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3 juin 2025 2 03 /06 /juin /2025 05:01

Le 26 mai, comme des dizaines de milliers d’internautes dans le monde, j’ai publié la vidéo désormais célébrissime de Bri-Bri d’amour bousculant le boy de Rothschild juste avant de descendre de leur avion au Vietnam.

 

Facebook m’a censuré cinq jours plus tard pour le motif suivant : « Vidéo retouchée. Semblable à une autre publication examinée par des médias de vérification tiers. » Cette phrase peu claire laissait entendre que la vidéo avait été fabriquée.

 

Rappelons que, bien qu’il se soit emmêlés les pinceaux, le boy a authentifié l’épisode peu jupitérien et le film. Il a dit dans un premier temps que la fille du grand pâtissier amiénois et lui « plaisantaient » et qu’il ne s’agissait en aucune manière d’une « scène de ménage ». LOL, MDR, comme on dit maintenant. L’humour picard, auquel je suis sensible étant à moitié picard, c’est tout de même autre chose. Une épouse qui repousse à deux mains son mari d’une bonne chiquenaude sur le menton, ce n’est ni drôle ni glorieux. Qu’ensuite Bri-Bri d’amour refuse de prendre le bras droit que lui tend le boy juste avant d’entamer la descente de l’escalier et que ce bras présidentiel reste en suspens, bêtement, légèrement replié, ce n’est pas aussi drôle que Laurel et Hardy.

 

 

Ainsi donc, à la descente d’avion au Vietnam dimanche 25 mai au soir, Emmanuel Macron a été filmé en train de se faire repousser par sa femme, des deux mains au niveau du bas du visage. L’Élysée a rejeté toute violence, a d’abord laissé entendre que les images avaient été créées par une intelligence artificielle avec peut-être Moscou tapie dans l’ombre, et a fini par avancer un besoin de chahuter du couple afin de « décompresser », de « chahuter » dans un moment de « complicité ». Bouche bée, le boy s’est ressaisi et a salué de la main les médias, comme si de rien n’était.

 

Ensuite, l’image a montré le boy et son épouse descendre de l’avion. Le boy a proposé son bras, Bri-Bri d’amour a semblé ne pas le voir. De nombreux messages diffusés sur les réseaux sociaux ont relayé ces images, de la chaîne prorusse Russia Today (qui n’en demandait pas tant), mais aussi Associated Press, affirmant que Macron «s’était fait agresser par Brigitte » et autres commentaires du même acabit.

 

Lors d’une conférence de presse donnée lundi 26 mai depuis la capitale du Vietnam, le président français a démenti toute « scène de ménage » avec sa femme. « On plaisantait », s’est-il justifié, précisant que la vidéo était véridique, mais mal interprétée. « On fait dire à une vidéo beaucoup de bêtises, a poursuivi le boy. J’ai juste plaisanté avec mon épouse comme on le fait assez souvent, ni plus ni moins ». Avant de ramener tout le monde à la raison sur cette polémique qui semble bien futile « dans le monde où on vit ». « Je vois beaucoup de maboules passer leur journée à expliquer sur toutes ces vidéos des interprétations. Faut que tout le monde se calme », a conclu le boy. 

 

Ci-dessous, l'incident conjugal raconté par un site chinois (la traduction n'est pas de moi).

 

馬克宏被巴臉倒退2步,當下表情有些訝異,但很快他就發現機艙門已經打開,所有媒體正對著他拍,因此他立刻回過神來,露出招牌笑容,向眾人揮手致意。

接著馬克宏往前走向夫人的位置,消失在機艙口,不知所為何事,沒過多久夫婦倆才終於一同亮相,走下飛機。雖然臉上表情沒有異狀,但媒體也發現,馬克宏在下機時有意空出右手、要讓夫人可以攙扶著他,但夫人卻看都沒看一眼,逕自伸手抓著登機梯的把手往下走。

 

Macron a été repoussé de deux pas, le regard un peu surpris, mais bientôt il a remarqué que la porte était ouverte. Tous les médias se dirigèrent vers lui, alors il a immédiatement recouvré ses esprits, a souri et a fait signe à la foule.

 

Macron s’est ensuite rendu à la position de sa femme et a disparu dans l’écoutille. Il ne fallut pas longtemps avant que le couple apparaisse enfin ensemble et descende de l’avion. Les médias ont constaté qu’au moment de son départ, Macron était intentionnellement libre de sa main droite, afin que sa femme puisse l’aider, mais la dame ne l’a pas regardé descendre et atteindre la poignée de l’échelle d’embarquement.

Facebook ou Torquemada ?

PS : climat émeutier après la victoire du PSG. Le Boy de Rothschild : “ Nous punirons ! ”.

 

Hé non, le Boy ! C'est la Justice qui se prononce et sanctionne. Pas le président de la République.

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27 mai 2025 2 27 /05 /mai /2025 05:01

Fred West est né en 1941 dans le Herefordshire. Il se suicidera par pendaison le 1er janvier 1995 dans la prison de Winson Green (Birmingham). Tueur et violeur en série dont on ne connaît pas exactement le nombre des victimes, il fut également un père incestueux qui assassina sa propre fille. Il sévit de 1967 à 1987 dans ses deux maisons successives.

 

Rose West, sa seconde épouse, est née en 1953 dans le Devon. Reconnue comme la complice de son mari, elle sera condamnée à 10 peines de prison à perpétuité. Durant le procès, le procureur expliquera : « Ils avaient chacun une connaissance de l’autre qui les a liés dans tout ce qui allait suivre ». Lorsque le père de Rose essaiera de récupérer sa fille, car il avait compris que Fred n’était pas un mari idéal, le gendre la menacera : « N’oublie pas ce qui nous unit, Rose. « Celle-ci dissuadera son père de tenter quoi que ce soit, en l’avertissant que Fred était capable de tout, y compris de tuer.

 

Fred West connut une enfance très perturbée : il fut violé par sa mère tandis que son père se livrait à des pratiques zoophiles. Il commença à s’intéresser aux filles de manière pressante vers l’âge de 16 ans. Á vingt ans, il fut jugé pour le viol d’une adolescente de 13 ans, la fille d’un couple d’amis. Son avocat lui sauva la mise, au nom de crises d’épilepsie. Fred continua alors de plus belle à harceler les filles.

 

Il exerça le métier de marchand de glaces dans le Gloucestershire à bord d’une camionnette que l’on connaît bien outre-Manche. Sa brève carrière prit fin quand il tua en le renversant et en le broyant mortellement un enfant de trois ans. Il avait alors une maîtresse parce que sa première femme, une prostituée et délinquante originaire de Glasgow, avec laquelle il vivait par intermittence, devenait jalouse.

 

Il travailla alors dans un abattoir. C’est à ce moment-là qu’il assassina l’une de ses maîtresses, Ann McFall, qui était enceinte de ses œuvres. Ann voulait qu’il quitte sa première femme pour se remarier avec elle. Fred démembra Ann, lui coupa les doigts et les orteils et lui arracha les rotules.

 

Il avait rencontré Rose, qui n’avait que 15 ans, à un arrêt de bus. Les parents de Rose virent d’un très mauvais œil la nouvelle relation de leur fille qu’ils remirent à la garde des services sociaux. Les deux amants purent néanmoins continuer à se voir. Un an plus tard, Rose donna naissance à leur premier enfant, Heather, qu’ils tueraient, ensemble, seize ans plus tard.

