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27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 06:16

 

L’éditorial pose la question de savoir s’il existe un « bon anthropocène ». « Le désir insatiable de domination du monde naturel nous a conduit à la catastrophe. […] Ce n’est pas parce qu’il y a le feu à la planète que nous sommes antiproductivistes mais par ce que le productivisme n’est pas la solution à la misère sociale, culturelle, politique, anthropologique. »

 

Paul Ariès nous met en garde contre capitalisme vert, le grand projet du capitalisme tout court : « Le capitalisme vert entend bien adapter la planète aux besoins du productivisme ». Tout est prêt : « les capitaux, les fantasmes (le culte de la toute puissance, l’idée d’un monde sans limites), le vertige de la technoscience. »

 

Pour Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz, l’Anthropocène est le signe de notre puissance, mais aussi de notre impuissance. Ils mettent en garde contre l’extinction de la biodiversité, de composition de l’atmosphère, de l’acidification des océans et des lacs, du déferlement d’éléments radioactifs et de molécules toxiques dans les écosystèmes. Au-delà de l’histoire des vainqueurs, préviennent-ils, il faut redécouvrir la pluralité des options possibles.

 

 

Pionnier de la fécondation in vitro, Jacques Testart prend position contre le tri sélectif d’embryons et la banalisation de l’eugénisme. Il estime que les dérives de la procréation assistée flirtent avec le transhumanisme. Il pose par ailleurs que « le vivant, contrairement à la machine, n’est pas qu’un assemblage judicieux de morceaux utiles, et qu’on ignore largement comment il devient cette autre chose, cette propriété unique où certains voient la marque du divin et d’autres celles de la complexité, ce qui n’explique rien. »

 

Paul Ariès évoque l’avènement du surhomme par la géo-ingénierie : « il faut combattre la folie qui consiste à vouloir adapter l’humanité aux besoins du productivisme. On pourrait, pour réduire les besoins d’éclairage, modifier par le génie génétique les yeux humains sur le modèle de ceux des chats. » Brrrr ! Sans parler de l’immortalité grâce aux nanotechnologies.

 

Pour Fabien Piasecki, la géo-ingénierie et le transhumanisme font peser un risque majeur de catastrophes climatiques mais aussi de désespècement (sortie de l’espèce humaine).

 

Robin Delobel explique pourquoi la Conférence du climat qui s’est tenue à Varsovie en 2013 restera comme celle de l’immobilisme et de l’antagonisme.

 

Frédéric Thomas pose un regard lucide sur l’« extarctivisme » en Amérique du Sud : « le continent a opéré un tournant à gauche. Pourtant le paradoxe de cette nouvelle phase est de reconduire, voire d’accentuer, le même modèle de développement qu’auparavant. »

 

G. Boitel et D. Loufrani décortiquent le concept d’« agroécologie ». L’agriculture industrielle d’aujourd’hui a du mal à concilier ces deux termes.

 

Yannis Youlountas dénonce la répression qui s’abat sur des projets d’autres modèles (Marinaleda, Exarcheia, Val Susa). En regrettant évidemment que le projet altermondialiste a été dépassé par la montée des nationalismes dans un climat entretenu de peur économique et sociale.

 

Maxime Vivas dénonce les menées de Robert Ménard à Béziers, nouvelle terre de prédilection du FN qui va, là comme ailleurs, jouer sur la peur et la haine. Ménard est soutenu par Nicolas Dupont-Aignan, l’idole des maisons de retraites, pour qui « Robert, c’est Jeanne d’Arc ! ».

 

Aurélien Bernier postule que l’alliance PCF/PS aux municipales sera perdante et rappelle que le PCF s’était déjà condamné dans les années 8à en s’alliant aux Solfériniens.

 

Pour Christian Sunt, « les Bonnets rouges ne nous feront pas croire au Père Noël ! » L’écotaxe n’est pas responsable de la crise bretonne, crise d’un modèle de développement encouragé et financé par l’Union européenne et son programme de liquidation de l’agriculture paysanne.

 

Florent Bussy pose une question toute bête : « Qu’est-ce qu’une catastrophe nucléaire ? » Sa réponse est intelligente.

 

« Les journalistes manipulent l’information » contre « les journalistes sont objectifs ». Fausse alternative, comme le démontre Laurent Paillard.

 

De quoi Google est-il le nom, demande Yann Fiévet : « Nous devrions nous y faire : l’emprise de Google s’accroît chaque jour davantage et il serait illusoire de vouloir y résister. La firme, omniprésente dans l’univers de nos cyber-activités, recouvre nos vies d’une prétendue bienveillance. Ce serait au nom de l’émergence d’un monde plus sûr que Google, en compagnie de huit autres sociétés privées américaines, participe activement au système Prism mis en place par la NSA pour surveiller tous les recoins de « la toile ». La volonté arachnéenne veille sur nous ; allons en paix ! Cependant, non contente d’apaiser notre inquiétude à propos de la dangerosité du monde, inquiétude par ailleurs savamment entretenue par les maîtres de la « médiasphère », Google se veut un agent puissant de la Culture universelle. »

 

Pour finir, Mathylde nous offre une recension d’un livre sur Jean Cocteau et du dernier roman d’Hélène Frappat, Lady Hunt.

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