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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 15:35
La vulve de Claudius,…
Par Jean FEIX


… ou comment la plainte d’un citoyen facilement vertueux pour les autres aboutit au lynchage médiatique d’un artiste...

 

censureImplanté au Mas-d’Azil depuis une bonne dizaine d’années, Claudius de Cap Blanc s’est installé dans des locaux de l’ancienne usine de meubles pour y exposer une impressionnante collection d’objets, parfois compliqués, mais fabriqués par lui-même, qui répondent à un seul critère : dire quelque chose à l’esprit et suggérer de l’émotion. Le tout est agrémenté de textes qui témoignent d’une recherche culturelle de très haut niveau. Ajoutons que cet artiste et philosophe a acquis une notoriété indiscutable après plusieurs passages à la télévision et une place importante que lui consacrent les documents figurant jusqu’à aujourd’hui dans tous les syndicats d’initiative et des vidéos sur internet.

 

Mais l’individu a aussi un caractère bien trempé, ne tolère aucune contrainte dans l’expression de son art, indiquant que, si quelqu’un est gêné, il peut ne pas regarder ce qu’il considère choquant.

 

Un de ces derniers travaux l’a amené à glorifier la féminité en retrouvant et retravaillant dans la nature des pierres présentant un ovale caractéristique et une fente médiane symbole de la vulve, et, en cela, il rejoint des peintres bien connus qui trônent, à juste titre, dans les musées internationaux. Ainsi, la féminité est glorifiée par des peintres comme Gustave Courbet avec son tableau « L’origine du Monde » qui montre un sexe féminin en majesté, et qui a été considéré comme choquant De la même manière, on peut se sentir choqué par les délires scatologiques de Salvador Dali, exposés à Cadaques ou les exagérations sexuelles de Picasso en fin de vie à Barcelone. Mais qui oserait ?

 

Si des gens ont peu goûté ce genre d’expression artistique qui existe depuis les temps préhistoriques, leurs auteurs n’ont pas pour autant été sanctionnés, ils en ont même obtenu des éloges.

 

Ne voilà-t-il pas que suite à la visite d’un touriste à la vertu à fleur de peau, parvient une protestation adressée au Syndicat d’initiative du Mas, à propos de cette exposition dans les locaux de l’Affabuloscope où le pudibond en question a vu une vidéo sur le site de Claudius qui glorifie la vulve par certains montages un peu « hards » et ce, au milieu de toute une série d’écrits philosophiques et culturels.

 

Immédiatement les responsables locaux prennent une décision pour le moins étrange : supprimer sur tous les organes porteurs des propositions d’animation, en l’occurrence sur Internet, tout ce qui traite et présente ce lieu d’exposition. Ce qui revient à couper et interdire l’information de l’existence de l’Affabuloscope et donc de priver cet artisan des visites qui constituent son seul gagne-pain. Et, tant qu’ils y étaient, ces « responsables » de la transmission de la culture et du patrimoine, interviennent auprès des autres offices du tourisme du département pour que soit partout appliquée la même sanction.

 

Non mais ! Au nom de la vertu, de la défense des bonnes mœurs, « ce pelé, ce galeux » devra comprendre qu’on ne choque pas impunément des citoyens, irréprochables, eux !

 

Et, cerise gâtée sur le gâteau frelaté, on traite notre artiste « d’obsédé sexuel », ce qui n’est pas rien et mériterait un procès en diffamation.

 

A une époque où les modestes travailleurs ont de plus en plus de mal à survivre, à un moment où les gens qui nous gouvernent pressurent tant qu’ils peuvent les « petits », ce genre de méfait qui empêche un modeste artisan de gagner ses minces revenus, il est lamentable de constater que le phénomène d’exclusion fonctionne à tous les niveaux de la société. Et, si on tente d’exclure Claudius, c’est peut-être aussi parce qu’il n’est pas très souple, indépendant, pas « à la botte » comme tant d’autres, pas soumis aux règles de la « bonne société », société qui, par ailleurs, n’empêche pas ses propres enfants de se gorger de pornographie à la télévision, sur internet et par le biais des portables, en cette époque décadente qui voit s’épanouir la vulgarité plus que le bon goût, le « bling-bling » plus que le savoir-vivre.

 

L’étroitesse d’esprit de ces Tartuffe des soi disant Ligues de Vertus devra cesser de se manifester et surtout de pousser quiconque leur déplait à la ruine.

 

Jean FEIX

 

http://www.affabuloscope.fr/

 

Article paru dans LE PATRIOTE DE L’ARIEGE Avril 2011

 

Une pétition de soutien à Claudius circule dans le département

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26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 15:06

Encore un salarié de France Télécom broyé par le presse-Orange.

 

ora.jpgExtraits d'un article de Libération :


Un salarié de France Télécom-Orange de 57 ans s’est suicidé, mardi matin, en s’immolant par le feu sur le parking d’un site près de Bordeaux.

 

«Nous sommes bouleversés d’apprendre le décès d’un salarié de l’agence professionnelle de Bordeaux qui a mis fin à ses jours en s’immolant par le feu, ce matin, sur le parking de l’agence entreprise de Mérignac», affirme la direction du groupe. «Les secours arrivés sur place n’ont pu que constater le décès de ce salarié», précise-t-elle, ajoutant avoir monté une cellule psychologique.

«Beaucoup de changements imposés mal vécus»

 «Fonctionnaire à France Télécom depuis 30 ans, il a changé souvent de poste. pendant la période de cinq ans de (Didier) Lombard (ex-PDG d’Orange), il y a eu beaucoup de changements imposés mal vécus», a expliqué à l’AFP François Deschamps, responsable CFE-CGC/Unsa de la région sud-ouest. «Cette mobilité imposée lui avait fait vendre sa maison, il avait écrit à plusieurs reprises à sa direction et il n’avait pas eu de réponse à ma connaissance, comme beaucoup d’autres», a ajouté le responsable syndical qui a précisé que ce salarié laissait une femme et quatre enfants.

