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31 août 2011 3 31 /08 /août /2011 06:25

http://photos.thefirstpost.co.uk/assets/library/090528giap364--124342526322369300.jpgComme beaucoup, je pensais qu’il était mort. Il a eu 100 ans le 25 août dernier.

 

 

Pour les plus jeunes (même au Vietnam, peut-être), son nom ne dit pas grand chose. Il est le seul général ayant vaincu à la fois l'armée française et l'armée américaine. Il fut le vainqueur de la bataille de Dien Bien Phu en 1954, prélude à la défaite de la France dans sa guerre coloniale contre l’Indochine. Ce très grand soldat ne fréquenta aucune académie militaire.

 

Fils de mandarin, il commence à militer contre la colonisation française dès l’âge de 14 ans. Il devient professeur d’histoire en 1937 et adhère au parti communiste en 1939.

 

Il dirige les opérations contre l’armée des États-Unis dans les années soixante. En 1975, il participe à la réunification du Vietnam.

 

Il coule des jours paisibles à Hanoï.

 

Peu de temps avant l’offensive victorieuse du Têt en 1968, Giap avait déclaré au Monde que si l’armée des États-Unis n’avait pas encore eu le dessus, alors elle ne pourrait jamais dompter la résistance du peuple vietnamien. « Les États-Unis font la guerre avec l’arithmétique. Ils interrogent leurs ordinateurs, ils font des additions et des soustractions et ils agissent à partir de çà. Mais ici l’arithmétique n’est pas valide : si elle l’était, ils nous auraient déjà exterminés ».

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30 août 2011 2 30 /08 /août /2011 15:16

http://static.skynetblogs.be/media/132788/dyn002_original_325_325_pjpeg_2658759_5d9e9632b3b71855b789977ec8a37b69.jpgDans son récent discours sur les mesures de rigueur à venir, François Fillon a lourdement insisté sur la taxe exceptionnelle dont les très riches allaient devoir s'acquitter.

 

Il n'a pas évoqué une combine très discrète qu'il a mise en place pour saigner un peu plus les pauvres et les moins pauvres.

 

À l'époque où il était aux affaires, Michel Rocard avait inventé la CSG, cette contribution particulièrement injuste visant principalement les salariés. Son bouillonnant cerveau avait jugé que les contribuables ne seraient taxés "que" sur 97% de leurs revenus. Pourquoi 97% ? Mystère !

 

Le châtelain Fillon, qui avait proclamé haut et fort qu'il n'augmenterait pas la CSG, n'a pas pu s'empêcher, pour se faire pardonner d'avoir effleuré le porte-monnaie des riches, de frapper les pauvres là ou ça fait mal. Il a décidé de ramener l'abattement Rocard de 3% à 2%. Bénéfice : 600 millions d'euros, à comparer avec les 200 millions extorqués aux très riches.

 

Seuls Daniel Schneidermann, La Tribune, Le Monde et Libération ont évoqué très discrètement ce tour de passe-passe qui permet, parmi quelques autres, de s'en prendre au pouvoir d'achat des salariés et des retraités.

 


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29 août 2011 1 29 /08 /août /2011 15:08
Bernard CASSEN

Inventeur du concept en 1996, Bernard Cassen, secrétaire général de Mémoire des luttes, et président d’honneur d’Attac, explique pourquoi les mots doivent parfois attendre leur heure et pourquoi celle de la démondialisation est venue. Contrairement à ce que prétendent certains dirigeants d’Attac, la démondialisation n’est pas antinomique avec l’altermondialisme.



Face à un phénomène nouveau, les mots se bousculent pour le désigner jusqu’à ce que l’un d’entre eux finisse par s’imposer. C’est ce qui est arrivé, en français, avec le terme « altermondialisme ». Il est entré dans le champ politique en 2001-2002. Il désigne la nébuleuse mondiale d’organisations et de réseaux qui se sont reconnus peu ou prou dans le slogan des Forums sociaux mondiaux, « Un autre monde est possible », repris de l’association Attac (créée en juin 1998) qui l’avait elle-même emprunté au titre d’un article d’Ignacio Ramonet dans Le Monde diplomatique de mai 1998. Il est intimement lié aux moments de haute visibilité médiatique qu’ont été les Forums, depuis celui de Porto Alegre de 2001, et les grandes manifestations contre l’OMC, le FMI, la Banque mondiale, etc., depuis Seattle en décembre 1999.

« Altermondialisme » a succédé à « anti-mondialisme », concrétisant le passage d’une posture de simple refus de la mondialisation libérale à la mise en avant de politiques alternatives. Une façon de démentir le fameux TINA ( There is no alternative) de Margaret Thatcher.

