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26 août 2019 1 26 /08 /août /2019 05:16

 

Je ne sais trop pourquoi, mais je suis persuadé que derrière l'emballement politico-médiatique concernant le réchauffement climatique il y a quelque chose de louche. Car même s'il y a réchauffement préoccupant – et il semble bien qu'il y ait –  la classe dominante a trouvé un excellent moyen de nous faire oublier les enjeux fondamentaux de la vie du monde : impérialisme, racisme, guerres, pauvreté, écart vertigineux entre les riches et les pauvres.

 

Je reproduis ici un article de Pascal Acot, après celui de Marcel Leroux, récemment publié sur ce blog.

 

La climatologie est une discipline scientifique qu'il est urgent de traiter à nouveau comme telle : en respectant les normes de la rigueur scientifique et en prenant en compte le large spectre de tous les avis critiques. Pascal Acot, historien de l'écologie scientifique et du climat, chargé de recherche honoraire au CNRS, fait le point sur le niveau navrant du débat.

 

L'hystérie climatomaniaque ne cesse de battre des records : voici maintenant « la fin du monde » souvent évoquée dans la presse, qui se veut désormais capable d'assigner une date à la catastrophe. En ce moment, c'est le XXIIsiècle qui tient la corde. On a même inventé une « science de l'effondrement du monde » : la « collapsologie ». Mais c'est avec la jeune Greta Thunberg (16 ans) que l'on atteint des sommets. Enfant chérie des médias, cette jeune fille inspire dans certains pays avancés la grève « climatique » de nombreux lycéens, dont le niveau de rigueur scientifique laisse pantois. Ainsi, ils fondent leurs certitudes sur une prétendue « unanimité » des climatologues. Or même si cette unanimité était avérée, ce qui est loin d'être le cas, l'argument serait irrecevable car l'unanimité n'a rien à voir avec la vérité. N'est-ce pas Charles Darwin (1809-1882), grand scientifique s'il en fut, qui fit quasiment l'unanimité en affirmant qu'il convenait de placer dans l'échelle des êtres certains « peuples inférieurs » entre les singes anthropomorphes et les êtres humains « civilisés » ?

 

 

 Greta traverse l'Atlantique en voilier, accompagnée de dizaines de journalistes qui ont pris l'avion !

 

 

Greta Thunberg devrait retourner à l'école

 

Notons que le discours habituel de Greta Thunberg est stupéfiant de naïveté. En voici la structure : 

 

1. La science, c'est la vérité. 

2. Le discours climatologique du GIEC est le seul à être scientifique donc vrai.

3. Il s'ensuit que les critiques formulées à l'égard du GIEC ne doivent pas être prises en compte puisqu'elles ne sont pas vraies.

 

Difficile de descendre si bas. Quand tu auras passé ton bac, Greta, tu n'oseras peut-être plus confondre une pétition de principe avec un raisonnement valide. 

 

Jadis en 1425, en Lorraine, Jeanne d'Arc qui avait à peu près le même âge que Greta Thunberg, entendait « des voix ». L'adolescente suédoise, c'est l'invisible qu'elle voit (comme naguère Bernadette Soubirous) : ses capacités hors du commun lui permettraient de percevoir visuellement le CO2 dans l'atmosphère, écrivait fièrement sa mère. Il est sans importance que ces visions soient souvent ravalées au rang de simples métaphores : il suffit de savoir que la voyante extra-lucide a été faite Docteur honoris causa de l'Université de Mons (en Belgique), que son nom est fréquemment cité comme possible Prix Nobel de la Paix et qu'elle navigue en ce moment vers le siège des Nations-Unies sur un bateau « zéro-carbone »... Quelle farce ! Quant aux députés de la République française qui ont récemment assisté à la prestation de l'adolescente, ils ont une fois de plus ridiculisé leur écharpe en reculant dans le spectacle une question qui aurait mérité infiniment mieux. 

 

Pourquoi GIEC ne tient pas compte des climatologues critiques ?

 

Cela dit, après plus de quinze années de stabilité de la température moyenne sur la Terre (chiffre du GIEC) et après plusieurs scandales qui ont affaibli la crédibilité de cette agence des Nations-Unies, des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent désormais contre les thèses dominantes sur le réchauffement climatique. Il existe une méthode simple pour tester la validité des arguments qui annoncent un réchauffement dramatique causé par les émissions de gaz à effet de serre (GES) d'origine humaine. Il s’agit de poser des questions précises et d'attendre des réponses qui se départiraient des insultes habituelles : les « climato-réalistes » ou « climato-critiques » étant fréquemment traités de « climatosceptiques », de « soutiens de Donald Trump et de Jair Bolsonaro », de « populistes » et même de « négationnistes ».

