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5 août 2021 4 05 /08 /août /2021 05:10

Serge Halimi dénonce la dictature numérique en Chine et aileurs : " Bienvenue en Chine occidentale ! L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande que les États s’emploient à convaincre de l’utilité — incontestable — du vaccin contre le Covid-19 plutôt que d’user de la contrainte. Mais M. Emmanuel Macron en a décidé autrement. Ce président qui ne cesse de pourfendre l’« illibéralisme » ne conçoit les libertés publiques que comme une variable d’ajustement. D’ailleurs négligeable, et destinée à s’effacer derrière toutes les urgences du moment — médicales, sécuritaires, guerrières. Interdire à des millions de personnes de prendre le train, de commander un plat en terrasse, de voir un film en salles sans avoir prouvé qu’elles n’étaient pas infectées en fournissant le cas échéant, dix fois par jour, une pièce d’identité que le commerçant devra parfois vérifier lui-même nous fait entrer dans un autre monde. Il existe déjà. En Chine, précisément. Les agents de police y disposent de lunettes de réalité augmentée qui, reliées à des caméras thermiques placées sur leurs casques, permettent de repérer une personne fiévreuse dans une foule (1). Est-ce cela que nous voulons à notre tour ?"

 

 

Pour Martin Scocese, Fellini est plus grand que le cinéma : " Autrefois, des foules fiévreuses se pressaient dans les salles pour voir le dernier film de Jean-Luc Godard, Agnès Varda ou John Cassavetes. Devenu divertissement visuel, le cinéma a perdu sa magie, estime Martin Scorsese. Avec cet hommage à Federico Fellini, le réalisateur tente de la retrouver."

 

 

Evgueni Morozov demande si l'on doit craindre une panne électronique : "

 
 
 
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Le Monde diplomatique (255)

Ezequiel Adamovsky revient sur une question vieille de quatre siècles : Race et classe, le chaudron latino-américain : "Avec les indépendances du XIXe siècle, l’Amérique latine a officiellement abandonné les hiérarchies raciales qui prévalaient pendant la colonisation : plus rien ne devait désormais distinguer les descendants d’indigènes, d’esclaves et de colons européens. Mais au cloisonnement ethnique de la période impériale s’est substituée une « pigmentocratie » qui fait de la couleur de peau un marqueur social."

 

 

Pour Rachel Knaebel, la droite allemande est élastique : "Fragilisée par la désinvolture de son candidat, M. Armin Laschet, face aux inondations survenues en juillet, l’Union chrétienne-démocrate aborde sans enthousiasme les élections du 26 septembre. Après seize ans de pouvoir, sa figure de proue, Mme Angela Merkel, se retire. Tiraillé entre une poussée conservatrice et une ouverture au centre, ce parti familier des grands écarts cherche un nouveau souffle."

 

 

Selon Angélique Mounier-Kühn, la banque du Liban est en pleine tempête:" Après neuf mois de vaines négociations avec le président Michel Aoun pour former un gouvernement, le premier ministre libanais Saad Hariri a décidé de jeter l’éponge. Dans un contexte social, économique et sanitaire désastreux, sa démission fait craindre le pire. Les responsabilités de la banque centrale et de son gouverneur dans le naufrage financier du pays sont désormais bien établies."

 

 

Pour Akram Belkaïd, "#MeToo secoue le monde arabe :"De l’Algérie au Koweït en passant par l’Égypte, de multiples voix s’élèvent contre les violences faites aux femmes. Internet et ses réseaux sociaux donnent plus d’impact à ces mobilisations, qui réclament une prise de conscience des effets du patriarcat, ainsi que des législations plus sévères. Les gouvernements louvoient et ne tolèrent pas que les revendications s’étendent à la sphère politique."

 

 

Thomas Frank analyse le complotisme des progressistes aux Etats-Unis : "La fin de la présidence de M. Donald Trump n’a pas mis fin aux débordements qui l’ont accompagnée. Ses adversaires présentent toujours l’ancien promoteur immobilier comme un danger vital qui réclame une mobilisation de chaque instant. Au point que l’analogie avec Adolf Hitler est devenue courante, y compris chez ceux qui savent ce que parler veut dire. De telles outrances servent un objectif. Lequel ?"

