les pays non concernés ont pris des mesures punitives. Rien n’a été négligé. Même les chats de race « bleue russe » se sont vu interdire la participation à des concours de beauté. En voilà encore une preuve.

 

Même à la frontière des 80 ans, le nouveau Président des États-Unis entreprend plus d’actions, en quelques semaines, que ses prédécesseurs lors des années de leur règne. Dans un pays qui s’impose comme modèle mondial, voulant préserver les belles valeurs de l’Occident, l’idéologie s’imprime dès le plus jeune âge. En 2022, selon le Washington Post, 46 fusillades eurent lieu dans les écoles étasuniennes. Depuis la tuerie de Columbia au Colorado, en 1999, on a recensé 373 fusillades en milieu scolaire. Il s’agit bien entendu d’un minimum, car le gouvernement fédéral ne tient pas de statistiques spécifiques. Le journal a donc chargé ses équipes de calculer le nombre d’élèves exposés directement à ce type d’actes terroristes sans but politique : 344 000 jeunes et enseignants, dont résultent 193 décès, auxquels s’ajoutent 422 blessés. La moyenne d’âge des tueurs étant de 16 ans.

 

La situation devrait s’améliorer, puisque la responsable de l’Éducation nationale sera Linda McMahon, cofondatrice de la compagnie de lutte World Wrestling Entertainment (entreprise pécialisée dans l'organisation d'événements de divertissement, principalement de catch). Peut-être obligera-t-elle les élèves à suivre des cours d’auto-défense ? Ou mieux, de maniement des armes ? Si un employé de cette société s’en mêle, les garçons recevront peut-être un cours empirique d’éducation sexuelle, puisque cela s’est déjà produit dans le Maryland, sans blâme de Linda McMahon. Ses nombreuses défaites lui auront coûté près de 100 millions de dollars en campagnes électorales autofinancées. Meilleure en affaires qu’en promotion personnelle, en 2017, Donald Trump la nomma responsable des petites et moyennes entreprises, la Small Business Administration. En 2025, les institutions scolaires seront donc gérées de mains fermes.

Revue de Presse 547
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16 février 2025 7 16 /02 /février /2025 06:01
L'Université de Cardiff a annoncé son intention de fermer plusieurs programmes pour équilibrer son budget. Le département des langues est – sans surprise ! – concerné, mais des programmes aussi "utilitaires" que la formation à l'infirmerie sont cette fois visés.
 
Les universités britanniques fonctionnent de plus en plus comme des entreprises à profit (certains présidents d'universités se font appeler 'CEO', chief executive officer, PDG), ce qui met en danger les disciplines considérées peu rentables comme les langues. Presque tous les établissements devenues universités "post 92" et dans les années 60 ont fermé leurs programmes de langues. Les langues n'étant plus disponibles que dans les universités élitistes (Oxbridge et “ red bricks ’ – universités en briques rouges, construites durant le XIXè siècle), de grandes sections de la population n'ont plus la possibilité de les étudier, malgré parfois leur multilinguisme.
 
Une pétition a été ouverte pour soutenir les enseignants de Cardiff. Un soutien externe massif permet parfois de sauver des disciplines et des postes, et ces marques de solidarité sont un encouragement pour les universitaires qui risquent de perdre un emploi qui les passionne. Contrairement aux Français, les professeurs d'université statutaires ne sont pas fonctionnaires.
 
Merci de penser à soutenir les collègues de Cardiff en signant cette pétition : 
 
 
Un peu de gallois, sans études ! 
 
Pas de langue vivante étrangère pour les Gallois !

Damned, I am unmasked !

Pas de langue vivante étrangère pour les Gallois !
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3 février 2025 1 03 /02 /février /2025 06:01

Jacob Crosse, dans le World Socialist Website, revient sur la décision de Donald Trump de faire construire un vaste camp de concentration à Guantánamo Bay : « Trump a déclaré qu'il signait un « décret ordonnant au ministère de la Défense et à celui de la Sécurité intérieure de commencer à préparer le centre pour migrants de 30 000 personnes à Guantanamo Bay.

Actuellement, quelque 40 000 personnes sont emprisonnées dans l'appareil tentaculaire de détention des immigrants aux États-Unis, principalement dans des prisons privées situées dans des régions reculées à la frontière américano-mexicaine. « Nous allons donc les envoyer à Guantánamo », a déclaré Trump, ajoutant de manière inquiétante : « Cela doublera immédiatement notre capacité. C'est un... c'est un endroit dont c’est difficile de s’échapper. »

 

Dans L’obs, Rémy Dodet et Maël Thierry décrivent l’enfer que subissent des centaines de milliers de Français résidant dans des quartiers où sévissent les trafiquants de drogue : « Nos habitants vivent l’enfer sur terre, constate Laurent Belsola, élu à Port-de-Bouc. On a une guerre à mener et il nous faut des soldats ». U véritable marché s’est développé en quelques années dans cette commune de 16 000 habitants, passant « des petits du quartier qui fumaient à une entreprise professionnalisée, avec des jeunes venus d’ailleurs qui tiennent les points de deal et sont violents avec la population. »

 

 

Le Monde, sous la plume de Mouna El Mokhtari, se demande pourquoi si peu de matchs matchs de football sont arrêtés malgré des chants racistes, de l’homophobie, du sexisme. Ce n’est pas tout de disposer d’un dispositif répressif. Encore faut-il s’en servir, ou avoir la volonté de le faire. Sauf à finir par admettre qu’il n’est pas adapté ou qu’il ne s’agirait là que d’un arsenal de façade.

 

L’article 549 du règlement des compétitions placées sous la tutelle de la Ligue de football professionnel (LFP) – la Ligue 1 et la Ligue 2 –, dit qu’un match peut être arrêté « à plusieurs reprises », voire « définitivement », en cas d’incidents graves ; de même qu’il ne peut, en théorie, reprendre « que si » ceux-ci « ont cessé ». Mais dans la pratique, cette disposition, apparue à la fin des années 2010, n’est que peu ou partiellement appliquée

 

Le 26 janvier, Nice recevait l’Olympique de Marseille (OM) en championnat. Chants homophobes, remarques sexistes, banderoles racistes et injurieuses. Juste avant la 24ème minute, l'arbitre a interrompu la rencontre tandis que le speaker du stade exhortait les spectateurs à en finir avec des comportements prohibés. Puis la partie a repris quelques secondes plus tard.

 

Le site Initiative Communiste nous invite à ne jamais oublier que le 27 janvier 1945 l’Armée rouge, chassant les troupes de l’Axe nazi et de ses alliés, permeit la libération d’Auschwitz. Ce 27 janvier doit donc être un jour de mémoire. Mémoire pour se souvenir de la libération de l’Europe par l’Armée rouge du terrible joug de l’axe fasciste nazi et de ses crimes. Mémoire pour que rien n’efface ce crime du fascisme, surgeon systémique du capitalisme. Mémoire de ce terrible génocide industrialisé. Telles les troupes « nationalistes » baltes qui participèrent à l’extermination de 78% des juifs en Lettonie, 85,1% en Lituanie… Telles les milices fascistes ukrainiennes de l’OUN et de l’UPA de Bandera, aujourd’hui terriblement réhabilitées et célébrées dans l’Ukraine sous régime de l’UE et de l’OTAN qui dresse des statues à Badera.

Mémoire pour se souvenir de ce que « le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde ». Cela à quelques jours des hommages rendus par l’establishment lors de la mort de Le Pen. Mémoire aussi alors que le capitalisme n’a cessé de récidiver dans les génocides. De ceux des communistes en 1965 en Indonésie à celui du Timor en 1975. Du génocide des Palestiniens à Gaza, sous les bombes de l’impérialisme américain, génocide dénoncé faut-il le rappeler par de nombreuses voix tout comme par la Cour internationale de justice.

