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15 juin 2020 1 15 /06 /juin /2020 05:29

 

 

 

 Dans Le Grand Soir, Tristan Cork explique qu’en 2015 les contribuables de Bristol payaient encore des dettes aux propriétaires d’esclaves de la ville. Depuis 1833, ils ont versé308 milliards de livres, en «compensation » aux propriétaires d’esclaves, a admis le Trésor. Les 20 millions de livres sterling que le gouvernement a dépensés en 1833 pour rembourser les riches propriétaires d’esclaves étaient si importants qu’il a fallu 182 ans au contribuable pour les rembourser.

 

L’information a été révélée par le Trésor dans le cadre d’une demande de liberté d’information – mais lorsque les fonctionnaires ont décidé de tweeter la révélation, la façon dont ils l’ont fait a déclenché une réaction si furieuse qu’ils ont rapidement supprimé le tweet.

 

Le Trésor a confirmé que lorsque le gouvernement britannique a aboli l’esclavage et interdit aux gens de posséder des esclaves en Grande-Bretagne ou dans les colonies britanniques partout dans le monde, ces propriétaires d’esclaves ont tous reçu une compensation.

 

 

 

Toujours dans Le Grand Soir, Dominique Muselet analyse le sentiment de culpabilité qui nous taraude depuis le début de la pandémie : D’après les psychologues, c’est d’abord le confinement lui-même qui engendre des sentiments de culpabilité... Le confinement peut causer un fort sentiment d’isolement, de rejet et de culpabilité. Pour d’autres personnes, la première image qui leur vient à l’esprit lorsqu’ils sont à l’isolement, c’est la prison. Ce qui signifie symboliquement qu’ils sont dangereux pour l’autre et qu’ils ont fait quelque chose de mal. D’où le sentiment de culpabilité alors que nous sommes victimes. 

Il y a aussi la peur de contaminer ses proches : des soignants en grande détresse qui ont peur de transmettre le virus à leurs patients et à leurs proches.

 

Les enfants aussi peuvent ressentir des émotions fortes, comme la peur, la culpabilité, la honte, après l’annonce de la fermeture de leur école. Comment en parler avec eux ? Comment les rassurer ? Et comment vivre ce confinement de manière enrichissante ?

 

 

Dans son blog du Monde Diplomatique, Frédéric Lordon ironise sur les clusters : Il faut être capable de le reconnaître : il y a des clusters en France. Des clusters de violence institutionnelle, de racisme, de mensonge et de déni. Nous ne sommes pas complètement démunis : nous pouvons les localiser avec une grande certitude : la préfecture de police, la Place Beauvau, l’Élysée – on a repéré également des super spreaders : CNews, LCI, France Télévision, BFM, Radio France (notamment à l’étage de France Info). Nous devons aussi admettre que nous n’avons pas été assez vigilants pendant trop longtemps : nous n’avons pas appliqué convenablement les gestes barricades, pas assez porté nos masques. Et voilà où nous en sommes. Mais nous pouvons nous ressaisir. Nous le devons même : nous sommes en guerre.

 

 

Res Publica nous remet en mémoire un extrait du formidable livre de Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs, paru en 1952 : « Je n’ai pas le droit, moi homme de couleur, de rechercher en quoi ma race est supérieure ou inférieure à une autre race. Je n’ai pas le droit, moi homme de couleur de souhaiter la cristallisation chez le Blanc d’une culpabilité envers le passé de ma race. Je n’ai pas le droit, moi homme de couleur, de me préoccuper des moyens qui me permettraient de piétiner la fierté de l’ancien maître. Je n’ai pas le droit ni le devoir d’exiger réparation pour mes ancêtres domestiqués. Il n’y a pas de mission nègre ; il n’y a pas de fardeau blanc. Je me découvre, moi homme, dans un monde où les mots se frangent de silence. Dans un monde où l’autre, interminablement, se durcit. Non, je n’ai pas le droit de venir et de crier ma haine au Blanc. Je n’ai pas le devoir de murmurer ma reconnaissance au Blanc. Il y a ma vie prise au lasso de l’existence. Il y a ma liberté qui me renvoie à moi-même. Non, je n’ai pas le droit d’être un Noir. […] Qu’il me soit permis de découvrir et de vouloir l’homme, où qu’il se trouve. Le nègre n’est pas. Pas plus que le Blanc. Tous deux ont à s’écarter des voix inhumaines qui furent celles de leurs ancêtres respectifs afin que naisse une authentique communication. »

 

Revue de presse (326)
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