 

 

Loïc Ramirez nous emmène au milieu de nulle part, sur le fleuve Paraguay : "Une route fluviale de quatre cents kilomètres de long, entre Puerto Vallemí et Bahía Negra, au Paraguay : embarquement à bord de l’« Aquidaban », seul moyen de transport et d’approvisionnement des habitants de certains villages. Au fil des jours, toute la réalité des régions traversées s’incarne sur le pont du rafiot."

 

 

Michael M. Philips revient sur le destin poeu connu des soldats étasuniens envoyés lutter contre le bolchévisme : "L’unique affrontement direct entre soldats américains et russes remonte à plus d’un siècle, à la fin de la première guerre mondiale. Il se solda par la défaite des États-Unis. Des milliers d’hommes avaient été envoyés en Russie pour y protéger des entrepôts militaires contre une attaque allemande. Mais, à leur arrivée, cette guerre-là était terminée. Une autre allait commencer. Contre les bolcheviks."

 

 

Pour Christophe Trontin, la Russie est comme nous, les talk-shows y suscitent la passion : "Les émissions de débat politique se multiplient à la télévision russe. Présentées par des animateurs acquis aux vues du Kremlin, elles s’avèrent toutefois moins monolithiques qu’on ne pourrait s’y attendre, faisant la part belle à la polémique. De la géopolitique au sociétal, les sujets abordés varient, de même que les obédiences des « experts » qui y croisent le fer."

 

 

Rémi Carayol dénonce l'Institut Tony Blair, un business africain : "Après son départ du 10 Downing Street, en 2007, M. Anthony Blair a entrepris de monnayer, à travers des activités de conseiller et de conférencier, le prestige de son ancienne fonction et le carnet d’adresses qu’il y avait acquis. Face aux polémiques suscitées, l’ex-premier ministre britannique s’est recentré sur la philanthropie, espérant restaurer une réputation en chute libre. Avec un succès mitigé…"

 

 

Evelyne Pieiller se penche sur la gauche et l'art : "Ouvrant leurs collections aux foules avec l’appui des pouvoirs publics, MM. François Pinault ou Bernard Arnault deviennent les saints patrons des arts, dont ils contribuent à fixer les prix. Les industries culturelles promeuvent des formes qui modèlent la perception et les valeurs. Mais nombre de progressistes portent le combat ailleurs, en demandant à l’art des comptes sur son utilité sociale."

 

 

Sous le Front Populaire, des reporters anticolonialistes purent s'exprimer, bien que minoritaires : "Si le Front populaire est légitimement associé à la semaine de quarante heures et aux congés payés, son bilan est beaucoup plus mince en matière coloniale. Lorsque des journalistes proches du Parti communiste ou des diverses organisations socialistes se rendaient au Maghreb, ils savaient donc qu’il n’y aurait pas de joie ni de conquêtes sociales dans leurs reportages. Surtout quand sévissait la famine…"

 

 

François Albéra analyse l'art prolétarien de Fernand Léger : "1932, Fernand Léger écrit le scénario de La Vierge rouge, consacré à la figure de Louise Michel. Il a déjà une expérience du cinéma — il a collaboré à La Roue, d’Abel Gance, en 1922, à L’Inhumaine, de Marcel L’Herbier, en 1924 —, et il a réalisé son propre Ballet mécanique, un film expérimental sans scénario. Mais il entend désormais s’attaquer à un film grand public conforme à sa doctrine du « nouveau réalisme », dont, selon lui, le cinéma, la « grande distraction moderne », est porteur. Il est d’emblée emballé par les films soviétiques, comme par les mises en scène de Vsevolod Meyerhold — dans sa correspondance avec Sergueï Eisenstein, il s’exclame : « Attention à la concurrence  ! »

 

 