En janvier 2008, la revue Utopie critique et Mémoire des luttes ont proposé le concept de « post-altermondialisme » pour désigner les articulations possibles entre mouvements sociaux, partis et gouvernements progressistes sur des objectifs précis, comme la lutte contre le changement climatique. Le Sommet de Cochabamba, convoqué par le président bolivien Evo Morales en 2010, en a constitué un bon exemple. Le post-altermondialisme ne s’oppose pas à l’altermondialisme : il en est seulement un des prolongements possibles.

UN CONCEPT NOUVEAU, ET QUI DÉRANGE

Et voilà qu’un nouveau concept de la même lignée vient de faire irruption dans le lexique politique français : celui de « démondialisation ». Il est développé dans au moins trois livres récents : celui de Georges Corm, Le Nouveau Gouvernement du monde (La Découverte, 2010) ; celui de Jacques Sapir, La Démondialisation (Seuil, 2011) ; et celui d’Arnaud Montebourg, Votez pour la démondialisation, préfacé par Emmanuel Todd (Flammarion, 2011). Ces deux derniers auteurs font remonter le concept au Philippin Walden Bello, figure de proue des Forums sociaux mondiaux, dans son livre publié en 2002 Deglobalization : Ideas for a New World Economy.

En fait, il avait déjà été proposé par l’auteur de ces lignes dans un article publié en novembre 1996 « Et maintenant… démondialiser pour internationaliser », publié dans le n° 32 (novembre 1996) de « Manière de voir », publication bimestrielle du Monde diplomatique. A l’époque, il n’avait pas pris pied dans le débat public. Les mots aussi doivent attendre leur heure… Et celle de la démondialisation semble venue…

Si l’on en doutait, il suffit de voir la virulence des réactions que ce concept a suscitées dans des secteurs que l’on attendait (les libéraux de toute obédience), mais aussi dans d’autres que l’on n’attendait pas (certains altermondialistes d’Attac). La raison est la même dans les deux cas : dans la mesure où Arnaud Montebourg en a fait l’un des mots d’ordre de sa campagne des « primaires » du Parti socialiste en vue de la désignation de son candidat à l’Elysée, le thème de la démondialisation cesse d’être confiné aux débats au sein de la gauche critique pour s’installer dans le panorama électoral national et acquérir ainsi une légitimité et une « respectabilité » politiques dépassant le cercle des convaincus.

On peut se demander si ce n’est pas la raison pour laquelle, dans une tribune publiée le 6 juin 2011 sur le site Médiapart et intitulée « Démondialisation et altermondialisme sont deux projets antagoniques », neuf membres du Conseil scientifique d’Attac - en fait les principales figures de la direction de l’association -, ont cru pouvoir affirmer, sur un ton polémique et sentencieux, que la démondialisation était « un concept superficiel et simpliste ». En n’hésitant pas, au passage, à mettre en scène la grosse – et scandaleuse - ficelle d’une prétendue convergence avec les thèses du Front national.

Sans jamais les nommer ou les citer, ils s’en prenaient, en les travestissant, aux thèses de Jacques Sapir, Arnaud Montebourg et Emmanuel Todd. Ce qui leur a valu deux répliques d’un nouvel intervenant dans le débat, Frédéric Lordon : l’une dans son blog du Monde diplomatique, « Qui a peur de la démondialisation » ; l’autre dans le numéro d’août 2011 du mensuel : « La démondialisation et ses ennemis ».

DERRIÈRE UN MOT, UNE ORIENTATION STRATÉGIQUE

Contrairement à ce qu’affirment les dirigeants d’Attac, altermondialisme et démondialisation ne sont pas des concepts antagoniques, mais appartiennent à la même famille. Dans le premier cas, il s’agit d’un faisceau de revendications et de propositions très diverses (en raison même de l’hétérogénéité des protagonistes) et dont le principal dénominateur commun, tel qu’on peut le reconstituer de l’extérieur, est l’impératif de l’accès universel aux droits .

La démondialisation, elle, est une orientation stratégique visant, par l’action aussi bien politique (élections, institutions et gouvernements) que citoyenne (luttes des mouvements sociaux notamment), à reprendre concrètement à la sphère économique et financière les énormes pouvoirs que l’instance politique lui a délibérément abandonnés, et qui sont à la source de la crise systémique actuelle du capitalisme. Sans cette orientation, pratiquement aucune des propositions altermondialistes n’a la moindre chance d’aboutir.

L’objectif de la démondialisation est simple à formuler, mais autrement difficile à atteindre : tendre à ce que le périmètre de la prise de décision démocratique coïncide le plus possible avec celui de la capacité de régulation des flux économiques et financiers. Ce qui pose la question du statut de l’espace national.