 

La première question est celle de la cause des réchauffements climatiques pré-industriels rapides. Ainsi, entre 1550 et 1850, le climat est détérioré par rapport à l’optimum médiéval graduellement installé à partir du XIe siècle. L'expression « Petit âge glaciaire » est souvent utilisée pour qualifier cette période moins clémente que la précédente. Emmanuel Le Roy Ladurie, fondateur majeur de la climatologie historique, a montré que deux réchauffements pré-industriels rapides et provisoires ont marqué le petit âge glaciaire.

 

Dès lors, pour quelles raisons scientifiques le réchauffement actuel est-il désormais exclusivement attribué aux activités humaines ? Les causes « pré-industrielles » auraient-elles cessé d'agir, et pourquoi ? L'activité solaire a été évoquée, mais la vérification rigoureuse de cette hypothèse est impossible en raison du caractère primitif des technologies d'observations solaires au XVIe siècle. Le volcanisme a également été considéré comme cause de ces réchauffements. Or, en règle générale, les éruptions majeures entraînent un refroidissement (et non un réchauffement) du globe pouvant atteindre plusieurs degrés centigrades. L'hypothèse d'un effet de serrre augmenté par les poussières volcaniques dans la haute atmosphère, phénomène qui serait strictement « naturel », est à ma connaissance ignorée dans les rapports du GIEC.

 

La seconde question qu'il convient de poser en matière de changement climatique, porte sur le recul spectaculaire des glaciers. Pourtant, les glaciologues considèrent que ce recul est principalement lié au manque de neige hivernal lié à un déficit de pluviosité plutôt qu'à l'augmentation des chaleurs estivales. Dans ce cas, pourquoi avancer exclusivement l'augmentation de la température « moyenne » du globe ? Surtout que le GIEC a retenu le chiffre de 0,7°C en cent-vingt ans (1860-1980), ce qui revient à se tirer une balle dans le pied : ce chiffre dérisoire (puisque l'augmentation est mesurée à partir de la fin du petit âge glaciaire), suffirait-il à expliquer les reculs actuellement constatés ? D'autant que ces reculs sont un simple retour aux langues glaciaires de l'optimum médiéval antérieur.

 

Pour ce qui concerne les conséquences sur la faune du recul des glaces de l'arctique, il convient de s'abreuver à des sources sérieuses : ainsi, entre 1950 et aujourd'hui, la population des ours blancs est passée de 6 000 à plus de 20 000 individus. On se prend à souhaiter que toutes les espèces en voie de disparition de la planète connaissent une telle réussite populationnelle. On aimerait aussi que les vidéos de vêlages spectaculaires comme celui du glacier d'Illulisat au Groënland cessent de laisser entendre qu'il s'agirait de conséquences inhabituelles du réchauffement : ces extraordinaires vêlages sont observés tous les ans depuis le XVIIIsiècle. J'ai ainsi eu l'occasion d'observer plusieurs effondrements en mer de la langue terminale de ce même glacier, à une époque où le réchauffement climatique était loin d'être à l'ordre du jour médiatique.

 

Réchauffement d'origine anthropique : pourquoi Le GIEC fuit-il le débat ?

 

Passons sur le fait qu'un rapport du GIEC (4e rapport, Groupe II, résumé technique, 2007) indiquait que les glaciers de l'Himalaya « pourraient disparaître d'ici 2035, voire avant ». Cette estimation ahurissante pour les glaciologues sérieux fut reprise à la fin de l'année 2009 dans le cadre de la préparation de la Conférence de Copenhague et de sa médiatisation alarmiste du réchauffement climatique. Il fallut attendre janvier 2010 pour que le GIEC reconnaisse son « erreur », liée au fait que les règles de validation des travaux scientifiques n'auraient pas été observées. Quant à l'estimation de la superficie des glaciers himalayens, les chiffres les plus fantaisistes continuent de circuler. Il convient également de noter que le GIEC est maintenant dirigé par le sud-coréen Hoesung Lee, qui n'est pas du tout climatologue, mais économiste et qui a commencé sa carrière en 1975 dans le développement stratégique et la planification des affaires de la compagnie pétrolière Exxon. Rappelons que son prédécesseur, Rajendra Pachauri, était ingénieur des chemins de fer.

