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1 novembre 2023 3 01 /11 /novembre /2023 06:01

Par Raphaëlle Gensane, étudiante en droit public

 

Enfin, après la chute de l’URSS, certains États de l’ancien bloc de l’Ouest se sont mis en quête d’un nouvel ennemi commun. Pierre Conesa avait écrit dans La fabrication de l’ennemi que « La disparition de l’URSS laissait les armées conventionnelles occidentales sans ennemi à leur pointure et posait un énorme problème». Alexandre Arbatov, conseiller diplomatique de Gorbatchev, alors que l’URSS s’effondrait, avait prononcé, en se tournant vers les Occidentaux : « Nous allons vous rendre le pire des services, nous allons vous priver d’ennemi ». Après le 11 septembre, cet ennemi s’est incarné dans la figure de n’importe quel terroriste potentiel. Pour Jean-Claude Monod, « l’élément déterminant de cette nouvelle figure de l’ennemi n’était donc pas son caractère idéologique [...] mais la potentialité terroriste comme telle. [....] Le terrorisme devient la figure centrale, par excellence, de l’ennemi [...] si bien que la guerre conventionnelle passe au second plan, ou qu’elle est mise au service de cette lutte-là. [...] Aujourd’hui, on ne fait de guerre qu’aux terroristes. C’est le nom donné à tout ennemi, étatique ou non ».

 

Dans la perspective de la « guerre au terrorisme », menée avant tout par les États-Unis et leurs alliés, la régularisation du régulier entamée par les conventions de Genève a connu un frein important. S’est exprimée la volonté de « rétablir un traitement irrégulier de l’irrégulier radical, à savoir le terroriste ». Le camp de Guantanamo, où ont été illégalement détenus et torturés 780 prisonniers talibans, est l’exemple le plus frappant de la régression des droits de l’homme et du droit de la guerre. Ce camp va à l’encontre de ce qu’avait écrit Nietzsche : « celui qui lutte contre le monstre doit veiller à ne pas devenir monstre lui-même ».

 

Enfin, dans La fabrication de l’ennemi, Pierre Conesa explique que Gérard Chaliand a recensé environ 14 000 victimes du terrorisme, sans prendre en compte le 11 septembre. Toutefois, le contre-terrorisme pratiqué par les armées conventionnelles (guerres coloniales, actions israéliennes, russes ou étasuniennes) en aurait fait dix fois plus. Lutter contre le terrorisme est plus meurtrier que le terrorisme en lui-même. Il est impératif de lutter contre les mouvements terroristes mais non sans oublier notre état de droit.

 

En conclusion, le partisan et le terroriste doivent nécessairement être distingués. Certes, ils possèdent des caractéristiques communes : ils sont tous deux des combattants irréguliers qui, n’étant pas satisfaits du statu quo, prennent les armes. Toutefois, ce qui les différencie est bien plus important que ce qui les rassemble : les objectifs du partisan sont réalistes, réalisables, tandis que ceux du terroriste paraissent beaucoup plus « utopiques ». Principalement, le partisan a réussi à faire passer sa société de l’état de paix à l’état de guerre en ralliant une majorité de sa population à sa cause, contrairement au terroriste qui a échoué et qui commet donc des actes de violence en temps de paix. Néanmoins, cette classification des points communs et des différences peut paraître vaine car, in fine, l’acte de qualifier quelqu’un de « partisan » ou de « terroriste » est un acte de volonté.

 

Bibliographie

Livres :
Cumin David, Stratégies militaires contemporaines, Paris, Ellipses, 2020.

Freund Julien, Postface à Carl Schmitt, Terre et Mer : un point de vue sur l’histoire mondiale, Paris, Labyrinthe, 1985.

Monod Jean-Claude, Penser l’ennemi, affronter l’exception, Paris, La Découverte, 2016. Safransky Rüdiger, Quelle dose de mondialisation l’homme peut-il supporter ?, Arles, Actes Sud,

2005.

Articles :
Alexander Yonah et Finger Seymour, « A Definitional Focus », Terrorism. Interdisciplinary

Perspectives, New York, 1977.
Chaliand Gérard, « Guérillas et terrorismes », Politique étrangère, Paris, Institut français des

relations internationales, 2011.

Conesa Pierre, « La fabrication de l’ennemi », Revue internationale et stratégique, n° 76, 2009.

Delmas Jean, « Prisonnier de guerre », Encyclopædia Universalis.

Freund Julien, « Le partisan et le terroriste », Revue européenne des sciences sociales, 1990.

Raflik Jenny, « Les expressions du terrorisme dans l’histoire contemporaine », Cahiers français, n° 395, novembre-décembre 2016.