 

 

Revue de presse 545
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27 janvier 2025 1 27 /01 /janvier /2025 06:01

Dans L’Obs, Leila Slimani raconte son arrivée en France : « Je suis arrivée à Paris pour mes études à la fin des années 1990. J’en garde un souvenir assez poétique, mais aussi triste et un peu brumeux. Paris est une ville où je me suis longtemps sentie très seule, une ville froide parce que les gens y sont difficiles à atteindre. Ils ont des codes communs dont ils sont très jaloux, avec une forme de satisfaction à te montrer que tu ne les as pas. Moi, je me sentais perdue, ringarde, ridicule. En même temps, Paris m’a tout de suite fascinée. Je m’y suis sentie seule mais jamais étrangère parce que j’aimais la diversité de Paris. »

 

 

Dans Le Grand Soir, Théophraste R. nous informe que, désormais, en Irak les filles pourraient être mariées dès l’âge de neuf ans : « Le 21 janvier 2025, le Parlement irakien a abrogé la loi, en vigueur depuis les années 1950, interdisant le mariage des mineurs de moins de 18 ans. Désormais, on peut épouser des fillettes de 9 ans. J’attends qu’une grande manif soit organisée en France pour les droits humains en terre musulmane. Je suis tellement indigné qu’on m’y verra, même si j’y côtoie Clémentine Autain, Raphaël Glucksmann, Olivier Faure et toute cette intelligentzia qui nous alerte, pétitionne et vote contre l’imaginaire persécution des musulmans ouïghours. »

 

Toujours en Irak, et selon RFI, depuis cet été, l'amendement d'une loi irakienne divise le pays. cette réforme vise à modifier la loi des statuts personnels qui définit depuis 1959 les règles du mariage, du divorce, ou encore de la garde des enfants. Les partis soutenant l'amendement arguent qu'il rendra la loi plus constitutionnelle en donnant le choix de passer par les tribunaux religieux, tandis que les opposants dénoncent une réforme qui entamera les droits des femmes et des enfants dans le pays.

 

[Les opposantes à la réforme] rejettent la réforme de la loi qui régit les affaires familiales en Irak. « En amendant cette loi, ils ont l’intention de remplacer les tribunaux civils irakiens par des tribunaux chiites et sunnites, explique Suhaila al-Assem, activiste et membre de l’Alliance 188, du nom de la loi dite des statuts personnels. Depuis 1959, nous allons devant un seul tribunal et les citoyens irakiens, quand ils signent leur contrat de mariage devant un juge, se voient demander à quelle religion rattacher ce mariage, et le juge l’enregistre. Mais maintenant, ils veulent séparer ça entre les tribunaux chiites et sunnites. »

 

Avec son collectif, elle dénonce un retour en arrière, une influence religieuse sur les affaires civiles qui rendrait plus facile le mariage des mineurs et accorderait la garde des enfants aux pères à partir de 7 ans.

 

Selon L’Humanité, le musée du Louvre a pris un sérieux coup de vieux ces derniers temps : « L’édifice qui accueille près de neuf millions de visiteurs par an est, de fait, dans un état inquiétant. C’est la directrice de l’établissement culturel, Laurence des Cars, qui a sonné l’alerte dans une note datant du 13 janvier dernier, envoyée au cabinet de la ministre de la Culture, Rachida Dati.

La lettre de Laurence des Cars évoquait une multiplication d’avaries dans des espaces parfois très dégradés »« l’obsolescence des équipements techniques, ainsi que d’inquiétantes variations de températures mettant en danger l’état de conservation des œuvres.

Si la salle qui abrite la toile de Léonard de Vinci, La Joconde, qui attire à elle seule environ 20 000 visiteurs au quotidien, n’est pas touchée, d’autres parties du bâtiment dans l’aile Sully (côté est) sont inquiétées. Ce vaste espace, qui se déploie sur quatre niveaux, abrite notamment des chefs-d’œuvre des peintres Chardin et Watteau.

Dans sa note, Laurence des Cars évoque aussi la pyramide de Pei, inaugurée en 1988 et structurellement dépassée par l’affluence de la dernière décennie. Conçu pour accueillir quatre millions de visiteurs par an, l’édifice essentiellement composé de verre en a accueilli près de neuf millions en 2024 et dix millions avant la crise du Covid-19.

De même, la pyramide n’est pas adaptée au dérèglement climatique, à l’origine d’épisodes de fortes chaleurs plus régulières et, surtout, violentes. L’effet de serre, créé par la verrière, rend cet espace très inhospitalier pour le public qui le traverse et les agents qui y travaillent, tance la directrice du Louvre, qui est entrée en fonction en 2021. En outre, le traitement phonique de cet espace demeure très médiocre. »

 

Revue de Presse 544
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23 janvier 2025 4 23 /01 /janvier /2025 06:01

Otto Skorzeny est né le 12 juin 1908 à Vienne en Autriche et il est mort le 6 juillet 1975 à Madrid en Espagne. C'est un officier allemand, un commando SS, très connu pour ses missions réalisées lors de la Seconde Guerre mondiale, souvent sur ordre direct d'Hitler. Après la guerre il a rejoint l'Espagne franquiste puis il s'est rendu en Égypte.

 

Il pratique un sport d'étudiant très courant à l'époque la Mensur qui consiste en des duels à l'épée avec armures partielles. Ces combats sportifs le marquent de plusieurs cicatrices au visage, ce qui lui vaut le surnom de Scarface que lui donneront plus tard les alliés. Il avait rejoint le parti nazi autrichien en 1931. En 1939, après l'invasion de la Pologne, il se porte volontaire pour servir dans la Luftwaffe mais sa candidature est rejetée car il a dépassé la limite d'âge. C'est alors qu'il s'oriente vers la SS ou il rejoint une formation motorisée, puis il intègre la première division SS Leibstandarte Adolf Hitler.

 

En avril 1941 il est promu capitaine avant de participer à l'invasion de l'Union soviétique. Le 20 avril 1943, il devient responsable de la nouvelle unité commando d'élite Friedenthal.

 

Durant l'été 1943, il reçoit comme consigne de Hitler en personne de retrouver Benito Mussolini alors emprisonné en Italie et de le libérer. Ce qui sera fait. En novembre 1943 il est envoyé en France sous une fausse identité pour vérifier à Vichy l'état de protection du maréchal Pétain, les Allemands craignant qu'ils ne soient enlevés par les Britanniques par une opération aéroportée.

 

Otto Skorzeny est lié au camp de concentration de Sachsenhausen. Selon les témoignages des déportés français qui figurent dans l'ouvrage Sachso, publié par l'amicale de Sachsenhausen.

 

À la fin de la guerre il est lieutenant-colonel décoré par le gouvernement nazi de la croix de chevalier de fer avec feuille de chêne, une des plus hautes distinctions.

 

En mai 1945 il est emprisonné pour ses activités nazies mais il sera acquitté des charges retenues contre lui lors de son procès, dont celle d'avoir utilisé des uniformes de soldats ennemis.

 

Après la guerre il s'enfuit vers l'espagne franquiste il devient responsable du trésor de guerre nazi constitué à l'insu d'Hitler par Martin Bormann dès 1944.

 

En 1953 il est envoyé en Égypte comme conseiller militaire du général Mohamed Naguib. Avec plusieurs anciens nazis importants, il structure les forces militaires et policières du pays, entraînant les premiers commandos palestiniens.

 

En 1963 le Mossad tente de le recruter. Plus anticommuniste qu’antisémite, il accepte en échange de l'engagement des Israéliens de ne pas chercher à l'éliminer par la suite. Grâce à lui, le Mossad récolte d'importantes informations sur la structure du programme de recherche égyptien et sur les scientifiques qui y participaient. L’échec de ce programme de recherche égyptien clôt la collaboration de Skorzeny avec Israël.

