Revue de presse 439

L'Obs se penche sur les Républicains et l'impossible héritage de Nicolas Sarkozy : "L’héritier de Nicolas Sarkozy se trouve-t-il à l’Elysée ? Cette question hante la droite. Alors que Les Républicains viennent de désigner leur nouveau chef Eric Ciotti le 11 décembre, leur espace politique n’a jamais semblé aussi étroit, entre un macronisme dont le logiciel penche définitivement à droite, et un Rassemblement national habillé de respectabilité depuis que 89 députés d’extrême droite ont pris leurs quartiers à l’Assemblée. La réforme des retraites annoncée pour le début de l’année risque d’être une épreuve pour LR, qui se divise sur la position à adopter. Faut-il bouder des mesures que la droite défend depuis vingt ans ? Et sinon comment incarner l’alternance à venir en votant ainsi les textes du gouvernement ? Nicolas Sarkozy, lui, a son idée. Il faut s’allier au macronisme en attendant de lui succéder, argue-t-il en substance."

L'Obs se demande également si la Guerre de Trois (Philippe, Darmanin, Lemaire) aura  lieu :

 "Formés à l’UMP, ces trois-là se connaissent par cœur et se préparent à l’éventualité de devoir, un jour ou l’autre, s’affronter. Certes, et le trio d’intéressés en convient, il serait fou d’imaginer que le scénario de cette future présidentielle peut s’écrire dès maintenant. Mais force est de constater que pour l’instant la macronie, et notamment l’aile gauche, observe avec un brin d’impuissance les prémices de ce match à trois qui ressemble, à s’y méprendre, à une vraie primaire de droite.

Parce qu’il domine de la tête et des épaules toutes les enquêtes de popularité et que son passage par Matignon lui a offert une stature d’homme d’Etat, Édouard Philippe apparaît aujourd’hui, pour certains, comme le mieux placé. « Du trinôme de droite, je crois davantage en l’hypothèse Edouard, justement du fait de cette cote qu’il a auprès des Français », assure ce ministre. L’ex-Premier ministre est aussi celui qui a le plus explicitement annoncé la couleur en créant, dès 2021, sa propre écurie politique, Horizons. Le mouvement philippiste, qui revendique une petite vingtaine de milliers d’adhérents, doit, selon les amis de l’ancien chef du gouvernement, porter la candidature du Havrais en 2027.

Quant au World Socialist Website, il évoque la dernière lutte de Lénine :

Lénine était profondément préoccupé par le fait que les tensions au sein du parti, dans des conditions de crise économique et sociale objective et de divergences sur les politiques, pourraient conduire à de dangereux conflits de factions au sein de la direction centrale.

Dans l’intention de prévenir les conflits destructeurs, Lénine a évalué les forces et les faiblesses des membres dirigeants du Comité central.

Dans la note du 24 décembre, Lénine écrit:

Le camarade Staline, étant devenu secrétaire général, a une autorité illimitée concentrée entre ses mains, et je ne suis pas sûr qu’il sera toujours capable d’utiliser cette autorité avec suffisamment de prudence.

Cette évaluation était suivie de l’appréciation suivante de Trotski:

Le camarade Trotski, d’autre part, comme l’a déjà prouvé sa lutte contre le  comité central sur la question du Commissariat du peuple aux communications, ne se distingue pas seulement par une capacité exceptionnelle. Il est peut-être personnellement l’homme le plus capable du Comité Central actuel.

L’une des questions les plus critiques auxquelles Lénine s’est attaqué pendant qu’il rédigeait ses notes concernait la relation des Républiques socialistes au sein de l’État soviétique établi en 1922. Lénine, qui craignait le retour de la domination de la Grande Russie au sein de l’URSS, avait insisté sur le droit des républiques socialistes, telles que l’Ukraine et la Géorgie, à faire sécession de l’union.

