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8 décembre 2011 4 08 /12 /décembre /2011 15:26

http://www.tourte.org/wp-content/uploads/2011/11/pin-up-chu-liege-radio-01.jpgDans la nuit de dimanche dernier, Nicole se réveille brusquement, tombe de son lit et s’évanouit. Elle reprend connaissance après quelques minutes. Son mari l’emmène comme il peut au CHU.


Le mari de Nicole va se garer à 500 mètres de là. Nous sommes à Toulouse, les places de parking sont rares, en particulier autour de l’hôpital en question. Nicole se présente seule à l’accueil, dans un état second. Première question posée par la personne de l’accueil : « Avez-vous votre carte vitale ? » Nicole ne comprend pas ce qu’on lui demande. La question est répétée. Durement.

Après quelques minutes, le mari de Nicole revient du parking. C’est lui qui va guider sa femme chancelante jusqu’au service de neurologie. Là, une aide-soignante fait se déshabiller la malade et lui demande d’enfiler la blouse bien connue des hôpitaux français, celle qui laisse apparaître les fesses et déshumanise les patients (les clients ?) comme il faut.

Pendant cinq heures, Nicole ne va subir aucun examen. À l’intérieur de ces cinq heures, il s’écoulera une heure trente durant laquelle elle sera sans aucune surveillance. Dans le civil, elle est infirmière, mais elle n’en dit rien au personnel hospitalier (à mon avis, elle aurait dû). Elle pense qu’elle a peut-être fait un petit AVC.

Il est cinq heures du matin. Nicole doit passer un scanner*. L’hôpital dispose d’un appareil dernier cri. Le problème est qu’à ce moment précis il n’y a pas un seul membre du personnel médical de ce très grand établissement qui soit habilité à le faire fonctionner. À 9 heures, un spécialiste de l’engin arrive. On confirme à Nicole que, tout affaire cessante, « on va s’occuper d’elle ». Elle passera au scanner après une vingtaine de malades dont les cas auront été considérés comme plus urgents que le sien. Entre temps, elle aura été à deux doigts de signer une décharge, de quitter cet hôpital public pour se rendre dans une clinique privée (appartenant, comme la plupart d’entre elles à Toulouse, à un fond de pension suédois).

J’ai vu Nicole hier. Apparemment (ni elle ni moi ne sommes médecins), son cas n’est pas trop grave.

Ainsi va la vie dans la France de l’homme du Fouquet’s.

 

*Pour Bayrou : le scanner de ce CHU n'est pas français. Dur, dur d'exister en politique quand on souscrit aux valeurs du capitalisme financier...

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