LE NATIONAL : UN LEVIER ET PAS UN « REPLI »

Même s’il faut s’efforcer de se donner des objectifs convergents pour des mobilisations sociales à l’échelle régionale (européenne pour nous) et mondiale, ce périmètre est seulement national pour l’instant. Il faut en exploiter toutes les potentialités en utilisant les failles ou les faiblesses de l’adversaire. Et cela sans se laisser impressionner par la dénonciation de l’ « unilatéralisme », poncif d’une partie de l’extrême-gauche et du mouvement altermondialiste, et qui revient à reporter tout changement de cap en France aux calendes européennes ou mondiales, c’est-à-dire à un futur dont on sait qu’il n’adviendra pas. Après tout, le 29 mai 2005, les citoyens français n’ont pas attendu que les autres le fassent pour voter « non ».

Toutes les expériences de rupture concrètes de ces dernières années ont montré que ce n’est pas aux niveaux mondial ou régional, mais bien au niveau national, qu’il a été possible de faire bouger les lignes et même de remporter des victoires. Cela, soit par les actions de gouvernements soutenus par les mouvements sociaux (comme en Amérique latine), soit par la pression sur des Etats de mouvements populaires capables de mobiliser les populations (comme dans le monde arabe).

Les trois moteurs de la mondialisation libérale – également promus par les traités européens au statut de « libertés fondamentales » - sont la liberté de circulation des capitaux, la liberté des investissements et la le libre-échange des biens et des marchandises. Et cela non seulement au sein de l’UE, mais aussi entre l’UE et le reste du monde. Ce sont donc ces trois moteurs qu’il faut brider et soumettre au contrôle démocratique.

Le néolibéralisme a défini son terrain d’intervention : c’est la planète tout entière, sans frontières d’aucune sorte. La question est de savoir si, pour le combattre, il convient de se placer sur ce même terrain ou s’il faut en choisir d’autres et, au lieu d’une guerre de tranchées au niveau mondial, mener une guerre de mouvement, voire une guérilla aux échelons inférieurs. Tout dépend du rapport de forces.

C’est précisément pour le verrouiller à leur avantage que les organisations multilatérales comme la Banque mondiale, le FMI, l’OMC, l’OCDE, ainsi que les institutions européennes, sans oublier les G7, 8 ou 20, ont été créés. Elles savent n’avoir strictement rien à craindre d’une confrontation avec leurs adversaires à ce niveau. Elles peuvent même se payer le luxe de « dialoguer » publiquement avec eux, comme certains de leurs membres l’on fait lors de la téléconférence-débat « Porto Alegre contre Davos » organisée lors du premier Forum social mondial en 2001, et à laquelle participa notamment le méga-spéculateur George Soros en personne.

En revanche, les habitués de Davos ne prendront jamais ce risque au niveau « régional », par exemple européen – imagine-t-on un dialogue télévisé entre Carlos Ghosn et le comité d’entreprise européen de Renault ?- et encore moins au niveau national, c’est-à-dire là où des capacités militantes peuvent être réellement mises en mouvement . Les forces du capital ont parfaitement compris qu’une contestation sociale dans un Forum mondial perdait rapidement de sa puissance au fur et à mesure qu’elle d’éloignait de son « épicentre », jusqu’à n’avoir pratiquement plus d’existence lorsqu’elle arrivait au niveau national.

A l’inverse, l’expérience nous enseigne que des luttes sociales et politiques dans un pays donné peuvent avoir un effet de « contagion » dans d’autres, et ainsi se régionaliser et s’internationaliser. C’est ce que montrent les soulèvements arabes partis de la situation en Tunisie, et les manifestations de masse contre les inégalités en Israël qui s’inspirent directement de l’expérience des Indignés de la Puerta del Sol, eux-mêmes – et la boucle est bouclée – réplique des occupations de places publiques à Tunis et au Caire…

Le « national » n’est donc en aucune manière un substitut de l’ « international » ou de l’ « européen ». Loin de constituer un « repli », il en est au contraire la condition préalable dans une stratégie du faible au fort. On ne comprend pas que de telles évidences, par ailleurs validées par les faits, échappent à l’entendement des « anti-démondialisation » se réclamant de la gauche critique, en particulier au sein d’une partie de l’altermondialisme.

La démondialisation n’est nullement un concept figé, mais dynamique, pouvant se traduire par une série de mesures politiques pratiques, telles, entre autres, celles proposées par les auteurs cités plus haut , et qui ne se réduisent pas à la nécessité d’un protectionnisme européen. Son « carburant » est l’exigence démocratique visant à récupérer la souveraineté populaire dans le périmètre où elle peut s’exercer réellement pour réguler les flux économiques et financiers.