 

En 1970, il crée avec Gerhard von Schubert une organisation de lutte anticommuniste basée en Espagne qui organise des attentats et recrute des mercenaires : le Paladin Group. Il s'adonne aussi au trafic d'armes par l'intermédiaire de sa société Atlantico dont le siège social est situé à Madrid.

 

Cette année-là les médecins découvrent 2 tumeurs cancéreuses sur sa colonne vertébrale. Opéré à Hambourg, il reste paralysé des membres inférieurs durant 6 mois mais parvient à remarcher après une rééducation

 

Le 6 juillet 1975, il meurt d'un nouveau cancer à Madrid.

 

En 1989 un article de la Jewish Telegraphic Agency révélait qu'à une occasion Skorzeny avait travaillé pour le Mossad en 1963.

Un article du journal israélien Haaretz révélait en mars 2016 que la collaboration de Skorzeny et du Mossad datait de 1962 et avait comporté l'élimination physique d'un individu jugé comme dangereux. Après avoir été recruté, Skorzeny s'était envolé vers l'Égypte et avait établi une liste détaillée de savants allemands avec leurs adresses. Il avait également réuni, à l'intention du Mossad, les noms de nombreuses entreprises de premier plan en Europe qui expédiaient des composants pour les projets militaires de l'Égypte. Il avait accepté de travailler avec Israël à la condition que, d'une part Simon Wiesenthal éliminât son nom de la liste des criminels de guerre nazis qu'il recherchait et, d'autre part, qu'on agît pour faire annuler un mandat d'arrêt contre lui. Bien que Wiesenthal eût rejeté cette demande, Skorzeny décida de coopérer malgré tout avec le Mossad.

Skorzeny reçut des instructions en Israël où son officier traitant le fit venir secrètement. Il y rencontra Isser Harel, le patron du Mossad, et on lui fit même visiter le mémorial de Yad Vashem. Dans son travail pour le Mossad, il eut à exécuter, avec deux agents du Mossad, Heinz Krug, un spécialiste allemand des fusées, qui travaillait avec l'Égypte (le corps de Krug dissous dans l'acide ne sera jamais retrouvé), et à envoyer une lettre piégée qui tua cinq Égyptiens au site militaire égyptien de fusées. Les Allemands, terrorisés, quittèrent alors l'Égypte.

Skorzeny n'a jamais expliqué les raisons précises pour lesquelles il avait aidé Israël. On suppose que ses motifs pour travailler avec le Mossad peuvent avoir été son goût pour l'aventure et le risque, ainsi que pour s’assurer que lui-même ne serait jamais assassiné par le Mossad.

 

 

Quand l’un des pires nazis devint agent du Mossad
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18 janvier 2025 6 18 /01 /janvier /2025 06:01

Et l'on en revient toujours à cette célèbre phrase de Camus : « Mal nommer un objet c'est ajouter au malheur de ce monde ». Le philosophe préciserait un peu plus tard : « La logique du révolté est de s'efforcer au langage clair pour ne pas épaissir le mensonge universel ».

 

Merci à Philippe Arnaud de nous nettoyer les oreilles en nous expliquant inlassablement que les mots ont chacun leur sens et que leur choix n'est jamais neutre car il est presque toujours politique. Il revient ici sur la confusion ad libitum semée par la plupart des médias lorsqu'ils se réfèrent au Hamas et à Israël en tant que référents.

 

 

Chaque fois qu'il est question du décompte des Palestiniens de Gaza victimes (morts ou blessés) des frappes israéliennes, l'entame des journalistes est toujours la même : "Selon les chiffres du Hamas...".

En quoi cette formulation est-elle problématique ? Elle l'est en ce que nul journaliste n'aurait l'idée de commencer par dire, lorsqu'il évoque une déclaration en provenance de Tel Aviv ou de Jérusalem : "Selon les chiffres du Likoud...". Ils disent tous : "selon les chiffres du gouvernement israélien". [Et je ne suis même pas sûr que, s'agissant d'Israël, il y ait un "selon". Car le "selon" introduit un doute, un soupçon de mensonge ou de manipulation de la part du Hamas, doute qui, implicitement, n'est jamais de mise s'agissant du gouvernement israélien, censé dire toujours la vérité. [Contrairement aux Palestiniens qui, à l'instar de tous les Arabes - comme chacun sait - sont des affabulateurs...].

Or, la situation est juridiquement la même pour les deux belligérants : le Hamas a gagné les élections législatives palestiniennes de 2006, tout comme le Likoud (certes avec ses alliés mais en étant le parti dominant), a gagné les élections législatives israéliennes de 2022. Les journalistes devraient donc dire, au minimum : "Selon les chiffres du gouvernement palestinien...". Et s'agissant d'affabulations, les Israéliens ont l'esprit inventif : par exemple, les fake news des bébés israéliens mis à rôtir dans des fours, le 7 octobre 2023…

2. Il était question, aujourd'hui, de la libération éventuelle d'un certain nombre de prisonniers israéliens détenus par les Palestiniens depuis le 7 octobre 2023, dont deux femmes-soldats (ou soldates ?) israéliennes. Et cette annonce était précédé par la précision : "les femmes-soldats détenues depuis l'irruption des terroristes le 7 octobre 2023". Or, il ne s'agissait pas de "terroristes" mais de résistants ! Les combattants de l'ALN (Armée de Libération Nationale algérienne) de 1954 à 1962, qui ont lutté contre le colonialisme français ont agi en tant que résistants. Comme tous les mouvements de libération des anciennes colonies, des années 1940 à 1990 (pour tenir compte de la lutte de l'ANC contre l'apartheid). Comme les FFI et FTP contre l'occupant allemand et le régime de Vichy. Comme l'Irgoun, le groupe Stern et le Lehi en Palestine contre le mandataire britannique...

Mal nommer un objet…

PS DE LUK VERVAET POUR LE GRAND SOIR :

GAZA : PAS UN GÉNOCIDE A PROPREMENT PARLER, MAIS PAS LOIN :
17 492 enfants ont été tués. 21 000 enfants sont portés disparus. 35 000 enfants ont perdu l'un de leurs parents ou les deux. Plus de 4 000 enfants ont été amputés d'au moins une jambe ou d'un bras depuis le début de la guerre contre Gaza.
« Au niveau mondial, Gaza compte aujourd'hui le plus grand nombre d'enfants amputés par habitant. Ils subissent des opérations sans anesthésie, selon Louise Wateridge de l'UNRWA dans une vidéo du 13 décembre 2024, ajoutant qu’ au cours des quatre derniers mois, près de 19 000 enfants ont été hospitalisés en raison de la malnutrition ».
Mal nommer un objet…
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17 janvier 2025 5 17 /01 /janvier /2025 06:01

C’est un média qui relaye les messages de propagande capitalistes et impérialistes, en les présentant comme de l’information objective. 

On le reconnaît notamment à ce qu’il participe aux campagnes mondiales qui ciblent un pays non occidental. Une seule cause anti-impérialiste a eu une certaine ouverture dans les médias, mais de moins en moins depuis le 7 octobre 2023, celle de la Palestine, sans doute parce que la situation est verrouillée, et peut servir à montrer de manière répétée et redondante qu’il n’y a pas d’autre alternative à l’Empire que la défaite.

 

Ces médias peuvent aussi se révéler dans leur participation unanimiste à des campagnes politiques considérées par leurs propriétaires comme de grande importance, comme la campagne en faveur du oui au TCE en 2005, ou contre le Brexit britannique en 2016, et ses suites, et bien sûr la campagne belliciste globale de désinformation et de guerre contre la Russie depuis le 24 février 2022.