« L’état d’urgence permanent », Le Nouvel Observateur, Paris, 26 février 2004. Sitographie :

Benoist Alain de , «Du partisan au terroriste global», Theatrum Belli, https://theatrum- belli.com/du-partisan-au-terroriste-global-par-alain-de-benoist/.

« La dimension politique de la guerre : des conflits interétatiques aux enjeux transnationaux », HGGSP Terminale, https://manuelnumeriquemax.belin.education/hggsp-terminale/topics/hggsp- tle-t2c02-132-a_la-dimension-politique-de-la-guerre-des-conflits-interetatiques-aux-enjeux- transnationaux.

« Partisan », CNRTL, https://www.cnrtl.fr/definition/partisan.
« Partisan », Larousse, https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/partisan/58394.

« Prisonnier de guerre », Dictionnaire pratique du droit humanitaire, https://dictionnaire-droit- humanitaire.org/content/article/2/prisonnier-de-guerre/.

« Terrorisme », Larousse, https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/terrorisme/77478. « Terroriste », CNRTL, https://www.cnrtl.fr/definition/terroriste.

Podcast :

« Les radicalismes religieux : désislamiser le débat ! », Questions d’Islam, Radio France, 21 mars 2021.

Cours universitaire :
David Cumin, cours de stratégie, Université Jean Moulin Lyon 3, automne 2021.

Glossaire

Guerre : selon Clausewitz, dans De la guerre (1833) : « la guerre est un acte de violence destiné à contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté ». Selon Gaston Bouthoul et Julien Freund, la guerre est une mise en oeuvre collective et coercitive de l’hostilité, par l’emploi réglé de la force armée, se traduisant par des combats durables portant atteinte aux personnes et aux biens, donc causant des victimes. David Cumin, Histoire de la guerre, 2ème édition, Paris, Ellipses, 2020, p. 12.

Guerre irrégulière : c’est une forme de guerre conduite par des forces préparées dès le temps de paix ou des équipes tactiques provisoirement créées en temps de guerre, appliquant des modes de combat spécifiques pour surclasser et désorganiser l’activité de l’ennemi dans les territoires qu’il a occupés. Hubert Krolikowski, « L’origine et les caractéristiques de la guerre irrégulière », Stratégique, 2012/2-3 (n° 100-101).

Soldat : homme qui sert dans une armée à quelque titre que ce soit (obligation civique /professionnelle ou comme engagé volontaire), qui est équipé, instruit et formé par un État. « Soldat », CNRTL, https://www.cnrtl.fr/definition/soldat.

Partisan : combattant n’appartenant pas à une armée régulière et luttant pour un idéal national, politique, religieux. « Partisan », Larousse, https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/partisan/58394.

Terroriste: membred’uneorganisationpolitiquequiexécutedesactesdeterrorismepourimposer ses conceptions idéologiques. « Terroriste », CNRTL, https://www.cnrtl.fr/definition/terroriste.

Mercenaire : qui perçoit un salaire en contrepartie d’un travail, d’un service. Une troupe mercenaire est une armée régulière formée de soldats de nationalité(s) différente(s) de l’autorité qui les emploie et qui font payer leurs services. « Mercenaire », CNRTL, https://www.cnrtl.fr/definition/mercenaire.

Paix : situation d’un pays, d’un peuple qui n’est pas en état de guerre. « Paix », CNRTL, https://www.cnrtl.fr/definition/paix.

Jus in bello : Le jus in bello réglemente la manière dont dont la guerre est conduite et vise à limiter les souffrances. « Jus in bello - Jus ad bellum », CICR, https://www.icrc.org/fr/guerre-et-droit/dih- et-autres-regimes-juridiques/jus-ad-bellum-et-jus-bello.

Jus ad bellum : Le jus ad bellum, ou droit de la guerre, définit les conditions de légitimé de la guerre. Christian Nadeau, Julie Saada, Guerre juste, guerre injuste, Presses universitaires de France, 2009, p. 37.

Droit international humanitaire : synonyme de jus in bello.

Belligérance : situation d’un pays en état de guerre. « Belligérance », CNRTL, https://www.cnrtl.fr/definition/bélligérance.

Cobelligérant : Nation, État qui lutte aux côtés d’un pays en guerre contre un ennemi commun. « Cobelligérant », CNRTL, https://www.cnrtl.fr/definition/cobelligerant.

Contre-insurrection : mesures prises par un gouvernement pour vaincre une insurrection. « Contre-insurrection », Le Parisien, https://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/contre- insurrection/fr-fr/.

Propagande : action psychologique qui met en oeuvre tous les moyens d’information pour propager une doctrine, créer un mouvement d’opinion et susciter une décision. « Propagande », CNRTL, https://www.cnrtl.fr/definition/propagande.

