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10 août 2020 1 10 /08 /août /2020 05:17

 

 

Le site Communistes brosse un tableau très sombre de la réalité sociale aux Etats-Unis :

 

 

Deux mois après la mort par asphyxie de George Floyd, le mouvement de contestation ne faiblit pas et connaît un rebond important. A Portland, la police fédérale a investi les rues pour réprimer les manifestants. Les dockers ou les chauffeurs de bus ont fait grève par solidarité. Trump cherche, en vain, à briser le mouvement et ne fait que raviver les colères, partout dans le pays à Los Angeles, Seattle, Richmond… les manifestations sont massives, des émeutes ont repris, des barricades se lèvent où s’affrontent les manifestants face aux balles en caoutchouc et aux gaz lacrymogènes des forces de l’ordre. Trump menace que d’autres villes seraient également soumises à une intervention fédérale pour déployer 75 000 policiers fédéraux à New York, Chicago, Cleveland, Milwaukee, Philadelphie, Detroit, Baltimore, Oakland et Albuquerque…


Les revendications, les manifestants ne remettent pas seulement en cause le rôle de la police, elles sont bien plus larges. La crise est plus profonde et le gouvernement Trump s’attend à une éruption de protestations sociales. Il prépare une répression massive. Il s’était déclaré président de «l’ordre rétabli», menaçant d’invoquer la loi de 1807 sur l’insurrection afin de qualifier les personnes qui protestent contre la violence policière de «terroristes étasuniens».

 

Nos médias sont muets sur la situation, les États-Unis sont une poudrière sociale et politique. La pandémie a mis en évidence les dysfonctionnements avec toutes ses conséquences de la société capitaliste américaine et de ses institutions politiques. La recherche implacable de profits et de richesses a créé les conditions de la révolte.

 

Mais alors même que le virus se propage et que le nombre des morts augmente, le gouvernement Trump insiste pour que les travailleurs restent au travail ou y retournent et pour que rouvrent les écoles, peu importe les conséquences pour les enseignants et les élèves.

 

* chaque jour plus de 1.100 décès du covid 19. Au Texas, en Floride, en Californie, en Arizona et dans d’autres États encore, les hôpitaux sont débordés. les assurances privées font toujours la loi, les soins et médicaments sont tellement chers que les dépenses de santé sont plus élevées que dans n’importe quel autre pays riche, la pandémie met un coup de projecteur tragique sur les inégalités et sur les conséquences de l’absence d’un système de santé collectif.

 

* Plus de 27 millions d’Américains n’ont encore à ce jour aucune assurance maladie, soit 8,5 % de la population

 

* Les personnes les plus à risques ont subi de plein fouet la volonté du gouvernement de ne rien faire et montre la fragilité du système de santé US soumis aux exigences du capital.

 

L'économie américaine a plongé de 32,9 % au deuxième trimestre. La crise économique frappe et fragilise les plus précaires qui sont en première ligne de la récession et du chômage de masse.

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Les chiffres du chômage au mois de juin avaient surpris tous les économistes, le taux de chômage était "redescendu" à 11,1 % en juin, contre 13,3 % en mai mais reste bien supérieur aux 3,5 % du début d'année.

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Donald Trump, s'est félicité des chiffres, organisant même une conférence de presse improvisée. « Notre économie est en train de se remettre à vrombir », s'est-il réjoui. « Nous allons avoir un superbe troisième trimestre. La bonne chose, c'est que ces chiffres vont sortir juste avant l'élection, donc les gens pourront les voir ! »

 

* Les licenciements enregistrés au printemps ont été si massifs que le gain de 4,8 millions d'emplois en juin laisse encore des millions d'Américains sans travail. Au total, 17,8 millions de personnes étaient sans emploi en juin, soit 12 millions de plus qu'en février. Les économistes estiment que le taux de chômage réel se situerait au-delà des 16 %.

 

* Le moratoire sur les expulsions a expiré, menaçant des millions de gens d’être expulsés de leur domicile. 23 millions de familles américaines, en retard sur le paiement de leur loyer à cause de la pandémie, risque d’être expulsées de leur logement d’ici fin septembre, des expulsions pourraient avoir lieu dans près de 30 % des logements locatifs du pays. En Virginie-Occidentale près de 60 % des locataires risquent ainsi d’être expulsés.

 

Des millions de familles vont se retrouver dans la misère, sans abri et affamées. Pour les chômeurs, l’arrivée du mois d’août marque la fin d’une aide cruciale de 600 dollars par semaine, mise en place depuis avril, dans le cadre du plan de relance américain.

  •  

“Cela pourrait entraîner une perte de revenus substantielle pour quelque 30 millions d’Américains”, a expliqué l’économiste Ernie Tedeschi. Selon ses calculs, cette mesure risque d’engendrer une baisse de 30 à 50 % des revenus de millions de chômeurs.

 

* Des milliers de salariés qui étaient au chômage technique depuis le printemps sont aujourd’hui face à un dilemme. Rappelés ces derniers jours par leur employeur, ils hésitent à revenir travailler par peur d’être contaminés. S’ils refusent : “ils risquent de perdre leurs allocations chômage”, rappelle le quotidien californien. “Les gens doivent choisir entre leur paie et leur santé”, résume l’experte en politique sanitaire Laura Stock, interrogée par le Los Angeles Times.

 

* On estime que 16 millions de travailleurs américains ont perdu l’assurance maladie fournie par leur employeur.

 

Si la crise du coronavirus a porté un coup à l'économie mondiale, elle profite à quelques-uns. Entre le 18 mars et le 19 mai 2020, la valeur nette des 600 plus grosses fortunes américaines a augmenté de 434 milliards de dollars. Cela représente 398 milliards d'euros, et un bond de 15% en seulement deux mois.

