Une initiative de travailleurs syndiqués à la CGT

La scène se passe rue Garibaldi à Lyon. Des syndicalistes de la CGT ont installé un stand autour des revendications concernant leurs salaires et leurs statuts et sur les accidents du travail.

Sur la piste cyclable, ils ont déposé la tenue que portent les travailleurs que l’on croise sur le réseau routier. Arrivés à une trentaine de mètres, j’ai cru qu’il s’agissait d’un ouvrier qui avait fait une mauvaise chute. J’ai compris la raison de cette mise en scène en lisant les affiches concernant quelques travailleurs morts au champ d’honneur de nos routes.

Ces ouvriers appartiennent à la Fonction publique, au titre de la catégorie C. Les plus anciens gagnent environ 2 000 euros. J’entame la discussion avec celui qui semble être le responsable de cet événement de rue qui, par parenthèse, laisse indifférent la plupart des cyclistes qui se rendent à leur travail. Il est âgé de 62 ans. Il fait un peu de rabiot et partira en retraite l’année prochaine. Il touchera 1 200 euros net. Il m’explique que lui été ses collègues sont fonctionnaires parce qu’ils interviennent sur le réseau public. En revanche, ceux qui interviennent sur les autoroutes privées (Bouygues, Vinci, en tout une dizaine de sociétés) ne jouissent pas de ce statut. Merci, les privatiseurs Jospin, Villepin et compagnie. Rappelons que c’est précisément au moment où les autoroutes d’État allaient afficher des bénéfices importants qu’elles ont été privatisées (9 000 km sur 12 000). Or selon une loi de 1955 toujours en vigueur, « l’usage des autoroutes est gratuit ».

Par tous les bouts la classe dirigeante nous enfonce.