Mais c’est quoi ce pays (4)

Dans quelques jours, je proposerai un article sur la manière dont les États-Unis exportent leur violence dans le monde. Pour l’instant, je propose ces réflexions de Michael Moore (Bowling for Columbine) sur la tuerie de Newtown (reprises de son compte Twitter) :

Si le public pouvait voir ce qu’une balle de Bushmaster peut faire à la figure ou au corps d’un enfant de six ans, le débat serait clos et la NRA serait dans les choux.

Pourquoi les États-Unis sont-ils le seul pays au monde avec cette peur irrationnelle qui oblige chacun à être armé ?

Je crois que cela a quelque chose à voir avec les armes que nous avons utilisées pour commettre le génocide des Indiens puis pour réduire les Noirs en esclavage pour qu’ils travaillent à notre place.

Comments

[Adario]

"Femmes je vous aime", ne serait-ce que parce que celles qui aiment la chasse, les armes, tuer sont (jusque-là apparemment) moins nombreuses que les mâles. On me rétorquera que par exemple une
certaine Elizabeth ou la Grande Catherine n'avaient rien à envier à leurs confrères mais tout de même !!

[Philippe Arnaud]

On pourrait écrire tout un dictionnaire des arguties, sophismes, paralogismes déployés par la droite pour défendre ses idées. Et les défenseurs des armes (comme la NRA - mais des sites d'extrême
droite, en France, font chorus avec elle) ne sont pas les derniers à débiter leurs salades.

Par exemple, le seul remède que les fanas des armes aient à proposer pour évier le retour d'une telle tuerie est d'armer les professeurs pour tirer sur le tueur éventuel...

C'est oublier qu'aux Etats-Unis la majorité des tués par arme à feu sont de collègues, des voisins, des amis, des parents, voire les possesseurs des armes eux-mêmes ! C'est oublier que la mère du
tueur, institutrice elle-même, enseignante dans l'école où son fils a perpétré la tuerie, avait déjà un arsenal chez elle !

Les défenseurs des armes prétendent, avec aplomb, qu'un tueur ou un suicidaire, s'il veut tuer ou se suicider, peut toujours trouver d'autres moyens (couteau, hache, tronçonneuse, voire, pour les
suicidaires, corde, noyade, poison ou saut dans le vide). Sauf que... sauf que l'arme à feu ne se substitue pas aux autres moyens de mort, elle s'y AJOUTE !

Sauf que la portée de danger d'un couteau est la longueur du bras du meurtrier alors que la portée du danger d'un porteur d'armes à feu est de quelques dizaines de mètres pour le possesseur d'un
pistolet, et de quelques centaines de mètres - voire un kilomètre - pour le possesseur d'un fusil.

Sauf que la force de pénétration d'une balle est sans commune mesure avec celle d'un bras armé d'un couteau : les dégâts infligés en témoignent.

Sauf que les fanas des armes oublient une chose, c'est que l'objet suscite l'usage (et tous les mauvais usages qu'on a avec) : quand on multiplie les barbecues, on multiplie les envois à l'hôpital
pour brûlure. Quand on multiplie les perceuses, tondeuses, scies électriques, on multiplie les envois à l'hôpital pour blessures. Quand on multiplie les chiens, on multiplie les envois à l'hôpital
pour morsures et pour morsures graves quand on multiplie les molosses...

Les Américains disent que ce ne sont pas les armes mais les tireurs qui tuent : superbe paralogisme ! Les Américains sont des gens disciplinés, ils traversent dans les clous, ils sont à l'heure,
ils respectent les limitations de vitesse. Ils devraient donc être encore plus paisibles que ne le sont les Français. Pourquoi ne le sont-ils pas ? Parce qu'on leur met sous le nez l'objet de la
tentation...

Suprême perversité : certains Etats (comme la Floride) multiplient les facilités pour acheter les armes. Mais ce sont aussi ces mêmes Etats qui sont les plus impitoyables dans l'application de la
peine de mort... lorsqu'un possesseur d'arme a fait usage de son acquisition !

Cela rappelle le ressort pervers des contes de fées, lorsqu'un être fabuleux propose à un humain de lui fournir une faveur (être beau, riche...) moyennant le respect d'une condition dont cet être
fabuleux sait très bien qu'elle sera difficile à tenir. [Quand il ne s'ingénie pas lui-même à tendre des chausse-trapes audit humain...].