 

 

Gala nous apprend que Benjamin Grivaux et sa femme Julia Minkowski (je connais une de ses cousines, si, si !) forment toujours un couple très uni :

 

Ils sont toujours soudés, même six mois après le scandale. Selon Purepeople, Benjamin Griveaux et sa femme Julia Minkowski sont apparus complices au festival de Ramatuelle ce vendredi 7 août.

Six mois après la polémique qui l'avait poussé à renoncer à sa candidature aux élections municipales de Paris, Benjamin Griveaux a effectué une visite remarquée ce vendredi 7 août en se rendant au festival de Ramatuelle. L'ex porte-parole du gouvernement n'était pas seul puisqu'il était accompagné de sa femme, Julia Minkowski . L'avocate et l'homme politique ont assisté à une représentation de la pièce de théâtre Hugo au bistrot avec Jacques Weber et Magali Rosenzweig.

 

Complices et souriants , comme en témoignent des clichés de la soirée relayés par nos confrères, Benjamin Griveaux et Julia Minkowski ont pris la pose le temps d'une photo de groupe au théâtre de Verdure à Nice, avec et sans masques de protection, aux côtés de Jacqueline Franjou, présidente du festival de Ramatuelle, et Michel Boujenah, directeur artistique. Un retour discret sur la scène publique pour celui qui a intégré la Base industrielle et technologique de défense (la BITD, poste d'ailleurs renommé en raison de moqueries visant le député), chargé d'une nouvelle "mission temporaire" comme l'a annoncé le Journal officiel le mardi 4 août. " M. Benjamin Griveaux, député, est (...) chargé d'une mission temporaire ayant pour objet les moyens d'assurer aux jeunes une meilleure alimentation accessible à tous", peut-on ainsi lire dans ce décret signé par le Premier ministre Jean Castex.

 

 

Revue de presse (334)
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5 août 2020 3 05 /08 /août /2020 05:07

 

Serge Halimi nous rappelle que les Etats-Unis sont en guerre avec l’Afghanistan depuis 20 ans : « Les soldats américains de 18 ans qui partent aujourd’hui faire la guerre en Afghanistan n’étaient pas encore nés quand elle fut déclenchée. En 2012, M. Donald Trump avait déjà tranché : « Il est temps de quitter l’Afghanistan (1). » Il n’est pas acquis qu’il parvienne à ses fins mieux que son prédécesseur Barack Obama. Car chacune des tentatives de désengager les États-Unis militairement d’un pays quelconque — la Syrie, la Libye, la Corée, l’Allemagne — provoque une levée de sabres à Washington. Aussitôt le lobby de la guerre se récrie : les Russes sont là ! les Russes arrivent ! Le budget militaire des États-Unis (738 milliards de dollars en 2020) a beau représenter plus de dix fois celui de la Russie, agiter le grelot de Moscou suffit pour que républicains et démocrates hurlent ensemble leur effroi. Et ils savent pouvoir compter sur le soutien éditorial du New York Times. »

 

Un article novateur sur la langue japonaise par Mizubayashi Akira : « « Langue servile » et société de soumission.Il est impossible, en japonais, de s’adresser en termes identiques à un supérieur ou à un collègue de travail, ni même de parler à son frère aîné comme à son cadet. La langue s’encastre dans une société verticale où la soumission est érigée en vertu. »

 

Une enquête de David Garcia sur France Inter : « France Inter, écoutez leurs préférences : Depuis quelques mois, France Inter s’enorgueillit d’être la radio la plus écoutée du pays : 6,1 millions d’auditeurs chaque jour, selon la dernière enquête Médiamétrie. Soit. Mais que valent ses émissions et, surtout, à qui sont-elles destinées ? Au fil des innovations (et des purges), la machine est devenue plus performante et moins surprenante. Sociologiquement, idéologiquement, la chaîne généraliste du service public, censée « donner une image la plus réaliste possible de la société française », semble s’adresser à une France particulière. Au point de mépriser les auditeurs qu’elle juge indignes de ses lumières ? »

 

Pierre Carles nous rappelle que Georges-Ibrahim Abdallah est en prison en France depuis plus de 30 ans pour complaire aux Etats-Unis : « La convention européenne des droits de l’homme interdit de maintenir un condamné en prison « sans aucun espoir de sortie ». Cela semble pourtant correspondre au sort du militant communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah, incarcéré en France depuis plus d’un tiers de siècle. La prolongation de sa détention doit beaucoup au climat créé par des attentats auxquels il est étranger. »

 

Christophe Trontin lève le voile sur ces chercheurs russes « Confinés dans les villes secrètes de l’atome soviétique.De la bombe H à la conquête spatiale, la plupart des grands programmes technologiques soviétiques ont vu le jour entre les murs de villes secrètes. Scientifiques, ingénieurs et ouvriers y vivaient en vase clos, dans un univers relativement préservé. Depuis la chute de l’URSS, ces cités peinent à trouver un nouveau souffle. À l’image de Sarov, un des centres de recherche sur le nucléaire militaire. »

 

Un article intéressant de Thomas Frank sur les populistes et la médecine aux Etats-Unis : « Les populistes américains contre le lobby des médecins. L’incurie des présidents Donald Trump et Jair Bolsonaro face à la crise sanitaire a conforté l’idée que les « populistes » seraient hostiles à la science, médicale en particulier. L’histoire des États-Unis et du Canada rappelle le contraire : les populistes se sont battus pour démocratiser le savoir et la santé pendant que la corporation des médecins s’employait à les réserver aux riches. »

 

Un article intéressant de Thomas Frank sur les populistes et la médecine aux Etats-Unis : « Les populistes américains contre le lobby des médecins. L’incurie des présidents Donald Trump et Jair Bolsonaro face à la crise sanitaire a conforté l’idée que les « populistes » seraient hostiles à la science, médicale en particulier. L’histoire des États-Unis et du Canada rappelle le contraire : les populistes se sont battus pour démocratiser le savoir et la santé pendant que la corporation des médecins s’employait à les réserver aux riches. »

 

