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15 mars 2014 6 15 /03 /mars /2014 11:34

J'ouvre ici une petite page d'histoire qui nous parle de la petitesse de ce syndicat collaborateur de classe.

 

J'ai sous les yeux un tract du syndicat CFDT PTT des Yvelines (2 rue Saint-Julien, Versailles). Nous sommes le 16 décembre 1994. Mitterrand est président, Balladur Premier ministre. Quelques années auparavant, les déjà solfériniens Rocard (Premier ministre) et Quilès (ministre des PTT) avaient impulsé une "réforme" déconnectant le statut des travailleurs des PTT de celui de la Fonction publique. Pour les promotions, plus de concours mais des entretiens à la tête du client. Les Cfdétistes râlaient car la réforme tardait à venir et comme ils savaient qu'ils en seraient les principaux bénéficiaires...

 

Je cite le tract :

 

OBJET : dépot d'un préavis de grève.

 

Monsieur le Directeur,

 

Par la présente, le syndicat CFDT PTT 78 dépose un préacvis de grève contre le personnel de France Télécom de la DR St Quentin en Yvelines.

 

Cette grève couvrira le mandat en CPSI (comité paritaire), Commissions mixtes et autres réunions où nous serons conviés.

 

Cette grève a pour motifs :

 

- Colère contre les responsables de France Télécom 78. Ils se sont donnés les moyens d'avoir les interlocuteurs qu'ils méritent.

 

- Incapacité du personnel à voir les enjeux réels de cette élection.

 

- Avoir préféré les syndicats "démagos" (la CGT et SUD, note de BG) aux syndicats qui ont participé à la réforme des reclasifications

 

Cette grève couvrira l'ensemble des responsables CFDT télécom du 78 et prendra effet à compter du 19 Décembre 1994 jusqu'au 02 janvier 1995.

 

Pour la CFDT PTT 78

L'équipe France Télécom

Grivet Jean, Orseau Claude, Mercier Christine.

 

Je ne sais quelles furent les suites de cette grève.

 

 

Suite à la publication de ce document historique, un ami m'écrit ceci :

 

j’ai été personnellement victime,  en tant que syndicaliste, de ce changement de Statut.

 

J’ai commencé une carrière aux PTT comme auxiliaire, puis (par concours)  agent d’exploitation, contrôleur, inspecteur à Paris. Après avoir commencé à préparer le dernier concours possible, celui d’inspecteur principal, j’avais renoncé à le passer. Le changement de grade annulait en effet mon rang de mutation. J’ai été muté à Toulouse, à France Télécom, où j’ai suivi une formation d’ergonome (sur 100 ergonomes de FT, j’étais le seul à avoir obtenu le titre d’ergonome européen®). Je suis passé Inspecteur central à l’ancienneté et je devais finir normalement chef de division.

 

Mais, j’ai alors écrit un article dans le journal de la CGT contre un contrat passé par mon DRH avec des escrocs qui nous ont fait dépenser plusieurs millions de francs en connerie managériale. L’article n’était pas signé, mais j’ai été dénoncé et le DRH a dit devant témoin : « J’aurai sa peau ». Je m’en fichais, car je travaillais avec la Direction générale qui me sollicitait fréquemment : j’avais monté des modules de formation en sécurité et en ergonomie. J’étais formateur dans ces matières, j’avais formé des formateurs à travers tout le pays, j’avais conçu des brochures, etc. Dans ces conditions, on ne pouvait mal me noter et mon accession au dernier niveau possible dans mon grade avant ma retraite était une formalité.

 

Et voila que ces boucliers sont balayés quand les grades disparaissent au profit des classifications. Mon DRH m’a classifié un (ou parfois deux) échelons en dessous de novices à qui j’apprenais le métier. Plus bas, il ne pouvait pas.

 

Ma pension de retraite ne cesse de me rappeler que mon article pas assez anonyme a été ce que j’ai écrit de plus coûteux dans ma chienne de vie de sulfureux

 

 

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commentaires

C
Petite précision (ou petit rappel) : la dame sur la photo, putschiste pour accéder à la tête du dit syndicat, est actuellement présidente du Siècle ! La boucle est bouclée !
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