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20 mars 2020 5 20 /03 /mars /2020 06:03

 

Le Corona va être un extraordinaire révélateur de la misère qui touche 20% de la population résidant en France, et de l'inféodation de nos dirigeants au capitalisme financier.

Ci-dessous de larges extraits d'un article publié par le site Initiatives Communistes.

 

Comment la pandémie du covid-19 fait voler en éclat le mythe de « l’ protectrice » et met en évidence toute la pertinence de « l’État- » souverain

Tous ceux qui croyaient aux chimères des grands slogans pro-européens de « L’Europe de la paix », « de cet espace de solidarité », « d’une Europe qui nous protège, qui nous rend plus fort », doivent tomber de haut en voyant la totale absence de leur « sacro-sainte Europe » dans la gestion de la pandémie que nous vivons!

L’Union Européenne aux abonnés absents des solutions à la crise sanitaire du COVID-19

On ne peut faire autrement que constater l’inutilité chronique de cette institution, qui n’aura strictement rien fait et n’aura strictement servi à rien dans la crise du covid-19.

Ainsi, les Italiens, premier pays d’Europe touché par l’épidémie, ont dû se débrouiller tout seuls pour gérer la crise. Enfin, pas tout à fait, puisqu’ils ont heureusement reçu l’aide précieuse… de la Chine, du Venezuela et de Cuba qui ont envoyé leurs médecins en Lombardie, ces pays aux économies planifiées détestés par l’idéologie dominante et dénigrés dans sa presse aux ordres. Et ce tandis que l’Allemagne, pourtant moins touchée, refusait de faire parvenir des masques de protection.

Par suite, les Français, les Espagnols, les Belges, entre autres, prenaient, dans le cadre de leurs frontières, des mesures pour endiguer la pandémie :

– la France en prenait enfin toute la mesure en annonçant, avec retard, le jeudi 12 mars, que toutes les écoles seraient fermées à partir du lundi 16. Le surlendemain était annoncé que tous les commerces autres que de premières nécessités devaient à leur tour fermer leurs portes ; 

– en Belgique, cette mesure était prise 2 jours avant la France ; 

– en Espagne tous les déplacements autres que professionnels furent interdits à compter du lundi 16 ;

– le Portugal, quant à lui, ferma l’ensemble des établissements scolaires à partir de ce même lundi.

D’autres pays de l’, eux, ont décidé de fermer totalement leurs frontières aux ressortissants  des pays les plus touchés par le covid-19 comme le Danemark, l’Autriche, la Pologne, la Slovaquie.

Il est donc démontré par les faits qu’aucune concertation n’a eu lieu, chaque pays prenant des mesures uniquement dans le cadre de ses frontières.

Cette absence de concertation se manifeste par des aberrations totales, à l’image de la frontière franco-italienne, où quasi aucune personne ne peut rentrer en Italie pendant que les Italiens peuvent, eux, entrer en France ! Bref, du grand n’importe quoi.

Dans ce processus l’UE est donc totalement absente.

L’Union Européenne du Capital, l’une des causes de la catastrophe

Le PRCF n’a eu de cesse depuis maintenant plus 15 ans, reprenant le flambeau du PCF de Thorez et la CGT de Frachon, de dénoncer la construction européenne comme étant une création du grand capital tournée uniquement vers les profits des entreprises multinationales et contre les peuples. Divisés, mis en concurrence pour être mieux exploités.

C’est dans ce cadre que les services publics, notamment de la santé, ont été démolis. C’est, en effet, bien à cause des directives européennes et du respect des critères de l’euro-austérité du traité Maastricht, qu’ont appliqué avec zèle les différents gouvernements, Macron/Philippe en tête, que notre pays a été mis à sac et que ses finances publiques ont été réorientées en soutien des profits du CAC40, au lieu de financer nos services publics et notre protection sociale. Au nom de l’euro a été appliqué le dogme des 3% de déficit public maximum, étranglant les hôpitaux publics. Il y a tout lieu de penser que l’absence de renouvellement du stock de masques de protection a tout à voir avec cette logique financière qui a conduit partout à faire des “économies” sur le dos de la santé publique. Avec à la clé des fermetures massives d’hôpitaux et de lits. Ce sont plusieurs dizaines de milliers de lits qui seraient si utiles ces jours à venir qui ont été supprimés. Des milliers de médecins, des dizaines de milliers d’infirmiers et infirmières qui n’ont pas été formés et recrutés ! 

Voilà un effet concret de l’Euro et de l’Union Européenne.