Thelma Katebi nous explique ce qu’il en est d’être chanteur en Iran : « Confrontés à la censure et à l’ordre moral imposés par l’appareil théocratique, les artistes iraniens oscillent entre autocensure, obligation de composer avec l’administration ou exil, que ce soit à Londres ou, surtout, à Los Angeles. Vilipendé par les autorités, qui le qualifient d’« indécent » et qui interdisent ses concerts, le rap rencontre l’adhésion d’une jeunesse en mal d’ouverture politique. »

 

Le Monde Diplomatique (243)

 

Arthur Asseraf nous emmène aux origine de la presse arabe : « Au début du XIXe siècle apparaissent les premiers journaux en langue arabe, qui ont longtemps eu une finalité administrative. Par la suite, les pouvoirs coloniaux y ont vu un outil pour s’adresser directement aux populations autochtones et diffuser leur propagande dans l’ensemble du monde arabophone. Les titres indépendants ont bénéficié, eux, du savoir-faire de maronites syro-libanais. »

 

Pour Mohammed Lari Bouguerra, le hadj est l’autre pétrole des Saoud : « Le pèlerinage à La Mecque, cinquième pilier de l’islam, garantit une manne perpétuelle aux autorités saoudiennes. Pour recevoir un nombre toujours plus important de visiteurs, les dirigeants wahhabites n’hésitent pas à transformer la ville sainte en chantier permanent, quitte à la défigurer. L’ambition d’accueillir toujours plus de pèlerins pose de graves problèmes de sécurité et de santé. »

 

Hélène Ferrarini revient sur l’historien marxiste Walter Rodney, oublié au Guyana : « En 1980, 35 000 personnes assistaient, à Georgetown, à l’enterrement de Walter Rodney, opposant au pouvoir en place, assassiné. Quarante ans plus tard, au Guyana, on cherche en vain des traces de l’historien marxiste, qui voulait remplacer la politique ethnique de son pays par des organisations fondées sur une solidarité de classe. »

 

Cédric Gouverneur lance un cri d’alarme : « La Bolivie affronte l’agonie de ses glaciers. « Témoins par excellence des évolutions du climat terrestre, la plupart des glaciers connaissent une phase de décrue. Dans les Andes tropicales, cette fonte s’accélère depuis trente ans et hypothèque l’irrigation, la production d’électricité ou l’alimentation en eau. De grandes métropoles comme La Paz, en Bolivie, voient une partie importante de leurs ressources menacées. »

 

Philippe Baqué explique la Polémique sur la restitution des objets d’art africains : « Voilà près de trois ans que le président Emmanuel Macron s’est engagé à restituer les biens culturels africains pillés pendant la colonisation. Depuis, la promesse est prise dans un parcours d’obstacles. Tandis que les collectionneurs et musées européens freinent des quatre fers, les pays spoliés peinent à réunir les conditions nécessaires pour la réception et la conservation de ces œuvres. »

 

Un conte écrit pour Le Monde Diplomatique par Yan Lianke : « Babel jeune et innocente. Écrivain parmi les plus oniriques de son temps, Yan Lianke s’empare des maux de la société chinoise, au risque parfois d’être censuré dans son propre pays. Mais il ne cède rien à son engagement, à son humour et à sa plume. Celui qui révèle la vérité- ou tout simplement la réalité — le paye parfois de la mort. »

Mais à quoi servent donc les artistes, demande Evelyne Pieiller ? « Depuis le XIXe siècle, les artistes se demandent avec inquiétude s’ils vont pouvoir vivre de leur pratique et (ce qui n’est pas sans rapport) quel est leur rôle dans la société. Cependant, cette dernière se le demande tout autant. Parasite inspiré ? Fournisseur de supplément d’âme ? L’artiste a-t-il une spécificité qui puisse le rendre utile et utilisable ? »

 

Aurélie Catin plaide pour plus de sécurité sociale dans la culture : « Le monde de l’art et de la culture, violemment touché par la gestion de la crise sanitaire, se voit confronté aux limites d’un modèle où la rémunération est très liée à la dynamique des marchés. Étendre et renforcer le statut de l’intermittence pour aller vers le salaire à vie, conçu comme un droit politique, permettrait aux travailleurs des arts d’affranchir leurs activités du capital et des subsides étatiques. »

 

Pierre Rimbert nous met en présence de « La bourgeoisie intellectuelle, une élite héréditaire. La société, lit-on souvent, serait divisée entre les 1 % les plus riches et les 99 % restants. Mais ce résumé-choc évacue les inégalités liées aux diplômes. Et dissimule le rôle joué par la bourgeoisie intellectuelle, qui, même lorsqu’elle sert les 1 %, aime se représenter dans le camp des opprimés. Cette couche sociale issue de la « méritocratie » transmet ses privilèges à ses descendants, comme l’aristocratie d’autrefois. »

 

Agathe Mélinand nous met en présence « des usages de Bach. De 1750, date de la mort du cantor de Leipzig, à nos jours, l’héritage musical de Jean-Sébastien Bach, qui posa les bases de la tonalité, n’a jamais cessé de fructifier. Une victoire de la « musique absolue », tour à tour célébrée, interprétée, récupérée… »

 

Benoît Bréville s’adresse aux « pétitionnaires de tous les pays : PRIVES de voyages, de restaurants et de shopping, les vedettes s’ennuyaient pendant le confinement. Elles ont donc fait des concerts de salon, des entretiens par webcam, des photos #Stayhome sur Instagram et même des performances engagées sur YouTube, tels ces vingt-cinq artistes américains qui entonnèrent en chœur, depuis de luxueuses résidences, Imagine, de John Lennon : « Imagine la fin de la propriété, imagine tous les gens se partageant le monde. » Désireuses de donner leur avis sur l’actualité, d’autres célébrités se sont également découvert des talents de pétitionnaire. Deux cents artistes et scientifiques ont ainsi signé le manifeste « Non à un retour à la normale » lancé début mai par la comédienne Juliette Binoche et l’astrophysicien Aurélien Barrau, avec le soutien de Madonna, Robert De Niro et Emmanuelle Béart. « Le consumérisme nous a conduits à nier la vie en elle-même : celle des végétaux, celle des animaux et celle d’un grand nombre d’humains. (…) La transformation radicale qui s’impose — à tous les niveaux — exige audace et courage. Elle n’aura pas lieu sans un engagement massif et déterminé », affirme un texte sans concession. Qui rappellera ces constats à Isabelle Adjani, Monica Bellucci ou Guillaume Canet la prochaine fois qu’ils tourneront une publicité pour L’Oréal, Christian Dior ou Caprice des Dieux ? »

