ResPublica tire des enseignements des dernières élections législatives : « Quel que soit le résultat des élections depuis que la gauche a accédé au pouvoir en 1981 – les politiques conduites par tous les gouvernements sans exception depuis le virage de la rigueur en juin 1982 ont été des politiques ultralibérales avec privatisation des entreprises du secteur public et des services publics, réduction de la dépense publique, la part de la plus-value revenant au travail ne cessant de diminuer au profit des actionnaires. Il n’est pas étonnant dans ces conditions qu’une grande partie des classes populaires ne voie pas l’utilité d’aller voter si c’est pour subir de toute façon la même politique à son détriment.
La composition sociologique de l’Assemblée n’a pas été modifiée en profondeur. Si quelques représentants des classes ouvrières ou assimilables ont été élus, nous sommes loin du reflet de ce qu’est le pays et la principale « discrimination » demeure bien la sous-représentation des « sans voix », des « sans dents », de « ceux qui ne sont rien ». Dans une première approche, la composition de l’AN serait : cadres et professions libérales 58,4 % alors qu’ils représentent 9,5 % de la population ; artisans, commerçants, chefs d’entreprises, 6,2 % pour 3,5 % ; employés 4,5 % pour 16,1% ; ouvriers 0,9 % pour 12,1 % dans le pays ; agriculteurs exploitants 1,9 % pour 0,8 %; retraités 11,6 % pour 26,9 % de la population ; sans activité professionnelle 8,3 % pour 17 %; couches moyennes intermédiaires 8,1 % pour 14,1 % dans le pays.
Les politiques ultralibérales au niveau mondial depuis la désindexation du dollar sur l’or par Nixon en 1971 et la financiarisation des économies, le tournant de la rigueur en 1982 dans notre pays ainsi que les politiques ultralibérales mises en œuvre dans l’Union européenne depuis l’adoption de l’Acte Unique impulsé par Jacques Delors, ont défait les solidarités édifiées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale sur « des bases démocratiques de l’égale dignité des êtres humains ».
Ce détricotage ne peut qu’aboutir au retour de « solidarités » fondées sur des sentiments d’appartenance communautaire, sur la religion, la « race », la couleur de peau, l’orientation sexuelle, au développement du sentiment de victimisation et des revendications « sociétales » de reconnaissance de ces identités, et donc à l’affaissement des revendications sociales de juste répartition des fruits du travail. Phénomène qui touche même les syndicats de salariés qui s’orientent de plus en plus prioritairement vers ces « revendications sociétales ».
Selon le World Socialist Website, Le gouvernement du Parti socialiste espagnol (PSOE)-Podemos, en collaboration avec une police marocaine agissant comme garde-frontière de l'Union européenne, a perpétré un massacre barbare aux frontières de l'enclave espagnole de Melilla en Afrique.
Au moins 37 migrants ont été tués et 150 autres blessés lorsque des milliers de personnes ont tenté de franchir la frontière marocaine vers Melilla vendredi. Selon le HCR, beaucoup venaient du Tchad, du Niger, du Soudan et du Soudan du Sud, et seraient considérés comme des demandeurs d'asile potentiels selon le Droit international.
La cause précise des décès reste incertaine. Certains migrants sont peut-être morts asphyxiés ou écrasés à cause d'une bousculade provoquée par les assauts de la police marocaine. Il est possible que d'autres sont morts suite à des chutes du haut de la clôture: à l'endroit de la frontière où a eu lieu le massacre, la clôture frontalière culmine entre 6 et 10 mètres de haut. D'autres ont peut-être été directement tués par des policiers qui les ont frappés avec des pierres et des matraques.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a salué le massacre. Présenté dans les médias comme ayant une politique plus « humaine » envers les migrants lorsqu'il est arrivé au pouvoir à la mi-2018, Sánchez a salué la police et dénoncé les victimes avec des mots qui auraient pu être prononcés par n'importe quel dirigeant d'extrême droite, de l'ancien président américain Donald Trump à Santiago Abascal du parti fasciste espagnol Vox.
Sánchez a condamné la tentative de traversée massive des migrants comme une « agression violente » et une « atteinte à l'intégrité territoriale » de l'Espagne. Il l'a cyniquement imputée au trafic d'êtres humains, déclarant: « S'il y a quelqu'un responsable de tout ce qui semble s'être passé à cette frontière, ce sont les mafias qui font le trafic d'êtres humains. »