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28 mars 2020 6 28 /03 /mars /2020 06:18

 

Gagnant-gagnant. Encore un concept qui nous vient des Etats-Unis (win-win). Selon la définition de Wikipedia, « Un accord par lequel chaque partenaire se préoccupe de l'intérêt de l'autre, d'une façon également favorable à son propre intérêt. Il ne s'agit pas de rechercher le meilleur compromis de partage des gains, mais de trouver un accord qui augmente les gains de chacun. »

 

Ce type de stratégie a une soixantaine d’années. Il a été pensé par des psychologues étasuniens pour la résolution des conflits entre parents et enfants, puis adapté au monde de l’entreprise privée. Ce concept est désormais très utilisé par les médias et le personnel politique du monde entier.

 

C’est peut-être Ségolène Royal qui, lors de sa campagne pour l’élection présidentielle de 2007, l’utilisa chez nous en premier. Ce qui surprit de la part d’une femme politique officiellement de gauche. Il s’agissait – semble-t-il, puisqu’elle n’eut pas l’heur de mettre son programme en pratique – de repenser les rapports entre le collectif et l’individuel, entre les patrons et les salariés. Ce que le banquier éborgneur prolongerait avec son « en même temps ». L’illusion qu’un équilibre raisonné pourrait triompher des égoïsmes, des individualismes décomplexés, pourrait imposer du social, mais aussi du politique. Plus de contrat léonin, plus de pâté de cheval et d’alouette (« Pour faire du pâté d’alouette, prenez un cheval et une alouette… »), critiqué par Laurent Fabius lui-même en 2010 : « Cette résignation, ce fut le social-libéralisme, une sorte de pâté d’alouette : on voit bien en quoi il est libéral, pas trop en quoi il est social. »

 

La société française est de plus en plus injuste, elle qui privatise les gains et socialise les pertes, elle qui exclue les pauvres des bénéfices en leur faisant supporter les pertes des riches.

 

Les mots chéris des médias et des politiques (17)
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commentaires

A
AF30 : "Ce serait une erreur de jugement de penser que cette situation est particulière à la France." Tout à fait mais j'ai cité la France parce je suis et je vis en France. Pour faire bref, permettez-moi de mettre un lien de ce "grand" être humain, biologiste et généticien, que fut Albert Jacquard qui exprime parfaitement ce que nous devrions apprendre à nos enfants : non à être des "win-win", ce que l'ENA a tendance à inculquer pour mieux reproduire le système pour le faire perdurer, système dont M. Macron est l'exemplaire représentant et valet, mais à être avant tout des humains et continuer de réagir sans cesse pour vivre ensemble les uns avec les autres et non les uns contre les autres. <br /> Alors cessons de nous résigner à trouver normal, fatal, la relation dominant/dominé et de s'y résigner. Si l'on cessait aussi de béer devant les grandes familles, les grands noms qui ne pensent, elles, eux, qu'à se reproduire pour perdurer et que leur nom, leur lignée suffisent à le justifier. <br /> <br /> https://www.leblogdesrapportshumains.fr/le-comportement-humain-vu-par-albert-jacquard/
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A
"win-win" : nous, citoyens lambda, sommes, restons et resterons" loser-loser" quel que soit le régime politique que nous ayons connu depuis la proclamation de le République en 1792 : monarchie, jacobinisme, empire, république. <br /> La noblesse de l'Ancien régime a été remplacée par celle de l'Empire puis par la caste dominante de la République, soigneusement choisie par le système politique en place.<br /> <br /> Depuis la restauration de la troisième République - enfin ! - l'Etat nation centralise tous les pouvoirs à l'aide d'une élite qui, depuis 1945 et la création de l'ENA, oeuvre dans ce but. C'est donc la même "oligarchie", sortant du même milieu social, qui détient tous les rouages de la sphère publique. <br /> <br /> Et on a beau s'époumonner à crier : "méfiance" à propos de M. Macron, en place à l'aide de la finance mondiale, qui a les médias à sa botte - et pour cause puisqu'ils lui appartiennent aidée en cela par tous les opportunistes aux dents longues, - rien n'y fait !<br /> Est-ce hasard si M. Macron, paraît-il, voudrait supprimer l'ENA ?
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A
Il me semble qu’une société, qu’elle soit tribale ou plus complexe, dans des temps anciens ou à présent, ici ou ailleurs et sous tous les régimes, produit inévitablement une classe dominante. Je ne dirai pas une élite car il s’agit d’un statut différent. Cette classe dominante a par ailleurs ce caractère particulier de se reproduire naturellement ( réf. les écrits des Pinçon-Charlot ). On voit ainsi, par exemple, des familles d’ancienne noblesse faire parti de cette classe dominante en république. Ce serait une erreur de jugement de penser que cette situation est particulière à la France. <br /> Wikipedia est dans ce domaine une mine inépuisable et très instructive car j’y ai fait souvent le constat, lorsque je croise un nom dans un article relatant les faits de nos dirigeants publics ou privés , des liens familiaux proches ou éloignés, anciens ou nouveaux qui lient toute cette faune.<br /> Afin de lutter contre ce mouvement d’agrégation et de monopole il est possible d’imaginer, certains l’ont déjà fait, de se donner des règles qui assurent une réelle démocratie comme la limitation des mandats électifs politiques ou syndicaux , par exemple, ou bien, autre exemple, par une représentation des personnels dans les instances décisionnelles . <br /> En quelque sorte il s’agit de se prémunir, par des règles non figées, contre cette pente naturelle du pouvoir qui peut corrompre l’individu. <br /> L’énoncé est sans doute aisé, la pratique……..