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4 août 2020 2 04 /08 /août /2020 05:18

 

 

L’Obs nous présente Sir Jim Ratcliffe, pollueur en chef et énorme propriétaire foncier :

 

« Ce milliardaire britannique pro-Brexit, qui a fait fortune dans la chimie et le plastique en partant de rien, veut maintenant produire des gros 4x4 dans l’usine Smart de Moselle.

 

La nature, aussi sauvage que préservée, des fjords d’Islande fait facilement glisser le visiteur dans une douce mélancolie : « Sur toute la planète, l’être humain a endommagé, d’une façon ou d’une autre, une bonne partie de la nature qui l’entoure. C’est pour cela que les lieux laissés vierges par l’homme ont un caractère unique. »

 

Celui qui s’exprime ainsi au micro d’une radio locale de cette île de glace est un Britannique filiforme de 67 ans à la mèche rebelle, qu’on imagine volontiers prof à Cambridge ou Oxford. Sauf qu’il est milliardaire, n’a rien d’un rêveur et est devenu le plus gros propriétaire foncier d’Islande, pas seulement pour préserver les saumons sauvages qu’il adore pêcher : « Je pense que de tels lieux vaudront de l’argent car les individus aiment voyager là où les paysages sont restés intacts. »

 

Le Grand Soir révèle que « Le gouvernement britannique refuse de communiquer des informations sur la juge d’Assange, qui a 96% d’antécédents en matière d’extradition.

 

Le ministère britannique de la justice bloque la publication d’informations élémentaires sur la juge qui doit statuer sur l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis dans ce qui semble être une application irrégulière de la loi sur la liberté de l’information.

 

Declassified a également découvert que la juge, Vanessa Baraitser, a ordonné l’extradition dans 96% des affaires qu’elle a présidées et pour lesquelles des informations sont accessibles au public.

 

Baraitser a été nommée juge de district en octobre 2011 au Chief Magistrate’s Office de Londres, après avoir été admise comme avocate en 1994. Aucune autre information à son sujet n’est disponible dans le domaine public.

 

Baraitser a été critiquée pour un certain nombre de ses jugements à ce jour concernant Assange, qui est incarcéré dans une prison de sécurité maximale, HMP Belmarsh à Londres, depuis avril 2019. Ces décisions incluent le refus de la demande de libération sous caution d’urgence d’Assange pendant la pandémie de Covid-19 et le fait de le faire asseoir derrière un paravent de verre pendant l’audience, plutôt qu’avec ses avocats. »

 

Assange est père de deux enfants. Leur mère est sa compagne et avocate Stella Morris (BG).

 

Revue de presse (333)

 

Pour le blog Lien Social, « Le soin n’est pas que médical :

 

 Moins visibles que les soignants, c'est à bas bruit que les travailleurs sociaux répondent à la misère et à la détresse, aux angoisses et aux craintes des exclus d’un monde qui ne tourne plus vraiment rond. L'occasion d'un coup de projecteur et d'un hommage mérités.

Nous, travailleurs sociaux, sommes également du personnel soignant. Soignant d’une société qui produit des exclus et d’un monde qui ne tourne plus vraiment rond.

Nous sommes soignants des injustices et des disparités, en soins palliatifs des systèmes qui dysfonctionnent. Nous sommes soignants des fragiles et de ceux qui ont besoin de protection. Nous soignons des enfants, des personnes handicapées, des grands exclus ou des personnes exilées. Comme autant de maux d’une société qui écrit sur le fronton de ses mairies l’égalité et la fraternité, nous soignons pour que chacun puisse y envisager sa place.

Nous n’avons ni gyrophare, ni blouse blanche. Nos services de réanimation s’appellent Centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), 115 ou Foyer de l’enfance. Ils sont ouverts 365 jours par an, 24h/24h et accueillent celles et ceux pour qui il est soudainement devenu vital de trouver un abri.

La misère et la détresse ne se confinent pas. Les angoisses et les craintes non plus. Pour respecter les consignes sanitaires, les portes des établissements se ferment mais elles laissent béantes les blessures et les peurs. Elles imposent un huis clos précaire où cohabitent des personnes qui ne sont pas choisies, et restreignent les soupapes que constituent les contacts extérieurs. De soignants, nous devons alors pompiers.

Il y a peu de profession qui puissent se targuer d’un tel engagement de ses acteurs. Le dévouement des soignants dans les hôpitaux – s’il doit être applaudit- ne doit pas éclipser celui des travailleurs sociaux qui chaque jour prennent leur service sans disposer de masques ou de gel hydroalcoolique. Qui chaque jour mettent leurs angoisses personnelles en sourdine pour pouvoir recevoir et accompagner celles des autres. Qui chaque jour s’exposent dans la promiscuité des institutions sans pont aérien ni institution de campagne. Qui au nom de la continuité des missions qui leur sont confiées ne regardent ni leurs heures, ni leurs congés et font preuve d’une solidarité exemplaire au sein des équipes.

Je suis fier aujourd’hui de faire partie de cette profession. Fier de l’abnégation qu’elle représente et de la vision fraternelle de la société qu’elle véhicule. Fier de mes collègues qui se battent au quotidien pour offrir le meilleur dans les conditions les pires. »

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28 juillet 2020 2 28 /07 /juillet /2020 05:06

Très bonne réflexion de Régis Debray sur un de ses combats de toujours.

