Selon le bulletin du 12 février 2025 de Santé publique France, l'activité
liée au Covid-19 est « globalement stable à des niveaux bas ».
Cinq ans après le début de la pandémie, le Covid-19 demeure cependant un acteur
majeur sur la scène sanitaire mondiale, essentiellement pour des raisons… économiques.
Aujourd’hui, franchement, tout le monde se contrefiche du Covid-19 : l’évocation
de cette maladie suscite au mieux une forme d’indifférence (proportionnelle à la peur
d’il y a cinq ans),
au pire de l’exaspération. En aucun cas de la peur.
En réalité il n’y a plus que les États pour croire encore à la nécessité d’injecter
en masse la population avec les produits douteux mis précipitamment sur le
marché : ainsi, la Commission européenne a signé avec Moderna un contrat
de 4 ans pour 146 millions
de doses de vaccins contre le Covid-19 pour 17 États, parmi lesquels la France.
D’un point de vue sanitaire, cela ressemble à du zèle décidément très mal placé.
En revanche, du point de vue économique… ça ressemble à une bouée
de sauvetage lancée par Ursula von der Leyen aux labos pharmaceutiques ayant
produit les vaccins anti-Covid
et qui ont vu leurs marges dégringoler depuis la fin officielle de l’état d’urgence.
Il est en effet « troublant » que Mme von der Leyen annonce ce contrat juteux
dix jours tout juste après que, le 13 janvier, les actions Moderna ont chuté
de 20 % en bourse (la vraie) suite à un chiffre d'affaires prévisionnel
entre 1,5 et 2,5 milliards de dollars – contre une estimation de 2,5 et 3,5 milliards
de dollars effectuée en septembre !
En septembre 2024, c’étaient déjà les actions Pfizer qui avaient chuté
en bourse suite à la baisse d’activité liée au Covid.
Bref, il n’y a guère plus que les politiques et les industriels
qui font du Covid le centre de leurs préoccupations, en décalage total avec les besoins
sanitaires réels en 2025.
Mpox : la « bulle » sur le point d’éclater ?
Le cas de la variole du singe, rebaptisée « Mpox » pour éviter de stigmatiser
nos cousins simiesques, est assez ironique.
On a en effet assisté, l’été dernier, à une tentative politico-médiatique très bien
huilée de nous refaire, avec ce virus venu d’Afrique, le même coup qu’avec le Covid.
Soit : virus émergent alerte mondiale vaccination
Las ! Soit que le scénario d’une pandémie à base de virus sexuellement
transmissible dans des conditions très précises n’a convaincu personne,
soit que nos concitoyens sont désormais familiers des coulisses du cirque
qu’avait été le Covid, l’effet « alerte » a fait pschiitt, comme disait Jacques Chirac.
Au 4 février 2025, la France a déclaré 10 cas depuis le début de l'année,
tous chez des hommes adultes.
À l'échelle internationale, le 11 février 2025, le Département de la santé
de l'État de New York a confirmé son premier cas de cette nouvelle souche,
s'ajoutant aux cas déjà identifiés en Californie, en Géorgie et au New Hampshire.
On est donc très loin de la « situation très inquiétante » (sic) annoncée l’été dernier !...
La « flambée » en réalité ne concerne que les pays d’Afrique centrale.
En 2024, la République démocratique du Congo (RDC) a signalé 14 626
cas de Mpox et 654 décès, soit un taux de létalité de 4,5 %, ce qui est en effet
considérable en proportion.
Ces chiffres sont les plus élevés jamais enregistrés dans le pays et au sein de
la région africaine de l'OMS. Les provinces les plus touchées en 2024
étaient l’Équateur, le Sud-Ubangi, le Sankuru et le Sud-Kivu.
Mais les cas observés dans le reste du monde sont strictement anecdotiques
et on ne peut en aucun cas « calquer » sur l’Europe la situation
spécifique à l’Afrique. Le mode de transmission particulier au Mpox
et les situations sanitaires très différentes des deux régions rendent invraisemblable
une circulation inquiétante du Mpox en France.
Bref, parler de « flambée de portée internationale » me paraît jouer avec le feu.
Grippe aviaire : le poids-lourd que personne ne prend au sérieux ?
A l’inverse, l’OMS et les autorités sanitaires françaises sont assez
détendues quant aux risques de transmission à l’homme du virus
influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) de sous-type H5N1.
L'IAHP est une infection virale hautement contagieuse qui affecte
les oiseaux sauvages et domestiques. Depuis 2015, la France, comme de
nombreux autres pays, a connu plusieurs crises majeures d'influenza aviaire
, entraînant l'abattage de millions de volailles pour limiter la propagation du virus.
Le risque d’infection humaine est officiellement considéré depuis décembre 2024
comme « faible » par l’OMS.
« Ah ! Si l’OMS dit que le risque est faible, c’est qu’il n’y a vraiment aucun risque ! »
Voire.
Le 6 février dernier, l’ANSES et Sante Publique France
ont publié simultanément le même texte prenant en compte l'augmentation
récente des cas de transmission du virus de l'IAHP à l'être humain au niveau international.
(tout en soulignant qu’aucune contamination humaine n’avait été détectée
sur le sol français)
En réponse, le ministère de la Santé et de l'Accès aux soins,
le ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Santé publique France
et l'ANSES renforcent leur coopération pour prévenir et lutter contre ces virus.
Car des mutations du virus ont permis des transmissions à différentes
espèces de mammifères, parmi lesquels l'être humain, comme observé
récemment aux États-Unis, où 67 personnes ont été infectées.
Il y a une dizaine de jours, la fermeture de 80 marchés aux oiseaux vivants
à New York et dans les comtés voisins m’a même furieusement rappelé
la « séquence » du marché de Wuhan !
Pire encore, cette décision est survenue juste après la publication d’un rapport
indiquant que des chats infectés par la grippe aviaire pourraient avoir
transmis le virus aux humains du même foyer et vice versa…
… Or ce rapport a été « effacé » quelques heures après sa mise en ligne,
provoquant un certain émoi dans la communauté scientifique, car si la possibilité
d’une transmission du virus de l’oiseau au chat avait déjà été constatée,
le fait qu’un chat puisse à son tour transmettre le virus à l’homme
n’avait pas été publiquement déclaré.
Or ça, je vous l’avoue, ça me préoccupe.
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Portez-vous bien,
Rodolphe
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