Ce premier roman de Lale Gül, Je vais vivre témoigne des difficultés extrêmes rencontrées par une jeune femme ayant grandi dans une famille musulmane intégriste de la diaspora turque aux Pays-Bas.
L’écrivaine a un joli nom. En turc, Gül signifie “ rose ”, et Lale “ tulipe ”, cette tulipe qui fut d’abord un des symboles de l’empire ottoman avant de devenir la figure emblématique des Pays-Bas. Ce qui devait être un tapis de fleurs est devenu une malédiction, preuve que cette jeune femme de 25 ans, la double culture est un combat acharné et douloureux.
Dans ce roman fortement autobiographique, le personnage principal, étudiante en littérature à l’université d’Amsterdam, réfugiée chez sa grand-mère, son seul soutien familial, se débat entre les diktats de sa communauté d’origine, l’islamophobie d’une partie non négligeable de la société néerlandaise et sa lutte pour une authentique liberté individuelle.
Jusqu’à l’âge de 17 ans, Lale Gül a fréquenté l’école coranique de la Fondation Milli Görus, proche de l’actuel Premier ministre turc (cette fondation est présente en France depuis 25 ans). Depuis sa publication en février 2021, le roman s'est vendu à plus de 135 000 exemplaires aux Pays-Bas. mais le drame, c'est que Lale a reçu plus de 70 menaces de mort depuis la parution de son livre. Entre autres gracieusetés, elle a reçu des photos d'elle-même, décapitée. Comme dans le roman, sa famille s'est complètement détournée d'elle. Dans un entretien publié par Les Échos, Lale expose que ses parents sont des fanatiques qui ont refusé de voir grandir leur fille selon ses désirs et sa personnalité propre tandis que les garçons pouvaient vivre dans la liberté. Il faut donc, selon elle, combattre les idées de l'islam rigoriste, dispensées en particulier dans l'école coraniques.
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