 

« Un Français ne peut pas sacrifier de bon cœur ses traditions provinciales de galanterie et d’amour courtois, son goût des mots à double sens, ses clins d’œil et ses bises, ses sourires ambigus à la transparence morale du puritain, et à la surveillance du vocabulaire désormais de mise dans les multinationales, pour le marketing, et bientôt dans nos rues et nos mails. C’est le malheur de la France, "la patrie de la politique", disait Marx, que d’être le pays d’Europe qui, étant donné son passé, avec ses barricades et ses salons mixtes, a le moins à gagner et le plus à perdre dans l’acculturation en voie d’achèvement. [...]

 

Le succès d’une domination par le centre nerveux de la planète à tel ou tel moment se reconnaît à ceci qu’elle est intériorisée non comme une obligation mais comme une libération par les innervés et les énervés de la périphérie ; quand un nous exogène devient le on de l’indigène, sans marque de fabrique, sorti de nulle part et libre d’emploi. Quand M. Macron écoute La Marseillaise en mettant la main sur le cœur, quand M. Mélenchon met un genou à terre, quand Mme Hidalgo donne le plus bel emplacement parisien aux tulipes en bronze de Jeff Koons ou quand un dealer honore ses juges d’un "Votre honneur", ils n’ont pas tous conscience d’imiter qui que ce soit. Ils veulent être dans le ton. [...]

 

Les captations d’hégémonie, y compris picturale et musicale, épousent les rapports de force monétaires et militaires. Derrière Périclès, il y a l’hoplite, derrière Virgile, le légionnaire, derrière Saint-Thomas, le Chevalier, derrière Kipling, la Royal Navy et derrière Hollywood, la Silicon Valley et Marilyn Monroe, le billet vert et dix porte-avions. [...] Une emprise est parachevée quand on prend l’autre pour soi et soi-même pour un autre. Quand le particulier peut se faire prendre pour un universel. Quand les journaux de notre start-up nation cessent de mettre en italiques running, cluster, prime time, ou mille autres scies de notre globish quotidien. »

 

Régis Debray sur l'acculturation en France
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27 juillet 2020 1 27 /07 /juillet /2020 05:09

 

 

Revue de Presse spéciale Le Grand Soir (il le mérite) !

 

Théophraste R. s’en prend aux « grands » médias quant à leur traitement du « génocide » ouïghour :

 

« Génocide : « Crime consistant en l’élimination physique intentionnelle, totale ou partielle, d’un groupe national, ethnique ou religieux, en tant que tel ».

 

Exemple : le génocide des Ouïghours dont la population est passée de 5,55 millions à 11,68 millions ces 40 dernières années.

 

Persécution religieuse  : « Mauvais traitements systématiques infligés à un groupe de personnes en raison de leur appartenance religieuse. »

 

Exemple : les persécutions des musulmans au Xinjiang qui compte 24 400 mosquées, soit une mosquée tous les 530 musulmans – plus de dix fois le nombre total de mosquées aux Etats-Unis.

 

Decodex : Outil d’évaluation bricolé par le Monde pour discréditer les sites d’information comme Le Grand Soir. Ne pas confondre avec le jubilatoire « Decodex alternatif » inventé par Le Grand Soir.

 

 

 

Revue de presse (332)

 

Le gouvernement des Etats-Unis dépasse toutes les bornes en matière de négation des droits humains et de respect de sa propre Constitution : « Le gouvernement américain a demandé à la Cour d’appel du district de Columbia de confirmer le rejet de la contestation par le journaliste américain Bilal Abdul Kareem de la décision apparente de son gouvernement de l’assassiner sans lui dire pourquoi, ni lui accorder le droit constitutionnel à une procédure régulière. […] Maya Foa de Reprieve, a déclaré : "Il devrait être impensable que le gouvernement américain cherche à exécuter de manière extrajudiciaire un journaliste américain en reportage dans une zone de guerre sans lui dire pourquoi il est visé, ou sans lui donner la possibilité de le contester. Ignorer la Constitution quand elle ne vous convient pas, c’est le comportement des dictateurs et des despotes. Le gouvernement américain doit cesser de se cacher derrière des "secrets d’État" pour éviter d’accorder à M. Kareem un procès en bonne et due forme - son droit le plus fondamental en tant qu’Américain". »

 

 

Pour Georges Gastaud et Fadi Kassem, La seule alternative à Macron et au RN s’appelle FREXIT progressiste : « Au sortir du désastre qu’ont été les gestions française et européenne de la crise sanitaire (et nous n’avons pas encore tout vu en la matière !), après l’abstention massive aux municipales qui montre à quel point les classes populaires se détournent désormais de l’ensemble du dispositif institutionnel, après l’affichage on ne peut plus patronal et droitier du gouvernement Castex, l’espoir subsiste-t-il d’offrir à notre peuple une issue progressiste à la crise gravissime qui déchire notre pays ?

 

Continuer avec Macron, c’est en réalité, sous les discours pseudo-patriotiques du chef de l’Etat et le saupoudrage “social” paternaliste de Jean Castex, opter pour l’extinction programmée d’une France indépendante et tant soit peu sociale. Chaque contre-réforme annoncée signe la mise en extinction d’un acquis du CNR, d’une partie du produire en France, d’un service public, d’un pan nouveau de la souveraineté nationale, d’une liberté démocratique durement conquise ; sans parler de l’officialisation galopante du tout-anglais à l’Université, du démantèlement des communes au nom des « euro-métropoles » et du démontage de la République une et indivisible au nom du « pacte girondin » et des euro-régions. Au rythme infernal où va Macron, après Sarkozy, Hollande et Raffarin, la « France » ne sera bientôt plus qu’un « couteau sans manche dont on a jeté la lame » à l’intérieur d’une « construction » euro-atlantique elle-même en crise dont les membres ne s’accordent que pour financer l’OTAN, maintenir l’euro-austérité, multiplier les emprunts non remboursables aux marchés financiers, aggraver la tutelle continentale de Berlin et la supervision de Washington, adouber des gouvernements cléricaux et nostalgiques du fascisme (pays baltes, Hongrie, Pologne, Ukraine...) et criminaliser les symboles communistes sur tout le continent (voir la résolution du parlement européen qui ose mettre sur le même plan le IIIème Reich et son principal vainqueur militaire, l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques...). »