 

 

Dans mon ancien blog, j'ai publié plusieurs articles sur France Télécom. Entre autres, celui-ci, il y a trois ans :

Le suicide ordinaire à France Télécom

Un grand auteur anglais écrivant à l’époque des totalitarismes estimait que l’individu ressemblait à une guêpe sectionnée en deux, à qui le moi pensant et ressentant avait échappé.

Depuis quelques dizaines d’années, l’école a, à son corps défendant, coupé l’homme de sa conscience, de son histoire individuelle, de l’Histoire qui se fait. La fin des humanités – diminution des cours de français, d’histoire, de latin – fige l’humain dans l’immédiateté, empêche le retour sur soi, le recul, mais aussi la projection vers l’avant. Il devient très difficile de percevoir les conséquences à terme de chaque acte politique posé par la classe dominante. On a pu observer que les universitaires dans leur majorité n’ont pas compris que chaque petit bout de loi, chaque petit bout de décret les concernant visait à privatiser l’Université et à les transformer en marchandises dans le vaste marché concurrentiel de la “ connaissance ”.

Un peu d’histoire :

En 1988, pour répondre à une directive européenne (donc hors du champ démocratique et politique français), la direction générale des télécommunications (une administration) devient France Télécom. En 1991, France Télécom est assujettie aux règles de droit commercial et non plus administratif, avant de devenir société anonyme, l’État conservant 51% du capital. Pas question de privatisation, juré-craché. À partir de 1997, l’actionnariat privé prend progressivement le contrôle de l’entreprise (73% actuellement). À l’occasion de la requalification de la dette, France Télécom doit rembourser, de 2002 à 2005, entre 5 et 15 milliards d’euros annuellement. Le cours de l’action plonge à 7 euros en 2002 alors qu’il était à 219 euros en 2000 (elle est à moins de 20 euros aujourd’hui).

Les résultats de la privatisation furent catastrophiques, l’entreprise se lançant dans des investissements excessivement hasardeux. En 2001 et 2002, FT perdit près de 30 milliards d’euros. De 2006 à 2008, en revanche, elle accumula près de 15 milliards de bénéfices. Pour le grand bonheur des actionnaires. Au détriment des travailleurs, mais aussi des clients. Cela dit, l’endettement financier net de FT fin 2008 s’élevait encore à 38 milliards d’euros.

Ces bouleversements furent systématiquement accompagnés par la CFDT. Chez les militants CGT, la lucidité ne fut pas toujours au rendez-vous. Dans un centre du Sud-Ouest que je connais bien, sur 150 salariés, une poignée seulement refusa de prendre des actions FT. Parmi ceux qui se laissèrent tenter par l’aventure capitalistique, on comptait des membres de la CGT.

Depuis que la privatisation est effective, l’entreprise ne recrute plus de fonctionnaires. Ceux-ci sont désormais moins de 80000. Les autres travailleurs sont recrutés en CDI dans le droit – fluctuant – des pays où France Télécom est implantée. Ils subissent par conséquent un moins disant social particulièrement rude.

Les suicides à France Télécom ne datent malheureusement pas d’hier. Pour s’informer pleinement sur la question, on pourra lire le livre de Dominique Decèze La machine à broyer : de France Télécom à Orange ; quand les privatisations tuent (publié en 2008), ou encore l’ouvrage de Christophe Dejours et Florence Bègue, Suicide et travail : que faire ?

La dernière personne qui s’est suicidée dans les locaux de FT l’a fait au cours d’une réunion. La question est : que peut-il bien se passer dans ces réunions ? L’entreprise peut, par exemple, décider, parce qu’elle est à court d’espèces sonnantes et trébuchantes pour ses actionnaires, de vendre tel local important et de rester dans ce même local dont elle était propriétaire, mais cette fois-ci à titre de locataire. Elle peut également décider, toujours au cours de ce type de réunion psychodrame, de changer de poste des travailleurs qui donnaient parfaitement satisfaction là où ils étaient (14000 mutations entre 2006 et 2008). Entre 2000 et 2002, 57 salariés se sont suicidés. Vous en souvenez-vous ? Jean-Pierre Pernaut fit systématiquement de ces drames l’ouverture de son JT de 13 heures ! Cette année, nous en sommes à 23. Une suicidée de l’été dernier notait dans sa lettre d’adieu que FT était la seule cause de son suicide : « Urgence permanente, surcharge de travail, absence de formation, désorganisation totale de l’entreprise. Management par la terreur ! » Si les mots ont un sens, et ils en ont un, nous sommes là en plein fascisme.

Pour terminer, j’évoquerai la situation d’un de mes proches, employé de France Télécom depuis près de trente ans, qui ne s’est pas suicidé mais qui vit depuis bientôt dix ans un véritable calvaire. Je le ferai, on le comprendra, avec les précautions d’usage.

Il avait 45 ans lorsque survint la privatisation effective de l’entreprise qu’il prit comme une véritable trahison. Militant CGT depuis toujours, il s’efforça de résister. Le rouleau compresseur patronal, le rapport de forces ne lui permirent que des actions symboliques. Ainsi, durant les réunions, il s’obstinait à parler d’usagers et non de clients. À cette forte tête, on apprit donc la vie. On commença par placer au-dessus de lui son subordonné immédiat, qui plus est plutôt incompétent. Technicien d’intervention sur le terrain, il se vit dépouiller de sa voiture de service. Puis, de son téléphone portable. Après quelques mois durant lesquels il se demanda si tout cela était du lard ou du cochon, on le confina dans un minuscule bureau, sans téléphone, sans ordinateur, sans rideau. Chaque jour, pendant plusieurs mois, on lui confia les deux mêmes missions : aller chercher à la machine à café une boisson pour son supérieur. Il finit naturellement par craquer, d’autant qu’à la même période, lui qui était humilié, méprisé et dévalorisé, voyait ses enfants démarrer brillamment dans la vie professionnelle. Il est depuis en congé psychiatrique. Je n’ai pas eu le courage de lui demander ce qu’il percevait en salaire ou indemnité.