 

En décembre 1970, Fred est condamné pour vol et est incarcéré en prison pendant 8 mois. Rose commet à moment-là son premier meurtre en tuant Charmaine, la fille de huit ans que la première épouse de Fred avait eue avec un chauffeur indien de Glasgow. Á propos de cet enfant, Rose écrivit à Fred : « Je pense qu’elle aime être traitée à la dure. Mais, mon chéri, pourquoi dois-je être celle qui s’en charge ? » Lorsque Charmaine cessa de venir à l’école, les enseignants et ses amis – dont l’un d’entre eux avait vu Rose la battre durement avec une cuillère en bois alors que ses mains étaient attachées derrière son dos avec une ceinture – durent accepter l’explication selon laquelle elle avait été emmenée par sa vraie mère, qui était en train de se décomposer dans un champ depuis deux ans. La police n’enquêta pas plus avant.

 

En 1972, Fred et Rose se marièrent. Ils agressèrent sexuellement pour la première fois la demi-sœur de Charmaine, âgée de 8 ans, fille que Fred avait eue avec sa première femme. L’enfant sera violée à de nombreuses reprises dans la cave, attachée à une structure en métal construite spécialement par Fred.

 

En décembre 1972 Fred et Rose enlevèrent Caroline Owens. Elle fut violée par Rose dans la voiture, puis par Fred dans la cave. L’enfant fut libérée à condition qu’elle accepte de revenir pour recommencer. La jeune femme n’entra pas dans ce jeu, se rendit à la police qui la persuada de déposer plainte pour attentat à la pudeur plutôt que pour enlèvement et viol, ce qui lui éviterait un témoignage traumatisant devant un tribunal. Fred et Rose furent condamnés à une amende de 50 livres chacun.

 

Fred et Rose comprirent qu’il ne leur fallait laisser aucune chance à leurs victimes. Ils enlevèrent six autres jeunes filles qu’ils tuèrent, démembrèrent et enterrèrent dans la cave. Ils aménagèrent plus tard cette pièce comme chambre pour leurs enfants.

 

Les victimes provenaient presque toutes de milieux sociaux défavorisés, de familles désunies. Une exception notoire : la nièce du célèbre écrivain Kingsley Amis, étudiante en histoire médiévale. On ne la retrouva pas.

 

Le couple avait d’autres activités. Ils prirent des locataires dont plusieurs passèrent dans le lit de Rose, avec le consentement de Fred. Certains entendirent les hurlements de celles qui étaient torturées à la cave en se satisfaisant de l’explication selon laquelle leur fille faisait des cauchemars. Fred et Rose tenaient également un bordel, avec l’assentiment de la police, selon certaines sources. Fred aimait observer sa femme à l’œuvre. Il avait installé des interphones et avait percé des petits trous pour filmer sa femme. Il avait plus tard montré à ses enfants les films réalisés à ces occasions. Il avait proposé ces films à la boutique de vidéo du coin. Le gérant avait refusé cette offre, était allé se plaindre à la police. Qui ne réagit pas.

 

Les traitements violents de Fred et Rose débouchèrent sur 31 visites aux urgences de l’hôpital local. Des hématomes, des piqûres, des blessures génitales, une grossesse extra-utérine furent constatés.

 

Fred et Rose finirent par être arrêtés pour le viol d’une fille de 14 ans. La fille refusa de témoigner en public. Au cours de l’enquête une énorme quantité de matériel photo et vidéo fut découverte dans la maison de l’horreur. La police détruisit les vidéos sans les avoir regardées. L’inspectrice chargée de l’enquête tenta cependant de vendre l’histoire à un éditeur pour 1 million 200 000 livres. Elle fut réprimandée pour cela.

 

Il n’était alors plus possible de faire semblant. Il fallut se décider à fouiller la maison et son petit terrain. Fred – qui était passé d’une prison à un centre d’hébergement pour personnes en liberté provisoire, où il fit vraisemblablement une victime de plus – déclara qu’il n’était pas inquiet. Il demanda simplement aux policiers de remettre en état les lieux après leurs fouilles.

 

On découvrit alors trois ossements humains, dont deux jambes droites. Deux jambes droites, mon commandant ? C’est donc qu’il y a plus d’une victime dans ce sol. D’autres ossements furent découverts. On trouva dans un premier temps neuf dépouilles.

 

Mais les enquêteurs ne s’arrêtent pas là et ont également l'idée de poursuivre leurs recherches au précédent domicile des époux West, le 25 Midland Road, dans lequel trois cadavres supplémentaires sont découverts. Un cadavre est découvert dans les fondations de la maison, la fille de Fred West tandis que les dépouilles de la première femme de Fred West, Rena, et de l'une de ses maîtresses – enceinte au moment de sa mort – sont découvertes dans deux champs aux environs du lieu de naissance de West, à Much Marcle.

Toutes les victimes (exclusivement des jeunes filles) ont été enlevées, torturées, violées et assassinées. Elles ont également été systématiquement démembrées ou décapitées.

 

Les victimes

Douze jeunes filles furent assassinées par les West entre 1967 et 1987 (deux le furent par Fred, une seule par Rosemary, et les neuf autres l'ont été de concert) :

 

  • Anne McFall (18 ans), tuée en juin 1967, maîtresse de Fred West ; lors de son décès, elle était enceinte de lui ;
  • Charmaine West (née le 22 février 1963 - morte en 1971), fille de Catherine « Rena » West issue d'une première liaison, tuée par Rosemary West ;
  • Catherine « Rena » West (née Costello le 14 avril 1944 - morte en août 1971), première épouse de Fred West, tuée par ce dernier lorsqu'elle s'inquiéta de la disparition de sa fille Charmaine ;
  • Lynda Gough (née le 1er mai 1953 - disparue le 20 avril 1973) ;
  • Carol Ann Cooper (née le 10 avril 1958 - disparue le 10 novembre 1973) ;
  • Lucy Katherine Partington (née le 4 mars 1952 - disparue le 27 décembre 1973) ;
  • Therese Siegenthaler (née le 27 novembre 1952 - disparue le 16 avril 1974) ;.
  • Shirley Hubbard (née le 26 juin 1959 - disparue le 15 novembre 1974) ;
  • Juanita Marion Mott (née le 1er mars 1957 - disparue le 12 avril 1975) ;
  • Shirley Anne Robinson (née le 8 octobre 1959 - disparue le 10 mai 1978) ;
  • Alison Chambers (née le 8 septembre 1962 - disparue le 5 août 1979) ;
  • Heather Ann West (née le 17 octobre 1970 - disparue le 19 juin 1987), fille ainée de Fred et Rosemary, probablement la dernière victime.
  •  

Anna-Mary West (fille de Fred West et de sa première épouse Rena) et Caroline Owens furent victimes de viols et de sévices de la part du couple.

Mary Bastholm, âgée de 15 ans, disparue le 6 avril 1968 à l'arrêt de bus de Bristol Road à Gloucester. Même si son corps n'a jamais été retrouvé, les enquêteurs estiment cependant qu'elle fut l'une des victimes de Fred West, qui la connaissait. Il fréquentait en effet le café où la jeune adolescente était serveuse.

Épilogue

À Gloucester, la maison du 25 Cromwell Street jouxtant une église adventiste du septième jour, a été démolie en octobre 1996 et a depuis permis d'aménager une ruelle piétonne.

Filmographie

L'humour britannique n'étant pas un mythe, le rôle de Fred West fut interprété par son homonyme Dominic West dans le film Appropriate Adult (Une Femme de confiance). Dominic West reçut le BAFTA du meilleur acteur pour ce rôle.