 

 

Pour Rosa Llorens, le monde d’après sera pire que le monde d’avant : « Le post-confinement a déjà apporté ses premières surprises, avec ses « olas » agenouillées : le mouvement BLM-Traoré répond-il vraiment aux besoins du moment ? C’est surtout un symptôme de plus d’américanisation, et quand on pense à l’état de la société étasunienne, il n’est pas sûr qu’importer sa conception des rapports Blancs-Noirs soit de nature à aider les Noirs ou à pacifier la société française. Mais on peut même se demander si cette séquence est bien une surprise ou si elle n’est pas en rapport avec le nouvel esprit apporté par la lutte contre le virus, ou, comme on disait jadis, les « miasmes ». »

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25 juillet 2020 6 25 /07 /juillet /2020 05:05

 

Le premier qui comprend ce que signifie vraiment ce slogan gagne un abonnement au gaz (privatisé) !

La publicité nous rend cons, la publicité nous prend pour des cons (17)

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21 juillet 2020 2 21 /07 /juillet /2020 05:04

A l'époque, l'exquise Marianne Faithfull (“ fidèle ” en français) était en couple avec le génial Mick Jagger.

 

Survint Delon.

 
Mick s'en foutait : il était en train de lancer la mode des chaussettes dépareillées (punctum barthésien).
 
 
Hé oui, les Djeuns', c'était il y a 55 ans...
Sur un lancement de mode
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20 juillet 2020 1 20 /07 /juillet /2020 05:06

 

 

Le site Anti-K relève que la Chambre d’agriculture et ses dirigeants viennent d’être condamnés à de la prison ferme « pour avoir construit illégalement une immense retenue d’eau au profit de quelques exploitations agricoles. Malgré les interdictions, le barrage de Caussade dans le Lot-et-Garonne – un ouvrage de 378 mètres de large et 12,5 mètres de haut – a tout de même été creusé sous la pression de la chambre d’agriculture. Le 10 juillet, le tribunal correctionnel d’Agen a condamné les commanditaires de cet ouvrage illégal, le président de la chambre d’agriculture du département, Serge Bousquet-Cassagne, et son vice-président, Patrick Franken, à neuf mois de prison ferme et à la révocation d’un précédent sursis de quatre mois pour le premier ; à huit mois ferme et quatorze mois de sursis pour le second. Une peine assortie d’une amende de 7000 euros chacun. Les prévenus ont fait appel du jugement. Il leur est reproché d’avoir exécuté des travaux nuisibles à l’eau et aux milieux aquatiques et de les avoir pollués au passage.

 

 

Dans Le Grand Soir, Ramin Mazaheri décrit le « tsunami social » qui est en train de submerger les Etats-Unis : « Près d’un tiers des ménages étasuniens – soit 32% – n’ont toujours pas payé l’intégralité de leur loyer pour le mois de juillet, selon une enquête de la plateforme de location en ligne. Et avec des experts de la santé publique qui avertissent que les gens vont devoir sans doute, retourner chez eux prochainement, le slogan « Stay at Home » prend une nouvelle dimension presque perverse, étant donné la nouvelle catastrophe humanitaire imminente qui va impacter près de 28 millions de personnes qui risquent de se retrouver expulsées et donc sans abri. Certains experts juridiques s’attendent à « au moins » 50 000 dépôts d’expulsion à New York seulement lorsque le moratoire général d’expulsion de l’ État prendra fin le 20 juin , la plupart pour non-paiement du loyer.

 

 

 

Revue de presse (331)

 

Á l’occasion d’un portrait de Marc Guillaume, ancien Sécrétaire général du gouvernement, Mariannemontre comment les intérêts privés noyautent le Conseil constitutionnel : « l'Alep, le lobby des grandes entreprises françaises, dépose régulièrement des argumentaires devant le Conseil constitutionnel. Fin 2012, les sages de la Rue de Montpensier censurent la taxe à 75 % sur les hauts revenus en retenant la démonstration de l'Afep, développée… par Guy Carcassonne, comme l'expliquera Marc Guillaume lui-même dans un colloque, le 10 avril 2014. Un autre membre de cet influent think tank de juristes, l'universitaire Denys de Béchillon, révélera d'ailleurs en 2017 être un rédacteur fréquent de ces interventions diligentées par de grandes sociétés privées. » 

 

 

Selon Le Monde, Renaud Van Rumbeke a décliné une mission sur la réforme de la justice proposée par Eric Dupond-Moretti. Le juge réputé, figure de la lutte contre la corruption, n’a pas souhaité s’engager auprès du nouveau ministre de la justice en estimant qu’il « serait difficile de mener à bien une vraie réforme de la justice en si peu de temps ». L’attelage aurait eu du sens. Les deux hommes, qui se sont croisés notamment quand l’avocat Eric Dupond-Moretti défendait le tradeur Jérôme Kerviel, se respectent. Et, alors que le tout jeune ministre de la justice doit faire face à une grande méfiance des magistrats, l’arrivée de Renaud Van Ruymbeke, juge réputé, figure de la lutte contre la corruption, apprécié par les avocats pour son respect des droits de la défense, aurait pu contribuer à apaiser le climat. Mais celui-ci n’a pas souhaité s’engager auprès du nouveau ministre de la justice comme cela lui a été proposé la semaine dernière.