En théorie, deux solutions extrêmes sont possibles : ou bien « renationaliser » ces flux, afin qu’ils répondent à une volonté politique nationale exprimée par le suffrage universel - lorsqu’il existe -, ou bien élargir à la totalité de la planète l’espace public démocratique, afin d’exercer un contrôle effectif sur ce qui est déjà mondialisé. On voit bien qu’aucune de ces positions n’est tenable dans son intégralité. D’un côté, en effet, il existe nombre de domaines - ne serait-ce que celui de la lutte contre le changement climatique - qui échappent par nature au bornage des frontières, et, de l’autre, un gouvernement mondial doté de toutes les compétences d’un actuel exécutif national n’est pas envisageable à terme historique prévisible. C’est donc sur l’ensemble des solutions, extrêmes et intermédiaires, qu’il convient, au cas par cas, de jouer.

Ces solutions intermédiaires peuvent prendre deux formes. On peut, à partir des Etats constitués, construire de l’international, c’est-à-dire mettre en commun, graduellement, des fragments de souverainetés nationales sur des questions faisant l’objet d’une délégation librement décidée, limitée, contrôlée - et révocable dans des conditions fixées à l’avance.

L’autre terme de l’alternative consiste à faire évoluer les cadres étatiques vers des ensembles de souveraineté populaire plus vastes. Il ne faut cependant pas confondre cette idée avec celle de regroupements régionaux fondés sur le libre-échange et la « concurrence libre et non faussée ». Ce qui fait la différence, c’est l’existence ou non de mécanismes de régulation politique à fondements démocratiques, susceptibles de faire contrepoids au marché.

L’Union européenne (UE), qui aurait théoriquement pu entrer dans cette catégorie, est au contraire un agent actif de la mondialisation libérale, une véritable machine à libéraliser. Donc un terrain majeur pour une contre-offensive démondialisatrice.

UN « GRENELLE » DE L’UE POUR FAIRE SAUTER LE VERROU EUROPÉEN

Dans la mesure où les décisions européennes surplombent et encadrent toutes les autres, et que 75 % des textes qui nous régissent ne sont que des transpositions d’actes législatifs décidés par les instances de l’Union, la question européenne se situe en première ligne de toute démarche de démondialisation. Dans la perspective des élections présidentielle et législatives, le citoyen doit savoir quelles marges d’action tel parti ou tel candidat voudront bien se donner pour mettre en œuvre un véritable programme de transformation sociale, donc incompatible avec le traité de Lisbonne.

En cas de verrouillage par les institutions européennes, sont-ils oui ou non disposés à prendre des décisions unilatérales de rupture ou au moins, afin d’imposer une négociation, à menacer de les prendre à une date proche et annoncée à l’avance ? Le tollé à attendre de la Commission, de la Cour de justice et de la plupart des dirigeants de l’UE pourrait être rapidement compensé, et au-delà, par le ralliement de nombreux mouvements sociaux d’autres pays, qui feraient à leur tour pression sur leurs gouvernements. Tout ce qui fait de l’UE un agent actif de la mondialisation libérale devrait être mis sur la table : liberté de circulation des capitaux ; libre-échange ; appartenance à la zone euro, plans de « sauvetage » ; pouvoirs de la Commission et de la Cour de justice de Luxembourg ; statut de la Banque centrale européenne ; dumping social, fiscal et écologique ; primauté de la concurrence, etc. Pour aller, vers une sorte de « Grenelle » (version 1968) au niveau européen.

On objectera, non sans raison, que cela ferait entrer l’UE dans une zone de turbulences sans précédent, et dont les débouchés ne sont pas garantis à l’avance. Ce qui, en revanche, est garanti à l’avance en l’absence de correction de trajectoire à 180 degrés de la construction européenne, c’est l’austérité à perpétuité, l’explosion des inégalités et de la précarité, la dislocation accélérée du tissu social, la poussée de l’extrême-droite et de la xénophobie. Les libéraux n’ont aucun état d’âme à ce sujet et ils ont déjà fait leur choix, avec comme seul garde-fou la crainte de troubles sociaux majeurs. Par pusillanimité, par confusion mentale entre nation et nationalisme et par européisme béat, la majorité de la gauche social-démocrate et une partie de la gauche critique semblent bien parties pour faire le même, mais par défaut. Elles libèrent ainsi un vaste espace pour les forces qui refusent de se laisser enfermer dans le piège d’une alternance factice.

(Pour la rédaction de ce texte, j’ai utilisé certains éléments d’interventions, articles et ouvrages antérieurs. En particulier ma conclusion à « Manière de voir » n° 32, novembre 1996 ) ; une communication au colloque du M’PEP « Que faire de l’Union européenne » du 11 juin 2011 ; et un article publié dans Politis du 7 juillet 2011.)

Bernard Cassen, secrétaire général de Mémoire des luttes, président d’honneur d’Attac.

http://www.marianne2.fr/La-demondialisation-suite-logique-de...

