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5 décembre 2023 2 05 /12 /décembre /2023 06:01

Fabienne Broly. 67 ans, infirmière en retraite, 4 enfants, 9 petits-enfants. Retrouvée chez elle, nue, par terre. Elle revenait ce matin-là d’un cours de gym et a été massacrée par un homme jeune qui voulait vraisemblablement la cambrioler.

 

Il a égorgé Fabienne, lui a coupé les mains, l’a scalpée, lui a donné 36 coups de couteau dont 7 dans le vagin.

 

Une voisine, une femme de 70 ans, l’a entendue hurler. Elle s’est précipitée sur les lieux. L’assassin l’a projetée par terre, lui occasionnant un traumatisme crânien. Elle appelle la police qui arrivera beaucoup trop tard car ses véhicules sont monopolisés par une alerte à la bombe à l’aéroport de Lille. Il y a plusieurs milliers de (fausses) alertes à la bombe chaque année en France, la plus célèbre et toute récente étant l’évacuation des locaux de France 3 à Lyon, en plein direct lors des funérailles de Gérard Collomb.

 

L’assassin a pu vaquer à ses occupations de 11h15 jusqu’à 3 heures du matin.

 

Il a été conseillé à la famille de la victime de ne pas venir voir la dépouille de la vieille dame dans son cercueil tellement elle avait été massacrée.

 

L’assassin : un certain Mohamed B., de nationalité ivoirienne, arrivé illégalement en France en janvier 2022. Il obtient, malgré tout, un titre de séjour de 6 mois par la Préfecture de Nice. Séjourne en foyer à Nice puis se rend illégalement à Lille où il est de nouveau placé en foyer. Il se dit mineur, âgé de 17 ans, donc la France ne peut pas le renvoyer dans son pays, même s’il était déjà connu de la police pour vol et violence aggravée.

 

Comment, en moins de deux ans, en est-il arrivé à ce stade de barbarie, de décivilisation ? Je n’en sais rien. Était-il devenu dépendant à l’alcool, à certaines drogues ? Je n’en sais rien non plus. Avait-il rompu les amarres avec la Côte d’Ivoire, sa famille, son village ? L’enquête le dira peut-être.

 

J’ai passé onze ans dans ce pays accueillant. Un de mes enfants y est né. J’ai enseigné à l’Université Nationale dans des conditions globalement meilleures que celles que j’ai connues par la suite en France. Oui, mais ça c’était avant, il y a quarante ans. La Côte d’Ivoire était alors un pays d’immigration. Quand je l’ai quittée vers la fin des années 1980, elle comptait environ 30% d’étrangers : de très nombreux Burkinabés (aujourd’hui 15% de la population du pays), des Maliens, des Nigériens, des Sénégalais, des Ghanéens, près de 50 000 Français et 300 000 Libanais.

 

Le pays est devenu un lieu dont beaucoup de jeunes veulent partir. De nombreux étudiants s’envolent légalement vers l’Europe, les États-Unis, le Canada. Et puis, tout un sous-prolétariat qui traverse le Sahel, la Libye dans des conditions souvent dramatiques et qui, ensuite, forcent les portes d’entrée du côté des Alpes franco-italiennes.

 

Il y a quarante ans, les Ivoiriens qui tentaient l’émigration vers l’Europe étaient des hommes mûrs, en quête de travail, mus par l’espoir réalisable de faire venir leur(s) femme(s) et leurs enfants. Aujourd’hui, on a de plus en plus affaire à des “ Mohamed B. ” destructurés, solitaires avec trois heures d’avenir devant eux.

 

Je ne parle que de ce que je connais un peu. Je n’évoquerai donc pas ici les Albanais, les Bulgares, les Tchétchènes que je croise tous les jours déambulant dans les grandes avenues de Lyon.