Ce n’est pas faire preuve de poujadisme que de dire que les sommes d’argent considérables empochées par François Bon, Thierry Breton et les grands actionnaires de l’entreprise ont une relation dialectique pleine et entière avec les défenestrations de victimes broyées et l’existence misérable menée par des dizaines de milliers de travailleurs.

 

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25 avril 2011 1 25 /04 /avril /2011 07:07


Le Guide de la Révolution libyenne est une tit'bit', comme le grand Mammamouchi du Grand Soir, Théophraste R., nous le rappelle avec raison. Pour notre kleiner Mann, il y aurait beaucoup mieux à faire que de jouer au petit soldat en Cyrénaïque.

 

http://www.info-palestine.net/IMG/jpg/1_Bedouin_028.jpgLa répression est particulièrement féroce, des centaines de citoyens sont portés disparus. La torture est pratiquée jusqu’à la mort. Les militaires ont investi les hôpitaux. Des chirurgiens, pédiatres, obstétriciens, des infirmiers, ont été arrêtées et détenus. Des interrogatoires auraient eu lieu en salle d’opération.

 

Appuyés depuis février par plus de 80 % de la population, les insurgés réclament une réforme constitutionnelle.

Par malheur, on trouve dans ce pays un port, qui abrite la cinquième flotte US, plusieurs bases et le centre de commandement des armées US au Moyen Orient.

 

C’est pourquoi il n’y aura pas de « printemps arabe » au Bahreïn : seulement des massacres et une invasion armée par l’Arabie saoudite à la demande des USA pour mater le peuple.

 

Nicolas Sarkozy n’y enverra pas nos troupes pour sauver des vies civiles et installer la Démocratie.

 

Nos compatriotes continueront à ignorer ce qui s’y passe et même le nom du roi et de la Capitale de ce petit pays.

 

Théophraste R. (démocrate ici, démocrate partout).

 

PS : Le roi s’appelle Hamad ibn Isa Al Khalifa et la Capitale Manama. Il faut tout faire, ici, pendant que nos médias nous enfument avec la Libye et autres pays pas conformes.

URL de cette breve :
http://www.legrandsoir.info/+Pendant-l-enfumage-les-massacres-continuent+.html
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24 avril 2011 7 24 /04 /avril /2011 06:03

Nouvelobs.com (qui m’a censuré, mais ceci est une autre histoire) a eu récemment la bonne idée de demander à ses lecteurs de gauche qui n’avaient pas voté Jospin en 2002 s’ils regrettaient leur décision.

 

Comme je n'ai aucun regret, j’ai justifié mon choix en deux lignes. Je voudrais en dire un peu plus ici et me souvenir d'un passé récent.


Lorsque Jospin a déclaré, plutôt gêné, que son projet (les responsables de gauche n’ont plus de programme mais des projets) n’était pas socialiste, j’ai eu quelque peine à déglutir, sans pour autant être surpris. Durant ses cinq années au pouvoir, l’ancien trotskiste dur avait constamment manifesté son allégeance à ce qu’on appelle pour simplifier « l’Europe libérale », l’Europe inféodée aux désirs de “ gouvernance ” du grand actionnariat, des banques, en un mot des marchés. Par une casuistique bien à lui – qui finit par l’entraîner au fond du trou – Jospin avait déclaré être pour l’économie de marché, mais contre une « société de marché ». Ce vieux renard lambertiste savait pertinemment que ces deux expressions étaient parfaitement synonymes.

 

Avant cela, en 1997, la fermeture de l’usine Renault de Vilvorde – malgré sa promesse pendant la campagne des législatives – avait troublé la campagne législative de 1997. L’annonce du “ plan social ” de Michelin à l’automne 1999 provoqua de fortes ondes de choc dans la gauche plurielle et dans l’opinion qui lui était favorable. On comprit dès lors qu’il n’y avait pas plus de volontarisme jospinien que de beurre en broche. Chirac en profita pour manifester (en toute démagogie) sa solidarité avec les ouvriers de Michelin. Le 13 septembre 1999, le Premier ministre socialiste avouait l’impuissance de l’État face aux restructurations et aux drames sociaux. Quinze ans auparavant, Laurent Fabius avait opéré les mêmes choix drastiques contre les sidérurgistes. Entre 1980 et 1990, les “ restructurations ” coûtèrent 100000 emplois directs à la sidérurgie française, et au moins 100000 indirects. Une casse que l’on évalua alors à 100 milliards de francs. Alors que la sidérurgie était devenue nationale en 1981, l’Europe des marchés avait imposé les exigences du plan du vicomte belge Davignon : arrêt des aides publiques, réduction de la production, suppression de 250000 emplois à l’échelle de l’Europe.

 

A beaucoup d’enseignants de gauche, mais aussi de droite, le ministre de l’Éducation nationale que Jospin avait choisi donnait la nausée. Cet Allègre qui, en tant qu'enseignant, faisait ses cours quand il avait le temps, voulut, on s’en souvient, « dégraisser le mammouth », faire du Sarkozy avant Sarkozy. Il me fut donné de rencontrer, dans une circonstance privée, sa secrétaire d’État, Ségolène Royal à qui je prédis que Jospin ne pourrait gagner l’élection présidentielle contre les enseignants, à cause d’un ministre qui n’avait aucune considération pour eux. Par solidarité gouvernementale, j'imagine, elle ne souhaita pas engager le débat.

 

La raison majeure pour laquelle des citoyens de gauche se détournèrent de Jospin fut son programme massif de privatisations, en novlangue jospinienne, des « respirations ». En avril 1997, une déclaration commune PS-PC promettait l’arrêt des privatisations pour France Télécom, Thomson et Air France. Entre 1997 et 2001, Jospin et son gouvernement (ohé Aubry, DSK etc. !) privatisèrent ou ouvrirent aux capitaux privés France Télécom, Thomson Multimédia, le GAN, le CIC, les AGF, la Société marseillaise de crédit, RMC, Air France, le Crédit lyonnais, Eramet, Aérospatiale-Matra, EADS, la Banque Hervet. Jospin et les siens surclassèrent une droite qui but du petit lait.

