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31 juillet 2014 4 31 /07 /juillet /2014 05:41

Le suicide comme un doux pis-aller. Telle fut la fin du maréchal allemand Erwin Rommel.

 

On connaît son histoire, ses qualités, le complot raté contre Hitler qui fit exécuter 145 personnes. Vu ses états de service, Rommel a la possibilité d’échapper à l’opprobre en se suicidant. C’était cela ou un procès à huis clos avec une condamnation à mort à la clé. Par respect pour sa famille, on lui évite la Sippenhaftung, la responsabilité du clan, une pratique ancestrale chez les Teutons. La famille de Stauffenberg, qui posa la bombe, la subit de plein fouet : sa femme fut envoyée à Ravensbrück, son fils, qui combattait en Grèce, fut également déporté.

 

Rommel, grièvement blessé quelques jours avant l’attentat, n’est pas concerné par les premières arrestations. Le 14 octobre 1944, deux généraux se rendent chez Rommel et lui indiquent que les officiers arrêtés après l’attentat l’ont désigné comme son instigateur. Après l’entretien, Rommel va trouver sa femme et lui dit : « Dans un quart d’heure, je serait mort. » Elle l’encourage à comparaître devant un tribunal légal. Hitler ne pouvait admettre une telle suite. Rommel monte en voiture avec les deux généraux et s’empoisonne en cours de route.

 

Son corps est amené dans un hôpital d’Ulm. Des médecins « concluent » à une thrombose coronaire.

 

La cérémonie funéraire à lieu le 18 octobre à l’hôtel de ville d’Ulm. Le maréchal von Runstedt, qui représente Hitler, prononce un discours où il est dit : « Son cœur appartenait au Führer. »

 

(Liberum mortis arbitrium)

 

En finir ! (77)

 

 

Un exemple patronal comme on aimerait en voir plus souvent, celui d’Antoine Roques. En 1968, son entreprise BTP à Toulouse, connaît de sérieuses difficultés. Le bon Antoine est amené à licencier 680 employés. C’était avant la « crise » et le capitalisme sans foi ni loi. Antoine se culpabilise comme un dératé. Le 15 février, à 58 ans, il se tranche les veines et se pend à l’espagnolette de la fenêtre des toilettes de ses bureaux toulousains.

 

(Pudor)

En finir ! (77)

 

 

Né en 1945, Leonard Ross était un surdoué de la finance. À 10 ans, il gagne 100 000 dollars au jeu télévisé “ The Big Surprise ” grâce à ses connaissances du marché boursier. À 11 ans, il récidive avec un gain de 64 000 dollars.

 

Il devient professeur d’université, chroniqueur au New York Times, conseiller économique du président Carter. Mais il est très dépressif.

 

Il demande à être lobotomisé. L’opération ne donne rien. À 40 ans, il se noie dans une piscine d’hôtel.

 

(Furor)

En finir ! (77)

 

 

« Suicidée » par le quand-dira-t-on. Professeur agrégé de lettres, Gabrielle Russier s’est suicidée à 39 ans après avoir été condamnée pour détournement de mineur, suite à sa liaison amoureuse avec un de ses élèves, Christian Rossi, âgé de 16 ans. Prompt à sauter sur ce type de fait divers, Cayatte tourna le film à très grand succès Mourir d’aimer (avec Annie Girardot). Aznavour tira également une chanson de ce drame.

 

Séparée de son mari, Gabrielle Russier vivait seule avec ses deux enfants dans un des quartiers nord de Marseille. Dans les manifestations d’après mai 68, elle retrouve son élève Christian Rossi., dont les parents (de gauche) enseignent à l’université d’Aix-en-Provence. Ceux-ci portent plainte pour détournement de mineur. Gabrielle est emprisonnée aux Baumettes le 14 avril 1969 pendant cinq semaines. Christian est alors à quelques mois de la majorité légale.

 

Elle est condamnée à un an de prison avec sursis et 500 francs d’amende (le procureur avait demandé 13 mois non anmistiables). L’université rejette sa candidature à un poste d’assistante. Elle se suicide au gaz le 1er septembre 1969. Elle est enterrée au Père-Lachaise.

 

Les parents de Christian Rossi font interner leur fils en hôpital psychiatrique. À sa sortie, il est recueilli par le pasteur Michel Viot.

 

(Impatienta doloris/pudor)

En finir ! (77)
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