Quand Fred et Rose West faisaient trembler le Royaume-Uni

PS : Bri-Bri et Manu en voyage : les images qu'on nous a cachées :

 

https://www.facebook.com/100072816061940/videos/1454161855942544

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18 mai 2025 7 18 /05 /mai /2025 05:01

De nombreux viols sont également commis par les militaires russes. La psychologue Kateryna Haliant a recueilli les témoignages de plusieurs victimes : « D’abord, le matin ou l’après-midi, les soldats vérifiaient qui vivait dans les maisons. Puis ils revenaient le soir, tuaient les éventuels hommes du foyer, pillaient l’argent et les objets précieux. Ils mangeaient et buvaient ce qu’ils trouvaient dans la maison et, quand ils étaient saouls, ils violaient les filles et les femmes. Même en présence d’enfants. […] Les jeunes filles que je prends en charge n'ont plus de dents : les Russes les leur ont cassées, en plus de les avoir violées. Pourquoi ? Par barbarie pure ? Pour les empêcher de parler ? Je ne comprends pas. »

 

Selon le maire de la ville, Anatoliy Fedorouk, à la date du 2 avril, au moins 287 personnes, « hommes et des femmes de tous âges », ont été enterrés dans des fosses communes : « Tous ces gens ont été fusillés […]. [Les Russes] les tuaient d’une balle dans la nuque ». Le 4 avril, le maire de Boutcha déclare que 290 corps ont été découverts mais que le nombre total de morts est estimé à 350. Il précise que des femmes et des enfants figurent parmi les victimes.

 

Le 3 avril, la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova annonce que les corps de 410 civils ont été retrouvés dans les différentes villes reprises aux Russes au nord de Kiev. Ce bilan monte à au moins 1 222 à la date du 10 avril. L'armée russe a, elle, démenti avoir tué des civils à Boutcha, assurant s'être retirée le 30 mars de cette ville et accusant l'Ukraine d'avoir fabriqué les images à l'intention des médias occidentaux.

 

Le 8 avril, il est annoncé qu’Oleksandr Rjavski, homme politique considéré comme plutôt pro-russe, fait partie des victimes. Il aurait été kidnappé deux fois pour lui soustraire une rançon, puis aurait été assassiné pour avoir refusé de resservir de la vodka lors d'une beuverie organisée chez lui par les Russes.

 

Le 9 août 2022, la mairie revoit le bilan à la hausse et annonce la découverte d'un total de 458 corps depuis le départ des troupes russes début avril. Parmi les victimes figurent 366 hommes, 86 femmes, 12 enfants de moins de 21 ans et 5 « méconnaissables ». « Il y en a encore beaucoup non enterrés », a noté la députée ukrainienne Mykhailyna Skoryk-Shkarivska sur ses réseaux sociaux. « Nous essaierons d'identifier tout le monde », assure-t-elle, demandant l'aide et « l'expérience d'autres pays ». Dix-huit gendarmes de l'Institut de recherches criminelles de la gendarmerie nationale française sont arrivés sur place le 13 avril pour identifier les victimes puis procéder à des autopsies. « Numéro 365, c’est à vous » ?, demande sous son masque un volontaire ukrainien en montrant une housse mortuaire grise posée au pied d’une remorque, où 12 autres corps attendent pêle-mêle une place dans la petite morgue de Boutcha. « Oui c’est à moi », répond un homme. « Et l’autre, c’est pour vous ? », continue le volontaire pressé d’en finir avec son chargement. « Non c’est à eux », décline Ievguen Pasternak. À 44 ans, il vient « tous les jours » depuis deux semaines pour tenter de retrouver Loudia et Nina, ses deux tantes. Lioudmyla Botchok, 79 ans, a été tuée le 5 mars d’une balle dans la tête et le dos, selon son certificat de décès. Le corps de la septuagénaire a été retrouvé couché sur le seuil de sa maison. Sa sœur, Nina, 74 ans, handicapée mentale qui vivait avec elle, a été retrouvée décédée dans la cuisine. Cause de la mort : insuffisance cardiaque, mentionne son certificat de décès. Son neveu est persuadé qu’elle est morte de peur, de solitude ou de faim, après que sa sœur a été exécutée par les Russes.

 

On commence à savoir quand et comment chaque personne a été tuée. Les soldats russes ont interrogé et exécuté des hommes non armés et tué des personnes ayant croisé leur chemin par hasard, enfants, familles fuyant la ville ou habitants en quête de nourriture ou rentrant chez elles à vélo. Le principal coupable est le 234ème régiment, une unité de parachutistes considérés comme les mieux entraînés et équipés. Parmi les preuves les plus accablantes concernant ces meurtres, se trouvent notamment des enregistrements d'appels téléphoniques par les Russes. Les journalistes ont découvert que les téléphones des personnes tuées ont été utilisés par les soldats pour appeler chez eux, en Russie. Ainsi, deux douzaines de soldats du 234e régiment ont pu être identifiés. L'implication du 234e régiment est également prouvée par du matériel militaire, des insignes d'uniforme, des conversations radio.

 

Les victimes étaient des civils, ou bien des prisonniers de guerre ukrainiens. La principale cause du décès sont les blessures par balle. Les victimes ne sont pas mortes de tirs croisés entre Russes et Ukrainiens, ou abattues par erreur. L'enquête montre l'intention de tuer, apparemment dans le cadre d'une opération de « nettoyage » systématique pour sécuriser un axe vers Kiev. Mais dans d'autres cas, ce sont des hommes soupçonnés de liens avec l'armée ukrainienne qui ont été arrêtés et abattus. Ni le lieutenant-colonel Artyom Gorodilov, le commandant du 234e régiment, ni son supérieur immédiat, ni le colonel général Andrey Serdyukov n'ont annoncé l'ouverture d'une enquête. Ils sont pourtant responsables des actions de leurs hommes : l'absence d'enquête et d'arrestations pourra être retenue contre eux en cas de poursuites judiciaires.

 

Après la révélation du massacre de Boutcha, plusieurs pays européens décident de renvoyer des diplomates russes. C'est le cas de la Lituanie, l’Allemagne, la France, le Danemark, la Slovénie et l’Italie. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères français ne précise pas le nombre de diplomates russes expulsés, mentionnant seulement « de nombreux personnels russes sous statut diplomatique affectés en France ». Selon l'AFP, il s'agirait de 35 diplomates russes « dont les activités sont contraires » aux intérêts de la France. De son côté, l'Allemagne a annoncé expulser « un nombre élevé » de diplomates russes en poste à Berlin, 40 selon l'AFP. L'Allemagne a quant à elle justifié l'expulsion des diplomates par le fait qu'ils constituent « une menace pour ceux et celles qui cherchent une protection chez nous ». Ils sont soupçonnés de travailler pour les services de renseignement russes. La Lituanie a frappé plus fort en expulsant directement l'ambassadeur russe de son pays. Les deux filles de Vladimir Poutine sont sanctionnés par les États-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni.

 

Contre les opposants russes, la répression est implacable. En 2022, Ilia Iachine, est condamné à huit ans de prison pour avoir dénoncé « le meurtre de civils » à Boutcha. En 2024, le journaliste russe Sergueï Mingazov est arrêté pour avoir publié des articles sur le massacre et la blogueuse Anna Bajoutova est condamnée 5 ans de prison pour avoir parlé du massacre de Boutcha sur Twitch. « Dégoûtant, répugnant, merdique ! » C’est ainsi qu’elle a réagi dans le box des accusés. A 30 ans, la blogueuse russe vient d’être condamnée à cinq ans et demi de prison par le tribunal du quartier d’Ostankino, dans le nord de Moscou, qui l’a reconnu coupable d’avoir « diffusé des fausses informations ».