 

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http://www.legrandsoir.info/la-demondialisation-suite-logique-de-l-altermondialisme.html
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23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 06:27

http://static1.purepeople.com/articles/5/37/13/5/@/260710-jacques-chirac-passe-ses-vacances-a-156x133-2.jpg

 

Ainsi donc, Jacques Chirac et Madame sont en vacances à Saint-Tropez.


 

À l’Hôtel des Flots Bleus ?


Vous n’y pensez pas. Chez l’un des meilleurs amis du couple, François Pinault. Ce n’est tout de même pas la faute du Chi s’il a pour ami l’un des deux ou trois hommes les plus riches de France, tout de même ! Cet industriel breton a sauvé sa carrière politique en rachetant une petite entreprise corrézienne en 1981 quand Chirac était au fond du trou et risquait d’être battu aux cantonales (link).


Quand Chirac est aux affaires, il profite des palais de la République avec les frais de bouche afférents.


Quand il met fin à sa carrière, il loge dans un appartement parisien (valeur : 8 millions d’euros) appartenant à la plus riche famille du Liban (10 milliards de dollars alors que le PIB du pays est de 22 milliards), qui a construit sa fortune en utilisant des moyens auxquels même les nouveaux oligarques russes n’auraient pas pensé.


Le premier qui dit que ces grands capitalistes doivent quelque chose à Chirac ou que Chirac est leur débiteur prend deux claques.

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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 15:00
Le Grand Soir a pris la peine de traduire ce très utile article de Naomi Klein pour le Guardian (trad. : Viktor Dedaj). Quoi qu'en pense Cameron, il y a pillage et pillage. Ou pilleurs et pilleurs : les amateurs, qui volent du jus d'orange ou des téléphones portables, et les professionnels, qui volent à une immense échelle et de manière institutionnelle.

On nous rabâche que les émeutes en Grande-Bretagne n’avaient rien de politique – mais les émeutiers savent que leurs élites, eux, volent en plein jour.



Je n’arrête pas d’entendre des comparaisons entre les émeutes à Londres et celles d’autres villes européennes – bris de vitrines à Athènes, voitures incendiées à Paris. Il est certain qu’il y a des similitudes : une étincelle provoquée par la violence policière, une génération qui se sent abandonnée.

 

Mais les évènements à Londres ont été marqués par des destructions massives, le pillage était un phénomène marginal. Il y a eu cependant d’autres pillages massifs ces dernières années, et peut-être devrions-nous en parler aussi. Il y a eu Bagdad au lendemain de l’invasion par les Etats-Unis – une vague d’incendies et de pillages qui ont vidé les bibliothèques et les musées. Les usines aussi ont été touchées. En 2004 j’ai visité une usine qui fabriquait des réfrigérateurs. Les employés avaient pris tout ce qui avait de la valeur, puis ils y ont méthodiquement mis le feu jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’une structure métallique tordue.

 

A l’époque les gens à la télé trouvaient que le pillage était un geste hautement politique. Ils disaient "voici ce qui arrive lorsqu’un régime n’a plus de légitimité populaire". Après avoir assisté pendant des années à Saddam Hussein et ses fils se servir pour n’importe quoi et n’importe qui, de nombreux Irakiens ordinaires ont pensé qu’ils avaient eux-aussi le droit de se servir à leur tour. Mais Londres n’est pas Bagdad, et le premier ministre britannique, David Cameron, n’a rien d’un Saddam, il n’y donc aucune leçon à en tirer.

 

Bon, alors que diriez-vous d’une démocratie ? L’Argentine, vers 2001. L’économie était en chute libre et des milliers d’habitants des quartiers défavorisés (qui étaient jadis des zones industrielles prospères, avant l’arrivée du néolibéralisme) ont pris d’assaut les supermarchés détenus pas des sociétés étrangères. Ils sont ressortis avec des chariots remplis de produits qu’ils n’avaient plus les moyens d’acheter – vêtements, matériel électronique, viande. Le gouvernement a instauré « un état de siège » pour rétablir l’ordre. Les gens n’ont pas apprécié et ils ont renversé le gouvernement.

Le pillage massif en Argentine fût baptisé « el saqueo » - le pillage. Ce qui est politiquement significatif parce que c’est exactement ce terme qui fut employé pour décrire ce que les élites du pays avaient fait en bradant les biens de la nation lors d’opérations de privatisations à l’évidence corrompues, en planquant leur argent dans des paradis fiscaux pour ensuite faire payer le peuple par des mesures brutales d’austérité. Les Argentins avaient bien compris que le « saqueo » des centres commerciaux n’aurait pas eu lieu sans le « saqueo » plus large du pays, et que les véritables gangsters se trouvaient au pouvoir. Mais l’Angleterre n’est pas l’Amérique latine, et ses émeutes ne sont pas politiques, du moins c’est ce que l’on nous rabâche. En Angleterre, ce sont juste des gamins paumés qui profitent d’une situation pour s’emparer de ce qui ne leur appartient pas. Et la société britannique, nous dit Cameron, a horreur de ce genre de comportement.

