Aménagée à partir de 1544, la Villa d’Este, à Tivoli, près de Rome, comprenait cinq terrasses. La Villa fut un des premiers « giardini delle meraviglie » (jardin des merveilles) et servit de modèle pour d’autres jardins en Europe. Le cardinal à l’origine de ce projet s’inspira du palais de l’empereur Hadrien tout proche et pilla une grande quantité de marbre pour la construction. Il reprit les techniques d’approvisionnement en eau des Romains de l’Antiquité pour alimenter les fontaines. La villa comprenait cinq terrasses. Le décor végétal y jouait un rôle fondamental : les jeux d’eau, les grottes, les escaliers étant très subtilement intégrés aux cyprès et aux chênes centenaires.
Au cours de la Renaissance, l’art des jardins italiens sera acclimaté à la France. Dans les châteaux de la Loire, on verra des jardins ressembler à des tapisseries qui auraient été tendues autour des palais. On remarquera une nouvelle utilisation des plans d’eau qui se substitueront aux parterres.
Le premier jardin dit « à la française » sera celui du château de Vaux-le-Vicomte, propriété de l’homme à l’époque le plus riche de France, le surintendant des Finances Nicolas Fouquet. Celui-ci chargea Le Nôtre de modifier le jardin d’origine. Il canalisa une rivière, allongea le Parterre de la Couronne, agrandis les trois parterres situés devant le château. Une cascade sera construite et des grottes seront sculptées en 1660. A Vaux-le-Vicomte, la perspective est vertigineuse, les plans sont immenses, la dénivellation très faible. Du château, le regard porte loin, jusqu’à un canal terminé par une statue d’Hercule. Remarquable exemple d’une géométrie très conceptualisée, le jardin fait penser, vu du château – et c’est de là qu’il est censé être contemplé dans sa totalité – à une clairière de raison dans une forêt impénétrable. Vaux fut assurément le premier jardin en France à symboliser, au milieu du XVIIe siècle, le triomphe de l’esprit humain sur la nature.