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17 janvier 2014 5 17 /01 /janvier /2014 06:37

 

Grâce aux progrès de la science, aux travaux de Newton en particulier, on dispose d’instruments plus précis pour observer et comprendre l’univers ambiant. Le savant améliore les instruments d’optique qui n’avaient guère évolué depuis Galilée et, bien sûr, il travaille sur l’orbite et la gravitation des planètes. La connaissance du cosmos et de la géographie se renouvelle complètement. En marchant, on peut comprendre l’ordre qui gouverne la nature, une nature « naturellement belle » puisque Dieu est bon.

 

Dans son souci de conceptualisation, Burke postule que, comme ce qui est puissant est sublime, un précipice est plus sublime qu’une plaine, que l’obscurité est plus sublime – et même plus « terrible » – que la lumière car plus fécondante : « Tout ce qui est propre à exciter les idées de la douleur et du danger, c’est-à- dire toute ce qui est en quelque sorte terrible, tout ce qui traite d’objets terribles, tout ce qui agit d’une manière analogue à la terreur, est une source du sublime ; ou, si l’on veut, peut susciter la plus forte émotion que l’âme soit capable de sentir. » Burke ajoute que le sublime ne résulte pas de nos raisonnements mais les « anticipe » tandis qu’il « se couvre d’ombres et de ténèbres ». Les cieux bistres sont plus riches que les azurs doux.

 

 

Est beau ce qui est agréable et à l’échelle humaine : les pentes douces, les petites rivières paresseuses, les fleurs dans leur fragilité, les parfums délicats. Pour le comte de Shaftesbury (que traduisit Diderot), l’inscription des choses dans un ordre cosmique harmonieux est la preuve de l’existence de Dieu. La vertu morale n’est pas une soumission à l’ordre de la nature mais une identification à cet ordre (Essai sur le mérite et la vertu). Shaftesbury, qui situe l’esthétique par rapport à l’éthique et au sensible, ce qui est beau est harmonieux et proportionné ; ce qui est harmonieux et proportionné est vrai ; ce qui est immédiatement à la fois beau et vrai est, en conséquence, agréable et bon : « l’admiration et l’amour de l’ordre, de l’harmonie et de la proportion, de quelques genres qu’ils soient, améliore naturellement le tempérament, avantage l’affection sociale et aide hautement à la vertu qui, en elle-même, n’est rien d’autre que l’amour de l’ordre et de la beauté dans la société. Dans les principaux objets du monde, l’apparence d’ordre s’empare de l’esprit et tire l’affection vers elle. Mais si l’ordre du monde lui-même paraît juste et beau, l’admiration et l’estime de l’ordre doivent s’élever plus haut et l’élégante passion pour la beauté, l’amour de la beauté qui est si avantageux à la vertu doit s’améliorer d’autant plus qu’il s’exerce sur un sujet si ample et magnifique. En effet, il est impossible que cet ordre divin soit contemplé sans enchantement et sans ravissement puisque, dans les sujets communs de la science et des arts libéraux, tout ce qui s’accorde avec la juste harmonie et la juste proportion transportent ceux qui ont quelque connaissance ou pratique de ce genre. »

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