Tout cela est dit avec le plus grand sérieux. Comme si les sauvetages massifs des banques n’avaient jamais eu lieu, suivis par des distributions record et indécentes de primes aux dirigeants. Suivies par des réunions d’urgence du G8 et G20, où les dirigeants ont décidé, collectivement, de ne pas punir les banquiers ni de prendre des mesures pour éviter que cela ne se reproduise. Au lieu, ils sont rentrés dans leurs pays respectifs pour imposer des sacrifices aux plus vulnérables. En licenciant des fonctionnaires, en réduisant le nombre d’enseignants, en fermant des bibliothèques, en augmentant les frais de scolarité, en dénonçant les accords sociaux, en se précipitant pour privatiser les biens publics et diminuer les retraites – choisissez parmi ce qui précède pour l’adapter à votre situation locale. Et qui voit-on à la télévision nous faire la leçon sur la nécessité de renoncer à ces « avantages acquis » ? Les banquiers et les gestionnaires de hedge-funds, évidemment.

 

C’est le « saqueo » global, le temps du Grand Larcin. Alimenté par un sentiment maladif de droit sacré, le pillage se déroule en plein jour, comme s’il n’y avait rien à cacher. Cela dit, ils ont quand même quelques craintes. Début juillet, dans le Wall Street Journal, un sondage indiquait que 94% des millionnaires craignaient « des violences dans les rues ». Il s’avère que cette crainte n’est pas complètement injustifiée.

 

Bien sûr, les émeutes à Londres n’avaient rien de politique. Mais ceux qui volaient de nuit savaient parfaitement bien que leurs élites commettent leurs larcins en plein jour. Les « saqueos » sont contagieux. Les Conservateurs ont raison lorsqu’ils disent que les émeutes n’ont rien à voir avec les réductions budgétaires. Mais elles ont beaucoup à voir avec ce que ces réductions représentent : être coupé du monde. Se retrouver coincé dans une sous-classe sociale qui ne cesse de s’élargir et voir les rares portes de sortie – un vrai travail, une éducation à portée de bourse – se refermer rapidement les unes après les autres. Les réductions budgétaires sont un message. Un message envoyé à des pans entiers de la société pour leur dire : vous êtes coincés là où vous êtes, comme ces immigrés et ces réfugiés repoussés à nos frontières qui deviennent de plus en plus infranchissables.

 

La réponse de Cameron aux émeutes est de matérialiser cette exclusion par des mesures concrètes : expulsion des habitations à loyers modérés, coupures des outils de communication et des peines de prison scandaleuses (cinq mois pour une femme qui a accepté un short volé). Une manière d’enfoncer le clou : disparaissez, et en silence.

Au « sommet de l’austérité » du G20 l’année dernière à Toronto, les protestations ont dégénéré et de nombreuses voitures de police ont brûlé. Rien à voir avec Londres 2011, mais pour nous les Canadiens, ce fut un choc. Mais la grande controverse qui a suivi fut le montant des dépenses effectuées par le gouvernement pour la « sécurité » du sommet, 675 millions de dollars (et avec tout ça ils ont eu du mal à éteindre les feux). A l’époque, nombre d’entre nous ont fait remarquer que tout ce nouvel arsenal coûteux que la police venait d’acquérir – canons à eau, canons soniques, gaz lacrymogènes et balles de caoutchouc – n’était pas uniquement destiné aux manifestants dans les rues. A long-terme, il était destiné à contrôler les pauvres qui, dans la nouvelle ère d’austérité, n’auront plus grand chose à perdre.

C’est là où Cameron s’est trompé : on ne peut pas réduire le budget de la police en même temps que tout le reste. Parce que lorsqu’on vole aux gens le peu qui leur reste pour protéger les intérêts de ceux qui ont largement plus qu’il ne leur en faut, il faut s’attendre à une résistance – que ce soit sous la forme de protestations organisées ou des pillages spontanés. Et ça, ce n’est pas de la politique, c’est de la physique.

 

Naomi Klein

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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 06:06

Cette fable court sur internet, en Espagne, parmi les indignados.

http://www.coloriages-enfants.com/rubrique-animaux/images/coloriages/anes/coloriages-anes-03.jpgUn homme portant cravate se présenta un jour dans un village. Monté sur une caisse, il cria à qui voulait l’entendre qu’il achèterait cash 100 euros l’unité tous les ânes qu’on lui proposerait. Les paysans le trouvaient bien peu étrange mais son prix était très intéressant et ceux qui topaient avec lui repartaient le portefeuille rebondi, la mine réjouie. Il revint le lendemain et offrit cette fois 150 € par tête, et là encore une grande partie des habitants lui vendirent leurs bêtes. Les jours suivants, il offrit 300 € et ceux qui ne l’avaient pas encore fait vendirent les derniers ânes existants. Constatant qu’il n’en restait plus un seul, il fit savoir qu’il reviendrait les acheter 500 € dans huit jours et il quitta le village.

