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15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 07:22

Dans les colonnes du Grand Soir, Yann Fivet brosse un tableau cruel mais juste de la première année de Hollande à l'Élysée.

 

 

Nous étions sans grande illusion quand François Hollande fut élu l’an dernier. Heureux du départ de son désastreux prédécesseur, nous savions que le nouveau Président de la République incarnerait à merveilles cette Gauche molle qui a depuis longtemps adopté l’essentiel du programme économique et social de « la révolution conservatrice » telle que Pierre Bourdieu qualifiait le néolibéralisme à l’œuvre depuis le début des années 1980. Nous sommes aujourd’hui pleinement comblés : la « Gauche de gouvernement » se paie le luxe éhonté d’aller au-delà de nos attentes les plus audacieuses ! Comme pour fêter son premier anniversaire de Président François Hollande a reçu le 29 avril dernier à l’Elysée les patrons qui s’étaient autodésignés « pigeons » en septembre 2012 quand nous osions encore espérer la « réforme fiscale » qui devait être « le pivot d’une nouvelle politique ». Ils étaient 300 à venir s’entendre dire comment « la France va désormais encourager l’esprit d’entreprendre ». On aura noté au passage que le vocable « entreprise » mal ressenti par le bon peuple - qui a le toupet de l’associer au chômage ou à la souffrance au travail - a été, marketing politique oblige, remplacé par le verbe « entreprendre ». Quand tout va de mal en pis on a tout de même le droit de positiver !

 

La Gauche hollandiste a résolument et définitivement choisi son camp : celui de la préservation des intérêts des détenteurs du capital contre le sort difficile des possesseurs d’une force de travail chaque jour davantage méprisée quoiqu’en disent les discours convenus. Ce choix est de plus en plus maladroitement camouflé derrière la proclamation d’un intérêt général mal compris. Il est pathétique de constater qu’après trente ans de néolibéralisme faits, entre autres avatars désastreux, d’exorbitants allègements du « fardeau » pesant si lourdement sur le capital – opportunément dissimulé sous « les entreprises » - la Gauche ne s’étonne pas de voir l’économie aller toujours plus mal. Au lieu de songer à changer de cap, elle s’entête. Pire, elle devient réellement dogmatique : l’austérité est obligatoire car c’est « la seule voie menant au redressement ». Quel redressement ? On ne le sait pas vraiment mais ce dont on est sûr c’est qu’il mène à la Croissance et que la Croissance – autre dogme de taille – ce sont des emplois assurés. Hâtons-nous donc de lancer de « grands projets structurants ». Et tant pis pour « la petite économie » et l’environnement massacré. Pire encore, certains débats sont désormais interdits : depuis quelques semaines nous n’avons plus le droit de dire que le leadership économique de l’Allemagne fait souffrir le reste de l’Europe. Ce serait être anti-Allemands que de prétendre que la stratégie européenne de Mme Merckel est discutable, que d’autres voies sont à envisager en lieu et place de l’austérité continentale.

 

L'article dans son intégralité.

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