 

Jospin se tira (et nous tira) une balle dans le pied en inversant le calendrier des législatives et de la présidentielle. Quoi qu’on pense, le système politique français qui découle de la constitution de la Cinquième république n’est pas présidentiel mais législatif. Faire voter les électeurs pour la présidentielle en premier revenait à personnaliser davantage le pouvoir, à voter de moins en moins pour un programme mais pour une personne, à marginaliser toujours plus le Parlement.

 

Durant la campagne électorale, une image me choqua particulièrement : dans un bureau, Jospin, debout s’entretenait avec Séguéla, avachi sur une chaise. La campagne du candidat (avec des slogans aussi légers que « Présider autrement une France plus juste ») émanait du cerveau d’une sorte de parrain, d’un publicitaire sarkozyste dans l’âme et non de celui de militants socialistes. Et puis, il y eut – degré zéro de la politique – cette attaque personnelle minable contre Chirac, « fatigué, vieilli, victime de l’usure ». Dans sa tête de tueur, Chirac était frais comme un gardon. Fillon eut beau jeu de qualifier Jospin de « trotskiste haineux et sectaire ».

 

Je n'avais pas voté pour les socialistes depuis 1985 mais j'étais prêt à leur redonner une petite chance. J'ai voté pour un candidat de la gauche de gauche. Ce que je referai cette fois encore. J'ajoute que je ne me suis pas laissé avoir au second tour de 2002, n’ayant pas rejoint la cohorte bêlante des votes de gauche pour Chirac. Il n'y avait mathématiquement aucun danger d'une victoire de Le Pen.

 

Dans le fond, Jospin n'a pas existé. La preuve : il n'aura laissé aucune trace dans l'histoire. Dans le sable des plages de l'Ile de Ré, peut-être.

 

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23 avril 2011 6 23 /04 /avril /2011 06:07

Ci-dessous un article que je n'avais pas l'intention de publier de nouveau. Paru en avril 2010 dans mon blog censuré et dans Le Grand Soir, ce texte consacré à Manuel Valls suscita de nombreuses réactions allant dans mon sens.


http://static.lexpress.fr/medias/359/1-manuel-valls_401.jpg

 

L'actualité vallsienne m'amène à reproposer ce texte : le député vient en effet de publier un livre titré Sécurité. Il n'en est pas encore à Fliquons les pauvres, mais ça ne saurait tarder. C'est tout lui, cette thématique. Rue 89 parle de "rodomontades viriles", d'un discours d'ordre, d'autorité, un discours "monorépressif qui passe bien à la télé".


Valls, l'homme à qui on offre des fleurs et qui ne les prend pas ?

 

 

Le dirigeant socialiste Manuel Valls s’est prononcé contre la grève des cheminots qui « coûte 20 millions d’euros tous les jours ».

Valls vient de publier un livre intitulé Pouvoir. On pourrait épiloguer sans fin sur ce titre. Mais ne nous livrons pas à de la psychanalyse de comptoir.

Valls propose de réformer les retraites de concert avec la droite. Dans le consensus. Et dans la « pédagogie ». Il faut continuer à remettre en cause les régimes spéciaux, aligner le public sur le privé. Sans nivellement par le bas. Ah bon ? Proposer un système de retraite « à la carte ». Il faudra cotiser 43 annuités. Pas de tabou ! Ne pas « s’accrocher à des acquis dépassés ».

Revenons aux cheminots qui n’ont pas vraiment apprécié l’injonction de Valls. Ces travailleurs luttent, entre autre chose, contre la privatisation de la SNCF (qui a commencé il y a des années de manière subreptice et pas vraiment franche) et donc contre la fin de leur statut d’employés d’une entreprise de l’État.

À Valls, des militants cégétistes du Nord-Pas-de-Calais viennent de répondre ceci (repris par le site Bella Ciao) :

« En cette journée d’action de grève chez les Cheminots, certaines personnes bien intentionnées nous ressortent : « C’est une GREVE CORPORATISTE ».

Alors :

Si empêcher de mettre 1000 camions en plus par jour sur les routes, c’est corporatiste,

Si améliorer la sécurité des transports en empêchant de faire reculer les conditions sociales et de travail des cheminots, c’est corporatiste,

Si dénoncer la politique de la SNCF qui est à l’inverse du "développement durable" et du grenelle de l’environnement, c’est corporatiste

Si demander à avoir plus de moyens humains et matériels pour donner un service de qualité aux usagers, c’est corporatiste,

Si dénoncer les dérives possibles en matière de Sécurité, c’est corporatiste

Si dénoncer que la SNCF met un maximum de moyens sur le TGV et pas sur le TER, alors que c’est le TER qui est du ressort du Service Public, c’est corporatiste,

Si, si, si ....... nous pourrions donner des exemples comme ceux là par dizaines, alors si c’est cela être corporatiste, OUI les Cheminots sont corporatistes du Service Public au service du public.

Les Cheminots, comme beaucoup d’autres salariés, sont soucieux de l’avenir des acquis sociaux, de la planète et des hommes et des femmes qui y habitent, ils sont des penseurs d’avenir !!!

Alors OUI, la CGT appelle à Agir pour ne pas Subir, parce que les moyens existent, les Françaises et les Français et parmi eux les cheminots valent plus que les banques. Alors que le gouvernement a trouvé les moyens en injectant des milliards pour sauver les banques, pourquoi n’aurait-on pas les moyens pour sauver nos acquis sociaux ? Lorsque l’on voit le nombre de suicides, de dépressions que suscite la soit disante crise, dont nous ne sommes en rien responsable, oui les salariés ont raison de lutter, non les cheminots ne sont pas des égoïstes qui luttent pour des privilèges, ceux qui ont des privilèges se sont les patrons du CAC 40 qui ont vu leurs salaires croître à la vitesse du TGV, pendant que celui des cheminots se smicardisait ! »

Le blog Indépendance des chercheurs rétorque, quant à lui, ceci :