 

 

Un média mainstream est ou bien :

Un média capitaliste, qui appartient à des capitalistes qui le financent et dépensent beaucoup d’argent pour ça, et qui fait sous ses diverses variantes la promotion idéologique du capitalisme par la diffusion des idéologies libérales qui sont variées, mais qui tournent principalement à notre époque autour d’un consensus libéral-libertaire qui va allouer aux conservateurs traditionalistes le rôle d'une alternative-repoussoir, comme les barbons ridicules des comédies de Molière.

 

 

 

Comme par hasard, les médias professionnels de droite qui doivent assumer ce rôle peu flatteur (le Figaro, certains titres de la presse éco) en deviennent un peu plus crédibles que les autres, tant que le portefeuille du propriétaire n’est pas directement en jeu.

 

 

La quasi totalité des médias privés, qui ont une notoriété dans le grand public, et qui sont bien diffusés sont de tels médias. Il faut remarquer que l’essentiel du contenu réel de l'information qui circule dans les "réseaux sociaux" consiste en relayage et délayage des produits de ces médias globaux ou de leurs filiales locales, ou en "théories alternatives" loufoques qui leur servent de faire-valoir.

 

 

Ou bien c’est un média d’État d’un État capitaliste relevant de la sphère impériale occidentale où l’information est encore plus verrouillée, et qui a surtout une mémoire plus longue : alors que les médias privés considèrent souvent qu’en ce qui concerne le communisme la partie est gagnée, la messe est dite et qu’il n’y a plus à s’en occuper, les médias d’État comme la BBC, Arte ou France Culture organisent la prison mémorielle où ils veulent le placer, en falsifiant, salissant, ou détournant l’histoire révolutionnaire, et celle du socialisme. Ces médias font aussi la promotion des intellectuels gauchisants inoffensifs qui ont tour à tour leur moment de célébrité.

 

 

Et un média mainstream c’est de toute manière un média occidental (nord-américain, européen, océanien) qui recycle avec une tonalité compassionnelle dans le langage des ONG les préjugés occidentaux néocoloniaux, et qui est nourri exclusivement par les récits émanant des agences de presse occidentales qui produisent la plus grande partie de l’information accessible au grand public : Reuters, AP, AFP. Il n’y a en dehors de quelques grandes capitales occidentales, à domicile, presque plus aucun correspondant étranger attitré de ces médias qui pourrait produire une information originale.

 

 

 

Ce monde des médias gravite autour d’un petit nombre de titres de presse ou de stations de radio historiques qui sont considérés comme des références de sérieux et d’objectivité, palme qu’ils ne manquent pas de se décerner à eux mêmes : le Monde, le New York Times, le Washington Post, le Wall Street Journal, le Guardian, Le Financial Times, la BBC, etc., et qui ne valent pas mieux que les autres. La seule différence étant que leurs rédacteurs principaux ont un statut des notables dans les milieux politiques décisionnels occidentaux qui dépasse celui que devrait leur apporter le niveau de leur rémunération.

 

 

 

 

Il y a des médias capitalistes ou d’État extérieurs à cette sphère géographique et culturelle, en Russie, en Chine, et dans la plupart des pays non occidentaux, mais leur contenu est jugé suspect à moins qu’il ne reflète servilement le contenu des grandes agences de presse occidentales, et dans ce cas il aura les honneurs d’une sélection dans « Courrier International ». Un média non-occidental n’est coopté dans le circuit de l’information mondialisée que s’il soutient les interventions de l’Occident dans le monde non-occidental, ou s’il reflète des positions caricaturalement réactionnaires pour servir de faire-valoir au discours de propagande du premier monde. Depuis la guerre en Ukraine, ils sont carrément censurés, illégalement d'ailleurs, ou placés en quarantaine sur les réseaux sociaux gérés par les GAFAM.

 

 

 

 

C’est pourquoi les médias russes étaient devenus indispensables à qui voulait s’informer aujourd’hui en Occident : c'étaient les seuls médias dynamiques et professionnels qui avaient un intérêt objectif partiel à un dévoilement du réel. Ce qui explique qu'on les ait fermés administrativement dans l'ensemble de cette région du monde. 

 

 

Sinon la censure habituelle porte plutôt que sur la publication et l’édition, sur la diffusion et le référencement, comme le savent bien les animateurs de sites socialistes ou communistes. 

Le point le plus important à retenir est en même temps le plus banal et le plus facile à comprendre : l’information sur le réel est aliénée à des intérêts privés.

 

La justification libérale de cet état de fait, selon laquelle un média honnête aurait plus de succès à long terme (et donc rapporterait davantage de profits à son propriétaire) et éliminerait naturellement les médias malhonnêtes ne tient pas la route une seule seconde : ces médias perdent presque tous de l’argent, à part les nouveaux médias des GAFAM, dont l’information est un produit secondaire. A part le fait que la concurrence développe au détriment de l'information sérieuse l’espace dévolu à la distraction, aux faits divers, et aux mythologies de la consommation, il est patent que les médias sont les danseuses des grands groupes capitalistes, qui leur servent à distiller des messages qui favorisent leur intérêts, mais aussi dans leur croisade permanente contre tout ce qui n’est pas capitaliste et occidental (après tout ces gens peuvent être désintéressés!).

 

 

 

 

Ce problème est ancien : les législateurs de la Libération avaient à cet effet interdit la concentration dans les entreprises de presse.

 

En gros le message mainstream est le suivant : "le capitalisme produit des marchandises en abondance pour tout le monde, et une société tolérante où chacun fait ce qu’il lui plaît, et si ce n’est pas encore le cas partout, ce le sera bientôt grâce aux interventions de l’Occident. Nous ne vivons pas au sein d’un Empire mais dans une communauté internationale respectueuse de tous ses membres, et d’ailleurs cet empire qui n’existe pas est l’empire le plus bienveillant de l’histoire, auquel on ne peut reprocher qu’une seule chose : ne pas envahir assez de territoires pour y apporter la paix et la prospérité. Mais il s’affaire pour porter la démocratie, la liberté et la tolérance partout où le capitalisme ne règne pas encore, ou pas autant qu’on le voudrait, comme en Chine ou en Russie".

 

 

 

 

Toutes les informations dites sérieuses qui sont diffusées doivent concourir à ce récit. Lorsque des voix s’éloignent de ce consensus, elles deviennent de moins en moins audibles, sont diabolisées par amalgame aux théories du complot, ou s’enferrent d’elles-mêmes dans des contradictions ou des polémiques stériles, parce qu’elles acceptent une partie des présupposés de la presse capitaliste en rejetant arbitrairement le reste. 

 

 

Dans le passé, les médias appartenaient déjà à des capitalistes, mais avec le recul, l’impression demeure que des messages opposés au capitalisme pouvaient davantage s’y exprimer. C’est en partie une impression fausse, car l’information dont on a disposé sur des points cruciaux, sur l’URSS et les pays socialistes est-européens, tant qu’ils existaient, et qui s’est déposées dans les livres d’histoire, est encore moins fiable que le contenu de l’actualité d’aujourd’hui. Mais le capitalisme avait des contradictions internes, des contradictions internationales, il y avait une contradiction principale entre le capitalisme et le socialisme, et de par le monde un nombre non négligeable de situations socio-économiques mixtes qui reflétaient un compromis instable entre les deux systèmes. Une minorité intellectuelle dans la bourgeoisie occidentale, petite mais impossible à négliger, avait même fait le choix du socialisme, entre 1945 et 1975 environ, pour des raisons objectives qu’on ne peut pas développer ici sans sortir du sujet, et la bourgeoisie du Tiers Monde s’affichait volontiers marxiste. Il y avait donc grâce aux contradictions dans le réel une ouverture vers l'expression de la vérité, qui n’existe plus aujourd’hui.