 

La troisième question porte sur la préférence accordée, par les défenseurs de la thèse officielle, au COd'origine humaine (3,6 % seulement des émissions totales de CO2). Ces émissions se répartissent ainsi : 40 % proviennent des océans et 56 % des forêts. A noter que la vapeur d'eau représente 95 % de tous les GES. Enfin, le taux de COdans l'atmosphère existe seulement à l'état de « traces » (0,037 %). Source : Météo-France. Certes, des causes apparemment dérisoires peuvent produire de grands effets mais encore faudrait-il montrer sur quelles bases scientifiquement rigoureuses sont estimés les rejets dûs aux seules activités humaines.

 

Les questions qui précèdent en soulèvent une autre, qui pèse lourd : comment l'idée d'un réchauffement cataclysmique d'origine anthropique peut-elle avoir tant de succès alors qu'aucune preuve n'a jamais été présentée pour l'étayer, et que les « experts » du GIEC ont depuis toujours balayé d'un revers de main les nombreuses analyses critiques de ce qui pourrait bien devenir un jour un dogme sans fondement ?

 

Un point pourrait avoir de l'importance : il est impossible d'incriminer les êtres humains dans le processus « naturel » de changements climatiques qui a été mis en évidence pendant les 420 000 dernières années par les carottages du forage de Vostok (1999) en Antarctique (avec, pendant cette longue période, des moments de forte concentration de GES). Si ce processus multimillénaire est encore à l'œuvre, on ne peut lever la moindre taxe supplémentaire puisqu'on ne taxe pas « la nature ». En revanche, c'est possible dans un cadre climatologique où les activités humaines fortement carbonées sont retenues comme cause majeure du réchauffement actuel, ce qui est aujourd'hui (comme par hasard) le dogme dominant. Demandons-nous pourquoi ?

 

L'économie verte contre la climatologie critique ? 

 

Un retour sur l'idée d'« d'économie verte » permet de répondre à cette question. Cette idée a été développée par la banque Goldman Sachs qui, a partir de 2002, a investi des milliards de dollars dans les investissements « écologiques ». Cinq ans plus tard, Barack Obama s'en est emparé pour l'intégrer à sa campagne pour la présidence des Etats-Unis, lui donnant ainsi un puissant essor idéologique. Les géants du bâtiment et des Travaux Publics, également champions de l'isolation, se sont alors lancés dans l'aventure afin de profiter de la manne. Le juteux marché des éoliennes, grosses machines à produire peu d'électricité et seulement quand il y a du vent, a également séduit quelques financiers. Et les panneaux photovoltaïques ont été tenus pour prometteurs en matière d'économie verte… jusqu'à ce que la Chine s'empare de 95 % du marché européen. Or l'idée d'économie verte continue à servir de catalyseur idéologique pour « sauver la planète » en laissant espérer au plus grand nombre qu'elle représente la solution miracle aux maux dont souffre la Terre.

 

L'hystérie médiatique actuelle est donc en train de précipiter le rationalisme dans l'abîme. L'argument des réchauffistes, décliné sous toutes les formes, est toujours le même : « La climatologie, c'est-à-dire le GIEC, a prouvé que le réchauffement climatique actuel est causé par les activités humaines. » Or cette affirmation est un mensonge : le GIEC est loin d'être La Science. Pour mieux servir la cause du réchauffement climatique d'origine humaine, le GIEC a écarté de ses rangs les milliers de climatologues qui s'interrogent sur le bien-fondé du discours climatologique devenu dominant. Ainsi, après que le GIEC eut prédit la fonte imminente des glaciers himalayens sans aucune preuve scientifique sérieuse, il fut accusé non seulement de sensationnalisme par les scientifiques mais aussi par les médias. En février 2010, le Secrétaire général de l'ONU de l'époque, Ban Ki-moon qui, d’après mes connaissances, n’avait aucune compétence scientifique, a envoyé un message au Forum ministériel mondial sur l'environnement à Bali, exhortant ministres et experts de l'environnement présents à ignorer les thèses de ceux qui doutent des dangers du changement climatique : « Dites au monde que vous considérez unanimement que le changement climatique est un danger évident et actuel. » 

 

Le réchauffisme anthropique met la science aux oubliettes

 

Où est la science dans tout cela ? Aux oubliettes. Ainsi, par exemple, sans remettre en cause le rapport existant entre GES et réchauffement, beaucoup suggèrent que l'augmentation de la température moyenne de l'atmosphère ne serait pas la conséquence de l'augmentation des rejets de GES mais sa cause. Cela mériterait au moins d'être débattu. Mais il est plus facile de psalmodier les mantras de la pensée dominante : d'où le psittacisme actuellement triomphant, avec son cortège d'excommunications et d'insultes. 