« Le 8 avril, les médias commentent le désaveu public adressé par le dirigeant et élu du Parti Socialiste Manuel Valls à la grève des cheminots. Valls, qui fut l’un des participants à la rencontre de Bilderberg d’il y a deux ans, se plaint hypocritement du “ coût ” de la grève mais se montre beaucoup moins bavard sur celui de la casse des services publics. Sous la “ gauche plurielle ”, Manuel Valls fut notamment chargé de la communication et de la presse au cabinet du Premier ministre Lionel Jospin, en pleine frénésie de privatisations, de définition de stratégies de démantèlement des services publics et de planification de la casse sociale. Cette politique, commencée il y a environ ving-cinq ans, poursuivie depuis par tous les gouvernements et renforcée par la mise en place progressive des structures marchandisées de l’Union Européenne, menace l’ensemble des services publics. Elle correspond également à l’application de l’Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS) de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) depuis 1994. Le samedi 10 avril, une assemblée générale de défense de l’éducation publique, de la maternelle à l’université, est prévue à Paris, au centre Censier. »

Tout pouvant arriver en politique (Sarkozy était dans les choux il y a moins de dix ans), Manuel Valls sera peut-être le prochain Président de la République française. Quand on l’écoute à la radio, ce qui frappe à l’oreille, c’est qu’il a le phrasé de François Hollande. Mais il a un gros avantage sur lui : huit ans de moins. Ils sont unis dans leur amour pour le social-libéralisme (ne jamais oublier que, dans cet expression, le mot important, le substantif, c’est libéralisme).

On vient toujours de quelque part. Si j’en crois Wikipédia (je n’ai pas d’autres lumières le concernant), Valls vient d’un milieu – catalan certes – mais aisé. Son père était artiste-peintre, sa mère enseignante. Un de ses grands-pères, nous dit-on, « cacha des prêtres persécutés par les trotskistes et les anarchistes ». Ce grand-père était peut-être « républicain et catholique », les prêtres persécutés étaient forcément franquistes, anti-républicains, en faveur de l’ordre du sabre et du goupillon.

Toujours selon Wikipédia, Valls se dit « blairiste », du nom de Anthony Blair, un Premier ministre travailliste qui est allé, dans bien des domaines, plus loin dans la casse du monde du travail que la conservatrice Margaret Thatcher. Il se dit également (collons-nous des étiquettes anglo-saxonnes, ça fera plus joli) « clintonien », du nom de William Clinton, un Président des États-Unis qui a fortement contribué a repousser le Parti démocrate toujours plus vers la droite, un parti dont Valls voudrait que le sien s’inspirât davantage pour entrer dans la modernité.

En bon présidentiable, Valls sait faire la girouette. Il fut proche de Rocard, puis de Jospin. Lors du débat de 2005 concernant le Traité constitutionnel européen, dernier vrai débat contradictoire que la France ait connu, il se déclara en faveur du non, puis du oui après le vote interne au parti. Il fut du nombre des élus PS qui trahirent le vote du peuple français en ratifiant le Traité de Lisbonne en 2007 lors du Congrès du Parlement français. Valls est, par ailleurs, un obsédé de la sécurité (« Policing the poor », comme on dit outre-Manche). Son ancienne épouse travailla pour la société d’Alain Bauer, AB Associates, spécialisée dans les problèmes de délinquance, de sécurité, de « veille stratégique », d’« assistance à la gestion de crise ». Conseiller de la police de New York (ce qui n’est pas donné à tout le monde) et de Sarkozy, Bauer fut membre de l’Unef à la même époque que Valls, membre du Parti socialiste, et surtout président du Grand Orient de France, où Valls fit un passage éclair (toujours la girouette).

Si Valls accède un jour à la seule fonction digne de lui à ses yeux, nous serons bien gardés.

 

Je joins quelques commentaires et une de mes réponses :

 

11/04/2010 à 03:18, par Anonyme

Mon père était cheminot (conducteur électricien) ; il a fait la résistance et a participé à la libération de Paris. Si il vivait, il serait fou et furieux de voire ce qui se passe. Je me rapelle ce qu’il disait sur Léon Blum. Ce dernier aurait déclaré : "-Nous socialiste nous sommes et resterons les défenseurs loyaux du capital." Ca n’a pas changé. Ceux sont les mêmes, c’est à dire ces bons bourgeois, qui se sont débrouillés à la Révolution de 1789, pour se servir du peuple pour abolir la noblesse et pour s’installer à la place de cette dernière, laisant ainsi le peuple de sa victoire. De ce fait la Révolution n’est toujours pas achevée. Nous avons besoin de gens sérieux et honnêtes qui se battent pour le peuple et non pas de gens qui ne recherchent que la soif du pouvoir et d’intérêts personnels.Des "moi, je, moi, je, nous n’en voulons plus.Voter pour un individu c’est grave ! Voter pour un idéal, c’est aspirer à un monde meilleur, c’est avancer en toute conscience vers une société plus juste et ça, c’est au peuple à le vouloir. Tous ensemble oui, un individu seul, il n’est que de passage.

 

11/04/2010 à 10:42, par El Viejo Topo

Valls est à l’image de beaucoup de dirigeants du PS, "un gérant loyal du capitalisme" disait Blum. Son histoire personnelle a peu d’intérêt. Son avenir "à gauche" encore moins.

Par contre, la question qu’il faut se poser si l’on veut changer cette société, c’est : peut-on éternellement faire l’impasse sur des positionnements sociaux-libéraux du PS qui n’ont rien d’individuels mais représentent le fond d’une politique.

Kouchner a trahi, Besson a trahi, Allègre a trahi, Charasse a trahi.

Le soir du 2° tour des présidentielles, Royal déclarait sur le SMIG le contraire de ce qu’elle avait affiché pendant sa campagne.

Aubry et Hollande montrent le bout de l’oreille sur les retraites.

Le "camarade" Lamy dirige l’OMC et le "camarade" Strauss-Kahn le FMI avec les orientations que l’on connait.

Parcours individuels ou réalité politique ?

Pour pouvoir être victorieux, le rassemblement pour le socialisme passe aussi par la dénonciation politique de l’imposture social-démocrate.