 

 

 

 

 

 

 

Maintenant pour s'y orienter, on doit conjuguer les deux principes opposés : a priori, rien de ce qu’annonce la presse capitaliste n’est crédible ; et d’autre part, qu’il est très difficile de s’en passer complètement pour s’informer de ce qui se passe vraiment. Il faut mettre au point des grilles de déchiffrement au cas par cas. Ne croire en rien de ce que propage la presse capitaliste ne signifie pas croire en tout ce qu’elle ne propage pas, ou en ce qu’elle propage en lui affectant un coefficient négatif.

 

 

 

La règle de bon sens est de ne pas prendre position, de ne même pas évoquer les questions sur lesquelles on n’a pas de connaissance, ou pour lesquelles on n’éprouve pas d’intérêt ou d’attirance. Ne pas en parler signifie ne même pas dire qu’on n’en parle pas. Cela semble assez facile de conserver ce recul, mais il est incroyable de voir à quel point le public, et notamment le public militant relativement cultivé qui se recrute dans la classe moyenne, peut être crédule, ou au moins sidéré par les informations d’officines qu’il sait pourtant clairement se situer dans le camp ennemi.

 

 

 

L’affaire Biélorusse [de l'été 2020] fut exemplaire d’un autre aspect de la situation : les médias capitalistes occidentaux interviennent comme des partis politiques dans les affaires des petits pays. Ils suppléent aux partis pro-empire qui n’y existent pas spontanément. En ce sens le journaliste indépendant en vient à nourrir le camp politique qui attaque les institutions ou l'État visés par les groupes de médias capitalistes. Les trouvailles du reporter free lance seront sélectionnées selon leur conformité à l’objectif. En ce qui concerne ce pays, l’impression qui en résulta fut que le pouvoir qui pourtant triompha de la tentative de "révolution de couleur" n’avait absolument aucun soutien. Il était sensé n'en avoir jamais eu, et il l'avait finalement perdu. Les mensonges présents sont les aveux des mensonges précédents. Le parallèle avec le mouvement en Bolivie contre le régime de facto qui eut lieu au même moment, montre comment un puissant mouvement populaire qui ne bénéficie pas du soutien des médias et des services occidentaux peut être complètement occulté par les images d’une foule savamment manipulée dans une situation émotionnelle et hystérisée, où on ne fait même pas semblant de vérifier les informations. Dans le cas de la guerre en Ukraine à partir de février 2022, un nouveau palier fut franchi : l'opinion publique mondiale devint un des théâtres principaux de la guerre par procuration de l'OTAN contre la Russie, les médias mainstream à l'unanimité allèrent directement au front, et assumèrent toutes les incohérences, les absurdités, les distorsions de faits, et les mensonges nécessaires de la propagande du régime de Kiev. Ils renoncèrent au spectacle du pluralisme des opinions qui servait jusque-là à crédibiliser le message principal que voulait faire passer les politiques occidentaux et les propriétaires de médias, qui adhèrent tous aux mêmes postulats idéologiques, ils recoururent à nouveau au matraquage goebbelsien de mensonges éhontés, et participèrent à la censure directe des opinions alternatives.

 

 

Il existait autrefois une presse liée à la classe ouvrière qui pouvait totalement ou partiellement relayer un message anticapitaliste ou antiimpérialiste. Mais le conformisme social et l’intimidation produite sur les journalistes par des médias mainstream qui se confirment les uns les autres sont tels que petit à petit ces espaces se ferment, de l’Humanité au Guardian qui, comment peut-on l'imaginer aujourd'hui, fut un journal de gauche.

 

 

 

 

 

 

L’affaire Assange – malgré la conclusion heureuse pour l'intéressé – quant à elle fut la chronique de la mise au pas du journalisme d’investigation, et témoigna de la fin des perspectives libératrices liées à l’agitation anarchisante dans le cyberespace, au hacking et au piratage sur la toile. La persécution cruelle et l'emprisonnement indéfiniment prolongé dont ce journaliste indépendant de grand format fit l’objet fut une manière d’avertissement efficace pour tous les autres.

 

 

 

 

 

 

 

Ce tableau peut paraître sombre, mais il faut tenir compte du renouvellement incessant des contradictions, et des efforts renouvelés aussi d’une partie des professions médiatiques d’être à la hauteur de leur déontologie, en créant des espaces indépendants. Le monde des réseaux sociaux, les podcasts et les vidéos du web offrent aussi malgré la censure arbitraire et la circulation débridée des "fakes" mainstream ou pseudo-critiques qui s’y exerce, des opportunités de communication et de diffusion non-capitalistes.

 

 

Et on peut, en attendant mieux, relayer au maximum Réveil Communiste et ses blogs associés !

 

GQ, 14 août 2020, relu le 30 décembre 2024

Qu'est-ce qu'un média mainstream ? (par Gilles Questiaux)
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16 janvier 2025 4 16 /01 /janvier /2025 06:01

Défendre la liberté d'expression totale de Charlie, c'est nous défendre nous et, dans le cas particulier de la France, défendre la laïcité, les valeurs de la République, la démocratie. Contre l'intégrisme, le fanatisme, la dictature politique. Même si Charlie – et je pense ne pas trop exagérer – s'est placé désormais dans le camp étasunien et otanien.

 

Je reprends ici un article de ResPublica, sous la plume de Philippe Duffau.

 

10 ans après l’attentat terroriste islamiste perpétré contre le journal Charlie Hebdo, assassinant douze personnes, dont huit membres de la rédaction (Cabu (76 ans), dessinateur ; Charb (47 ans), dessinateur et directeur de la publication ; Tignous (57 ans), dessinateur ; Hono (73 ans), dessinateur ; Wolinski (80 ans), dessinateur ; Bernard Maris (68 ans), économiste et chroniqueur ; Mustapha Ourrad (60 ans), correcteur ; Elsa Cayat (54 ans), psychanalyste et chroniqueuse ; Frédéric Boisseau(42 ans), un responsable des opérations de la société Sodexo chargée de la maintenance dans l’immeuble ; Michel Renaud (69 ans), invité de la rédaction, qui était venu de Clermont-Ferrand pour rendre certains de ses dessins à Cabu ; Franck Brinsolaro (48 ans), le premier policier tué officier du service de la protection ; Ahmed Merabet (40 ans), le second policier tué, gardien de la paix), nombre de médias ont produit des documentaires, des « Unes », des articles pour dénoncer cet acte, cette atteinte à la liberté d’expression.

 

Depuis se sont succédé nombre d’attentats, dont celui de Samuel Paty voulant, comme c’est la mission de l’école, travailler avec ses élèves la notion de liberté d’expression. ReSPUBLICA condamne ces actes terroristes, ces menaces à l’égard d’idées hétérodoxes, soutient sans réserve et sans « mais », le journal satirique. ReSPUBLICA œuvre pour que la liberté de conscience, la liberté d’expression et la liberté d’être irrévérencieux à l’égard des idées, des opinions, des religions soient garanties par la société et la puissance publique. Ce sont là les murs porteurs de la République française.

 

 

Il faut “ être Charlie ”, même si…

Charlie Hebdo et des menaces multiples

Les menaces à l’égard de l’hebdomadaire satirique ne datent pas du 7 janvier 2015. Ces menaces ne concernent pas que les intégristes islamistes. Elles proviennent de multiples horizons politiques et religieux.

Le journal a été en butte avec une partie du monde politique, dont l’extrême droite, en raison de sa ligne éditoriale athée et anticléricale(1). C’est pour cette raison que des associations chrétiennes et musulmanes ont intenté des procès au journal. Souvent, c’était devant le tribunal de Strasbourg que ces procès étaient fomentés, car, jusqu’à récemment, le délit de blasphème(2) était encore en vigueur en Alsace-Moselle.