 

Comment ne pas voir que ces niaiseries pérennisent l'impérialisme capitaliste actuel qu'on appelle « mondialisation » ? En effet, la charge de la neutralité-carbone des activités humaines incombe principalement à des personnes qui n'ont aucune responsabilité en cette matière : ainsi, « l'empreinte carbone » peut être rigoureusement la même pour un agriculteur bio que pour un membre du conseil d'administration de BP – il suffit de faire le test sur n'importe quel calculateur d'empreinte écologique.

 

Pendant ce temps, les habitants les plus humbles de l'Europe occidentale paient des taxes « écologiques » supplémentaires, des impôts nouveaux ou de nouvelles taxes à la consommation. Cela permet d'augmenter les cadeaux fiscaux et financiers aux entreprises responsables du chômage de masse qui infeste la vie publique de cette partie du continent européen depuis plus de quatre décennies.

 

Pascal Acot

Historien du climat

Chargé de recherche honoraire

IHPST-CNRS

 

Hausse des prix de l'électricité entre 2008 et 2019 - Source : La Marseillaise

 

Source

 

 

Une amie de longue date a réagi à cet article en ces termes :

 

Au départ, tous les scientifiques étaient climato -sceptiques. Assez vite, la chanson a changé, mais pour des scientifiques la preuve prédomine; or on ne l'aura jamais. car il faudrait du data sur un temps infiniment plus long que celui dont on dispose. et c'est là que se joue toute l'ambiguïté du discours scientifique: personne n'a plus de doute, mais ils n'apporteront jamais une réponse positive, par déontologie scientifique et se demandent comment faire comprendre au public que leur discours ne peut qu'être celui de la probabilité, mais que ça veut dire que pour eu le changement climatique existe.  Bref, on coupe les cheveux en 4. Une erreur monumentale.
 
Le combat pour le climat n'est pas à dissocier du combat social. C'est une même logique d'écraser les petits. Les gens comme Trump, qui font de la provoc sur les lieux en cendres en disant qu'on n'a qu'à balayer les forêts, jouent la carte du déni parce qu'ils s'en fichent, pourvu que les riches restent à l'abri, tant pis que tout se casse la gueule pour les autres. Ils n'ont pas bien compris qu'on est sur la même planète.
 
L'amazonie qui brûle va entraîner non seulement la perte de l'habitat pour végétaux, animaux et Indiens sur place, mais aussi tout un cortège de tornades, ouragans, et feux gigantesques tout à fait ailleurs dans les années à venir; ça, c'est totalement prouvé, c'est l'effet papillon, on peut te le calculer mathématiquement avec le chaos. Alors ça va entrainer des catastrophes (qui en entraîneront d'autre).  
 
Je ne dis pas que pour Macron ce n'est pas faire sa pub. Mais opposer le social et le climat, et se moquer de la seule gamine qui essaie de porter le climat dans l'arène politique, en jetant à la face des députés européens qu'ils ont fait x sessions sur le Brexit mais véritablement rien pour le climat, et que c'est vachement plus important si on veut éviter la paupérisation, la faim et les guerres. Je trouve l'article  indigent,  dans le déni , et pour le moins condescendant envers une jeune fille  (passe ton bac d'abord! Peut-on tomber plus bas comme argument?) qui incarne le fait que ce sont les jeunes qui paieront, pas les députés qui, hopefully, mourront avant que ça se déclare. Non, non, non, non au déni de tous bords.
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commentaires

A
N'étant ni "climatologue" ni politologue, j'essaie malgré tout de regarder autour de moi et lorsque je vois ces énormes et ventrus "Crossland", SUV et autres, je tente de comprendre pourquoi ils sont fabriqués et mis en vente (avec le succès que nous voyons autour de nous). Il paraît évident qu'ils déplacent et bouffent certainement beaucoup d'oxygène !! Alors les écologistes ne devraient-ils pas réagir avec un peu plus de force quant à leur fabrication ?<br /> <br /> D'autre part, il semble me souvenir de mes leçons sur les différentes ères géologiques de l'histoire de la Terre, alors ne sommes-nous pas en transition vers une autre ère ? J'aimerais bien qu'un "climatologue" réponde à ces questions qui m'éviteraient de mourir complètement dépassé et idiot !
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A
Il faudra que très vite Melenchon fasse un salto avant avec double vrille sur ses démonstrations anthropcènes et ses références au GIEC sinon il se retrouvera sur le même bateau que ceux qu'il dénonce. Exemple les éoliennes ( si j'ai bien lu l'article ) " grosses machines à produire peu d'électricité ".<br /> Cet article lui serait donc profitable.<br /> Quand même il est difficile d'écarter l'empreinte humaine sous influence capitaliste. L'Amazone est un triste exemple d'actualité et une malheureuse démonstration plus efficace que toutes les formes de diagrammes.
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