El Viejo Topo.

 

11/04/2010 à 11:20, par Samuel Métairie

Qu’un homme politique membre du parti "socialiste" soit issu d’un milieu aisé,ce n’est pas une sinécure. Ces gens n’ont pas de convictions, ils s’inscrivent juste dans un dispositif institutionnel (parti) où ils seront susceptibles d’acquérir le plus de parts de marché. La politique de métier est une activité réservée à la classe bourgeoise ou aristocratique qui cumule tous les capitaux (économique, social, symbolique selon Bourdieu). Par exemple, des jeunes au MJS se disent socialistes alors qu’ils sont sapés comme des militants UMP, avec iphone, ipod ou je ne sais quoi d’autres technologies du capitalisme dans les poches, partent au Maroc ou en Argentine pour soulager leur conscience d’occidental. Bref, je pense que les gens qui aspirent à monter en grade dans les partis pour trouver le pouvoir, sont des affameurs voire des criminels en puissance.

Comme vous dites, c’est la "gauche" qui a le plus privatisé. Le réel socialisme il est dans la tête des gens, pas dans la politique de métier. Quand j’entends les gens, des jeunes, des étudiants, des ouvriers, des smicards, des travailleurs pauvres etc dire que tel ou tel homme est si, ça, cela, il y a comme un dogme idéologique rempli de raccourcis : l’objectif est de faire croire que les politiciens et leurs suffrages changeront les choses, c’est un processus d’asservissement intellectuel du peuple. Je pense que les gens sont d’accords sur le fond, personne n’ira dire qu’il laisserait les gens crever de faim en face d’eux, tous diraient qu’il faut partager. Qu’importe leur profession et leur distinction de classe sociale, sur le fond, peu accepteront d’affamer de sang froid un des leurs. Et pourtant, tout le monde vote pour reproduire ces schémas de domination. C’est l’institution qui est meurtrière, inhumaine. Quand le pouvoir et l’autorité sont distantes, là cela ne dérange plus, car tout est déresponsabilisé, délégué à d’autres puissances, et le crime devient ainsi plus supportable. Alors NPA, FG, PS, Modem, UMP, FN ... il n’y a que la forme du discours qui change, mais pas le fond. Par dessus cela, il y a biensur le rôle de la propagande qui vise à maintenir ces dispositions idéologiques au fin fond des cerveaux du citoyen lecteur-auditeur...qui vise à l’empêcher de réfléchir.

 http://sam-articles.over-blog.com

13/04/2010 à 10:51, par délégué 59

J’ai rencontré Valls il y a 25 ans, il était alors auprés de M.Rocard et déjà entouré de son ami sécuritaire et de son ami publicitaire. C’était un jeune loup aux dents longues rayant les parquets, il énervait déjà beaucoup ce présomptueux... Depuis il a fait du chemin l’ambitieux. Il a déménagé et changé de département pour s’assurer un mandat de maire et un mandat de député en succédant sans grand risque à un élu socialiste. Quel dommage que son immense talent n’ai pas été mieux utilisé pour conquérir sur la droite ces même mandats, cela aurait peut-être été trop risqué, cela aurait aussi pris du temps et Valls n’aime pas l’échec(il a laché Rocard et Jospin, ces losers)et surtout il est pressé. Je ne sais si je le connais bien, mais ce que je sais de lui est qu’il est autoritaire, qu’il a une haute estime de lui-même, est-il de gauche, cela je ne l’ai jamais su, mais il est opportuniste. Si l’on est attaché aux valeurs de la gauche, la vraie, pas celle des socio-libéraux dont il fait parti en apparence, alors cet homme politique n’est pas fiable, mais cela commence à bien se savoir !

 

Mr Gensane je m’élèverai toujours et fermement- car c’est grave et dégradant - sur une étude de personnalité par membres de la vie privée interposés. Cela risque de décrédibiliser votre analyse politique, fort intéressante. Dans tant de familles il y a tant de divergences et surtout : Vie privée : c’est privé. Et pas monolithique sur les idées.stop. svp. on en a marre. on perd son temps.


23/04/2010 à 16:46, par Bernard Gensane

Chère Noémie, Je ne suis pas obsédé par la vie privée : il vaut mieux lire Le Capital qu’une biographie de Marx, Hamlet qu’une vie de Shakespeare (l’idéal étant de lire les quatre).

Seulement, en politique, la vie privée et la vie publique, c’est neuf fois sur dix la même chose. Ceux qui arrivent par leur seul mérite sont rarissimes. Vous avez soudain X ou Y, un type ou une typesse, qui apparaît en pleine lumière, soit comme figure médiatique, soit comme potentat politique, soit les deux. Cette apparition vient toujours de loin : une, deux, voire trois générations. Il n’y a jamais de hasard, mais une éducation, des traditions familiales et de classe, des réseaux, des appuis. Valls veut entraîner son parti dans une démarche schizophrène : pour simplifier, militer dans un parti qui s’appelle "socialiste", mais en reniant complètement le socialisme. Reconnaissons que, pour authentiquement réactionnaire qu’elle soit, cette tâche n’est pas simple a priori et nécessite énergie et talent.

J’ai longtemps imaginé (mon nom est d’origine catalane, côté français) que la famille de Valls avait souffert du franquisme. Si tel était le cas, elle s’en serait vite remise. Bref, il faut toujours savoir à qui l’on a affaire : en l’occurrence, un obsédé de la sécurité, un ennemi de la classe ouvrière, issu d’un peuple qui a contribué, comme aucun autre en Europe aux idées et aux pratiques anarchistes.

Ce n’est pas banal...

 

Et, pour finir, un petit poème d'Emmanuel Renahy :

 

Valls Valsera

A la Rose, à la Rose

Valls Valsera

A la Rose s’en prendra …

Pour la casser …en mille …morceaux.

