On sait que j’affectionne énormément le blog des Aliboffis, référencé en permanence sur mon blog. Ce blog fournit des analyses politiques de très bon niveau, des poèmes originaux jamais banals, de la poésie et de l’humour à tous les étages.
Les Aliboffis viennent de publier un article sur la visite de Hollande aux Halles (link). À la fin de l’article, on lit le petit poème suivant :
La femme qui pète au lit
Connaît quatre jouissances
Elle bassine son lit
Elle soulage son ventre
Elle entend son cul qui chante,
Dans le silence de la nuit.
Elle entend son cul qui chante
Elle emmerde son mari.
Je n’avais jamais lu cette œuvre auparavant, et j’ai donc demandé dans les commentaires qui en était l’auteur. Je l’ai fait dans les termes suivants :
« Qui est l'auteur de cette merveille de la femme qui pète au lit ? »
Quelques minutes plus tard, je reçus de l’équipe de « modération » de Nouvelobs.com ce message déroutant:
« Bonjour Bernard GENSANE Après lecture et analyse attentive de votre article du 28.12.12 14h59 par notre équipe de modération, celui-ci a dû être retiré de la publication en raison de sa non-conformité vis-à-vis de la charte d’utilisation du NouvelObservateur. Nous tenons à vous assurer que nous faisons tout notre possible pour accepter le plus grand nombre de messages et que tous nos modérateurs sont tenus à une stricte obligation d’impartialité. La neutralité de leur analyse est d’ailleurs régulièrement vérifiée par un superviseur. Toutes les opinions sont acceptées dans la limite des règles définies dans la charte éditoriale et sous réserve de les exprimer de manière courtoise, argumentée, et sans agressivité. Le motif de retrait de votre participation est : Autre motif non précisé Votre article ou commentaire a été jugé contraire à la charte d’utilisation du site. Pour plus d’informations, merci de contacter l’équipe de modération. Cordialement, L’équipe de modération Ps : pour rappel, le texte de votre article était: --------------------------------------- Qui est l'auteur de cette merveille de la femme qui pète au lit ? »
Je me perds en conjectures. Le petit poème graveleux n’a pas été censuré dans l’article des Aliboffis, mais ma question l’a été. Le texte ci-dessus (texte passe-partout, naturellement) parle d’« opinions », de « courtoisie », de « charte d’utilisation », d’« impartialité ». Ma question n’a strictement rien à voir avec ces dispositions.
Dans la mesure où Nouvelobs.com a, dans le passé, censuré mon blog (de manière fort hypocrite, sans le censurer tout en le censurant (link), il n’est pas invraisemblable que l’équipe de « modération » réagisse au quart de tour dès qu’elle voit mon nom apparaître. Si c’est le cas, je signale à cette fine équipe qu’elle a récemment laissé passer la chose suivante. En adressant mes meilleurs vœux à collègue Luciole, j’ai perfidement glissé ceci : « Chère Luciole, je vous suis toujours régulièrement. Bonnes fêtes et bonne année. Je viens de m'apercevoir que Luciole est l'anagramme de ..... ». Ne pas écrire le mot « couille » était d’autant plus perturbateur qu’une absence est plus visible qu’une présence.
J’ai écrit, il y a une douzaine d’années, dans un livre consacré à la censure, que celle-ci était toujours politique. Hé bien non : il y a des exceptions. Qualifier de politique l’acte de ces manieurs de ciseaux serait leur faire beaucoup trop d’honneur. Même « minable » ne conviendrait pas. Je crois que nous sommes ici en présence de quelque chose de morbide, de sinistre.