 

Le croirait-on ? La reconstruction du pays est en marche. 2 000 bâtiments de la région de Boutcha ont été déjà restaurés, grâce aux finances publiques. « Nous ne voulons pas que Boutcha reste une ville en ruines, une ville martyre. Bien sûr, on n’oubliera jamais ce que les Russes ont fait ici », a déclaré Dmytro Tchetchuk, l’adjoint à la rénovation. La ville a inauguré un nouveau lieu de mémoire, pour ses centaines de victimes. Un registre de dédommagement est désormais disponible auprès de tous les Ukrainiens dont la maison a été détruite lors de l’invasion russe. Mis en place depuis mardi 2 avril dans le cadre de la conférence sur la Justice pour l’Ukraine ouverte à La Haye, il a déjà rassemblé des centaines de demandes.

 

La guerre a fait des milliers de morts et a contraint à l'exil près de 4,2 millions d'Ukrainiens, à 90% des femmes et des enfants, depuis le début de l'invasion russe le 24 février.

 

 

Boutcha, Oradour sur Horenka (I)
 
Boutcha, Oradour sur Horenka (I)
 
Boutcha, Oradour sur Horenka (I)
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23 avril 2025 3 23 /04 /avril /2025 05:01

Elle avait 16 ans quand elle tua plus de 100 soldats allemands en les empoisonnant. Dénoncée, capturée par la Gestapo, torturée, elle subtilisa l’arme du soldat qui l’interrogeait et le tua d’une balle dans la tête. En tentant de s’enfuir, elle tua deux autres soldats.

 

Elle était née en 1926 à Leningrad dans une famille ouvrière. Elle intégre les Kosmosol lors de l’invasion de son pays. En 1941, elle séjourne chez sa grand-mère à Vitebsk. Elle se lance dans la résistance en distribuant des tracts soutenant l’action de l’armée soviétique et en organisant des caches d’armes pour l'armée. Elle apprend la confection et le maniement d’explosifs et participe au sabotage de la centrale électrique et de l’usine de briques de la ville.

 

 Elle est scandalisée par le spectacle de soldats frappant son aïeule et lui confisquant son bétail.

 

Elle décide alors d’empoisonner la nourriture de la garnison allemande pour laquelle elle travaille. Immédiatement soupçonnée, elle ingurgite de cette nourriture pour prouver aux Allemands qu’elle n’y avait pas mis de poison. Elle s’en sort en vomissant, en buvant abondamment et en avalant force petit-lait. Comme elle ne retourne pas travailler, les Allemands comprennent qu’elle est coupable de l’empoisonnement et partent à sa recherche.

 

Pour éviter d’être arrêtée, elle rejoint une unité partisane. Elle est capturée en janvier 1944. C’est à cette occasion qu’elle tue l’enquêteur de la Gestapo et deux soldats. Elle tente de s’enfuir mais est rapidement rattrapée.

 

Elle est torturée mais ne livre aucun renseignement.

 

Elle est assassinée le 15 janvier 1944. Elle avait 17 ans.

 

Le 1er juillet 1958, elle est déclarée Héroïne de l’Union soviétique et décorée de l’Ordre de Lénine.

Zinaïda Portnova : une héroïne russe (et soviétique)
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22 avril 2025 2 22 /04 /avril /2025 05:01

 

Ce matin j’ai appris que le mot "gaze" (tissu fin à usage médical) vient de l’arabe "Ghazza", parce que les ghazaoui furent de grands tisserands durant des siècles.

Je me suis alors demandé

Combien de nos blessures
ont été pansées
grâce à eux

et combien des leurs
sont encore béantes
à cause de nous

Emily Berry
poétesse et écrivaine anglaise 

(traduction Viktor Dedaj, repris du Grand Soir.

Á cause de nous (par Emily Berry)
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23 mars 2025 7 23 /03 /mars /2025 06:01
Mieux comprendre les électeurs du RN
, Par Vincent Jarousseau

Déjà lauréat de plusieurs prix, le photojournaliste Vincent Jarousseau vient de publier Dans les âmes et les urnes - dix ans à la rencontre de la France qui vote RN (Les Arènes). Dix années sur le terrain, dans des coins où la gauche va si peu : à Denain et Fourmies, dans le Nord, à Beaucaire, dans le Gard, à Hayange, en Moselle, et à Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais. Des enseignements précieux sur les causes, multiples, du vote Rassemblement national (RN). Il nous raconte sa démarche, et les enseignements qu’il tire de ses reportages.

 

Fakir : Tu as passé dix ans à suivre des électrices et électeurs du RN, à les écouter, ce qui est plutôt rare... Tu peux nous présenter ta démarche ?

Vincent Jarousseau : Qui va écouter les électeurs RN ? Qui va passer du temps avec eux ? Ma démarche a été sur le temps long : passer une journée entière au moins avec une famille, puis y retourner sur plusieurs années, parfois quatre jours, parfois une semaine, à suivre une personne, aller au boulot avec elle, partager son quotidien. Ma démarche, c’est de raconter leurs histoires, leurs parcours de vie, leurs quotidiens, leurs débrouilles. Ce n’est pas une enquête de terrain, je ne suis pas sociologue, je n’anonymise pas, mais je vais écouter les gens.

Fakir : Entrons dans le vif du sujet : quelles sont les causes du vote RN pour toi, les raisons qui ressortent le plus de ces années sur le terrain ?

Vincent Jarousseau : Elles sont multiples. D’abord, un sentiment général de déclassement, et pas que personnel : un déclassement du pays. Un pays en panne. Une panne à laquelle les partis traditionnels sont incapables d’apporter des réponses. C’est le fameux « UMPS » de Marine Le Pen, qui a si bien marché. « Les politiques ? Tous les mêmes », on entend. Ensuite, et c’est lié au dégoût croissant des partis traditionnels, il y a l’abandon et la dépolitisation de la question économique et sociale, qui occupe beaucoup moins le débat qu’avant. Le discours des électeurs RN est souvent proche de celui des abstentionnistes, dégoûtés par les politiques, les trahisons de la gauche comme de la droite. « Le seul parti qui n’a pas été au pouvoir, qu’on a jamais essayé. » L’atomisation du travail joue aussi beaucoup, énormément, dans le vote RN. C’est le cas pour beaucoup de gens seuls.

Fakir : Justement, il y a un beau passage du livre où tu compares la fraternité populaire du début des Gilets jaunes et celle de la coupe du monde 2018. Tu fais alors des allers-retours entre des petites communes qui votent RN, et Paris. Et tu témoignes, en miroir, d’un engouement populaire beaucoup plus fort sur les ronds-points qu’à Paris... 

Vincent Jarousseau : Il y a une déshumanisation dans les liens, dans les relations sociales. On avait confiance dans le curé, dans l’instit’, dans la MJC, dans le syndicat, même dans l’antenne locale du parti politique. Tout ça s’est effondré. On fait face à une individualisation des rapports sociaux. Mais selon le niveau d’études et le lieu de vie, on ne vit pas cette individualisation de la même façon. Quand on est issu des classes populaires, on est obligés de recréer des cadres de solidarité. D’abord, dans la famille, la famille au sens large. Et ça je l’ai observé aussi bien dans le Nord que dans le Sud : les clans familiaux. Le voisinage aussi, avec les solidarités de base : on répare la voiture, on se prend en covoiturage, etc. Mais il ne faut pas idéaliser une fraternité populaire : au début des Gilets jaunes, beaucoup de gens ne se connaissaient pas sur les ronds-points. Or il y a justement eu besoin de faire société, d’exister ensemble, de se rencontrer, chez des gens hétéroclites socialement. Et au moment de la coupe du monde 2018, la même envie, dans les classes populaires : on investit l’espace public, les ronds-points, avec les drapeaux, même besoin très fort de fraternité populaire. En revanche, à Paris je me suis pointé avec mon drapeau, et c’était pas la même histoire.

Fakir : Tu as justement fait beaucoup d’allers-retours entre Paris et les quatre coins du pays, tu as passé du temps dans le Sud, dans le Nord, dans le Grand Est, qu’est-ce qui ressort, sur le plan économique, de cette France qui vote RN ?