Des menaces extérieures ont été proférées à l’égard de la France à propos de la publication ou republication des caricatures sur Mahomet. Elles émanaient, entre autres pays musulmans, de l’Arabie Saoudite en raison du fait que la France, au plus haut niveau, avait rappelé qu’elle n’interdirait jamais les caricatures. C’était confirmé par Al-Qaida au Yémen, lié à l’Arabie saoudite(3), qui a revendiqué l’attaque décimant, le 7 janvier 2015, la rédaction de Charlie Hebdo. L’organisation terroriste affirmait avoir agi sur ordre de son chef Ayman al-Zawahiri pour « venger » Mahomet caricaturé par le journal satirique français. Cette organisation terroriste justifiait l’acte ainsi : « Des héros ont été recrutés et ils ont agi, ils ont promis et sont passés à l’acte à la grande satisfaction des musulmans ».

Non, contrairement à l’affirmation du ministère des Affaires étrangères du Maroc, nous nous opposons à cette limitation de la liberté d’expression qui devrait s’arrêter «  là où commencent la liberté et les croyances des autres »(4)

 

Victoire posthume de Charlie Hebdo

Bonne nouvelle, dans l’opinion publique française, la défense du droit à l’humour et au blasphème progresse, passant de 58 % en 2012 à 76 % en 2024. La part est certes moindre chez les musulmans, mais ils sont légèrement majoritaires à soutenir la liberté de caricaturer. Cependant, un bémol refroidit l’optimisme : c’est l’effritement de la capacité de mobilisation face aux attaques terroristes, notamment dans la jeunesse. Sans surprise, c’est parmi les athées (74 %) plus que chez les croyants (56 %) que se retrouvent les plus fervents défenseurs de la liberté d’expression et de caricaturer(5).

 

Une certaine gauche déboussolée

Il s’avère qu’une certaine gauche radicale et celle dite de « raison » ont abandonné la défense de la laïcité, notamment lors de la loi de 2004 sur l’interdiction des signes par lesquels les élèves manifesteraient de manière ostentatoire leur appartenance religieuse. L’objet de cette loi n’est pas d’empêcher l’expression de ses convictions si celle-ci s’opère sur un mode non fanatique.

Il est regrettable, pour la constitution d’un vaste mouvement populaire rassemblant notamment les ouvriers et les employés pour fonder une société plus juste dans laquelle les « derniers de cordée » et, cependant, les « premiers de corvée » aient toute leur place dans les débats et les prises de décisions, qu’une certaine gauche ou pseudo gauche ait abandonné le combat laïque à d’autres qui historiquement y étaient opposés. Ces derniers, droite et extrême-droite, transforment la laïcité en son contraire en ne visant que l’islam. Une certaine pseudo-gauche fait de même, par angélisme à l’égard des Frères musulmans et des salafistes… Cette gauche croit, par clientélisme électoral, pouvoir parvenir au pouvoir. Elle se trompe lourdement.

Cette gauche que nous critiquons n’a pas conscience qu’en refusant de nommer les choses comme l’acte terroriste du Hamas, en renonçant à qualifier de liberticides les contraintes de mode de vie, alimentaires et vestimentaires imposées par la branche intégriste de l’islam, elle sape les possibilités d’un mouvement populaire majoritaire émancipateur.

 

Le rôle fondamental de l’école publique

L’école doit cultiver une distance à soi par rapport à la société qui ne se pose même plus la question des finalités humaines à poursuivre. Cette société, avec une efficacité redoutable, tend à nous transformer en de simples agents économiques effaçant tous les autres aspects psychiques et psychologiques de l’être humain. Ainsi, ne sont pris en compte que la fonction de consommateur qui ne se pose plus la question de l’utilité de ce qu’il achète, que la fonction de producteur qui ne s’interroge plus sur l’utilité de ce qu’il produit. Il faut produire et consommer, d’où des questions existentielles qui sont évacuées, car n’apportant aucun profit financier.

Cette prise de distance rend possibles la résistance et une non-conformité à l’idéologie dominante sans tomber dans le travers d’un anticonformisme absolu, afin de respecter la liberté de conscience des élèves.

Démocratie et école libératrice

Ainsi que l’estimait Spinoza, la démocratie est le meilleur des systèmes. Il avait repéré les faiblesses de ce régime quand les individus qui composent la société ne sont mus que par la peur des sanctions. La démocratie ne peut être fervente, solide et pérenne qu’à partir du moment où les individus qui la constituent sont mus par l’adhésion fervente à ses valeurs et principes.

Il affirmait déjà, avant Jean Jaurès, qui évoquait la République enseignante, que, pour que cette adhésion républicaine prospère, l’école joue un rôle essentiel. La condition en est que l’école ne se contente pas de transmettre aux élèves et de construire avec eux les connaissances scientifiques, mathématiques, littéraires, historiques, géographiques, physiques… La connaissance de son moi profond, l’autonomie de jugement, l’esprit critique sont également d’importance.

Seule l’école publique et laïque, si on lui en confie clairement la mission, peut édifier les barrages mentaux, intellectuels, spirituels face à l’obscurantisme, face aux différents dogmatismes religieux, face à la manipulation des esprits.

Seules une instruction et une éducation publiques de qualité peuvent protéger des habitudes mentales aliénantes des dévots.

Seule une culture universelle et critique rend possible l’affranchissement des clichés, stéréotypes intégristes et permet de déverrouiller l’horizon bouché des individus.

Seule une école qui met les élèves en contact avec les grandes controverses historiques, avec les Lumières faibles des philosophes déistes, tels Voltaire, Rousseau, Kant…, mais aussi et surtout avec les Lumières fortes et athées, tels Helvétius, l’abbé Meslier, d’Holbach, Diderot peut assurer le développement d’une pensée rationnelle, d’un esprit critique garde-fous contre les obscurantismes.

Il faut “ être Charlie ”, même si…

De la servitude volontaire

L’organe central de notre assujettissement est en nous. La force de l’intégrisme religieux est de pénétrer dans la conscience de chacun jusqu’à effacer le souvenir de la liberté de pensée. L’intégrisme religieux, notamment islamiste, mais aussi d’autres mouvements juifs et chrétiens, n’agit pas que par les attentats, mais surtout, de manière efficace, sous la forme d’un terrorisme intellectuel. Ce terrorisme vise, dans un premier temps, à réprimer certaines idées, notamment hétérodoxes ou subversives. Dans un deuxième temps, il réprime jusqu’à la conception même de ces idées. Ce terrorisme intellectuel intégriste cherche, par l’éviction sociale, à criminaliser les pensées hérétiques en faisant en sorte d’en avoir honte.

 

Quel antidote à cette aliénation ? Sortir du bal des hypocrites

Les sanctions, les condamnations par la justice sont indispensables, nécessaires, mais insuffisantes. La menace d’une sanction pour empêcher un acte terroriste devient futile face à un individu convaincu d’accéder au paradis en le commettant. Il faut, en amont, développer chez nos enfants la pensée scientifique, la pensée rationnelle, l’autonomie de jugement.

Encore une fois, seule une école publique et laïque peut protéger les consciences de ces aliénations mentales. Seule une école publique et laïque de qualité peut constituer un antidote.

Déplorer l’intégrisme qui se développe, déplorer le communautarisme et la difficulté de faire société dans certains quartiers et, dans le même temps, refuser de donner les moyens à l’école publique et laïque de remplir ses missions, dont la formation de citoyens libres, conscients et émancipés, relèvent de l’hypocrisie. Pire même, organiser le séparatisme scolaire renforce ces dérives identitaires.