 

 

Le site Communistes Hebdo dénonce le fait qu’ «  En contrepartie des 15 milliards d’aide de l’Etat à l’aéronautique Airbus supprime 15000 emplois. Rien ne justifie la mise en place de Plan d’accompagnement imposé aux travailleurs par la direction d’Airbus. Le carnet de commande assure du travail pour 8 ans (cf. Hebdo n°665).Avant la crise du Covid Airbus livrait 60 avions par jour aujourd’hui, il en livre 40. Ses bénéfices n’ont pas cessé d’augmenter ces dernières années : en 2017, 2,9 milliards d’€, en 2018 3 milliards d’€ (+29%), en 2019, 6,9 milliards de bénéfice opérationnel… en 10 ans Airbus à accumulé des bénéfices qui lui permettraient de payer pendant 6 ans un salaire moyen de 2 800 € (ce qui est loin d’être le salaire de tous les employés), cotisations sociales comprises, des 15 000 travailleurs dont il veut se débarrasser.  Airbus profite des aides à la filière aéronautique, auxquels il faut ajouter 1,5 milliards à la branche Recherche et Développement pour un avion neutre en carbone en 2035, « ce qui propulse la France et l’Europe au 1er rang dans le domaine de l’aviation décarbonée » -B. Le Maire, affirme les préoccupations écologistes du gouvernement, c’est le budget de l’Etat, donc le peuple qui paie les impôts et la TVA qui finance les recherches d’une entreprise privée qui elle seule en touchera les bénéfices. »

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17 juillet 2020 5 17 /07 /juillet /2020 05:08

Je reprends ici une analyse de Descartes sur les merveilleux résultats du Baccalauréat cuvée 2020 (larges extraits) :

 

 

En 2020, le taux de succès au bac (avant rattrapage) fait un bond de 7,6% par rapport à 2019, passant de 88,1% à 95,7%. Même chose pour le brevet des collèges (94% d’admis contre 88%, soit 6% de mieux). Et aux partiels des universités, c’est encore mieux : on gagne une dizaine de points par rapport à l’année dernière.

 

Résultat d’autant plus remarquable, diront certains cyniques, que collégiens, lycéens et étudiants ont subi trois mois de confinement qui ont obligé de fermer les salles de classe et de remplacer l’enseignement normal par des cours en vidéo et des devoirs transmis par messagerie. Etonnant, n’est-ce pas ? Moins on apprend, et mieux on réussit.

 

Le système fonctionne comme si chaque étudiant avait le droit d’être diplômé. Et si les circonstances l’empêchent d’atteindre le niveau exigé, c’est à l’Etat de baisser le niveau d’exigence de façon à lui octroyer quand même le diplôme tant convoité. Toute autre solution reviendrait à « pénaliser les élèves ». Le fait qu’on donne le diplôme à ceux qui n’ont pas les connaissances que le diplôme est censé certifier ne semble préoccuper personne : parents, élèves, enseignants et ministres communient dans l’idéologie de la « bienveillance ».

 

Le bac 2020 ne certifiera qu’une chose : que vous avez usé vos fonds de culotte un certain nombre d’années dans l’enseignement secondaire.  C’est la logique du diplôme à l’ancienneté. Le système éducatif devient ainsi une sorte « d’école des fans », où l’on offre le diplôme à tout le monde de peur que les élèves – et leurs parents – pleurnichent.

 

Il faudrait revenir aux fondamentaux : le diplôme n’est pas un droit, pas plus qu’il n’est une récompense. Et le fait de ne pas l’avoir n’est pas une punition. Le diplôme ne fait que certifier que l’étudiant ou l’élève ont acquis un certain niveau de connaissances. S’ils n’ont pas ce niveau, ils ne doivent pas l’avoir. C’est pourquoi parler de « bienveillance » est une absurdité : un système éducatif est par essence « bienveillant » puisqu’il veut le bien de l’élève. Mais la « bienveillance » n’implique pas de mentir aux gens sur leur propre niveau et faire des « bacheliers » qui ignorent ce qu’un bachelier devrait savoir.

 

Confieriez-vous votre santé à un médecin diplômé malgré le fait qu’il ne connaît pas l’anatomie parce qu’il n’a pas pu assister aux cours du fait d’une grève ? Confieriez-vous la construction d’un pont à un ingénieur diplômé qui ne connaît pas le calcul différentiel parce qu’une maladie l’a empêché d’en acquérir les bases ? Confieriez-vous votre défense dans un procès à un avocat diplômé qui ne connait pas le droit pénal parce qu’il a dû travailler au McDo pour payer ses études ? Moi pas. 

 

En délivrant des diplômes à ceux qui ne les méritent pas, on fabrique en fait des faux diplômes. Et lorsque beaucoup de faux documents circulent, les gens finissent par perdre confiance dans les vrais. L’exercice du bac 2020 montre combien on cherche à vider les diplômes en général et le bac en particulier de leur valeur certifiante. Normal : quand on veut casser l’ascenseur social, on s’attaque d’abord aux procédures parmi les plus égalitaires : celle de l’examen et du concours anonyme. Pour les classes intermédiaires, il est bien plus intéressant que la sélection à l’emploi se fasse sur les réseaux et le « savoir être » dont leurs rejetons bénéficient par défaut, que sur une évaluation objective des savoirs et compétences intellectuelles qui nécessitent un vrai travail.

 

Réforme après réforme, on a tué le bac. Un diplôme qu’on accorde à 95% des candidats sert-il encore à quelque chose ?

 

Réhabiliter la rigueur, le mérite et le travail implique de réhabiliter aussi l’idée d’exigence. Les bonnes âmes veulent nous convaincre qu’un haut niveau d’exigence humilie les étudiants, qu’il leur fait perdre leur confiance en eux. Je suis en total désaccord avec cette vision : c’est au contraire le manque d’exigence – qu’on déguise en « bienveillance » – qui est dégradant, parce qu’elle présume que l’individu n’est pas capable de gérer un échec, de rebondir, de se mettre à niveau. Donner le diplôme à tout le monde c’est insulter ceux qui ont fait l’effort pour répondre à l’exigence. A quoi bon étudier, puisque avec un peu de « bienveillance » le diplôme vous tombera tout rôti dans le bec ?

