Traumatiser un enfant

Cet épisode de l’enfance d’Alfred Hitchcock est connu : un jour, son père (qui devait être un homme violent mais sur son quant-à-soi) lui demande d’aller remettre une lettre cachetée au commissaire de police du coin. Le commissaire de police ouvre la lettre et flanque une gifle au gamin de huit ans. C’était ce que demandait la missive.

Tous les films qu’Hitchcock a écrits ou impulsés racontent la même histoire : celle d’un homme à qui il arrive quelque chose qu’il ne comprend pas, qui le dépasse, qu’il vit comme profondément injuste.

Récemment, une enfant qui m’est très chère a vu débouler vers elle, dans la cour d’école, juste avant la rentrée des classes, une mère d’élève qui l’a apostrophée, invectivée et accusée d’un méfait qu’elle n’avait pas commis.

Trois semaines après l’événement – dont j’ai été témoin – l’enfant est toujours traumatisée. Je ne sais si elle aura suffisamment de talent pour cristalliser ce traumatisme en œuvre d’art.

Une enfant qui ne semble pas particulièrement traumatisable est cette élève de Luciole (link) qui donnerait sa chemise, et plus encore, à ceux qu’elle aime :

Une petite fille de ma classe, un matin après son arrivée, en me glissant un papier dans la main :

« Tiens, c'est pour toi .... J't'l'donne. Maman m'a dit, t'y touche surtout pas, c'est important, faut pas que je l'perde... »

Je déplie le papier et je découvre tous les logins et codes accès internet (mail, banque etc.) de sa mère !

C'est-y-pas mignon-à-c't'âge-là!