Vincent Jarousseau : Qu’en cinquante ans, on a perdu notre appareil productif... Or la question du travail m’est apparue comme centrale. Et Marine Le Pen a compris la déconnexion entre production et travail, la perte de souveraineté dans les anciens bassins industriels, et elle a épousé la religion du XXIe siècle : la consommation. C’est une Michel-Édouard Leclerc identitaire ! Comme tu le dis, je suis allé dans les différentes régions qui votent RN, dans le Sud, dans le Nord, dans le Grand Est. On entend souvent, de manière caricaturale, que le vote RN serait « un vote raciste dans le sud, et social dans le nord ». C’est bien plus subtil que ça. Les causes sont multiples, s’entremêlent, et tu as différentes populations au sein d’un même territoire. Si je prends Hayange, dans le Grand Est, tu as une population qui galère, et une autre population qui passe la frontière pour bosser au Luxembourg : les raisons du vote ne sont pas les mêmes.

 

Dans les âmes et les urnes. Dix ans à la rencontre de la France qui vote RN. Les Arènes, 256 p., 21 euros.

Fakir : Sur les raisons du vote, les sociologues Benoît Coquard, dans le Grand-Est, et Armèle Cloteau, en Mayenne, insistent sur le rôle sous-estimé des groupes de pairs, de la « réputation ». C’est ce que tu décris à plusieurs reprises dans le livre : le poids du groupe dans le vote RN. Pour faire « comme tout le monde », comme les collègues, comme les voisins, comme les amis. Le vote RN, ça devient un effet de groupe ?

Vincent Jarousseau : Oui, le poids du groupe joue énormément. Je prends l’exemple d’Alex, ouvrier, qui me dit : « autour de moi, tout le monde vote RN, et ça fait ‘‘bien’’ de le dire. » Coquard a raison sur la réputation : il faut une sacrée force de caractère pour réussir à se mettre à l’écart du groupe. Surtout quand il n’y a plus de figure de gauche à plusieurs kilomètres à la ronde. Alex, qui ne vote pas, on l’a traité de « macroniste », juste parce qu’il ne vote pas RN.

Fakir : Sur le poids du racisme dans le vote RN, et plus largement dans le pays, il y a plusieurs écoles. Il y a Vincent Tiberj qui documente le recul du racisme dans le pays depuis 40 ans, notamment à partir des données de la Commission nationale consultative des Droits de l’homme (CNCDH), et la progression du seuil de tolérance. Et il y a Félicien Faury qui, à partir de son terrain, dans le Sud-Est, considère le racisme comme premier déterminant dans le vote RN. Tu témoignes toi aussi dans ton livre de plusieurs comportements racistes d’électeurs RN. Pour toi, c’est une cause déterminante du vote ?

Vincent Jarousseau : La question du racisme est plus complexe qu’on ne le croit. Je suis d’accord avec Vincent Tiberj sur la progression de l’ouverture et de la tolérance. Je suis né en 1973, j’ai vu la société progresser. Tu le retrouves aussi dans l’électorat RN. Par exemple chez Séverine. Elle est aide à domicile, elle bosse à côté de Fourmies, petite commune dans le Nord, que des blancs. Elle s’est remarié avec un ivoirien, Siaka. Elle a été confrontée au racisme de l’administration et de certains de ses voisins. Mais aussi à la tolérance de la plupart de ses patients. De s’être marié avec Siaka, ça ne l’empêche pas de voter RN. Séverine ne considère pas Marine Le Pen comme raciste, contrairement à son père. C’est bien tout le tour de force de la dédiabolisation du RN, d’avoir toiletté le discours, nettoyé la façade, caché le discours identitaire. Mais après dix ans dans les coins où vote RN, la question du travail me semble beaucoup plus centrale.

Fakir : Tu décris justement beaucoup dans le livre « la fierté du travail » chez les électrices et électeurs RN que tu as suivis. En opposition à la figure de « l’assisté », du « cas’ soc’ ». C’est ce qu’on entend partout, nous aussi, en reportage. Est-ce que cette opposition entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas est déterminante ?

Vincent Jarousseau : Oui, la fierté du travail qui a été perdue. On parle du « coût du travail ». On fait face à un sentiment de perte d’utilité. Qu’est-ce que je suis, moi, quand 80 % d’une classe d’âge est arrivée au bac ? Qu’est-ce que je suis, moi, face aux métiers valorisés socialement ? Qu’est-ce que je représente, moi, travailleuse ou travailleur de l’ombre ? Les mots « ceux qui ne sont rien » [prononcés par Emmanuel Macron, ndlr] ont laissé beaucoup de colère. Les promesses sur les « travailleurs essentiels », aussi. Le discours : « mon voisin vit aussi bien que moi en restant chez lui », je l’entends, tous les jours. Cette distinction entre travailleurs et « parasites » est fondamentale. Michel Féher parle d’une opposition contre les « parasites d’en bas, mais aussi les parasites d’en haut, là-haut dans les bureaux, qui ne bossent pas ». Le travail est une valeur qui permet d’être reconnue, valorisé socialement. Elle est même essentielle dans le vote RN. « C’est pas pareil, lui, il travaille. » J’entends souvent du respect, chez les électeurs RN, pour les travailleurs d’origines immigrées qui font les boulots les plus pénibles. Mais avec la concurrence sur le marché du travail, les délocalisations, la directive sur les travailleurs détachés, il y a aussi la peur de l’immigré qui vient piquer son travail. Ça dépend quel travail on fait. Par exemple à Beaucaire, dans le Sud, en Occitanie, il y a plus de mille saisonniers qui sont d’origine équatorienne. Et j’entends ça chez les électeurs RN : « C’est des gros travailleurs, respect, ils ont du courage. C’est pas les Français qui feraient ça. » Autre exemple : j’ai suivi Sabrina pendant près de deux ans, dans ses petits boulots. Au départ, elle avait un discours très raciste. Puis elle a trouvé un boulot pour faire des ménages dans les écoles. Elle a eu des collègues de toutes les origines, elle les a vu bosser, et ça a changé son regard. Aujourd’hui, quand je lui demande si elle relie immigration et insécurité, elle me répond que non. Mais elle vote toujours RN.

Fakir : Si tu devais conseiller, à partir de tes dix années sur le terrain, des pistes pour que la gauche essaie de se reconnecter avec les classes populaires, pour reparler à Séverine et Alex, des pistes pour que la gauche gagne, en somme ?

Vincent Jarousseau : Déjà, il faudrait commencer tout simplement par aller parler aux gens. Non, attends : plus que parler, il faudrait commencer par écouter. Il y a un gouffre sociologique qui est en train de se creuser entre le vote à gauche et le vote RN. J’entends tous les jours « ce qui compte, c’est ce que j’ai dans mon porte-monnaie ». Je pense qu’il faut déconnecter la question de l’immigration du racisme. L’immigration est d’abord vue comme une concurrence sur le travail. Le facteur déterminant dans le vote RN, ça reste le niveau d’études, même s’il y a une généralisation du vote RN qui touche toutes les couches. Mais là où le diplôme est très faible, où le travail est le plus détruit, le moins protégé, le RN fait des scores très fort. La segmentation spatiale est doublée d’une segmentation sociale, avec l’atomisation de la classe ouvrière. On est beaucoup plus seuls. Donc ça passera par retisser les liens. La gauche serait bien inspirée de s’intéresser au monde du travail au sens large, s’intéresser à tout le monde, et arrêter de segmenter l’électorat en part de marché. On a arrêté de penser la question économique et sociale, le changement de nature du capitalisme, de plus en plus financier. Il faut qu’on refasse un peu d’économie. L’espoir pour la gauche, c’est que la fraternité populaire reste super forte.