Stratégie : art d’organiser et de conduire un ensemble d’opérations militaires prévisionnelles et de coordonner l’action des forces armées sur le théâtre des opérations jusqu’au moment où elles sont en contact avec l’ennemi. « Stratégie », CNRTL, https://www.cnrtl.fr/definition/stratégie.
La stratégie vise un objectif global et à plus long terme (ex : gagner la guerre, maintenir la paix). Lexique de science politique, sous la direction d’Oliver Nay, Paris, Edition Dalloz, 4ème édition, 2017.

Tactique : art de mener une bataille, de combiner des moyens militaires disponibles. « Tactique », Le Parisien, https://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/tactique/fr-fr/.
L’enjeu est limité dans l’espace et dans le temps (ex : gagner une bataille). Lexique de science politique, sous la direction d’Oliver Nay, Paris, Edition Dalloz, 4ème édition, 2017.

Conflit : situation dans laquelle des États emploient la force pour la solution d’un litige les opposant. Gérard Cornu, Vocabulaire juridique, 13ème édition, Paris, Presse universitaire de France, 2020.

CANI : (ou conflit armé « interne ») désigne une situation de violence dans laquelle des affrontements éclatent de manière prolongée entre les forces gouvernementales et un ou plusieurs groupes armés organisés, ou entre de tels groupes, sur le territoire d’un État. « Conflit interne ou autres situations de violence : quelle différence pour les victimes ?», CICR, https://www.icrc.org/fr/doc/resources/documents/interview/2012/12-05-niac-non-international- armed-conflict.htm.

CAI : conflit opposant les forces armées de plusieurs États. « Conflit interne ou autres situations de violence : quelle différence pour les victimes ? », CICR, https://www.icrc.org/fr/doc/resources/documents/interview/2012/12-05-niac-non-international- armed-conflict.htm.

Guérilla : combat mené par des groupes clandestins et caractérisé par des actions ponctuelles en vue de déstabiliser un régime. « Guérilla », Larousse, https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/guérilla/38508.

Rébellion : attaque ou résistance avec violences envers des représentants de l’autorité agissant pour l’exécution des lois, des ordres de l’autorité publique, des décisions ou mandats de justice, dont la gravité dépend du nombre des rebelles et du point de savoir si certains d’entre eux portaient des armes. Gérard Cornu, Vocabulaire juridique, 13ème édition, Paris, Presses universitaires de France, 2020.

Combattant : personne qui prend part à des combats armés. « Combattant », Le Parisien, https://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/combattant/fr-fr/.

Armée de masse : type stratégique de guerre émergeant après la Révolution française notamment mis en place par Napoléon désignant un volume numérique des forces croissante permis en particulier par la conscription. David Cumin, Histoire de la guerre, 2ème édition, Paris, Ellipses, 2020, p. 191.

Levée en masse : appel de tous les hommes valides d’une nation pour sa défense. « Levée », Larousse, https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/levée/46874.

Criminel : l’auteur d’un crime. Gérard Cornu, Vocabulaire juridique, 13ème édition, Paris, Presse universitaire de France, 2020.

Légalité : état légal ; situation légale ; ensemble des actions effectuées, des moyens utilisés, conformément aux prescriptions de la loi. « Légalité », CNRTL, https://www.cnrtl.fr/definition/légalité.

Légitimité : qualité, état de ce qui est légitime, conforme au droit, à la loi. « Légitimité », CNRTL, https://www.cnrtl.fr/definition/légitimité.

Légitimation : Action de légitimer ; résultat de l’action. « Légitimation », CNRTL, https://www.cnrtl.fr/definition/légitimation.
Légitimation du pouvoir politique : ensemble de processus qui rendent l’existence d’un pouvoir coercitif spécialisé tolérable, sinon désirable, c’est-à-dire qui le fassent concevoir comme une nécessité sociale sinon comme un bienfait. Lexique de science politique, sous la direction d’Oliver Nay, Paris, Edition Dalloz, 4ème édition, 2017.

Monopole étatico-militaire de la belligérance : notion de monopole de l’État développé par Norbert Elias considérant l’État moderne comme s’étant constitué en tant qu’organisation bureaucratique revendiquant des pouvoirs de régulation importants sur un territoire donné, par la monopolisation progressive de certaines fonctions essentielles à l’exercice de la domination politique. Lexique de science politique, sous la direction d’Oliver Nay, Paris, Edition Dalloz, 4ème édition, 2017.

Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes : principe selon lequel tout peuple doit pouvoir choisir en toute liberté de s’organiser sur le plan politique. Lexique de science politique, sous la direction d’Oliver Nay, Paris, Edition Dalloz, 4ème édition, 2017.