Les moments d’indignation et de commémoration sont insuffisants

Il n’est pas de meilleurs mots que ceux de l’UFAL en janvier 2015, qui invitent à ne pas confondre critique de l’intégrisme et islamophobie, à défendre l’usage de la liberté d’expression :

Pour que ces morts ne soient pas vaines, il faut davantage qu’un moment d’indignation “à chaud”. Il faut que l’attentat contre Charlie Hebdo ferme définitivement une parenthèse, celle des renoncements et du silence coupable. Il faut qu’il y ait un avant et un après. Il faut que les discours se clarifient. Il faut qu’à l’avenir, plus personne ne puisse alléguer la sociologie de salon pour, sinon excuser, du moins trouver des circonstances atténuantes aux appels au meurtre contre des militants de la laïcité ou aux autodafés contre des journaux satiriques. Il faut qu’à l’avenir on ne confonde plus jamais la critique de l’intégrisme islamique avec l’islamophobie. Il faut qu’à l’avenir les citoyens se mobilisent pour soutenir tel ou tel intellectuel faisant l’objet d’une fatwa, au lieu de se boucher le nez, d’ergoter et d’en conclure qu’“il l’a bien cherché”. Il faut qu’à l’avenir, tout citoyen reste Charlie : qu’ils apportent un soutien sans arrière-pensée à ceux qui font l’objet de menace de mort pour avoir usé de leur liberté d’expression. 

 

Notes :

 

1 Rappelons que l’anticléricalisme n’est pas synonyme d’antireligion, mais seulement une volonté d’empêcher que les clercs, prêtres, imans, curés, pasteur, gourous, dominent la société et imposent leur définition de ce qu’est « la vie bonne », la bonne façon de se comporter selon leurs dogmes qu’ils souhaitent rendre obligatoires.
2 https://www.senat.fr/questions/base/2018/qSEQ180605942.html. Réponse du ministère de la Justice publiée le 26/07/2018 : « Le délit de blasphème anciennement prévu par l’article 166 du Code pénal local applicable dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle, a été abrogé par l’article 172 de la loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l’égalité et à la citoyenneté ».
3 https://www.lorientlejour.com/article/522885/Caricatures_de_MahometL%27Arabie_saoudite_rappelle_son_ambassadeur_a_Copenhague.html.
4 https://www.lemonde.fr/international/article/2020/10/26/caricatures-de-mahomet-reprobations-et-appels-au-boycott-dans-le-monde-arabe_6057373_3210.html.
5 https://www.jean-jaures.org/publication/2015-2025-une-victoire-posthume-pour-charlie-mais-pour-combien-de-temps/.
Il faut “ être Charlie ”, même si…
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15 janvier 2025 3 15 /01 /janvier /2025 06:01

 

Repris du site L'Insoumission.

 

Mort de Jean-Marie Le Pen : l'éditocratie au chevet du fascisme

10 janvier 2025

L’information n’aura échappé à personne : le fondateur fasciste du Front National, Jean-Marie Le Pen, est mort le 7 janvier 2025. Très rapidement, les principales chaînes d’information en continu se sont détournées de l’hommage aux victimes des attentats du 7 janvier 2015 pour se précipiter sur la mort de Jean-Marie Le Pen. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles se sont montrées d’une étrange sobriété. Complices de la dédiabolisation.

Tout s’est passé et se passe comme si, en l’espace de quelques jours, la mort avait effacé les faits, l’histoire de Jean-Marie Le Pen, antisémite, raciste, misogyne, homophobe, tortionnaire en Algérie française. Retour sur une semaine de flagorneries et de bienveillance médiatique. 

 

Jean-Marie Le Pen : « Une grande figure de la vie politique française »

Le premier narratif qui s’est spontanément imposé est celui du « quoi qu’on en pense ». En effet, quoique l’on ait pu penser de Jean-Marie Le Pen et de ses 25 condamnations – incluant apologie de crimes de guerre, incitations à la haine raciale, contestation de crimes contre l’humanité –, il semblait admis dans le périmètre médiatique de souligner que celui qui a diffusé une rhétorique xénophobe partout en France demeure, quoi qu’il en soit, une figure marquante de la vie politique française.

Pour alimenter ce récit purement idéologique, les chefferies éditoriales n’ont pas tardé à sauter sur l’occasion en invitant, en l’espace de quelques minutes, toute une pléiade de proches, ou ex-proches, de Jean-Marie Le Pen, pour la plupart affiliés au Rassemblement National ou à Reconquête : Robert Ménard, Gilbert Collard, Louis Aliot, Bruno Gollnisch, entre autres. 

Mais il était parfois compliqué de distinguer la parole de ses anciens compagnons de route celle d’un éditocrate de CNEWS. Ainsi de Pascal Praud qui, dans son édito de mercredi dernier sur CNEWS/Europe 1, s’est fendu d’un vibrant discours, de ceux qu’aurait très bien pu tenir Jean-Marie Le Pen à qui il rend hommage.

Passant très rapidement sur les euphémisées « déclarations scandaleuses » de Jean-Marie Le Pen, Pascal Praud a loué les « combats » et l’idéologie du fondateur du RN, dont il partage sans aucun doute la plus grande partie : “il est le seul […] à avoir perçu le danger de l’islam”, “un homme politique qui utilisait l’imparfait du subjonctif, citait Corneille et possédait une connaissance en profondeur de la France et son histoire”.

À elles seules, ces deux minutes résument le récit qui s’est progressivement imposé au sein des médias dominants. Aujourd’hui, dans la bouche des éditocrates d’extrême droite, ça n’est plus l’islamisme le problème, c’est l’Islam comme religion. Dans cette logique, donc, quel doit être le prochain danger tout désigné par CNEWS ? Les musulmans eux-mêmes ?

Les médias non-bollorisés pataugent quant à eux dans une dépolitisation du personnage de Jean-Marie Le Pen. TF1 évoque ses nombreux « dérapages », à propos du « point de détail » ou de « l’inégalité des races », comme s’il n’avait pas fait exprès d’être raciste et antisémite. Dans le même reportage pourtant, la chaîne interroge une journaliste qui confirme que ces « sorties de route » étaient en réalité tout à fait maîtrisées et faisaient partie de la stratégie de Jean-Marie Le Pen.

La Une de Paris Match, récemment passé des mains de Bolloré à celles de Bernard Arnault, est quant à elle un cas d’école sur la dédiabolisation de l’extrême-droite, de ses représentants et de ses idées. On y voit ainsi le père Le Pen, visage serein, sous-titré « Une histoire française ». La presse de droite et d’extrême droite dépeint aujourd’hui un homme politique de premier plan, avec quelques casseroles, mais sans plus.

Un autre récit médiatique s’est imposé : les propos racistes, antisémites, homophobes, islamophobes de Jean-Marie Le Pen ont été réduits à de simples dérapages, polémiques ou provocations. Exit les multiples condamnations judiciaires et les vagues de mobilisations populaires qu’avaient suscité ses déclarations empreintes de haine. On a préféré décrire ces sorties comme des écarts involontaires, des paroles prononcées sans réelle intention – et ce, en dépit du fait que le principal intéressé assumait pleinement la teneur de ses propos.

 

Les actes de torture de Jean-Marie Le Pen en Algérie miraculeusement gommés

Une autre constante dans le traitement médiatique de la mort de Jean-Marie Le Pen a résidé dans l’absence presque totale de mentions des actes de torture dont il s’est rendu coupable en Algérie, actes pourtant établis. À ce titre, le livre de l’historien Fabrice Riceputi (Le Pen et la torture, 2023) est le dernier d’une longue série de documents, articles, ouvrages, qui démontrent le passé criminel du fondateur du FN. Pourtant, lorsque ces faits odieux furent évoqués, ce ne fut qu’à l’initiative de personnalités de gauche invitées – trop rarement – sur les plateaux de télévision ou intervenant en duplex.

 

Plutôt que de revenir sur ces rappels historiques fondés, les chaînes d’information en continu ont choisi de diffuser en boucle certaines de ses « plaisanteries », comme cet épisode survenu lors de la campagne législative de 1997, où Jean-Marie Le Pen avait violemment plaqué contre un mur et agressé la maire de Mantes-la-Ville, un acte lui ayant valu une condamnation à un an d’inéligibilité et une amende de 8 000 francs.

