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4 juillet 2022 1 04 /07 /juillet /2022 05:01

ResPublica tire des enseignements des dernières élections législatives : « Quel que soit le résultat des élections depuis que la gauche a accédé au pouvoir en 1981 – les politiques conduites par tous les gouvernements sans exception depuis le virage de la rigueur en juin 1982 ont été des politiques ultralibérales avec privatisation des entreprises du secteur public et des services publics, réduction de la dépense publique, la part de la plus-value revenant au travail ne cessant de diminuer au profit des actionnaires. Il n’est pas étonnant dans ces conditions qu’une grande partie des classes populaires ne voie pas l’utilité d’aller voter si c’est pour subir de toute façon la même politique à son détriment.

 

La composition sociologique de l’Assemblée n’a pas été modifiée en profondeur. Si quelques représentants des classes ouvrières ou assimilables ont été élus, nous sommes loin du reflet de ce qu’est le pays et la principale « discrimination » demeure bien la sous-représentation des « sans voix », des « sans dents », de « ceux qui ne sont rien ». Dans une première approche, la composition de l’AN serait : cadres et professions libérales 58,4 % alors qu’ils représentent 9,5 % de la population ; artisans, commerçants, chefs d’entreprises, 6,2 % pour 3,5 % ; employés 4,5 % pour 16,1% ; ouvriers 0,9 % pour 12,1 % dans le pays ; agriculteurs exploitants 1,9 % pour 0,8 %; retraités 11,6 % pour 26,9 % de la population ; sans activité professionnelle 8,3 % pour 17 %; couches moyennes intermédiaires 8,1 % pour 14,1 % dans le pays.

 

 Les politiques  ultralibérales au niveau mondial depuis la désindexation du dollar sur l’or par Nixon en 1971 et la financiarisation des économies, le tournant de la rigueur en 1982 dans notre pays ainsi que les politiques ultralibérales mises en œuvre dans l’Union européenne depuis l’adoption de l’Acte Unique impulsé par Jacques Delors, ont défait les solidarités édifiées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale sur « des bases démocratiques de l’égale dignité des êtres humains ».



Ce détricotage ne peut qu’aboutir au retour de « solidarités » fondées sur des sentiments d’appartenance communautaire, sur la religion, la « race », la couleur de peau, l’orientation sexuelle, au développement du sentiment de victimisation et des revendications « sociétales » de reconnaissance de ces identités, et donc à l’affaissement des revendications sociales de juste répartition des fruits du travail. Phénomène qui touche même les syndicats de salariés qui s’orientent de plus en plus prioritairement vers ces « revendications sociétales ».

 

 

Selon le World Socialist Website, Le gouvernement du Parti socialiste espagnol (PSOE)-Podemos, en collaboration avec une police marocaine agissant comme garde-frontière de l'Union européenne, a perpétré un massacre barbare aux frontières de l'enclave espagnole de Melilla en Afrique.

 

 Au moins 37 migrants ont été tués et 150 autres blessés lorsque des milliers de personnes ont tenté de franchir la frontière marocaine vers Melilla vendredi. Selon le HCR, beaucoup venaient du Tchad, du Niger, du Soudan et du Soudan du Sud, et seraient considérés comme des demandeurs d'asile potentiels selon le Droit international.

 

 La cause précise des décès reste incertaine. Certains migrants sont peut-être morts asphyxiés ou écrasés à cause d'une bousculade provoquée par les assauts de la police marocaine. Il est possible que d'autres sont morts suite à des chutes du haut de la clôture: à l'endroit de la frontière où a eu lieu le massacre, la clôture frontalière culmine entre 6 et 10 mètres de haut. D'autres ont peut-être été directement tués par des policiers qui les ont frappés avec des pierres et des matraques.

 

 Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a salué le massacre. Présenté dans les médias comme ayant une politique plus « humaine » envers les migrants lorsqu'il est arrivé au pouvoir à la mi-2018, Sánchez a salué la police et dénoncé les victimes avec des mots qui auraient pu être prononcés par n'importe quel dirigeant d'extrême droite, de l'ancien président américain Donald Trump à Santiago Abascal du parti fasciste espagnol Vox.

 

 Sánchez a condamné la tentative de traversée massive des migrants comme une « agression violente » et une « atteinte à l'intégrité territoriale » de l'Espagne. Il l'a cyniquement imputée au trafic d'êtres humains, déclarant: « S'il y a quelqu'un responsable de tout ce qui semble s'être passé à cette frontière, ce sont les mafias qui font le trafic d'êtres humains. »

 

Revue de Presse 413
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commentaires

A
Tant pis je l'ai sans doute déjà écrit mais je vais le refaire.<br /> Je ne supporte plus les explications qui réduisent inlassablement les politiques que nous subissons et qui nous conduisent à pleine vitesse contre le mur à la seule responsabilité des hommes et des femmes qui nous gouvernent. Selon cette logique les citoyens ne forment plus qu'une masse informe et indistincte où l'individu n'existe plus. Il n'est plus que le,résultat d'un déterminisme sans conscience. <br /> Ainsi chacun n'est plus responsable et tout le monde est satisfait : en bas parce qu'on n'est plus qu'une victime à qui il lui reste le droit à une critique sans effet mais qui lui donne l'illusion de ne pas être dupe des mensonges qu'on lui sert et puis à l'autre extrémité l'assurance de poursuivre sans risque le grand détricotage.<br /> Beaucoup vivent aussi sur l'illusion que la classe ouvrière, disons salariée, serait par essence une classe progressiste car elle fait au quotidien l'expérience de la servitude et de l'exploitation.<br /> C'est une erreur car plus les conditions sociales se dégradent plus le salarié est conduit à centrer ses jours sur les moyens de sa survie au détriment des raisons de sa condition. Par ailleurs ayant pour seul exemple des rapports d'autorité et d'obéissance, le modèle se retrouvera souvent dans le milieu familial. Zola l'avait bien compris et c'est ce qui nous heurte lorsqu'il décrit le comportement au sein des familles ouvrières dont on aimerait tant qu'elles soient plus exemplaires.<br /> Mais le plus grave est que la majorité de la classe salariée est réactionnaire et c'est pour cette raison que je n'adhère pas à la naïveté d'un François Ruffin. Ayant fait le constat que dans sa région le vote majoritaire était communiste ou socialiste, qu'il est aujourd'hui majoritairement FN, il suffirait, selon lui, par le porte à porte et la conviction de retourner la situation. Sans doute cela se ferait dans les urnes et la preuve il l'a fait mais cela ne change en rien les mentalités. On peut même affirmer que ce sont les mêmes logiques individuelles qui faisaient voter communiste avant et FN aujourd'hui.<br /> J'ai souvenir d'une interview de P. Boursieu, dans un bistrot parisien, dans laquelle il expliquait que l'affichage et j'ajouterais le vote, ne suffit pas à affirmer que quelqu'un est de gauche. ( https://youtu.be/u591vLYRums ).<br /> Alors on va répétant que ceux qui votaient communiste votent aujourd'hui FN comme s'ils avaient changé d'idéologie personnelle. Ce qui est faux car ils sont restés les mêmes car je ne crois pas qu'au milieu des pires difficultés celui ou celle qui a des idées progressistes chevillées au corps puisse basculer dans une idéologie opposée à ces convictions premières.
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