Lénine poursuit: «Je pense que la hâte de Staline et son engouement pour l’administration pure, ainsi que son irritation à l’égard du fameux “nationalisme-socialisme”, ont joué ici un rôle fatal. En politique, l’irritation joue généralement un rôle des plus désastreux».

Le 4 janvier 1923, Lénine ajoute le paragraphe suivant à sa note du 24 décembre:

Staline est trop grossier et ce défaut, bien que tout à fait tolérable dans notre milieu et dans les tractations entre nous, communistes, devient intolérable chez un secrétaire général. C’est pourquoi je suggère que les camarades réfléchissent à un moyen d’écarter Staline de ce poste et de nommer à sa place un autre homme qui, à tous autres égards, diffère du camarade Staline en n’ayant qu’un seul avantage, à savoir celui d’être plus tolérant, plus loyal, plus poli et plus prévenant envers les camarades, moins capricieux, etc. Cette circonstance peut sembler être un détail négligeable.

Mais je pense que du point de vue de se protéger d’une scission et du point de vue de ce que j’ai écrit plus haut sur les relations entre Staline et Trotski, ce n’est pas un détail [mineur], mais c’est un détail qui peut prendre une importance décisive.

 Le 9 mars 1923, Lénine est victime d’un accident vasculaire cérébrale qui met fin à sa carrière politique. Il meurt le 21 janvier 1924. Au lendemain de la mort de Lénine, les manœuvres peu scrupuleuses de Staline et de ses partisans bloquent la lecture du Testament lors du treizième congrès du Parti en 1924. Il devait être caché au public soviétique pendant 40 ans. Ce n’est qu’en 1964 que le gouvernement soviétique – 11 ans après la mort de Staline – a autorisé l’inclusion du Testament de Lénine dans une nouvelle édition de ses Œuvres complètes.

Comments

[AF30]

Bon d'accord l' Obs n'est plus depuis longtemps le mètre étalon de la pensée de gauche mais quand même il faut être sérieusement gonflé pour écrire : " Mais force est de constater que pour l’instant la macronie, et notamment l’aile gauche,...".
Là on marque un arrêt et on se dit soit je ne comprends rien soit je vis dans un autre monde. Parce que trouver une aile gauche dans la macronie c'est non seulement tordre la réalité mais laisser croire que l'étiquette politique revendiquée est suffisante pour définir une politique.
Mais accorder une facilité ou une maladresse d'écriture au rédacteur de l'article dans l'utilisation d'un mot inapproprié à un concept qui a un contenu précis serait faire preuve de naïveté. La chose n'a pas commencé avec lui puisqu'elle est en marche depuis longtemps. Placer à gauche le parti démocrate US, c'est dire ! Ou Hollande.
Cultiver l'imprécision c'est maintenir la confusion qui conduit le citoyen à déclarer que toutes les programmes se valent, pire que tous les hommes politiques sont semblables et par conséquent soit l'électeur reste chez lui le jour du vote, soit il se demande pour quelle raison changer de monture.
Je me demande même si la gauche ne devrait pas laisser filer ces désignations devenues sans intérêt depuis la perversion du mot pour revenir sans cesse sur les propositions qui sont là pour de bon clivantes.
On constate enfin que déjà L'Obs prépare les lendemains de la macronie - ce n'est jamais trop tôt- en mettant en avant un combat sans alternative politique entre 3 spécimen d'une même continuité. Par conséquent on en viendra à discuter sans fin sur la personnalité de chacun de telle manière que les sujets vitaux seront évités.
Lénine, Staline, Trotski. Et oui les choses se sont passées comme elles se sont passées et on aurait tant aimé que toute cette histoire se fût passée autrement. Non que cela ne soit pas intéressant d'en discuter mais comme dit l'autre " L'expérience est une lanterne que l'on porte sur le dos et qui n'éclaire jamais que le chemin parcouru." Et puis d'ailleurs c'est ce qui fait le charme des romans uchroniques.