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5 août 2012 7 05 /08 /août /2012 06:36

http://www.estrepublicain.fr/fr/images/317713DD-0E04-4BA3-A9B7-4ACC27C26BBD/LER_15/francois-hollande-le-26-mai-1981-place-de-la-bourse-a-paris-photo-dr.jpgEn 1985-1986, François Hollande a collaboré au service économique du quotidien de tendance socialiste Le Matin de Paris, dirigé par le futur sarkozyste Max Gallo. Ce journal compte des collaborateurs qui, leur vie durant, seront méchamment de gauche : Ruth Elkrieff, Christine Bravo, Ariane Bouissou, Renaud Revel, Florence Muracciole, Franck Johannès, Didier François, Antoine Spire, Alexandre Adler...

 

 

Il était déjà furieusement pas trop socialiste :

 

« La régulation [...] de la monnaie s’effectuera [désormais] par les taux. Certains y verront une nouvelle concession à la mode libérale. Ce serait néanmoins une vision courte. La vague d’innovation financière qui a déferlé sur tous les pays exigeait une modernisation de nos marchés financiers. »

« Faute de prix véritables, notre économie, depuis vingt ans, avait vécu sans références : les taux d’intérêt étaient manipulés, les salaires indexés et les changes périodiquement modifiés. »

Il plie devant la finance internationale (sa seule ennemie en 2012) :

« La contrainte extérieure décide de tout [...] Ce qu’il reste d’autonomie pour un gouvernement, ou de marge de manœuvre pour une politique économique, relève depuis 1983 de l’infiniment petit [...] La politique économique est désormais l’art d’accommoder les restes, sous-entendu les rares marges d’autonomie qui subsistent. »

Il se montre partisan du « partage du travail », évoque l’idée d’une « relance concentrée à l’échelon européen », se demande s’il est normal que la protection sociale profite autant aux riches qu’aux pauvres et multiplie les hommages à Jacques Delors et Pierre Bérégovoy.

Dans le domaine de la conjoncture, il fait très fort. Le 8 novembre 1985, il annonce que « tout ira bien jusqu’en 1986 » :

« L’héritage des socialistes est d’ores et déjà connu. A l’évidence, ils lègueront une situation financièrement assainie puisque les entreprises auront retrouvé pour l’essentiel leurs ressources d’avant la crise et que la balance des paiements est équilibrée. »

Un commentateur économique « normal » ne doit pas effrayer l’électeur :

« Ne rien promettre d’irréversible, ensuite ne pas effrayer l’électeur, mais surtout ne renoncer à rien. Aussi le flou est-il de règle. Et chaque mesure est aussitôt accompagnée de sa propre restriction. »

Son admiration pour Pierre Beregovoy, lui aussi furieusement de gauche et ennemi déclaré de la finance, est sans bornes :

« L’apport de Pierre Bérégovoy aura incontestablement été d’ordre structurel et presque psychologique [...]. Les milieux économiques [...] sont prêts paradoxalement à prendre pour argent comptant les déclarations de l’actuel ministre qui, jusqu’à présent, ont été suivies d’effets. »

Hollande sera tout de même moins déplacé en homme politique qu’en homme de plume.

 

Source : Rue 89.

 

PS : au fait, et la Valérie, on ne l'entend plus ?

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commentaires

P
La phrase que je retiens : "Aussi le flou est-il de règle." Cela décrit bien le personnage. En tout cas, on peut lui reconnaître un talent : il sait faire taire les femmes. En effet, on n'entend<br /> plus Valérie, enfin... jusqu'à présent.
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