 

La précarité économique est aujourd’hui – comme hier et je n'utiliserai pas l'expression de dangerous poor qui fit florès dans la Grande-Bretagne du XIXe siècle –  un vrai facteur de délinquance. Tout simplement parce que les pauvres sont les premières victimes de la délinquance due à la pauvreté. Écoutons Mustapha Harzoune, spécialiste des problèmes liés à l’immigration, « selon l'Institut convergences migrations, affilié au CNRS : "la part des étrangers dans les condamnations [...] varie selon la nature de l’infraction : 25% pour le travail illégal, 41% pour les faux en écriture publique ou privée, près de 50% des infractions douanières et 78 % pour les infractions relatives à la police des étrangers, c’est-à-dire, pour l’essentiel des infractions liées à la régularité du séjour des étrangers en France".

 

Les infractions où les étrangers sont le plus représentés sont justement ces infractions qui enregistrent les taux les plus élevés d’élucidation par la police et la gendarmerie. Nombre de délits constatés sont apparentés à une délinquance dite “ de pauvre ” et à la dégradation de la situation des quartiers pauvres : il faut alors mesurer la corrélation entre conditions socioéconomiques et type de délits commis. “ Les immigrés (dont les étrangers) et leurs descendants sont surtout présents dans les types de délinquance qui sont typiquement celles des milieux populaires, mais qui sont également les formes de délinquance les plus visibles, les plus simples et donc les plus réprimées par la police et la justice ” (Institut convergences migrations).

 

Alors, comme disait Lénine, que faire ?

 

Sur un massacre inouï : à la mémoire de Fabienne Broly

 

PS qui n'a rien à voir : l’accès au Service national de santé au Royaume Uni (gratuit pour les Britanniques), sera facturé plus de 1 000 livres par an pour les travailleurs immigrés.

Qui est ce sémillant personnage pas si blanc que cela ? Tout simplement James Cleverly, le ministre de l'Intérieur ! “ Cleverly ” signifie “ astucieusement ”. James ne manque pas d'astuces...
Sur un massacre inouï : à la mémoire de Fabienne Broly
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commentaires

A
Sans doute tout est dans le titre : à la mémoire de ...mais comme on dit je me perds en conjectures sur les raisons de cette info. En fait je ne sais pas trop quoi penser. Sur les motifs de cette info, les infos concernant le criminel, sa barbarie, sur la malheureuse victime.<br /> Et en même temps que je m’interroge sur ma réaction, comme celles, entre autres, qui me conduit instinctivement à me retourner vers des explications sociales, sociologiques et dont on pourrait déduire que je cherche à diminuer non seulement la responsabilité du criminel mais aussi et surtout le martyr de la victime.<br /> C'est le genre de fait divers qui met du désordre dans une appréciation globale qui il faut bien le reconnaître est plus confortable quand chaque chose est à sa place, du problème à la solution.<br /> En lisant ce récit je pensais au roman de Caryl Férey , Paz. Il s’agit d’un auteur qui fait précéder ses récits de ses enquêtes sur le terrain.<br /> L’histoire :<br /> « Un vieux requin de la politique. <br /> Un ancien officier des forces spéciales désormais chef de la police de Bogotá. <br /> Un combattant des FARC qui a déposé les armes. <br /> Un père, deux fils, une tragédie familiale sur fond de guérilla colombienne. »<br /> Ce récit est semé de violences les plus insoutenables et parfois les plus extrêmes les unes que les autres : violences des narcotraficants, celle des guérilleros, de la police ou encore celle du trafic des êtres humains ou de la prostitution. On y constate que la violence n’a pas de limite jusqu'au sort réservé aux cadavres qui sont démembrés afin de transmettre une menace.<br /> On constate aussi que les petites mains ne sont pas les moins pervers et les moins inhumains, élevés dans une violence quotidienne ces individus ont intégré les règles nécessaires à leur survie.<br /> Est-ce que cela est suffisant pour faire un criminel ou bien est-ce fatal ? <br /> Le contre-exemple social et culturel de Mengele qui obtint des doctorats en anthropologie et en médecine à l'université de Munich. suffit à démonter qu'il n'y a pas de règles et donc de solutions simples, même dans ce fait divers qui laisserait croire que Darmanin avec ces lois sur l'immigration pourraient apporter une solution.
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