Vincent Jarousseau : « Il y a, dans cette France qui vote RN, un besoin de fraternité très fort. » 
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20 mars 2025 4 20 /03 /mars /2025 06:01

La dernière exécution par balles aux États-Unis avait eu lieu en 2025. Brad Sigmon, 67 ans, qui avait tué les parents de sa compagne à coups de batte de base-ball, avait choisi ce mode de mise à mort (les EU étant le pays de la liberté, on peut choisir sa mort !). Il s’agissait de la quatrième exécution par balles depuis 65 ans.

 

Âgé de 49 ans, Ronnie Lee Gardner a été, quant à lui, exécuté par balles le 18 juin 2010 par un peloton de cinq tireurs d'élite, une arme étant chargée à blanc, après le rejet d'une ultime demande de clémence. Gardner fut le troisième homme à être fusillé depuis le rétablissement de la peine de mort en 1976, le 1217èmeen tout. Il avait décidé, le 23 avril, qu'il préférait mourir sous les balles plutôt que par voie intraveineuse (étant mormon, il souhaitait que son sang coulât à des fins d’expiation). L'Utah a aboli cette méthode d'exécution en 2004 mais les condamnés avant cette date conservent le droit de choisir entre les deux méthodes. L’exécution par balles de Gardner fut la première depuis 14 ans. Ses avocats avaient porté l’affaire devant la Cour suprême des États-Unis qui refusa de s’en saisir.

 

 

On se souvient qu’en 1977 Gary Gilmore avait, lui aussi, été exécuté par balles. Norman Mailer en avait tiré un biopic en 1979 : The Executioner’s Song (Le chant du bourreau).

 

 

L’exécution par balles suit un rituel précis. Le condamné est attaché à une chaise, avant de faire face, à huit mètres (25 pieds) de lui, à un peloton de cinq représentants des forces de l’ordre, volontaires. Un fusil est chargé à blanc. Une cible en tissu blanc est épinglée sur le cœur du condamné. Celui-ci peut alors prononcer quelques mots avant que l’on recouvre sa tête d’une cagoule et que les tireurs fassent feu. Les témoins ne peuvent pas voir les visages des tireurs.

 

 

Le plus singulier dans cette affaire est peut-être que la famille de la victime était opposée à l’exécution. En tentant de s’enfuir du tribunal où il était jugé pour un meurtre commis l’année précédente, Gardner avait abattu l’avocat Michael Burdell. Les proches de ce denier avait demandé une commutation en prison à perpétuité en ces termes lors d'une audience devant le comité des grâces de l'Utah : « Si les droits des victimes existent bien, Michael n'aurait pas voulu que Ronnie Lee soit exécuté ».

 

Á noter que le débat sur la peine de mort aux États-Unis fait rage depuis des dizaines d’années. Un mois avant le retour de Trump à la Maison-Blanche, Joe Biden a ainsi commué la peine de 37 condamnés à mort sur 40 – des condamnations fédérales, distinctes des condamnations étatiques. « Ne vous trompez pas : je condamne ces meurtriers, je pleure les victimes de leurs actes ignobles, et j'ai de la douleur pour toutes les familles qui souffrent d'inimaginables et irréparables pertes », avait écrit Joe Biden. « Mais, guidé par ma conscience et mon expérience (...) je suis plus convaincu que jamais que nous devons cesser de recourir à la peine de mort au niveau fédéral ». Parmi les trois condamnés ne bénéficiant pas de cette mesure présidentielle se trouvent Djokhar Tsarnaev, un des poseurs de bombes de l'attentat contre le marathon de Boston le 15 avril 2013, et Dylann Roof, un suprémaciste blanc ayant tué neuf Afro-Américains (dont un pasteur sénateur) dans une église de Charleston en 2015 dans le but de déclencher une guerre ethnique. Il avait intitulé son blog “ Le dernier des Rodhésien ”. Lors d’une procédure en appel, Roof tenta de faire révoquer ses avocats nommés par la cour, car l'un était juif et l'autre indien. Dans sa requête, rejetée par le tribunal, il expliqua que leurs origines « empêchent toute communication efficace » et qu'« en raison de mes convictions politiques, qui sont probablement religieuses, il est impossible pour moi de faire confiance à deux avocats qui sont mes ennemis politiques et biologiques ». Robert Bowers, auteur d'une attaque armée dans une synagogue de Pittsburgh en 2018 qui a tué 11 personnes juives, restera également dans le couloir de la mort.

 

Donald Trump a fait part à plusieurs reprises de sa volonté d'étendre le recours à la peine capitale, afin qu'elle s'applique aux immigrés ayant tué des citoyens étasuniens ainsi qu'aux trafiquants de drogue et individus pratiquant la traite d'êtres humains.

 

 

Mais là où Trump frôle les sommets c'est quand il déclare que la grâce accordée par Biden est « nulle, vide et sans effet » car elle a été paraphée avec une signature tampon.

 

Aux États-Unis comme ailleurs, l'image est reine. L'exécution de Gardner a donc été reconstituée.

L’exécution de Ronnie Lee Gardner

PS : dans le monde, 17 pays sur 195 disposent toujours de la peine de mort : l'A​​​​​​Afghanistan, l'Algérie, l'Azerbaïdjan, le Bangladesh, le Belarus, la Chine, l'Égypte, l'Inde, l'Iran, le Japon, le Myanmar, la Corée du Nord, l'Arabie saoudite, la Somalie, le Soudan du Sud, la Syrie, les États-Unis d'Amérique, les Émirats arabes unis

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14 mars 2025 5 14 /03 /mars /2025 06:01

Il y a une trentaine d'années, je discutai avec un ami suédois des problèmes liés à l'immigration en Europe (j'avais consacré une bonne partie d'un ouvrage sur l'Angleterre à ce sujet). Je lui avais demandé quelle était la politique immigratoire du pays. Il me répondit qu'il n'y en avait pas et qu’entrait qui voulait. Ayant, comme je l’ai dit, étudié en détail les problèmes d’immigration au Royaume-Uni dans les années soixante, je lui dis que cette absence de politique m’inquiétait grandement et que, bien que la Suède possédât vraisemblablement, et la meilleure police du monde occidental et les meilleurs services sociaux, elle finirait par payer cette quasi-anomie en la matière, cette déstructuration de la société qui a déjà commencé.

 

Sans le faire vraiment exprès et sans vouloir passer pour plus malin que je ne suis, je dirai que ma prévision s’est avérée.



En une vingtaine d'années, la Suède est devenue un des pays les plus violents d'Europe. Pour ne donner que quelques chiffres, il y a environ 4 tués par balle par million d'habitants, pour une moyenne européenne de 1,6. La violence armée en Suède est 2,5 fois supérieure à la moyenne européenne. Avec trois causes principales : la plupart des violences sont imputables à l’afflux d’armes à feu (du simple pistolet fabriqué grâce à des imprimantes en 3D à des lance-roquettes venant par exemple d’Autriche), au trafic de drogue et à la marginalisation des communautés immigrées.



La sociologie de la violence est liée à la guerre des gangs, gangs qui peuvent être “ suédois ”, étrangers, religieux. En Suède, la violence liée aux guerres de gangs a explosé ces dernières années, faisant du taux d'homicides liés à la criminalité organisée du pays l'un des plus élevés d'Europe. En 2023, 53 personnes ont été tuées dans des règlements de compte.

 

Qui dit gangs dit organisations, hiérarchie, politique de la violence et de la terreur. La violence est tarifée : faire sauter une porte à Malmö coûte 3 000 euros, exécuter une personne 80 000, Malmö étant plus cher que Stockholm parce que tout le monde se connaissant le risque de représailles est plus élevé.

