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11 mars 2019 1 11 /03 /mars /2019 06:31

 

 

Dans Marianne, Mickaël Faujour dénonce « le grand foutage de gueule de l’art contemporain : « Le monde politique semble incapable d'acter le caractère antisocial d'œuvres prétendument « subversives », cédant au chantage et à l'autorité des « experts ». Si, en particulier, la gauche s'abstient de critiquer politiquement ce type d'art soutenu par les institutions, c'est d'abord parce qu'elle en reste à une défense abstraite et sacralisée de « la culture » qui en élude toujours le contenu. L'atteste la récente proposition de création d'un fonds de soutien à la création artistique par la France insoumise, à l'Assemblée nationale.

 

Faute d'examiner la vision du monde qui s'y joue, elle se condamne à ne proposer de solutions que techniques (augmentation des budgets, en premier lieu) et rate l'essentiel : « Le capitalisme libéral (…) est parvenu à créer un art à son image, un art affranchi des injonctions et des illusions modernistes, un art sans modèles, sans valeurs, sans idéaux, sans perspective humaniste, bref, un art "conforme", témoin désabusé, très peu contestataire », comme l'analysait Marc Jimenez dans L'art dans tous ses extrêmes (2012).

 

Sans être donc capable de penser ce que le capitalisme fait à l'art, la gauche s'interdit de comprendre que la « culture », qu'elle encourage, porte souvent un contenu politique contraire à son projet émancipateur : quand le gag, la dérision, l'absence d'idéal et le narcissisme régressif prévalent, on observe, écrit Annie Le Brun, « (…) du haut en bas de l'échelle sociale, une désensibilisation sans précédent, par ailleurs induite depuis longtemps – de théâtre en musée, de centre d'art en fondation – à travers des mises en spectacle, performances ou installations où, de plus en plus, le cynisme va de pair avec l'indifférence » (Ce qui n'a pas de prix, 2018). »

 

 

Le site Moutons Rebelles : Huit « Sages » nommés ont donc plus de pouvoir que tous les députés et sénateurs, et toutes les associations et ONG consultées lors des États généraux de l’alimentation. L’article 78 de la loi dite Egalim sur « la cession à titre onéreux de variétés de semences relevant du domaine public » a donc été censuré, parmi bien d’autres par le Conseil Constitutionnel. Il permettait à quiconque de donner, échanger mais également vendre des semences de variétés non inscrites au catalogue officiel des utilisateurs non-professionnels.

 

Les « Sages de la République » seraient-ils discrètement sensibles au lobbying ? L’association Les Amis de la Terre demande à ce que soient publiées publiquement les « contributions extérieures » transmises par des groupes d’intérêts privés, avant de prendre des décisions, et non après. L’association a donc déposé avec l’Observatoire des multinationales… il y a un an un recours contre le Conseil constitutionnel afin que soit mieux encadrée l’influence des lobbies sur les Sages. Depuis, silence radio !

 

Le Blog d’El Diablo reprend une analyse d’Acrimed. « "Emmanuel Macron, le président des ultra-riches", c’est la thèse que vous défendez dans ce dernier livre, vous allez nous expliquer pourquoi » claironne en début d’émission Ali Baddou, animateur de l’émission « C l’hebdo » sur France 5, qui recevait comme invitée le 2 février Monique Pinçon-Charlot. Le journaliste aurait pu se passer d’une telle promesse, car en réalité, Monique Pinçon-Charlot ne pourra guère expliquer quoi que ce soit : d’un tribunal médiatique à une discussion rigolarde entre amis journalistes, l’émission tenue par six chiens de garde va progressivement évincer l’invitée principale du plateau, et avec elle, les idées défendues dans son dernier livre.

 

C’est une émission cas d’école. Une émission qui est en actes la chronique du mépris que racontent justement les Pinçon-Charlot dans leur dernier livre. Une émission qui démontre – encore une fois – la difficulté d’exposer des idées radicales sur un plateau de télévision, gardé par des journalistes récidivistes dans leur hostilité aux travaux et idées des deux sociologues. Une émission de « débat » sur le service public, dont les dispositifs privilégient l’expression des éternels mêmes éditorialistes – une nouvelle fois – aux dépens des invités hétérodoxes.

 

 

Communiste Hebdo dénonce les menées actuelles de la mouvance social-démocrate : Pour accompagner cette politique, lui donner un appui populaire, dans le même temps où Macron dessine les lignes de « l’affrontement » entre « progressistes » et « populistes », le courant réformiste et de collaboration de classe: syndical avec la CFDT, l’UNSA et la CFTC, la mutualité et des organisations environnementales et sociales s’active pour reconstruire une social-démocratie Macron-compatible basée sur « l’environnement et le social » tout en évitant, lui aussi, de dénoncer la responsabilité du capitalisme. L’initiative Hulot-Berger longuement relayée par la presse, le jour même où la tribune de Macron est rendue publique [et qui sera lue par à peine 4% des Français], est bien le complément indispensable à la poursuite et à l’aggravation de la politique du pouvoir et du patronat.

 

 

L'arbre qui tourne (en béton) à Dijon.

L'arbre qui tourne (en béton) à Dijon.

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commentaires

A
Il me semble que l'art a rejoint le sport. Non pas par la pratique individuelle mais par celle du détournement et de la déférence. Pour ces effets nous avons vu s'édifier de par le monde des musées de toutes sortes en même temps que les stades. En France il y peu d'élus locaux qui ne cèdent pas à la tentation de construire son musée. A tel point qu'on a le sentiment qu'il y a parfois redondance avec ceux déjà existants. Le détournement s'opère de 2 façons. D'abord par la construction de ces édifices qui vampirise l'actualité et secondement par les budgets investis qui le sont au détriment d'une pratique culturelle populaire et gratuite. Par exemple à Nimes, face aux arènes on a ouvert récemment un musée de la romanité ( archi. E de Porzamparc, entre autres, toujours un nom prestigieux. 40 millions quand même ) et par ailleurs les droits d'inscription au conservatoire ont augmentés. De plus, chacun le sait, comme les classes sociales défavorisées sont déjà exclues de ces pratiques culturelles, elles le seront de fait encore plus avec ces politiques de prestige.<br /> Concernant ces nouveaux musées je ne peux m'empêcher de faire le lien entre la création, à Marseille, du Mucem dont le coût a explosé en cour de construction ( de 88 à 160 millions ) et l'effondrement d'immeubles vétustes non loin de là.<br /> C'est finalement assez banale dans une société marchande où la culture est réduite à n'être qu'une marchandise et le citoyen un consommateur de musées. Bien évidemment il ne reste plus à l'aristocratie bourgeoise de déterminer ce qui sera proposé à la populace après avoir lui avoir indiqué ce qui relève de l'art.<br /> Sur l'art contemporain, un bon livre ( https://livre.fnac.com/a10199587/Alain-Troyas-Du-narcissisme-de-l-art-contemporain?omnsearchpos=1#ficheResume ) dans lequel il est démontré que " cet art épouse le projet du libéralisme libertaire, celui d'une classe sociale dominante, et non celui de tous. "<br /> Et puisqu'il est question du Monique Pinçon Charlot, le couple décrivait très bien dans un de leurs ouvrages comment, au croisement du patrimoine artistique national et des biens privés, l'aristocratie bourgeoise parvenait à financer par la nation, c'est à dire par nous tous, la rénovation de demeures dont ils disposent selon leur convenance.
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