 

 

 

 

 

 

 


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22 avril 2011 5 22 /04 /avril /2011 05:54

Vous me direz, vu l’empressement du fondateur Louis à collaborer avec les nazis, ce ne serait pas très surprenant (link).

http://www.martinesonnet.fr/Site/publicites_files/shapeimage_2.jpgJe reviens brièvement sur les événements lamentables qu’a vécus l’entreprise Renault ces derniers mois. Les cadres accusés du pire ont été innocentés d’accusations infondées, mais propagées avec l’assentiment du PDG Carlos Ghosn. Le problème qui agite actuellement les syndicats est : que faire de ce Gohsn ?

Pour tout dire : rien. La CGT ne demande pas son départ, mais quémande un « changement de gouvernance ». Plus de « transparence », comme on dit quand on n’a rien à dire ou que l’on veut berner tout le monde par un écran de fumée. Ne parlons pas de la CFDT ou de FO. Seul SUD semble sur une ligne plus offensive.

L’entreprise Renault a institué un code de déontologie. Ce code autorise la délation. Plus exactement, en langage “ gouvernance ”, un droit d’alerte éthique, sous couvert d’anonymat. On a même rencontré des corbacs moraux.

Les trois cadres, qui ont vécu une forme d’enfer, sont aujourd’hui blanchis. Mais il serait contre-productif d’oublier avec quelle brutalité ils furent accusés, salis par Carlos Ghosn. Celui-ci a essayé de se dédouaner en invoquant une erreur collective de la direction. On l’a vu au journal télévisé de TF1, non pas s’excuser personnellement, mais parler de malentendu, d’une affaire regrettable où tout est bien qui finit bien.

Désireuse de (re)crééer une dynamique d’entreprise, la direction de Renault, en bonne acculturée transatlantique, a récemment créé « Renault Way », que des collaborateurs facétieux, mais férus de la langue de Shakespeare, ont rebaptisé “ Run Away » (Cassez-vous). Il s’agit, selon l’une de ces mauvaises têtes, de créer « un cadre propice aux opportunités managériales intégrées au spirit et à la fluence de l'entreprise. » Déjà, en 2006, l’entretien individuel avait fait l'objet de modifications importantes : apparition d’« objectifs » décrits comme des « engagements fermes de résultats », de « cibles » pour inculquer le « toujours plus » aux salariés, et d’un système de notation sur les « façons d'obtenir des résultats », basé sur l’appréciation des comportements. Cette fois-ci, il s’agit de rechercher la « profitabilité » (sic) maxima grâce à un « management idéal ». Un monde merveilleux sans risques psychosociaux mais, avec à la clé, un « délit de comportement » (link).

 

Des mauvais esprits diront que Renault frise la secte. Qu’avec une telle « philosophie », tout le monde est coupable. Avec le recul, on se dit que si Gohsn s’est acharné sur les trois innocents, c’était pour rassurer les actionnaires en leur faisant croire que la situation était under control.

 

Le conseil d’administration – qui compte trois syndiqués, dont un CGT – a voté unanimement la confiance au patron de choc et à ses méthodes de surveillance. L’entreprise dépense des sommes folles pour organiser le flicage, la délation. Parallèlement, elle organise le démantèlement des études d’ingénierie. Comme cela s’était passé pour Airbus lorsque l’entreprise fut vendue à vil prix au privé.

 

Les cimetières sont peuplés de gens irremplaçables. Comment font Audi ou Daimler pour payer correctement leurs salariés sans avoir à leur tête Carlos Gohsn ?

 

Pour en revenir aux trois malheureux cadres, leur vie privée a été espionnée, ils ont été surveillés, filés, leurs comptes bancaires ont fait l’objet d’investigations de la part du service de sécurité de Renault.

 

Mais notre Gohsn national est la contrition incarnée. Tout cela va cesser !

 

PS : Le premier qui dit que l'illustration que j'ai choisie prouve que je suis passéiste a gagné une Juva 4.

 

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21 avril 2011 4 21 /04 /avril /2011 15:03

Je lis aujourd'hui dans un article de Libération.fr que les représentants CGT des dockers du Havre ont décidé de ne pas se rendre à l'invitation de Sarkozy. Certains lecteurs, y compris des gens modestes, réagissent furieusement contre les travailleurs. Ainsi "Green Warior" écrit :

http://medias2.cafebabel.com/13019/thumb/355/-/otages-espagnols-la-rancon-de-trop-otages-au-sahel-la-rancon-de-trop-.jpg"La CGT aurait bien tort de ne pas profiter à fond de la naïveté de la République Française!

Leur statut permet tous les chantages et toutes les prises d'otages...

Donc, c'est dans la logique républicaine!"


Je luis réponds ceci :

 

 

Bien sûr, Guerrier vert...
Les nantis sont les travailleurs de la CGT. Sûrement pas les actionnaires et les patrons qui, depuis 50 ans, ont organisé l'esclavagisme dans le transport marchand international.
Au fait, c'est "warrior" et non "warior" (ce mot vient du vieux français "guerreior" qui a donné "guerroyer").


Dans l'optique de nombreuses victimes consentantes, tant qu'on ne pousse pas un wagon au fond d'une mine bolivienne, on est un nanti et on n'a qu'à la fermer respectueusement.

J'ajoute que si, aujourd'hui, on ne vit plus (mais ça va peut-être revenir) comme au temps des romans de Dickens, c'est justement parce que des travailleurs comme les dockers, ou les ouvriers du Livre, ou de l'automobile, ont su lutter à front renversé contre le patronat et imposer leurs vues.

 


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21 avril 2011 4 21 /04 /avril /2011 06:28

 

Je fais partie des privilégiés, des nantis, comme disent certaines bonnes pommes, qui, touchés par une affection de longue durée (dans mon cas, un cancer dont j’ai réchappé), voient leurs soins médicaux remboursés à 100% pour cette affection particulière, et non pour d’autres soins. En général, je n'ai pas besoin de trop d'efforts pour me sentir solidaire de victimes ou de personnes menacées. Mais, cette fois-ci, je sens le SCUD des vrais privilégiés et des vrais nantis pointés dans mon dos.