 

Une des données les plus horribles de ces mutations est que les criminels sont de plus en plus jeunes car on ne juge pas un enfant de moins de 15 ans dans ce pays. Ces enfants ne peuvent pas être condamnés car, selon la Justice et les politiques en général, le jeune n’a pas choisi la délinquance (bizarrement, ses parents non plus) et sera simplement signalé aux services sociaux. En conséquence, en un an, le nombre de jeunes de moins de 15 ans soupçonnés de meurtre a quadruplé. On les appelle “ enfants soldats ”. Ils n’ont parfois que 10 ou 11 ans et peuvent être engagés comme tueurs à gages. Ils gagnent de 5 à 10 000 euros par mois. Ils peuvent être ponctuellement délocalisés en Norvège ou au Danemark.

 

Pour sorti de cette gangrène, certains politiques suédois proposent de faire appel à l’armée. Un mal pour un bien, une dénaturation complète du système.

La Suède, pays de très grande violence

PS : Á Lyon, c'est le contraire : les pompiers ont tellement d'eau qu'ils la rejettent dans le fleuve.

La Suède, pays de très grande violence
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4 mars 2025 2 04 /03 /mars /2025 06:25
Par Jérôme Henriquès pour Le Grand Soir

 

En 2010, l’émission "Rundschau" (télévision Suisse alémanique) montrait le traitement cruel des varans malais en Indonésie. Confinés des jours entiers dans des sacs, avec les pattes ficelés dans le dos, ces derniers étaient ensuite assommés à coups de marteau sur la tête. Survivant parfois aux coups de marteaux, mal étourdis, certains d’entre eux étaient alors dépecés vivants.

 

Une enquête de Peta Asie en Indonésie a révélé le sort tout aussi cruel des pythons. Enfermés dans des cages rudimentaire (sans eau, ni nourriture, ni endroit pour se cacher), ces derniers étaient eux aussi assommés à coups de marteau sur la tête (avant d’être suspendus à des crochets, gonflés d’air/eau puis dépecés). Certaines images montrent des ouvriers frapper les animaux à plusieurs reprises pour tenter de les étourdir/tuer ; d’autres montrent des animaux visiblement mal étourdis, continuer à se débattre pendant qu’on les mutile.

 

Même genre de supplices concernant les crocodiles. Des images rapportées par Peta Asie au Vietnam montrent des milliers de crocodiles attendant la mort dans de petits espaces en béton. Concernant l’abattage, on peut voir des travailleurs électrocuter les crocodiles, pour (tenter de) les étourdir, puis leur inciser la nuque pour leur enfoncer une tige en métal dans la colonne vertébrale (méthode censée les tuer). Là encore, on peut voir certains animaux montrer des signes de conscience pendant qu’ils se vident de leur sang.

 

Interrogés par Peta, des experts en physiologie animale se sont montrés horrifiés par les images. Évoquant la physiologie particulière des reptiles, ainsi que des méthodes d’abattage "peu conventionnelles", incertaines, ceux-ci ont évoqué "des traitements douloureux et inhumains", pouvant entrainer "une mort lente et cruelle".

 

Autre exemple, non reptilien : les autruches. Sur des images tournées en Afrique du Sud (où se trouvent les plus grandes entreprises d’abattage d’autruches au monde), on peut voir des employés frapper des autruches pendant le transport, puis les forcer à rentrer dans une machine d’étourdissement. Certaines d’entre elles trébuchent, glissent, tombent. A un moment donné, on entend même le directeur de l’établissement dire en plaisantant "Je vais appeler le responsable du bien-être animal tout de suite".

 

La raison d’être de ces exploitations/abattoirs ? Fournir des peaux exotiques (et/ou des plumes dans le cas des autruches) à LVMH (qui possède Louis Vuitton, Dior, Celine, Fendi, Givenchy ...), Kering (Gucci, Yves Saint Laurent ...) et d’autres marques de luxe étasuniennes et européennes (Hermès, Prada, Ralph Lauren ...), pour produire des articles tels que des ceintures, bracelets de montres, portefeuilles, chaussures, sacs à main, ornements de vêtements.

 

Il arrive que ce genre d’articles soit saisi par les autorités. Mais c’est généralement moins pour des raisons éthiques (conditions de rétention sordides, méthodes d’abattage cruelles), que pour des questions de préservation d’espèces (conventions internationales, respect des quotas) ; lesquelles ne sont pourtant déjà pas très bien respectées.

 

En fait, les espèces précitées sont protégées par la convention CITES. A ce titre, elles doivent être issues de fermes d’élevages et/ou régulées par des quotas. Problème(s) : les quotas sont la plupart du temps définis par les pays eux-mêmes, sans aucun fondement scientifique à l’appui. Et même lorsque ces quotas sont atteints, le trafic transfrontalier permet parfois de comptabiliser sur ceux de pays voisins. Une autre magouille fréquente consiste à étiqueter de façon trompeuse les animaux capturés dans la nature comme ayant été "élevés en captivité".

 

Dans certains pays exportateurs, notamment l’Indonésie et la Malaisie, de multiples preuves attestent l’existence d’autorités corrompues qui n’hésitent pas à couvrir les espèces sauvages acquises de façon illégale en délivrant des permis légaux aux exportateurs.

 

A l’autre bout (côté importateurs), on manque de contrôles. Les autorités douanières étasuniennes estiment par exemple que seuls 10 % des importations illégales finissent par être saisies. Une difficulté supplémentaire tient au fait que ces produits traversent souvent de multiples frontières (Singapour, France, Italie, Allemagne ...), ce qui complexifie d’autant leur traçabilité.

 

L’étendue de ce trafic est difficile à évaluer. Selon une étude parue en 2013, entre 2003 et 2013, le Fish and Wildlife Service (organe rattaché au département de l’Intérieur des États-Unis) a saisi plus de 5 600 articles de cuir exotique (ceintures, bracelets de montre, portefeuilles, chaussures, sacs à main ...) destinés à des enseignes comme Ralph Lauren (29%), Gucci (16%), Michael Kors (10%), Jil Sander (6%), Coach (5%).

 

A l’époque, les chercheurs ont invoqué le Freedom of Information Act (FOIA) afin d’obtenir les registres des saisies du Fish and Wildlife Service. Ce qui n’est plus possible aujourd’hui. Du moins, plus en l’état. En effet, à compter de 2013, le Fish and Wildlife Service a commencé à censurer les noms des importateurs dans les demandes de registres officiels. Pourquoi ? Pour protéger les entreprises ? Ne pas entacher leur image de marque ? Le Fish and Wildlife Service n’a jamais souhaité commenter sa décision.

 

Légal ou non, le commerce de peaux exotiques pose problème. Par son ampleur d’une part (les pays du sud-est asiatique exportent officiellement plus d’un million de peaux exotiques par an) et par la façon dont sont traités les animaux d’autre part (filmée et révélée par les associations). Face aux scandales (images chocs de Peta notamment), quelques entreprises ont renoncé à l’utilisation de ces peaux (Diane von Furstenberg, Chanel, Jil Sander, Calvin Klein).

 

D’autres (LVMH, Kering ...), ont mis en place des politiques de responsabilité, chartes, systèmes de certification, promouvant pêle-mêle la traçabilité, le bien-être animal, l’exploitation durable des espèces sauvages et parfois même l’interdiction de certains produits animaux. Une démarche qui ressemble plus à de la communication (on commence à avoir un peu l’habitude dans le domaine de l’exploitation animale), qu’à une véritable évolution des pratiques.

