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15 septembre 2013 7 15 /09 /septembre /2013 08:55

Au début des années soixante-dix, les conservateurs reviennent au pouvoir avec Edward Heath comme Premier ministre. En politique étrangère, Heath, tranchant avec les contradictions et les hésitations travaillistes qui, pour la majorité, étaient hostiles à l’entrée dans la Marché commun, négocie activement l’entrée du pays dans l’Europe (entrée refusée par les Britanniques en 1957, puis par la France de 1963 à 1969, au nom de la théorie gaullienne du “ Chaval de Troie ” des États-Unis en Europe). La logique britannique était que la Communauté européenne devienne une fédération capable de protéger ses intérêts contre ceux du Japon et des États-Unis. Les conservateurs adoptent une politique de rigueur et diminuent les dépenses publiques Le système monétaire mis sur pied à Bretton Woods après la guerre cesse d’exister en 1971. Officiellement, c’est l’Allemagne qui met fin aux accords de Bretton Woods en cessant de mettre en œuvre ses dispositions. Les demandes de remboursements des dollars excédentaires en or commencent. Les États-Unis suspendent la convertibilité du dollar en or en août 1979. Il s’agit là d’une décision unilatérale et d’un faits historiques les plus importants de la deuxième moitié du XXe siècle. Le système des taux de change s’écroule deux ans plus tard ave  l’adoption d’un régime de changes flottants. Il n’y a plus de système monétaire international digne de ce nom. Le prix Nobel de l’économie Maurice Allais estime que le flottement des monnaies est à la base du développement de produits financiers complexes, dérivés, douteux, pourris, dont le développement sera exponentiel au début du XXIe siècle.

 

 

Le gouvernement britannique fait flotter la livre en juin 1972 suite à des pressions spéculatives importantes. La Grande-Bretagne n’est alors plus en mesure de respecter ses engagements monétaires internationaux. Ce flottement a pour but de stimuler les exportations. Edward Heath, que Margaret Thatcher traitera en 1975 de « socialiste sournois », est à la fois libéral et social. 100 000 travailleurs non inclus dans le système des retraites en 1948 vont pouvoir toucher une pension. Il augmente les réversions pour les veuves. Il lance de nombreuses constructions scolaires, crée des aides pour les parents d’enfants handicapés, augmente les prestations pour les malades de longue durée. La scolarité est désormais obligatoire jusqu’à l’âge de seize ans. Mais il ne tient pas sa promesse de contenir le chômage. Le chiffre officiel des sans emplois (nettement en dessous de la réalité) est d’un million en janvier 1972. Il faudra attendre 1974 et une politique quasi keynesienne pour que le chiffre du chômage retombe à 500 000. Heath tente de s’attaquer à la puissance syndicale à un moment où l’inflation et le chômage sont élevés. Parce qu’ils refusent d’accomplir des heures supplémentaires et parce qu’ils demandent une augmentation salariale de 15%, les mineurs lancent deux mouvements de grève en 1972 et 1974 dans un pays où 80% de l’énergie vient du charbon. Le mouvement de 1974 débouche sur la Semaine des Trois Jours dans l’industrie afin de ne pas gaspiller le peu d’énergie disponible. Des grèves très suivies touchent également les chantiers navals après que le gouvernement a décidé de ne plus les subventionner. Des entreprises prestigieuses ont fait faillite, comme Rolls Royce, que le gouvernement devra – ô paradoxe ! – nationaliser en 1971 suite à des erreurs de gestion. À la même époque, les pays exportateurs de pétrole décident le quadruplement du prix du produit. La livre continue de se déprécier et l’on assiste au renchérissement soudain et considérable de plusieurs matières premières (cacao : 200%, cuivre : 200%, zinc : 300%).

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