 

« Pas à la cheville de Mélenchon »

Une journée sans invectiver et calomnier la France insoumise et Jean-Luc Mélenchon est une journée perdue pour les chefferies éditoriales. Ne ratant aucune occasion pour insulter et discréditer les insoumises et les insoumis, les habitués des plateaux se sont succédé pour établir la comparaison entre « l’antisémitisme d’hier » et « l’antisémitisme d’aujourd’hui ».

L’antisémitisme d’aujourd’hui étant, selon eux, porté par « l’extrême gauche » à des « fins électorales » (une accusation motivée par des considérations racistes sous-entendant de manière à peine dissimulée que les musulmans vivant en France seraient, en tant que groupe, unanimement antisémites).

Dans cette campagne médiatique dirigée contre La France insoumise, l’on a également dû subir une énième caricature du dessinateur réactionnaire Plantu, parachevant sa déchéance morale, associant Jean-Luc Mélenchon à l’héritage d’un homme condamné à maintes reprises pour racisme, incitation à la haine raciale et négation de crimes contre l’humanité.

D’autres sont même allés plus loin dans l’ignominie. Si Plantu et ses amis du Printemps Républicain et du journal Franc-Tireur ont tracé un trait d’égalité entre Jean-Luc Mélenchon et un tortionnaire raciste multirécidiviste, leur aile droite, toute honte bue, a quasiment érigé Jean-Marie Le Pen en un antiraciste conséquent.

Ainsi de Gilles-William Goldnadel, toujours présent pour élever le débat, qui déclare, sans bien entendu être contredit sur le plateau de Vincent Bolloré, que « l’éventuel » antisémitisme de Jean-Marie Le Pen n’arrive pas à la cheville de celui de Jean-Luc Mélenchon. L’argument mobilisé pour soutenir cette calomnie? Le Pen agiterait l’antisémitisme « d’hier » (on n’en saura pas plus) et Mélenchon, celui « d’aujourd’hui » (on n’en saura toujours pas plus). 

« Durafour crématoire », « une autre fournée » en parlant de Patrick Bruel, la qualification des chambres à gaz comme « point de détail » de l’Histoire, autant de propos tenus par Jean-Marie Le Pen qui sont, aux yeux de Goldnadel, moins graves que la dénonciation d’un génocide se perpétrant sous nos yeux.

 

Les médias ont offert à Jean-Marie Le Pen la plus belle mort qui soit

Les éditocrates de plateau, accompagnés d’une grande partie du spectre politique, ont en réalité offert à Jean-Marie Le Pen la plus belle mort qui soit. Les médias sont progressivement tous repris en main par des milliardaires d’extrême-droite qui imposent leurs thématiques. 124 députés d’extrême droite ont été élus à l’Assemblée Nationale, notamment du fait des nombreux refus des macronistes de se désister en faveur d’un candidat du Nouveau Front Populaire.

Les premiers ministres successifs passent coup de fil sur coup de fil au RN pour s’assurer de son soutien. Le fond de l’air médiatico-politique s’assombrit de jour en jour, et le traitement médiatique de la mort de Jean-Marie Le Pen, hier pestiféré, aujourd’hui défendu, en est un témoin frappant.

Le Pen et les médias français : un bilan provisoire
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13 janvier 2025 1 13 /01 /janvier /2025 06:01

20 Minutes retient de Le Pen que de paria à bon client, le fondateur du FN a fait entrer l’extrême droite dans les médias.

 

Pourtant, jusqu’aux années 80, il existait en France ce qu’on appelle un « cordon sanitaire » médiatique, estimant que les idées d’extrême droite ne pouvaient pas être traitées de la même façon que celles des autres partis politiques. Mais par à une intervention du Président de l’époque François Mitterrand, l’accueil dans les médias des dirigeants d’extrême droite et particulièrement de Jean-Maris Le Pen va changer, avec des conséquences qui nous suivent encore aujourd’hui.

 

Libéré de son statut de paria, Jean-Marie Le Pen va recevoir de plus en plus d’invitations, ce que raconte l’historien des médias Christian Delporte : « La première fois que Le Pen est reçu en radio c’est en 1983, sur Europe 1. A l’époque, cela fait scandale dans la rédaction, qui vote sur une potentielle grève. En 1984, il est invité dans “ L'Heure de Vérité ”, émission politique phare de l’époque ».

 

 

Selon L’OBS, l’opération de communication entamée par le RN semble finalement avoir été renforcée par la prudence – là aussi c’est un euphémisme – des réactions des concurrents de Marine Le Pen, comme tétanisés à l’idée de rappeler le parcours de son père et la filiation politique directe qui l’unit à sa fille. « Il a […] joué un rôle dans la vie publique de notre pays pendant près de soixante-dix ans, qui relève désormais du jugement de l’Histoire »,s’est ainsi satisfait l’Elysée dans un bref communiqué évoquant la disparition d’une « figure historique de l’extrême droite ». Encore plus précautionneux, le Premier ministre, François Bayrou, pour qui Jean-Marie Le Pen était un « combattant », a, comme dans le communiqué officiel du RN, choisi de qualifier de « polémiques » les condamnations du frontiste : « Au-delà des polémiques qui étaient son arme préférée et des affrontements nécessaires sur le fond, Jean-Marie Le Pen aura été une figure de la vie politique française. On savait, en le combattant, quel combattant il était. » Critiqué pour sa tiédeur par la gauche et une partie de sa majorité, l’agrégé de lettres classiques s’est finalement justifié auprès de Libération, pour y évoquer la racine grecque du mot « polémique » : polemos, soit « la guerre ».

 

 

La haine du "R-haine" est-elle une bonne haine ? demande Gilles Questiaux dans Le Grand Soir.

 

Les militants qui manifestent dans la rue pour exprimer leur joie à l’annonce de la mort de l’épouvantail sont d’une incroyable bêtise ... on dirait qu’ils croient que Le Pen gouvernait !

 

Dans le prolétariat qui vote en France en 2024, le RN est majoritaire, ce qui sème la panique chez beaucoup de militants de gauche, et développe chez eux la « haine du R-haine », ce qui ne risque pas de convaincre les prolétaires en question de changer d’avis.

 

Les antifascistes des années 1930 et 1940 s’opposaient aux fascistes et aux nazis certes parce qu’ils rejetaient leur programme politique, les jugeaient répugnants sur le plan moral et qu’ils condamnaient leur racisme ostentatoire et leurs pratique de la violence, mais ils les haïssaient, quand ils le faisaient - ce n’était pas le cas de Gramsci, pourtant emprisonné par Mussolini - pour une autre raison : parce que fascistes et nazis était déterminés à briser les grèves, à exercer ouvertement la terreur contre les militants ouvriers et des partis de gauche, à les battre et les humilier, à leur faire avaler de l’huile de ricin, à les tuer, et que c’était même leur raison d’être, c’était la raison pour laquelle ils étaient payés par les grands patrons.

 

On ne hait rationnellement que les gens dont on connaît clairement par expérience directe le caractère immédiatement dangereux et non parce qu’on les condamne moralement : ce n’était pas les journalistes et les professeurs, les curés et les humanitaires, mais l’expérience concrète dans la rue qui leur avait appris à redouter les fascistes, à les haïr et à les combattre.

 

Selon Challenges, les Sages de l’institution gardienne de la Constitution perçoivent une rémunération qui n’a aucune base légale. Ils perçoivent dans la pratique environ 15 000 euros bruts par mois, ce qui ne respecte pas les règles de rémunération fixées par le législateur organique. En clair, ce revenu n’a aucune base légale, une aberration pour ces gardiens de notre Constitution.

 

Revue de Presse 542
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