Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 décembre 2023 7 24 /12 /décembre /2023 06:01

En 1964, ces gars n'avaient pas 25 ans et ils nous balançaient ce chef-d'œuvre. J'vous dis pas la reprise médiocre et bidon de notre Johnny national.

 

“ The House of the Rising Sun ” par The Animals est basée sur une chanson folklorique traditionnelle racontant la vie de déchéance d’un habitant de la Nouvelle-Orléans accro au jeu. Il essaie de s’en sortir mais revient à la “ Maison du soleil levant ”, qui est un bordel où il perd son argent, son âme, sa vie. La chanson est clairement un avertissement contre les dangers de l’addiction.

 

La version des Animals déplace le récit du point de vue initial d'une femme entraînée dans une vie de déchéance à celui d'un homme dont le père est un joueur et un ivrogne. Certaines versions s’adressent à un frère, à des enfants, à un père ou une mère. Á noter que cette version fut fortement inspirée par celle de Bob Dylan, enregistrée en 1962, en accompagnement acoustique, avec comme narratrice une jeune femme et non un homme. Après avoir entendu la version des Animals, Dylan décida de se convertir définitivement à l'électrique.

 

 

There is a house in New Orleans 
They call the Rising Sun 
And it's been the ruin of many a poor boy 
And God I know I'm one 

 

My mother was a tailor 
She sewed my new blue jeans 
My father was a gamblin' man 
Down in New Orleans 

Now the only thing a gambler needs 
Is a suitcase and trunk 
And the only time he's satisfied 
Is when he's on a drunk 

Oh mother tell your children 
Not to do what I have done 
Spend your lives in sin and misery 
In the House of the Rising Sun 

Well, I got one foot on the platform 
The other foot on the train 
I'm goin' back to New Orleans 

To wear that ball and chain 

Well, there is a house in New Orleans 
They call the Rising Sun 
And it's been the ruin of many a poor boy 
And God I know I'm one

 

L’auteur de The House of the Rising Sun est inconnu. De nombreux spécialistes pensent que la chanson est basée sur la tradition des “ ballades populaires ” (broadside ballads) et, d’un point de vue moral, elle a une certaine ressemblance avec une ballade du XVIe siècle intitulée “ The Unfortunate Rake ” (le roué malheureux), qui raconte l’histoire d’un jeune homme qui rencontre un de ses amis atteint d’une grave maladie vénérienne, à l’article de la mort et qui lui demande de recouvrir son cadavre de roses et de lavande pour couvrir l’odeur de la putréfaction.

 

Il semble que que l'emplacement de la house ait été déplacé d'Angleterre à la Nouvelle-Orléans par des interprètes blancs du Sud des États-Unis.

Retour sur “ La maison du soleil levant ”

 

La chanson fut rapidement première dans les hit-parades anglais, étasuniens, et dans bien d’autres pays. Sautant à pieds joints sur cet énorme succès, comme il l’avait fait et le referait à maintes reprises, Johnny Halliday demanda à Hugues Auffray et à Vline Buggy (autrice d’innombrables succès, notamment pour Claude François) de lui écrire une version française.

 

Les portes du pénitencier
Bientôt vont se refermer
Et c'est là que je finirai ma vie
Comme d'autres gars l'ont finie

Pour moi, ma mère a donné
Sa robe de mariée
Peux-tu jamais me pardonner
Je t'ai trop fait pleurer

Le soleil n'est pas fait pour nous
C'est la nuit qu'on peut tricher
Toi qui ce soir as tout perdu
Demain, tu peux gagner

Oh, mères, écoutez-moi
Ne laissez jamais vos garçons
Seuls la nuit traîner dans les rues
Ils iront tout droit en prison

Et toi la fille qui m'a aimé
Je t'ai trop fait pleurer
Les larmes de honte que tu as versées
Il faut les oublier

Et les portes du pénitencier
Bientôt vont se fermer
Et c'est là que je finirai ma vie
Comme d'autres gars l'ont finie

 

 

Lorsque j’entendis cette version, j’avais 16 ans. J’étais nourri aux Beatles, aux Rolling Stones et à Dylan (pour la musique en langue anglaise, s'entend) et je me demandai quel était cet objet non-identifié. Tout sonnait faux, à commencer par les quatre premiers vers. Contrairement aux États-Unis qui connaissaient des prisons appelées “ penitentiary ”, la France ne connaissait pas de pénitencier, mais plusieurs catégories d’établissements pénitentiaires : maison d’arrêt, centre de détention, maison centrale. Johnny enregistre cette chanson alors qu’il effectue un service militaire très médiatisé et joyeux. La pochette du disque est d’autant plus absurde, avec un soldat hilare sur un titre menaçant. Dans le clip officiel de 2021, la prestation de Johnny chanteur est exceptionnelle d’émotion mais les images sont une enfilade de clichés à deux dollars.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

C
De Mouloudji, "le galérien" est dans la même veine. Ici, la version 2 :<br /> Je m’souviens ma mèr’ disait<br /> Suis pas les bohémiennes<br /> Je m’souviens comme ell’ disait<br /> On ramass’ les gens qui traînent<br /> Un jour les soldats du roi<br /> T’emmen’ront aux galères<br /> Tu t’en iras trois par trois<br /> Comme ils ont emmn’nés ton père<br /> <br /> Tu auras la têt’ rasée<br /> On te mettra des chaînes<br /> T’en auras les reins brisés<br /> Et moi j’en mourrai de peine<br /> Toujours, toujours tu ram’ras<br /> Quand tu s’ras aux galères<br /> Toujours toujours tu ram’ras<br /> Tu pens’ras p’t’ètre à ta mère<br /> <br /> J’ai pas tué, j’ai pas volé<br /> Mais j’ai pas cru ma mère<br /> Et je m’souviens qu’ell’ m’aimait<br /> Pendant qu’je rame aux galères.
Répondre