Cette prise en charge était insupportable pour Servier et ses affidés politiques du style Sarkozy, Lagarde ou Bachelot. Le gang du Fouquet’s prépare donc un décret visant à normaliser par le bas cet état de fait.

Avant de proposer des extraits d’un témoignage bouleversant d’une adolescente atteinte d’un diabète très handicapant, je rappelle une poignée de chiffres désormais bien connus, grâce à la Cour des comptes en particulier : les sommes énormes que l’État doit à la Sécurité sociale et qui ont créé artificiellement le fameux “ trou ”. Ce n’est pas que l’État ne peut pas rembourser ces sommes, c’est qu’il ne le veut pas :


* Une partie des taxes sur le tabac : 7,8 Milliards

* Une partie des taxes sur l’alcool : 3,5 milliards

* Une partie des primes d’assurances automobiles : 1,6 milliards

* La taxe sur les industries polluantes : 1,2 milliards

* La part de TVA : 2 milliards

* Retard de paiement à la Sécu pour les contrats aidés : 2,1 milliards

* Retard de paiement par les entreprises : 1,9 milliards

 

Si l’État payait, la Sécu serait excédentaire de 9 milliards d’euros.

 

 

http://vulgariz.com/wp-content/uploads/2009/01/diabete-glycemie.jpg« Je ne vous adresse pas ce courrier par hasard. Je proteste contre les réformes gouvernementales qui visent la réduction du remboursement du traitement des affections longue durée.

«Je m’appelle Lucile. Je n’ai pas encore tout à fait 15 ans, mais cela fait déjà plus de douze ans que je me bats pour vivre une vie normale. Je suis atteinte de diabète insulinodépendant depuis l’âge de 2 ans. Je dois me faire quatre injections d’insuline par jour. J’y suis habituée maintenant, et ce n’est sans doute pas le plus pénible. Pourtant, il arrive que le découragement me prenne : je n’ai aucune chance de guérir. C’est un cauchemar sans fin. Vous n’avez pas idée, vous ne savez pas, vous ne pouvez pas vous représenter. Ma vie se réduit à cela : me piquer pour m’accorder un répit. Parfois, je dérape, ou veux aller trop vite ; il n’est pas rare que je saigne. Je souffre, mais je serre les dents. Je supporte en silence.

«J’aurais beau vous expliquer, je ne pourrais pas vous décrire l’horreur de dix années de vie. Il y a des moments où on ne peut rien faire à part attendre que ça passe. On se sent faible et démuni, parce qu’on est dépendant de cette insuline qu’on déteste. Sans elle, autant nous suicider : la mort nous trouvera de toute façon. On est dépendant des autres également : il ne faut jamais se relâcher, il ne faut jamais oublier sa seringue. On est obligé de manger à heures fixes pour ne pas faire d’hypoglycémies. Synonymes de malaises, elles sont la peur de tous les diabétiques. On contrôle la glycémie quatre ou cinq fois par jour grâce à un lecteur spécifique pour les éviter. Sans cela, nous serions victimes de malaises graves, voire d’arrêts cardiaques. Ou au contraire, ne pouvant gérer notre dose d’insuline, nous ferions plus d’hyperglycémies, ce qui entraînerait des problèmes au niveau des reins, des yeux et de la circulation du sang.

 

La population diabétique est d’environ 3 millions de personnes en France, soit un vingt-et-unième de la nation. Pour vous c’est peu ; pour moi c’est trop. La santé est le plus précieux des droits. Tout le monde doit y avoir accès : n’est-ce pas écrit dans la Déclaration des droits de l’homme ? Le serment d’Hippocrate engage les médecins à soigner quiconque a besoin d’aide. La réduction du remboursement des affections longue durée va à l’encontre de tous ces articles, écrits par le peuple.

 

«Ne sommes-nous pas déjà assez punis par la vie ? Qu’avons-nous fait pour mériter de mourir jeune ou d’agoniser ? Car il s’agit bien d’agonie, au sens propre. Ne sommes-nous pas suffisamment handicapés, n’avons-nous pas déjà assez de contraintes ? N’avons-nous pas le droit de vivre normalement ? Il ne nous suffit donc pas de savoir que nous aurons des complications ? Devons-nous en plus nous inquiéter chaque jour sur le prix de notre matériel, devons-nous nous appauvrir, n’avons-nous pas le droit de profiter comme les autres de l’argent que nous gagnons à la sueur de notre front ? Ne laissez pas le gouvernement réduire le remboursement du traitement des affections de longue durée. Il s’agit là d’un appel à l’aide. »

 

 

Source : Libération.fr

 

 


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19 avril 2011 2 19 /04 /avril /2011 05:59

Une étudiante de Toulouse a été amenée, pour survivre, à prendre un emploi à temps partiel dans un hypermarché Leclerc de la ville. Caissière, deux jours par semaine, tarif smic.  A l'université du Mirail 70% des étudiants ont un emploi salarié. Quand j'étais étudiant dans les années soixante, c'était le cas de deux ou trois étudiants par amphi. Les choses ont bien progressé pour les jeunes.

   

Cette étudiante a été affectée à la surveillance d'un groupe de ces petites merveilles techniques.

 

La direction du magasin lui a interdit de s'assoir pendant les huit heures de son travail quotidien. Qu'elle souffre des lombaires ne saurait être une circonstance atténuante.

 

Les grandes surfaces ont pour objectif de faire disparaître les caissières et de les remplacer par des caisses automatiques. Même ainsi, le burnous continuera de suer.

 

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 06:20

Pourquoi ce titre ? Parce que, pendant mon enfance, je l'ai entendu des dizaines de fois à la radio durant la guerre d'Algérie. Chaque fois qu'une patrouille française éliminait quatre fellaghas, c'était le "dernier quart-d'heure". Ces quinze minutes ont duré environ cinq ans.

 

Début mars, la Libye est déchirée. La zone allant de la frontière égyptienne jusqu'à Ajdabiya est passée aux mains des insurgés, tandis qu'à Tripoli Kadhafi réprime et promet de se battre jusqu'au bout. – Cliquez pour voir la photo suivante

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