Dans cette même logique, peut être également citée la loi travail, voulue par la  de Bruxelles, qui, en plus de précariser encore plus durement la vie des salariés, a supprimé également les organismes paritaires qu’étaient les comités d’hygiène, sécurité et des conditions de travail (CHSCT) dans les entreprises, qui auraient été un atout majeur dans la gestion de cette crise. 

Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que l’UE du grand patronat ne fasse et ni même n’annonce quoi que ce soit pour protéger les peuples du coronavirus et qu’au contraire elle soit la première à annoncer des mesures de soutien aux profits capitalistes, en débloquant tout de suite un fonds de 25 milliards d’euros « en soutien à l’économie ». S’il n’y a pas « d’argent magique » pour l’hôpital public, il en va autrement pour le CAC-40 !

D’ailleurs, dans son allocution, si Emmanuel Macron appelait « à faire nation », il tentait désespérément de fabriquer dans ses mots l’introuvable UE dans les faits, en ressassant « Europe », « Europe » et encore « Europe ». Mais comme le disait Spinoza  « le mot chien n’aboie pas » et les euro-béats auront beau répéter « Europe » à tout bout de champ, rien ni fait : l’UE est totalement absente dans la gestion de la crise sanitaire.

La souveraineté populaire de la Nation pour répondre aux besoins du peuple par le peuple

Si les peuples de l’UE ne peuvent que constater son absence et n’en attendent d’ailleurs rien, il en va tout autrement de leur État-nation. On constate que dans une pareille crise, c’est bien vers lui que le peuple se tourne, c’est à lui qu’il réclame des mesures, c’est lui qu’il écoute, en témoigne les 25 millions de personnes qui ont suivi le discours d’Emmanuel Macron jeudi soir.

Cette crise sanitaire aura le mérite, non seulement de voir l’UE pour ce qu’elle est, mais également de démontrer toute la pertinence du concept « d’État-Nation ». 

Dans cette crise, il démontre que le concept de nation n’est pas archaïque, qu’il entraîne pas automatiquement le  et que, bien au contraire, bien utilisé, c’est-à-dire lorsque sont défendus les intérêts de la classe des travailleurs, la Nation est résolument un espace progressiste, qui fait sens aux yeux du peuple, qui le protège et dont il attend et demande la protection.

C’est bien ce que Macron a compris dans son discours de jeudi soir, bien obligé, malgré lui, de prendre des mesures dans le cadre de l’État-nation France, mais tout en fustigeant le nationalisme. À quoi faisait-il référence ? À ces pays de l’UE qui ferment tour à tour leurs frontières et cela non seulement pour protéger leur population mais également pour protéger les autres populations, à l’image de l’Italie déjà citée, qui, si elle n’autorise pas les personnes à entrer dans son pays, c’est bien plus pour protéger les étrangers que son propre peuple. 

D’ailleurs, la France fait figure de dernier pays d’Europe à ne pas avoir fermé ses frontières, ce qui est totalement irresponsable, aussi bien pour notre peuple que pour toutes les personnes qui entrent sur notre territoire. La faute à qui ? Précisément à l’européisme idéologique, dogmatique et sectaire d’Emmanuel Macron et du gouvernement Philippe. Rejoints dans cette course absurde par Ursula Von der Leyen qui, en tant que présidente de la Commission européenne, déclarait que « les interdictions de voyage générales ne sont pas considérées comme très efficaces par l’Organisation mondiale de la Santé » et ajoutant « de plus elles ont d’importantes conséquences sociales et économiques, elles perturbent la vie de la population et des entreprises ». Comment être plus cynique ? Comment ne pas voir la nature intégralement capitaliste et résolument tournée contre les peuples de l’UE ? On lui répondra que s’il est pertinent, pour lutter contre la propagation du coronavirus, de mettre en confinement des villes, des départements ou des régions, il ne saurait l’être à moins, concernant des pays ! L’exemple chinois est à ce titre plus que révélateur. Aussi, il ne peut qu’être constaté qu’à part le gouvernement français, aucun pays n’écoute les « recommandations » de la Commission européenne, à commencer par l’Allemagne qui a annoncé la fermeture de toutes ses frontières ce dimanche 15 mars.

 

Cette argumentation du risque « nationaliste » est donc totalement risible. Il ne s’agit que de propagande pro-européenne de la libre circulation des populations, cache-sexe de la libre circulation des capitaux responsables des délocalisations et de la concurrence entre eux de tous les travailleurs de l’UE.