Le lendemain, il confia à son associé le troupeau qu’il venait d’acheter et l’envoya dans ce même village avec ordre de revendre les bêtes 400 € l’unité. Face à la possibilité de faire un bénéfice de 100 € dès la semaine suivante, tous les villageois rachetèrent leur âne quatre fois le prix qu’ils l’avaient vendu et pour ce faire, tous empruntèrent.


Comme il fallait s’y attendre, les deux hommes d’affaire s’en allèrent prendre des vacances méritées dans un paradis fiscal et tous les villageois se retrouvèrent avec des ânes sans valeur, endettés jusqu’au cou, ruinés.


Les malheureux tentèrent vainement de les revendre pour rembourser leur emprunt. Le cours de l’âne s’effondra. Les animaux furent saisis puis loués à leurs précédents propriétaires par le banquier. Celui-ci pourtant s’en alla pleurer auprès du maire en expliquant que s’il ne rentrait pas dans ses fonds, il serait ruiné lui aussi et devrait exiger le remboursement immédiat de tous les prêts accordés à la commune.


Pour éviter ce désastre, le Maire, au lieu de donner de l’argent aux habitants du village pour qu’ils paient leurs dettes, le donna au banquier, ami intime et premier adjoint, soit dit en passant. Or celui-ci, après avoir rétabli sa trésorerie, ne fit pas pour autant un trait sur les dettes des villageois ni sur celles de la commune et tous se trouvèrent proches du surendettement.

Voyant sa note en passe d’être dégradée et pris à la gorge par les taux d’intérêts, la commune demanda l’aide des communes voisines, mais ces dernières lui répondirent qu’elles ne pouvaient en aucun cas l’aider car elles avaient connu les mêmes infortunes.

Sur les conseils avisés et désintéressés du banquier, toutes décidèrent de réduire leurs dépenses : moins d’argent pour les écoles, pour les programmes sociaux, la voirie, la police municipale... On repoussa l’âge de départ à la retraite, on supprima des postes d’employés communaux, on baissa les salaires et parallèlement on augmenta les impôts. C’était, disait-on, inévitable mais on promit de moraliser ce scandaleux commerce des ânes.

Cette bien triste histoire prend tout son sel, quand on sait que le banquier et les deux escrocs sont frères et vivent ensemble sur une île des Bermudes, achetée à la sueur de leur front. On les appelle les frères Marchés.

Très généreusement, ils ont promis de subventionner la campagne électorale des maires sortants.

Cette histoire n’est toutefois pas finie car on ignore ce que firent les villageois. Et vous, qu’auriez-vous fait à leur place ? Que ferez-vous ?

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20 août 2011 6 20 /08 /août /2011 15:11

http://fr.academic.ru/pictures/frwiki/80/P%C3%A8re_Peinard_-_Pilori.jpgDans l'Angleterre du XVIIIe siècle, les atteintes à la propriété privée étaient punies avec une extrême sévérité. On a vu des jeunes femmes pendues pour avoir dérobé des colliers sans grande valeur.

 

Dans la Grande-Bretagne de Mr Cameron, les voleurs connaîtraient peut-être ce sort si les travaillistes n'avaient pas aboli la peine de mort dans les années soixante.

 

Le gosse de riche aux bonnes joues pleines de céréales et de porridge a décidé de punir très fort les voleurs de poules. Jouissant de pouvoir enfin juger avec la sévérité de leurs lointains prédécesseurs, les magistrats lui ont emboîté le pas. C'est ainsi qu'une mère de deux enfants, qui dormait chez elle pendant les émeutes, a été condamnée à une peine de cinq mois de prison pour avoir accepté des shorts volés par quelqu'un d'autre. Un jeune homme de vingt-trois ans a écopé de six mois de prison pour avoir volé pour quatre euros d'eau minérale dans un supermarché. Un homme de quarante-trois ans est en attente de jugement pour avoir volé des marchandises d'une valeur d'un euro et cinquante centimes.

 

Il y a peu, des députés britanniques ont été à peine effleuré par le bras de la justice alors qu'ils s'étaient rendus coupables de détournements de bien sociaux. Ils avaient, par exemple, fait payer par la collectivité des réfections dans leurs maisons de campagne. Coût pour la collectivité : des centaines de milliers d'euros.