Droit à l’auto-détermination : droit d’une collectivité, d’une population à se donner un statut politique tel qu’elle assume en pleine souveraineté la responsabilité de sa vie publique. « Auto- détermination », CNRTL, https://www.cnrtl.fr/definition/auto-détermination.

Libération nationale : indépendance politique d’un peuple, d’une nation. Une guerre de libération nationale est un conflit armé visant à libérer un État, une nation. « Guerre de libération nationale », Le Parisien, https://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/guerre%20de%20libération%20nationale/fr-fr/.

Indépendance nationale : l’État est reconnu comme seul souverain de son territoire et des forces vives qu’il renferme. Il voit sa liberté d’action garantie, notamment dans ses relations avec les autres acteurs. « L’indépendance nationale : un concept fondateur de la politique française face aux réalités internationales », GEOLINKS, https://www.geolinks.fr/geopolitique/lindependance- nationale-un-concept-fondateur-de-la-politique-francaise-face-aux-realites-internationales/.

Apartheid : système d’oppression, de domination d’un groupe racial sur un autre, institutionnalisé à travers des lois, des politiques et des pratiques discriminatoires. Le crime d’apartheid suppose la commission d’actes inhumains, dans l’intention de maintenir cette domination. « Qu’est-ce que l’apartheid ? », Amnesty International, https://www.amnesty.fr/focus/apartheid.

Colonisation : occupation, exploitation, mise en tutelle d'un territoire sous-développé et sous- peuplé par les ressortissants d’une métropole. « Colonisation », CNRTL, https://www.cnrtl.fr/definition/colonisation.

Révolution : crise politique grave dont l’issue est l’effondrement du régime en place et l’adoption d’une nouvelle organisation politique, sociale et économique de la société. Lexique de science politique, sous la direction d’Oliver Nay, Paris, Edition Dalloz, 4ème édition, 2017.

Contre-révolution : ensemble des moyens intellectuels, politiques et militaires mis en couvre pour faire échouer une révolution. Lexique de science politique, sous la direction d’Oliver Nay, Paris, Edition Dalloz, 4ème édition, 2017.

Peut-on nécessairement distinguer le partisan du terroriste ? (II)

Les différences et points communs entre la figure du partisan et la figure du terroriste

 

Caractéristiques du partisan

Zone grise

Caractéristiques du terroriste

Caractéristiques du combattant

 

Le partisan et le terroriste sont des combattants irréguliers : ce sont des civils qui choisissent de prendre les armes

 

 

Type de violence

Violence du temps de guerre

 

Violence du temps de paix

Opinion civile

Le partisan a l’appui de sa population. Il a réussi à rallier la population à sa cause

Les deux cherchent à enrôler des « camarades »

Le terroriste n’a pas réussi à rallier la population civile à sa cause

Buts recherchés

Buts réalistes et réalisables (renverser un gouvernement, chasser un occupant étranger…)

Les deux ne sont pas satisfaits du statu quo et veulent le changer. Ils agissent au nom d’une cause

Buts de nature eschatologique et « utopiques » (égalité généralisée, califat universel…)

Mode d’action

Actions rurales, amples et continues, commises par des mouvements implantés, dépassant le stade du trouble interne pour arriver à un conflit armé

Le partisan et le terroriste s’organisent dans la clandestinité

Actions urbaines, isolées et sporadiques, ne dépassant pas le trouble interne

Zone d’action

Combattant tellurique, il se bat pour sa population sur son territoire

 

Le terroriste est « déterritorialisé ».  Il peut commettre des attentats à l’autre bout du monde

Répression (par)

Force militaire (suivant les règles du jus in bello)

 

Police (suivant les règles du code pénal)

Négociation

Le partisan est enclin à négocier avec l’adversaire étatique qu’il a en face

 

Le terroriste ne négocie pas. Il voit l’autre comme un ennemi à anéantir

Transfert de pouvoir ?

Le partisan peut arriver à prendre le pouvoir, notamment avec le soutien d’une puissance étrangère

 

Il n’y a pas de transfert de pouvoir

Choix des victimes

 

Ni le partisan ni le terroriste ne va faire de différence entre victime civile ou militaire. Ils peuvent viser n’importe qui dans l’espace public. Le choix des victimes est potentiellement  symbolique (Twin towers)

 

Protection en cas de capture

 

Convention de Genève de 1949 : le statut de prisonnier de guerre s’applique aux combattants irréguliers

 

 

Ce tableau s’inspire de l’ouvrage de David Cumin : Le terrorisme, 20 points clés, Paris, Ellipses, 2018.

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commentaires

E
excellente contribution . merci beaucoup
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