 

Car la majorité des entreprises défendent leur business. Et ne souhaitent pas remettre en cause leur utilisation de peaux exotiques. Elles invoquent les activités de subsistance qu’elles contribuent à soutenir (en donnant du travail aux populations locales) et mettent également en avant l’intérêt du commerce dans la préservation d’espèces exotiques (de par l’incitation économique qu’elles procurent auprès des populations locales). Sans elles, ces "sauvages" auraient sans doute déjà massacré tous les pythons.

 

Une position étonnamment soutenue par certains scientifiques. Comme Daniel Natusch, membre de l’équipe de surveillance des reptiles au sein de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la Nature) et auteur de rapports sur cette conservation, qui explique que "sans l’industrie du luxe, bon nombre des espèces exploitées seraient dans une situation encore plus dramatique".

 

Des liens se nouent. Comme par exemple le "Partenariat pour la préservation des pythons" établi entre le groupe Kering, certains experts de l’UICN et le Centre du commerce international (CCI). Officiellement, il s’agit de faire évoluer le secteur vers des pratiques plus vertueuses. Mais les conflits d’intérêts ne sont pas loin. Ainsi peut-on apprendre que certains rapports de l’UICN sont financés par l’industrie du luxe (et ne font pas forcément consensus en interne).

 

D’où d’étranges préconisations trouvées dans ces rapports : comme celle de développer l’élevage d’espèces exotiques dans le but de pouvoir répondre à la demande (croissante) de l’industrie du luxe, sans que cela n’augmente la pression sur les populations d’animaux sauvages (car cette demande encourage forcément le braconnage).

 

Et l’éthique dans tout ça ? Peut-on défendre l’élevage de pythons (ou de crocodiles), sous prétexte de soutenir une demande superflue (une mode ostentatoire), avec comme seul souci celui de ne pas éteindre l’espèce ? Quel intérêt pour ces animaux, quand on voit les souffrances qu’on leur inflige ? Une vision anthropocentrée, égoïste, cruelle, à laquelle n’adhère pas les animalistes. Pour eux, les animaux ont des intérêts propres (à commencer par celui de ne pas souffrir) qu’il faut prendre en compte.

 

Le consommateur aussi à son mot à dire. Au final, c’est même lui seul qui décide. Peut être pourrait il essayer de regarder en face la réalité qu’on cherche à lui cacher (ce que propose Peta dans ses vidéos), observer le décalage avec ce qu’on lui présente dans la pub, et se dire qu’il n’y a absolument rien de classe à arborer une mode cruelle.

 

Liens et références

Le commerce d’espèces exotiques (Peta)
Les horreurs du commerce de peaux exotiques (Peta)
Des serpents dépecés au rasoir et frappés avec des marteaux chez des fournisseurs de LVMH en Indonésie (Peta)
Enquête de Peta Asie sur les fermes de crocodiles au Vietnam
Le massacre des autruches pour l’industrie du luxe (Peta)
Les conditions cruelles de l’élevage intensif d’autruches
Des pythons gonflés avec de l’air comprimé, des crocodiles électrocutés, poignardés avec une lame de métal, dépecés vivants ... (Peta)
La cruauté des élevages de crocodiles fournissant Hermès (au Texas, au Zimbabwe) exposée par Peta
Enquête de Farm Transparency Project dans une ferme de crocodiles fournissant Hermès en Australie
PETA répond à Louis Vuitton : l’utilisation de peaux de crocodile n’est pas sans cruauté
Documentaire de Karl Ammann : La cruauté du commerce de peaux de reptiles et l’inefficacité des conventions internationales (CITES ...)
https://www.youtube.com/watch?v=GLxezn-nxH8
Gucci, Hermès, Cartier & Co. : stop au massacre de reptiles en Indonésie !
Le commerce d’espèces sauvages cause leur disparition (ici le python réticulé)
Des milliers d’articles en cuir exotique destinés à des enseignes de luxe saisies par les autorités étasuniennes entre 2003 et 2013.
Monique Sosnowski, Gohar Petrossian : Luxury Fashion Wildlife Contraband in the USA (enquête sur les saisies du Fish and Wildlife Service entre 2003 et 2013)
L’Europe plaque tournante du trafic mondial d’espèces sauvages
Des experts de l’UICN contre le bannissement des peaux exotiques
Partenariat entre le Groupe Kering, le Centre du commerce international (CCI) et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) sur le commerce de pythons
L’industrie du luxe et l’UICN misent sur l’élevage de pythons pour répondre à l’augmentation de la demande tout en préservant l’espèce
La comm’ de grandes marques (groupe LVMHgroupe KeringRalph Lauren ...) sur leur approvisionnement en peaux exotiques
International Crocodilian Farmers Association : de la comm’ de scientifiques au service des industriels

La maltraitance d’animaux exotiques pour l’industrie du luxe
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28 janvier 2025 2 28 /01 /janvier /2025 06:01

Je sais bien que ce n’est pas de la faute de commerçant qui ne fait que suivre un mouvement qui le dépasse, mais tout de même…

 

Première photo : qu’est-ce que le bikepacking ? Demandons à Wikipédia :

 

« Le bikepacking est une forme de cyclotourisme minimaliste qui se distingue du cyclotourisme traditionnel par la non-utilisation de porte-bagages, remplacés par des sacoches généralement fixées par des sangles au guidon, au cadre, ou encore à la tige de selle. Pratiqué aussi bien durant des parcours de quelques jours que pour de longues expéditions en autonomie, le bikepacking se base sur le principe de voyager de manière légère avec pour but de parcourir plus facilement ou plus rapidement l'itinéraire choisi. Le bikepacking peut se pratiquer à l'aide d'un vélo spécialisé comme un vélo de route ou un vélo tout terrain s'il a lieu exclusivement sur route ou en pleine nature, mais le plus souvent c'est un vélo hybride tel un gravel, un vélo de trekking ou un vélo tout chemin qui sera utilisé pour davantage de polyvalence. »

 

« Tel un gravel, un vélo de trekking ou un vélo tout chemin » ! Hip hip, je bois du petit lait. Gravel ne signifie rien d’autre que gravier. On imagine alors un vélo dont les pneus sont plus larges et plus crantés que ceux des vélos ordinaires (mais qu’est-ce qu’un vélo ordinaire, désormais ?). Le mot trekkink signifie tout simplement randonnée. Oui, mais là, on n’est plus dans le politiquement correct : ce mot nous vient des Afrikaans pour qui il signifiait migration. Le Grand Trek renvoie à une migration effectuée entre 1834 et 1852 par les Voortrekkers – à raison de 20 km par jour – qui fuyaient la domination britannique, leur colonie du Cap, pour se diriger en chariots à bœufs vers le Transvaal et le Natal. Les Voortrekkers ne sont pas entrés dans leurs nouveaux territoires comme dans du beurre. Ils firent face à des résistances farouches de la part des Zoulous, ces derniers n’hésitant pas, quand c’était possible, à massacrer ces Blancs envahisseurs par centaines. En retour, les Zoulous furent massacrés par milliers. Le sang coula dans les rivières. Moi qui ai beaucoup marché en montagne, j’ai toujours utilisé le terme randonnée ou, plus simplement, rando.

 

Seconde photo : des vélos pour transporter les chtits’ nenfants. Cargo est un mot d’origine latine en passant par l’espagnol qui signifie cargaison. Par extension, charge, au sens propre comme au sens figuré. Et c’est vrai que les chtits’ nenfants sont des charges ! Le sens de fardeau date du XIVème siècle. Pour l’anecdote, le sens d’excitation date de 1951.

 

Les mots long tail signifient longue queue. J’atteste qu’ils connotent de la même manière en anglais qu’en français. Et après on s’étonne que des pédophiles appuient sur des pédales ! Ils coûtent de 1 000 à 5 000 euros.

Un petit coup d’aliénation cycliste…
Un petit coup d’aliénation cycliste…
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