Moi non plus. Je cite l’Inserm : « Le chemsex – de l’anglais chemical (« produit chimique ») et sex – est défini comme l’usage de substances psychoactives illicites lors de rapports sexuels. Cette pratique vise à faciliter, à prolonger et à améliorer les rapports, pour en retirer plus de plaisir et un sentiment de performance. Les substances utilisées sont le plus souvent des cathinones de synthèse (4‑MEC, 3MMC…), la cocaïne et la méthamphétamine (Crystal), parfois l’ecstasy/MDMA, la kétamine ou encore le GHB. Leur consommation est fréquemment associée à celle d’alcool, de poppers (substances vasodilatatrices) et de médicaments qui favorisent l’érection. Des cocktails qui peuvent présenter des dangers mortels immédiats, évidemment en cas de surdose, mais aussi parce que l’altération du jugement qu’ils induisent place les utilisateurs dans des situations propices aux accidents. À court, moyen ou plus long terme, ces substances provoquent en outre des troubles cardiaques, hépatiques, rénaux, neurologiques... Sans parler des éventuels troubles de la santé mentale et du fait que la plupart de ces drogues peuvent entraîner une dépendance. »
En septembre dernier, un élu vendéen proche de Bruno Retailleau, Laurent Caillaud, est mort lors d’une séance de chemsex. Le décès de cet élu de 56 ans, père de famille, serait survenu au cours d’une soirée chemsex, vraisemblablement des suites d’une overdose. Le parquet de Tours a ouvert une enquête, privilégiant l’hypothèse d’une intoxication aiguë. Les secours sont intervenus dans un immeuble du Vieux Tours pour tenter de réanimer Laurent Caillaud, déjà en arrêt cardio-respiratoire. En vain. Deux autres hommes, présents sur les lieux, ont donné l’alerte. La découverte de stupéfiants – GHB, méthamphétamine – a confirmé la piste d’une soirée chemsex.
Cette mort n’est pas un accident isolé, mais le symptôme d’une pratique qui expose ses adeptes à des risques extrêmes : overdose, infections, dépendance.
Né dans les milieux homosexuels britanniques des années 1990, le chemsex – contraction de chemicals et sex – désigne l’usage de produits psychoactifs pour potentialiser l’expérience sexuelle. Pratiqué majoritairement par des hommes, il mobilise des substances comme le GHB, la méthamphétamine ou la méphédrone, qui augmentent autant la durée des ébats que les périls sanitaires : overdoses, déshydratation, transmission d’infections. L'Observatoire français des drogues et des tendances addictives le qualifie de « fait social » à part entière, intégrant sexualité, produits psychoactifs et modes de vie homo.
Le chemsex n’en est pas à sa première victime parmi les personnalités publiques. En juillet 2025, l’essayiste Laurent Kupferman, personnalité influente du Grand Orient de France, a été retrouvé mort à Fontainebleau après une consommation de GHB et de 3-MMC. En octobre 2024, le député LFI Andy Kerbrat était interpellé en possession de 3-MMC (qu’il venait d’acheter pour un mineur) alors qu’il se rendait à une soirée du même type – lui qui avait signé, le jour même, une tribune contre cette pratique. En mars 2023, Nicolas Jeanneté, (centriste), était arrêté pour trafic de stupéfiants lors de soirées chemsex, avant d’être mis en examen pour consultation d’images pédopornographiques.
Le chemsex toucherait entre 100 000 et 200 000 personnes en France.
Le 31 mars 2025, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de résolution appelant à une « stratégie nationale de prévention ». Le ministre de la Santé a promis un plan ad hoc.
Á suivre…
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