Dans son dernier ouvrage, Plans rapprochés, plaisant mais un peu superficiel, Guy Bedos nous fait part d'une anecdote édifiante.
En 1962, il joue dans le dernier film tourné par Renoir, Le Caporal épinglé. La production s'est installée à Vienne, près du parc de Schönbrunn. Les figurants sont autrichiens.
" Un jour, au déjeuner, Renoir me dit à l'oreille : "Regardez les figurants dans la salle !". Rien de particulier pour le béotien que j'étais. Il éclate de rire. "Vous ne voyez rien ? Les figurants sont payés exactement le même prix, on leur a distribué au hasard des uniformes, aux uns d'officiers, aux autres de soldats : les oficiers mangent avec les officiers et les soldats avec les soldats !" Et il ajoute, ravi : "Exactement ce que j'avais voulu montrer dans La Grande Illusion : Fresnay, officier français, plus proche, malgré la guerre, de Stroheim, officier allemand, que de Gabin et Dalio, simples soldats français. Affinités de classe."