 

 

 

Le diplôme n'est ni un droit ni une récompense
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13 juillet 2020 1 13 /07 /juillet /2020 05:05

 

 

 

Pour Marianne, la relative victoire des Verts aux Municipales ne signifie pas la victoire de l’écologie :

 

« Jamais EELV n’a remis en cause la société industrielle comme cause du changement climatique par exemple. A une question d’un auditeur qui lui reprochait de ne pas classer le nucléaire comme "écologique", M. Bayou s’est contenté de faire référence au renouvelable, sans vraiment démentir. Or, le nucléaire est marginal dans la consommation finale d’énergie dans le monde (2 %), dangereux et incontrolable. Il lègue des problèmes insolubles aux générations futures (déchets et démantèlement). Il est en déclin dans le mix énergétique mondial, ruineux. Par conséquent peu importe par quoi on le remplacera, il faut l’arrêter tout simplement. EELV nous fait miroiter des solutions techniques compatibles avec la société industrielle comme le renouvelable pour produire de l’électricité. Malheureusement il n’existe pas de moyen sûr, fiable et reproductible pour stocker l’électricité, et l’éolien sans vent, le solaire sans soleil ne fonctionnent pas, au-delà des problèmes écologiques générés par l’extraction des terres rares extrêmement polluante pour les produire. EELV se dit de plus en plus indépendant de la gauche et de la droite et certains l’affirment il est "libéro-compatible". Finalement, ne risquons nous pas d’assister à l’accompagnement d’une mue de la société industrielle qui va repeindre en vert ses pires pollutions, polluer moins pour polluer plus longtemps, grâce à EELV ? »

 

 

 

Sur le site Regards.fr, Clément Sénéchal  dénonce « l’addiction au capital financier des entreprises polluantes. La crise sanitaire a suspendu un certain nombre de dogmes néolibéraux, ce qui les a exhibé et a poussé les gens à s’interroger sur la manière dont l’économie fonctionne : à quoi servent les dividendes ? Qui est-ce qu’on enrichie dans l’économie actuelle ? Quelle utilité sociale ? L’État a bloqué le versement des dividendes pour certaines aides seulement – par circulaire en plus, pas par une loi –, ce qui montre que ça n’est pas impossible. Mais Bruno Le Maire s’est bien gardé de fixer une interdiction ferme. On a des dirigeants néolibéraux gênés aux entournures qui essayent de trouver un voie à moyen terme, mais on arrive sur une action publique défaillante. Vivendi, par exemple, a bénéficié du chômage partiel et a décidé en avril une augmentation de 20% des dividendes. Les entreprises profitent de la solidarité collective, dans un contexte de récession économique et continuent d’accroître l’enrichissement des actionnaires. Il y a quelques choses qui dysfonctionne. En plus de ça, le gouvernement vient d’accorder 20 milliards pour sauver les grandes entreprises sans contrepartie. Au moment où l’État est en position de force, il faut les soumettre à l’accord de Paris. Au lieu de ça, on a le spectacle affligeant de milliards d’euros d’argent public déversés dans les poches des plus grands pollueurs, alors que l’état d’urgence climatique – voté en septembre 2019 – n’est naturellement pas levé ! On est en train de solder une crise conjoncturelle en aggravant une crise structurelle. »

 

 

 

Sur le site anti-K, Frédéric Lordon dénonce : « Les fléaux de la finance néolibérale.

On ne mesure pas toujours en effet le caractère absolument névralgique de la finance dans la configuration institutionnelle d’ensemble du néolibéralisme, et ses propriétés d’intensification de tous les mécanismes de la coercition capitaliste. Elle est presque à elle seule – il y a la concurrence aussi – la source du double fléau néolibéral, celui qui détruit les salariés du privé sous la contrainte de la rentabilité, celui qui détruit les services publics sous la contrainte de l’austérité. Le premier est lié au pouvoir des actionnaires formé dans le marché des droits de propriété, le second au pouvoir des créanciers formé dans les marchés obligataires.

Contrairement à ce qu’on croit spontanément, le pouvoir des actionnaires n’est pas un pouvoir de bailleurs. À l’envers de ce qui est répété par tous les appareils de l’idéologie néolibérale, les actionnaires apportent finalement si peu d’argent aux entreprises que celles-ci ne dépendent que marginalement d’eux pour leur financement. Mais alors par où chemine la coercition actionnariale ? Par les voies souterraines des transactions sur le marché des actions où se joue le contrôle de la propriété. Donc par les voies de la soumission aux décrets de l’opinion financière.

Comme on le verra plus encore avec la disciplinarisation des politiques économiques par les marchés obligataires, les marchés de capitaux, en plus d’être les lieux de l’enrichissement spéculatif, sont de très puissantes instances de normalisation. Armés d’une idée de ce que doivent être les « bons » comportements économiques – une idée, faut-il le dire, formée au voisinage immédiat de leurs intérêts –, ils disposent des moyens de l’imposer aux agents, privés comme publics, c’est-à-dire de sanctionner les écarts. Dans le cas des marchés d’actions, la sanction en cas de dissentiment, passe par la vente des titres de l’entreprise considérée, d’où suit l’effondrement de son cours qui la rend vulnérable à une OPA hostile. À laquelle l’équipe dirigeante en place sait parfaitement qu’elle ne survivrait pas. Or elle veut survivre. Donc elle fera ce que l’opinion actionnariale lui demande – pour maintenir son cours le plus haut possible et décourager les assaillants. L’opinion actionnariale demande-t-elle une rentabilité des capitaux propres de 15 % ? On la lui donnera. Demande-t-elle, en conséquence, qu’on ferme les sites économiquement viables, profitables même, mais qui ne sortent que du 5 % ? On les lui fermera. »

 

 

 

 

 

Revue de presse (330)
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