Après avoir décortiqué minutieusement tous les versets relatifs au sujet de l'habillement des femmes en lien avec la situation concrète lors de leur apparition et le sens circonstancié des mots de l'époque (khoumourihina, djilbabihina, rabattre sur leurs poitrines, etc. ), Asma Lamrabet a conclu que le voile actuel répandu à travers le monde n'est en aucun cas justifié par le Coran. Dans son site ASMA-LAMRABET.COM, elle écrivit :
« […] Le Coran ne légifère donc en rien sur la nécessité d’un « uniforme » religieux qui serait strictement « islamique », comme on aime à le démontrer actuellement ; l’intention spirituelle première n’était pas de déterminer des normes vestimentaires rigides ou figées qui seraient « fixées » une fois pour toutes, mais plutôt de « recommander » une « attitude », ou plutôt une « éthique » relative à la fois au corps et à l’esprit…
[...] Il n’a jamais été question dans le Coran d’une quelconque obligation formelle à l'apparence vestimentaire ; imposer des normes vestimentaires standardisés va à l’encontre des principes du message universel et de son éthique spirituelle…
[...] Le Coran convie, et les hommes et les femmes, à s’approprier une culture de la décence et du respect réciproque : « Le meilleur vêtement est certes celui de la taqwâ [reconnaissance envers Allah, BG]; c’est là un des signes de Dieu...». [...] C’est cette éthique de l’intériorité, de la rigueur morale et de la décence qui est préférable aux yeux du Créateur ».
Concernant spécifiquement le voile, Asma Lamrabet a expliqué ceci : « Le terme Hijab revient sept fois dans le texte coranique et traduit à chaque fois exactement la même signification, et ce à la différence d’autres mots utilisés par le texte sacré et qui, parfois, peuvent être polysémiques.
Hijab désigne en arabe rideau, séparation, cloison, autrement dit, tout ce qui cache et dissimule quelque chose. Cela correspond en français au terme de « voile » qui voile, autrement dit, masque et protège quelque chose. Le synonyme de hijab en arabe c’est « satr » et correspond à toute chose qui sépare comme un mur, un paravent ou toute autre séparation virtuelle.
On retrouve le sens de ce terme dans les versets coraniques suivants : « Quand tu récites le Coran, Nous plaçons un rideau invisible (Hijab) entre toi et ceux qui ne croient pas à la vie future » Coran 17 ;45.
Il faudrait aussi noter que le hijab, tel qu’il fût décrété à cette période, ne consistait pas du tout à « cloitrer » les épouses du prophète dans un espace reclus et à les isoler de leur environnement. Les épouses du prophète, elles-mêmes, ne l’ont pas compris ainsi puisqu’elles pouvaient sortir et vaquer à leurs occupations comme elle le voulaient et cela n’a pas empêcher Aicha, de voyager, d’accomplir le pèlerinage et de continuer à recevoir dans sa propre demeure, même après la mort du prophète, de nombreux compagnons mais aussi les savant de contrées lointaines qui venaient chez elle en quête de son immense savoir dans les sciences religieuses.
Il est donc tout à fait clair que le terme de Hijab ne correspond absolument pas à la signification qu’on lui donne actuellement et qui est celle du foulard recouvrant la tête et qui est, dans la même logique, incorrectement traduite en français par l’expression “ voile ”. Le hijab n’a absolument rien à voir avec une quelconque tenue islamique des femmes, il s’agit comme on l’a vu, d’un symbole de séparation, entre la vie publique et la vie privé du temps du prophète et qui a eu pour but la consécration des épouses du prophète en Mères des croyants.