Le proviseur du lycée Maurice Ravel a été contraint de démissionner suite à des menaces de mort. Si on appelle un chat un chat, l’administration française, la République françaises viennent de reculer face aux menaces de l’islamisme radical. Il me semble qu’il s’agit là de deux premières.
La faute de ce proviseur est d’avoir tenté de faire respecter la loi dans l’établissement qu’il dirige en demandant à une élève de ne pas entrer voilée en classe.
Comme c’est presque toujours le cas en la matière, il n’a pas obtenu un soutien franc et massif de sa hiérarchie. Alors qu’il disait être parti pour des « raisons de sécurité », son rectorat a évoqué des « convenances personnelles ». Comme ce fonctionnaire était à deux doigts de la retraite, le Rectorat laissait entendre qu’il prenait, de son propre chef, une retraite anticipée.
Une réaction qui m’a fait presque dégobiller fut celle de la députée LFI Danielle Simonnet qui déclara derechef : « Si le proviseur du lycée Ravel a été menacé de mort sur les réseaux, les auteurs doivent être poursuivis. Aussi, une enquête doit être engagée. Le proviseur a-t-il frappé l’élève ? Le respect du non-port du voile ne justifie aucune violence physique. »
Toute affaire cessante, Simonnet mettait en doute les menaces de mort, pire, sous-entendait qu’il n’avait pas fait l’objet de menaces (« Si (sic) le proviseur »), et elle se demandait dans la foulée si ce proviseur avait « frappé l’élève », sans utiliser le conditionnel. Donc, match nul, la balle au centre, comme on disait autrefois. Mais avec un léger avantage pour les islamistes. De là à dire que le proviseur était un menteur, il n’y avait qu’un demi pas tandis que l’élève en infraction vestimentaire était une pauvre victime.
Lorsque La France Insoumise se demande pourquoi, dans certains milieux de droite et d’ailleurs, on la qualifie d’islamo-gauchiste, elle devrait simplement se regarder dans un miroir.
Concernant le drame du Crocus City Hall, je reprendrai ici quelques réflexions de mon ami Philippe Arnaud.
Ce City Hall était une salle incluse dans un vaste ensemble dénommé Crocus City (la Ville des Crocus, oui, ça fait un peu débile mais ce n’est pas grave et puis c'est en anglo-ricain), comportant un parc des expositions (Crocus Expo), un grand centre commercial (Crocus City Mall – Mall rime avec Hall, dingue !), un aquarium (Océanarium), un complexe d’affaires et de divertissement (Vegas City Hall – “ Vegas ” ! Lénine est mort il y a 100 ans : vertigineux !) et plusieurs restaurants et hôtels. Ce complexe appartient à l’homme d’affaires azeri Aras Agalorov. Comme l’observe Philippe Arnaud, il est étrange que la Russie, qui se pose en adversaire politique, économique, stratégique, et idéologique, quoique de moins en moins, des États-Unis, abrite en son sein un complexe qui imite en tous points (y compris – ce qui est un comble ! – par l'usage de mots anglophones et de caractères latins pour les désigner), ce qui se fait à Disneyworld en Floride, à Las Vegas, à New York ou dans les gigantesques ensembles équivalents des pays du golfe arabo-persique.
L’attentat a eu lieu alors que se produisait un groupe de rock, en tout point identique aux groupes nord-Américains, anglais, français etc. Philippe, qui, comme moi, éprouve une nostalgie certaine pour “ Kalinka ”, la petite baie d’obier de notre enfance, et les chœurs de l’Armée rouge, est frappée par l’opposition politique des deux super-puissances et leur proximité culturelle.
Ce qui a également frappé Philippe, mais nullement les correspondants français sur place et les commentateurs en plateau de télévision, c’est que la télévision russe a célébré le courage de deux employés, âgés de 15 ans (dont le musulman Islam Haillon), qui ont guidés des centaines de spectateurs hors de la salle de concert. Hé oui, lorsque l’on travaille pour un milliardaire azéri, il n’est pas gênant que l’on ne soit âgé que de 15 ans. Le travail de ces deux gamins était-il dissimulé ? Aras Agalorov peut-il tout se permettre ? Cela dit, durant l'attentat et les tirs qui ont suivi, au lieu de paniquer et de partir en courant, Islam a guidé les gens vers les bonnes sorties en mettant sa propre vie en danger de mort. Constatant que la foule se dirigeait vers une impasse, il a tout pris en main et a commencé à diriger l'évacuation. Il a pu guider les gens hors du passage étroit à travers l'immeuble de bureaux jusqu'à la rue, en prenant le soin d’être le dernier du groupe guidé à quitter les lieux.
Vladimir Ilitch, Boris Alexandrov, revenez ! Ils sont devenus fous !
Les chœurs de l'Armée rouge à Lille. Je les y ai vus au début des années soixante. Á l'époque : pas de femmes !