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20 mars 2023 1 20 /03 /mars /2023 06:01

Par Nathali Gómez pour Bolivar Infos

 

 

Ce jeudi, il y aura 8 ans que Barack Obama a signé le décret exécutif « d'urgence nationale » qui qualifie le Venezuela de « menace inhabituelle et extraordinaire » pour les États-Unis, et qui a été la base juridique de l’imposition des mesures punitives au pays.

 

Barack Obama a signé l'ordre exécutif, 13 692, le 8 mars 2015. Cette déclaration a été prorogée le 1er mars dernier par le président des États-Unis Joe Biden, qui a affirmé dans un messages écrit au Congrès qu'il était « nécessaire de continuer avec l'urgence nationale. »

 

Jusqu'à présent, les États-Unis et d'autres pays ont appliqué 929 mesures coercitives unilatérales au Venezuela.

 

« La colonne vertébrale de la politique criminelle »

 

La chancellerie vénézuélienne a écrit sur son compte Twitter qu’elle son rejetait « l'extension de cette grossière mesure d'ingérence des États-Unis. »

 

Pour sa part, le vice ministre des politiques anti-blocus, William Castillo, a affirmé qu'il y avait 8  ans, ce jeudi qu'un décret qui a représenté la « colonne vertébrale de la politique criminelle de sanctions contre le Venezuela, l'axe qui soutient les 929 mesures coercitives unilatérales » a été émis.

 

Castillo a accusé de nombreux opposants de continuer à « aplanir le terrain », sur ce sujet, « grâce à négationnisme stupide ou hypocrite », de l'impact des mesures coercitives, faisant ainsi référence au fait que ces secteurs rendent responsable de la « crise économique » la soi-disant mauvaise gestion administrative du Gouvernement de Nicolas Maduro.

 

En 2021, la rapporteuse spéciale de l'organisation des Nations unies (ONU) sur les droits de l’homme,  Alena Douhan, a dit que les sanctions  avaient eu un « effet dévastateur » et « catastrophique » sur la population vénézuélienne.

 

Les sanctions en chiffres

 

Le Venezuela est le sixième pays dont le plus d'organismes publics et d'entreprises sont sanctionnés par les États-Unis, selon le site de l'Observatoire Vénézuélien Anti-blocus qui donne une chronologie complète des mesures punitives qui ont été appliquées au pays et de leurs effets.

 

Selon la publication intitulée « les chiffres du blocus 2014–2022 », le pays a subi en moyenne une sanction tous les trois jours.

 

Sur l'ensemble des mesures, 82,3 % sont directes et 17,7 % sont des mesures restrictives ou punitives.

 

L'État a été le plus affecté car 51,5 % des sanctions sont retombées sur lui alors que 17,6 % affectent le secteur privé et 11,1 % le secteur pétrolier.

 

54,7 % des sanctions ont été imposées par les États-Unis, 14,2 % par le Canada et 7,2 % par l'Union européenne (UE).

 

Au total, 39 bateaux du secteur énergétique vénézuélien ont été sanctionnés ainsi que 30 bateaux internationaux. On a aussi interdit les opérations de 58 avions sur lesquels 57 appartiennent à l'État vénézuélien.

 

Ressources confisquées

 

Les ressources et les actifs gelés, confisqués ou retenus à l’étranger atteignent la somme de 24 000 000 000 de dollars :

 

7000 000 000 de dollars, gelés dans des banques,

 

5000 000 000 de dollars retenus par le Fonds Monétaire International

 

2000 000 000 de dollars représentés par 31 tonnes d'or, confisqués par l’Angleterre

 

10 000 000 000 de dollars de CITGO Corp. confisqués par les États-Unis.

 

La situation de PDVSA

 

Entre 2015 et juin 2020, la production de la compagnie d'État Petróleos de Venezuela (PDVSA) a baissé de 87 %, ce c'est-à-dire qu'elle est passée d'une moyenne de 2 400 000 barils par jour à 339 000 barils par jour en juin 2020. Sur chaque 100 $ en devises perçus, le pays en a perdu 99 en 7 ans.

 

Selon l’Observatoire Anti-blocus, les enquêtes économiques estiment à 232 000 000 000 de dollars, les pertes de l'industrie pétrolière « dues à la chute de la production, aux sanctions, à la guerre des prix et au sabotage de PDVSA. »

 

Parmi les mesures qui ont été appliquées entre 2017 et 2022 se trouvent :

 

Le blocage de la dette

L'interdiction de répartir des dividendes

La confiscation de tous les actifs : CITGO, MONÓMEROS et autres

L'interdiction de réaliser des opérations avec des compagnies pétrolières internationales

Des sanctions et des directives données aux entreprises pétrolières. Des sanctions appliquées aux partenaires alliés de PDVSA (ROSNEFT Trading, TNK Trading International et d’autres).

Des sanctions contre des bateaux, et contre le personnel de transport maritime (capitaines)

Imposition de coûts financiers, commerciaux et logistiques

Plaintes judiciaires

Attaques de bateaux transportant du matériel du Venezuela. Paralysie des paiements

Gel des ressources dans les banques

Fermeture de comptes

Usurpation de fonctions.

 

Qu’a fait le Venezuela ?

 

Un octobre 2020, l'Assemblée Nationale Constituante a approuvé la loi anti-blocus présentée par Maduro pour affronter les sanctions imposées par le Gouvernement des États-Unis et rétablir l'économie du pays.

 

C'est instrument légal était destiné à « défendre la souveraineté du Venezuela, les ressources et les droits du peuple vénézuélien face à l'agression économique et aux impacts des mesures coercitives unilatérales » selon le site de l'Observatoire Vénézuélien Anti-blocus.

 

À cette occasion, le vice-ministre des politiques anti-blocus a estimé que cette loi pourrait aider le pays à « créer de nouvelles associations, à attirer des investissements, à réactiver des actifs, et à protéger des actifs à l'intérieur et hors du Venezuela et à incorporer les secteurs de la production à la grande industrie, à la petite et moyenne entreprise, au pouvoir populaire, et évidemment aux investissements du grand capital. »

 

Celle loi anti-blocus sera en vigueur tant que le blocus ou ses effets persisteront.

 

Précédents

 

En décembre 2014, le Congrès des États-Unis a approuvé la loi de défense des droits de l'homme et de la société civile au Venezuela qui a été le cadre pour imposer ensuite des sanctions.

 

« La loi de 2014 et le décret Obama sont le fondement légal qui permet au président des États-Unis de faire tout ce qui est à sa portée pour affronter la soi-disant « menace » que représente le Venezuela », affirme le site de l'Observatoire anti-blocus.

 

Selon cette organisme, « chaque mesure est destinée à paralyser une activité de l'État vénézuélien, à asphyxier un secteur particulier de son économie et à harceler ou à « punir », certaines entreprises ou certaines personnes qui essaient de développer légitimement des activités économiques » dans le pays.

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

 

Venezuela : 8 ans de blocus
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