Marie Bénilde dénonce les lobbys publicitaires à France Télévision contre la Loi Climat : "Le 27 novembre 2020, à France Télévisions, les caméras du service public tournent une émission un peu spéciale intitulée « Les États généraux de la communication ». De Mme Mercedes Erra, présidente exécutive de Havas Worldwide, à M. Franck Gervais, ancien vice-président du groupe Accor et président de l’Union des marques, en passant par M. Gautier Picquet, président de Publicis Média, d’éminents dignitaires de l’industrie publicitaire sont réunis sur le plateau de « C à vous » pour une table ronde diffusée non pas sur France 5, mais sur les sites de leurs organismes professionnels. La journaliste de France 2 Marie Drucker joue les intervieweuses sous l’œil vigilant de Mme Marianne Siproudhis, directrice de la communication de France Télévisions et, parallèlement, présidente de sa régie publicitaire, également invitée sur le plateau. On s’alarme à bas bruit : un projet de loi préparé par la ministre de la transition écologique, Mme Barbara Pompili, reprendrait tout ou partie des 149 propositions de la convention citoyenne pour le climat (CCC), dont 146 doivent être transmises « sans filtre au Parlement, au gouvernement ou au peuple français », ainsi que l’a promis le président Emmanuel Macron fin juin 2020. Le 7 décembre, pourtant, ce ne seront plus qu’« à peu près 40 % » de ces mesures que Mme Pompili annoncera sur Europe 1 transposer dans son texte. Oubliés, la réduction de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les billets de train, les taxes sur les véhicules de plus de 1,4 tonne ou les 4 % pris sur les dividendes pour financer la transition écologique. Et bien sûr, enterrée, la réglementation de la publicité sur les produits les plus polluants.Que s’est-il passé ? Une table ronde organisée en octobre 2020 par l’Union des entreprises de conseil et d’achat média (Udecam) permet de se faire une idée de l’intense pression exercée sur le législateur."

 

 

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commentaires

A
À propos du pass sanitaire, Arrêt sur images s'est fendu d'un article qui a provoqué le plus grand nombre de commentaires sur le site. Chacun proposant l'analyse définitive et la solution idoine. <br /> Cet exemple reflète l'état d'esprit général sur ce sujet et même souvent celui de chaque individu tiraillé entre ses contradictions.<br /> Cependant le cœur du débat n'est-il pas décentré ?<br /> Le sujet n'est-il pas l'obligation vaccinale et surtout son mode de décision ?<br /> Les précédentes obligations vaccinales ont-elles provoquées une telle pagaille ? Non et d'ailleurs tout cela se passait dans une indifférence bienveillante.<br /> Une fois encore la responsabilité de ce désordre revient à Macron. On pourrait penser que sa décision relève du machiavélisme puisqu'il est arrivé à créer une nouvelle fracture dans la population. Ceux qui sont pour, ceux qui sont contre. Ce serait lui accorder un esprit florentin dont il est démuni. Tout cela n'est que la conséquence d'un esprit animé par un ego surdimensionné et enfantin. La fonction qu'il occupe c'est son machin à lui, c'est lui le chef et du coup " je fais ce que je veux ".<br /> D'autres et dans le cadre de règles réellement démocratiques auraient veillé à organiser les moyens d'une décision collective complétée de dispositions structurelles et, partant, répondant, non seulement à l'actualité mais aussi, autant que possible, à des pandémies à venir. <br /> " Devenu divertissement visuel, le cinéma a perdu sa magie, estime Martin Scorsese". Cette magie n'est-elle pas l'enfant des premiers temps ? Celui du temps où on découvre. Je me rappelle de notre joie, quand enfant et adolescent nous allions au cinéma et quand en première partie nous avions droit à un dessin animé. Aujourd'hui cette magie est tombée par le fait que le dessin animé c'est à robinet ouvert continuellement sur les chaînes télé. Il ne faut pas voir dans ce qui précède l'éloge de la rareté. C'est tout simplement " comme ça ". Il n'empêche la remarque est juste et particulièrement pour le cinéma français qui est presque totalement colonisé par une armée - tellement ils sont nombreux - de rigolos prétendument humoristes avec des histoires à 2 balles. Leur prétendue légèreté n'est là que pour rendre insignifiant tous les sujets. La vie serait une déconnade permanente. Rien n'est sérieux à part évidemment leur confort matériel.
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