Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 octobre 2023 7 08 /10 /octobre /2023 05:01

Elkabbach était de droite, bien de droite. Et puis, il était près de ses sous ou, plus exactement, près de nos sous. C'est lui qui offrit à des salariés de la télé publique (Arthur, Nagui, Delarue, Martin, Drucker) des contras à des centaines de millions pour produire des émissions pour le bon et grand public. Globalement, il leur allouait 1,5 milliards de francs et leur garantissait un chiffre d’affaires. Il fut en cette circonstance un agent du capitalisme dans le service public. Nagui aurait pu ainsi récupérer 64 millions et Arthur 130. Ils sentirent le vent tourner.

 

Nagui aurait pu faire jouer la clause de garantie de chiffre d'affaires, et obliger ainsi France 2 à lui verser 64 millions. Seuls ses bons rapports avec la nouvelle direction ont évité ce gouffre à la chaîne. Quant à Arthur, devenu persona non grata, il a préféré prendre la poudre d'escampette vers TF1 sans demander son reste évalué, par contrat, à 130 millions.

 

Elkabbach avait jeté le bouchon un peu loin. Il reconnut ses erreurs mais souligna que grâce à lui la maison avait fait des bénéfices. Elkabbach démissionna pour revenir un peu plus tard, j’allais dire « toute honte bue ». Mais non, à ce niveau-là on ne ressent pas la honte.

 

Comme on est dans l’entre-soi des copains et des coquins, comme on est dans la connivence jusqu’au plus haut sommet de l’État et comme tout le monde a des dossiers sur tout le monde, France Télévision va rendre le plus beau des hommages à son homme d’affaires préféré en donnant son nom au bâtiment principal de son siège dans le 15ème arrondissement. Une cérémonie se tiendra le 9 octobre à 10 heures en présence du boy de Rothschild.

 

PS : Elkabbach et les illusions perdues de Jean Pegouret.

 

Ce lecteur du Grand Soir nous a laissé ce témoignage :

 

Je voudrais profiter de la disparition de Jean-Pierre Elkabbach, le 3 octobre pour évoquer un échange avec lui qui fut pour moi définitivement très instructif sur la profession de journaliste.

 

En 2013, le pianiste chinois Lang Lang donnait un concert au Champ de Mars pour le 14 juillet.

 

A l’époque, avec quelques amis, nous avions entrepris de lancer la chaîne française de télévision ASIA 8 qui visait à faire connaître les activités de la communauté asiatique en France.

 

Etant venu couvrir le concert de Lang Lang, j’avais rencontré Jean-Pierre Elkabbach dans le carré des invités et lui avais proposé de participer à notre initiative.

 

Sa réponse a tenu en deux mots : « qui paye ? »

 

Le ciel au-dessus de moi s’est déchiré et je suis resté sans voix. En un éclair, j’ai perdu toutes mes illusions et balayé mes dernières interrogations sur le moteur des journalistes, même de grand talent.

 

 

Elkabbach et nos sous
Partager cet article
Repost0

commentaires

A
Je retiendrai de l'enterrement du grand homme l'image de Brigitte Macron devant la fosse à côté de la famille. Décidément il n'y a rien qui sauve cette femme. Toujours à se projeter sur le devant de la scène. On se demande si elle est capable de manifester un sentiment sincère et par conséquent dans cette logique de faire le choix de la discrétion.<br /> Sinon Elkabbach est un grand homme est par conséquent il est grand.<br /> Il nous manque déjà.<br /> Il a cependant à son débit l'échec de n'avoir pas su créer une dynastie de chroniqueurs comme son copain Duhamel.<br /> Comme on est médiocre et forcément jaloux on se dit que cet homme comme tous ceux de son camp sont très sourcilleux ( c'est vrai qu'il avait de gros sourcils) sur l'irresponsabilité en économie des français mais très peu économe quand ils ont à gérer l'argent public.
Répondre