Ma rencontre avec Jésus

Ou, plus exactement, avec des envoyées de Jésus.

Ce qui va me permettre, une fois n’est pas coutume, de me mettre en valeur.

Á deux pas de chez moi je tombe sur une petite troupe d’une dizaine de jeunes femmes (18-25 ans), accortes, souriantes, malgré les lourdes valises qu’elles traînaient derrière elles.

L’une d’elles engage la conversation en me demandant si je vais bien.

– Fort bien, dis-je en m’approchant du groupe.

J’observe qu’elles portent toutes un macaron avec leur nom et la mention “ Église de Jésus Christ ”, ce qui me permet de vérifier qu’elles sont, en grande majorité, originaires des États-Unis. Je lis à haute voix ces noms, tous “ WASPS ”, et je m’arrête sur un patronyme dont je sais qu’il est assez commun en Autriche.

– Österreich, m’enquiers-je ?

– Ja, me répond la jeune femme dans un sourire éclatant et surpris.

C’est alors qu’une des Étasuniennes me demande, dans un français correct (elles parlent toutes français, en bonnes missionnaires) d’où je tiens cet accent anglais « merveilleux ». Je ne peux résister :

– A gift of God.

Et je ne peux m’empêcher d’ajouter : « Don’t get excited, I am an atheist. »

Elles partent toutes dans un rire spontané et me souhaitent « bone chance ».

Je ne me suis pas (encore ?) converti.

Comments

[Jean-Paul Bourgès]

Quel dragueur, ce Bernard !

[AF30]

Puisque c'est comme ça et bien moi aussi je vais la raconter mon anecdote sur le même sujet.
Tous les matins ou presque et beaucoup moins ces temps derniers, à Carnon, surtout en hiver et aux intersaisons, je fais à pied mes modestes kilomètres qui se terminent par une promenade le long de la plage ou par l'avenue ( c'est une désignation un peu excessive ! ) Grassion Cibrand qui est parallèle à la plage. Il se trouve que l'Église Saint-Jean-de-Malte ( c'est son nom ) se trouve sur cette avenue.
Un de ces matins, donc, alors que je passais devant cette église , j' ai vu une femme qui chercher à d'en ouvrir les portes mais apparemment sans succès. Je me suis approché et après des essais hasardeux j'ai fini par faire tourner la grosse clé dans la serrure.
En la quittant je n'ai pu m'empêcher de lui faire remarquer en plaisantant que grâce à un athée les croyants allaient pouvoir accéder à leur église.
Moralité : nous, les athées, sommes vraiment tolérants !