 

La seule chose qui peut nous consoler, c'est de penser que si le Bébé Cadum de Downing Street et les siens tapent aussi fort, c'est qu'ils ont peur.

 

 

Illustration tirée du Père Peinard.

 

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19 août 2011 5 19 /08 /août /2011 06:00

http://archives-fr.novopress.info/wp-content/uploads/2009/12/Doigt-dhonneur.jpgChristine Lagarde sera peut-être jugée coupable d'un délit qui la dépasse. Si c'est le cas, elle n'avait qu'à pas y aller.

 

Il y a un problème qu'on n'évoque guère, dans cette affaire : ce n'est pas Lagarde qui a jugé, qui a fixé le montant de la somme insensée à verser à Tapie, mais un tribunal arbitral privé constitué de trois personnes.

 

Deux d'entre elles sont bien connues : Jean-Denis Bredin et Pierre Mazeaud. Un radical-socialiste (comme Tapie, un temps) et un gaulliste de droite. Deux personnes blanchies sous le harnais. Deux consciences : Bredin fut un grand avocat, Mazeaud, président du Conseil Constitutionnel.

 

Pour rendre ce petit service entre amis, ces deux hommes à qui la vie a tout donné (Mazeaud fut le premier Français à gravir l'Everest) ont demandé et obtenu 300000 euros chacun.

 

La République est bonne fille, parfois.

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18 août 2011 4 18 /08 /août /2011 15:16

http://image.toutlecine.com/photos/l/e/0/le-violeur-a-la-rose-1-g.jpgUne jeune fille, une enfant, est assassinée dans des conditions effroyables.

 

Jouant (comme à la Bourse) sur l'émotion légitime que connaît tout individu normalement constitué, notre kleiner Mann reçoit pendant une heure les parents (d'accueil) de l'enfant. Le père génétique, qui avait fait le déplacement à ses frais, est écarté de la visite élyséenne car il ne s'est pas occupé de sa fille quand elle était petite. Un conseiller du président lui promet une visite ultérieurement. Devant les caméras, le père nourricier se répand en leçons de morale, appelant à une sévérité extrême contre les tortionnaires d'enfants.

 

 

Aujourd'hui, le père d'accueil est soupçonné d'avoir violenté plusieurs jeunes filles, dont la soeur de la petite martyr.

 

Moralité : il faut toujours se méfier des extrémistes : des présidents de la République qui font appel à ce qu'il y a de purement instinctuel en nous, de pas encore civilisé, et aussi aux citoyens lambda pour qui un crime ne saurait être expliqué.

 

Si cet individu est coupable, il aura, involontairement, appelé la lumière sur sa pauvre personne. Un peu comme Patrick Henry il y a quarante ans. Henry avait tué un enfant pour des raisons purement vénales. Très rapidement, les policiers avaient compris qu'il était l'assassin. Comme ils n'avaient pas de preuve, ils l'avait relâché après la garde à vue réglementaire, en sachant pertinemment qu'Henry les conduirait au cadavre du petit garçon dont il faudrait bien qu'il se débarrasse. On avait vu au Journal de 20 heures l'asassin pérorer contre les auteurs de crimes abominables et exiger la peine de mort, à la limite sans procès. En sauvant la tête de son client, Me Badinter condamnait la peine de mort à mort.

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16 août 2011 2 16 /08 /août /2011 10:15

http://soldierisnothistory.free.fr/contents/images/DSCN3097.JPGLes grands médias des immenses journalistes n’en ont pas parlé. Merci donc au site aviseurinternational (link) d’avoir relevé que Fillon et Guéant autorisaient désormais les tirs à balles réelles sur les manifestants.

 

Un décret a été publié en ce sens par le Journal Officiel du 1er juillet 2011. Au cours d’une manifestation, la police peut désormais utiliser une arme de guerre, un fusil à répétition de précision calibre 7.61 x 51 mm, l’« ultima ratio ». Il s’agit d’une arme destinée aux tireurs d’élite. Beaucoup plus létale que le taser.

L’article 3 du décret précise :

« En application du V de l’article R.431-3 du code pénal (…) est susceptible d’être utilisée pour le maintien de l’ordre public, à titre de riposte en cas d’ouverture de feu sur les représentants de la force publique, celle mentionnée ci-après :
Fusil à répétition de précision de calibre 7,62x51mm et ses munitions. »

Le GIGN l’utilise déjà et l’a baptisé ultima ratio d’après la devise que Louis XIV faisait graver sur ses canons : ULTIMA RATIO REGUM, la raison ultime des rois. L’arme serait donc le dernier argument de notre kleiner Mann en cas de révolte populaire.

Le premier site ayant publié cette information est un site boursier (link). S’agit-il d’une bonne nouvelle pour le CAC 40 ? Les « investisseurs » préparent-ils la guerre civile ?

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