Une libre circulation des capitaux et des biens qui ne donne en réalité qu’une pénurie de masques et des gels hydroalcooliques, l’incapacité de fabriquer le grand nombre de respirateurs dont nous avons maintenant besoin. En effet, pour maximiser les profits, la libre circulation et la libre concurrence, dogme fondamental du dumping anti-social, ont conduit à démolir l’outil de production industriel à coups de désindustrialisation.

Non, ni la main invisible du marché ni l’euro, ni l’UE ne soigneront le coronavirus

Cet épisode doit ouvrir les yeux à tous les progressistes qui continuent de croire à « l’Europe sociale » qui est tout autant un mythe que celui  de « l’Europe qui nous protège ».

Au contraire, cette crise révèle que c’est bien le cadre de la nation qui fait sens, qui est l’espace dans lequel les idées progressistes peuvent s’affirmer et que plus que jamais si « l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes » elle ne se fera que quand le monde du travail « se constitue[ra] lui-même comme nation ». Et cette réappropriation ne passera bien sur que par les 4 sorties : OTAN, Union Européenne, €uro et capitalisme. Ce sont à ces uniques conditions que reviendront enfin « les jours heureux ».

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commentaires

A
Je ne sais pas si de cette période il en sortira du bon, si le libéralisme et l’UE, ayant démontré leur rôle néfaste, les peuples pousseront pour que le monde soit différent. <br /> Je crains que la suite ne ressemble au temps d’avant. Ainsi à entendre les remarques des uns et des autres, beaucoup sont déjà dans l’après épidémie considérant implicitement qu’il se sera agi d’un mauvais passage et qu’il faut très vite revenir aux précédentes habitudes. Le TINA a quand même une longueur d’avance dans beaucoup de têtes.<br /> Déjà nos dirigeants vont faire payer aux mêmes le coût de cette situation. En effet alors qu’il aurait été logique de demander aux banques non seulement de s’asseoir sur les agios des petites et moyennes entreprises, des particuliers, elles vont en plus les percevoir via la prise en charge par l’état, c’est à dire nous tous.<br /> J’espère toutefois me tromper et que le monde d’après sera différent : l’injustice est trop visible, elle est trop grande. On a le cœur malade en voyant les personnels des hôpitaux .<br /> Quant aux responsables si Macron et sa bande sont insupportables je ne peux m’empêcher de ressentir une haine encore plus grande envers Hollande. Sa bonhomie rondouillarde est un facteur supplémentaire dans le sentiment qu’il provoque. Sa performance dans la suppression des lits d’hôpitaux le place en tête du peloton. Sans compter tout le reste.
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J
Ce matin,un voisin a sorti son chien et rencontra en chemin deux argousins qui lui demandèrent son précieux parchemin. Il montra patte blanche (lui,pas le chien) et tendit son Ausweis."Vous avez coché 3 cases,fit l'un des deux anciens casseurs de gilets jaunes,désaffecté et désinfecté.-Oui,fir le voisin; je me déplace pour des achats,pour des activités physiques personnelles et pour un motif familial impérieux; les besoins de mon chien. Le milicien Nummer eins reprit- vous savez que c'est la guerre?- Qui dit ça? lui repondit l'homo caninus.Le Maréchal? Ferrand?- le président, fit le milicien en second- Certes, admit le voisin, mais c'est une guerre contre la pandémie!- Qui dit ça? s'enquit le premier (il n'y aurait pas de second)- Mais Maxime Combes,conclut l'homme:https://www.bastamag.net/pandemie-covid19-coronavirus-Macron-guerre-virus-confinement
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A
Merci M. Macron and Co; Comme toujours ce sont les plus démunis qui sont et seront les plus touchés. Tant que la machine du capitalisme et de l'ultralibéralisme reste dominé par le préjugé du salariat, le pire des esclavages, dominé par le même petit nombre qui s'enrichit aux dépens du plus grand, nous resterons leur proie.<br /> Quand on se repenche sur l'histoire des grands fléaux, les plus touchés sont ceux, ne serait-ce que parce qu'ils sont à la base de leur de leur bien-être, qui auraient dû être protégés. En leur faisant croire que la vie est travail, les financiers et les gouvernements à leur solde leur volent leur vie.
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D
Pertinent ! <br /> Allemagne moins touchée? <br /> L'Allemagne teste beaucoup. <br /> Or on observe le pourcentage de morts parmi les malades. <br /> En France on teste très peu, donc le pourcentage de morts parmi les malades CONNUS est plus important. Pire, les malades non connus, et surtout les porteurs sains, propagent...
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