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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 15:16

Avant d'être milliardaire et de bombarder l'Irak, Anthony Blair (accompagné de sa femme et de ses enfants) passait ses vacances d'été dans cette belle maison en pierres près de l'église.

Ah, notre cher Gers !

 

 

Blair.jpg

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5 avril 2011 2 05 /04 /avril /2011 10:51

Il se trouve que, ces jours derniers, j’ai publié deux notes brèves sur la Roumanie :

Un témoignage sur la mendicité dans nos villes :

http://bernard-gensane.over-blog.com/article-cinq-euros-70652224.html

une blague qui m’a fait beaucoup rire sur la Roumanie communiste, puis capitaliste :

http://bernard-gensane.over-blog.com/article-cinq-euros-70652224.html

Je tombe aujourd’hui sur un article de Jose Luis Forneo (“ El gobierno rumano adelgaza a la sanidad pública mientras sigue engordando la privada ”), repris par Le Grand Soir. Qu’apprend-on qui explique pourquoi la mendicité s’est à ce point répandue dans les rues de notre beau continent ?

Il y a aujourd’hui deux fois moins de salariés en Roumanie qu’il y a vingt ans (4 contre 8 millions). Il y a 500000 chômeurs. Trois millions de Roumains ont émigré.

Le FMI de DSK oblige le pays à poursuivre le saccage du système de santé publique : déremboursement de médicaments, fermeture de milliers de lits d’hôpitaux, et même d’hôpitaux. Pendant ce temps, les bénéfices de la médecine privée s’envolent et des hôpitaux privés vont être construits.

Ajoutons qu'un Roumain sur deux n'a pas l'eau courante, pas de salle de bain (France: 0,6%, Malte: 0,2%).

 

 

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5 avril 2011 2 05 /04 /avril /2011 06:20

Selon Claude Guéant, l'accroissement du nombre des adorateurs de la fesse gauche en France  pose problème.

"Il y a en France entre cinq et six millions d'adorateurs de la fesse gauche", a déclaré le ministre de l'Intérieur (et des cultes).

 

Ce que je trouve merveilleux chez Guéant/Sarkozy (pas un mot de ce que propose le préfet retraité n'est avalisé par son chef), c'est leur précision. C'est comme ça qu'ils gouvernent. Pour la bande du Fouquet's, il s'agit d'abord d'être au service du CAC 40. La dentelle importe peu. Zadig et Voltaire, Roux et Combaluzier, Triplepatte et Patachon.

 

 

http://storage.canalblog.com/80/77/105722/56413266.jpg

 

 

Selon l'Institut National des Études démographiques, il y aurait un peu plus de deux millions de musulmans en France.

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4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 14:44

 

http://farm5.static.flickr.com/4058/4347958449_bec8b3a9e3.jpgToujours très lucide, Bernard Cassen analyse ici les galimatias des Européens – Sarkozy au premier chef – devant l'histoire qui se fait dans les pays arabes. 

 

Pas plus que les sciences exactes ou l’économie, l’histoire ne fonctionne de manière linéaire. Elle est scandée par des ruptures auxquelles on trouve rétrospectivement mille explications logiques, mais qui, la veille où elles se sont produites, n’étaient prévues par personne. Ces ruptures provoquent la dislocation d’un ordre ancien et, pour agir – car il faut continuer à prendre des décisions -, on tente alors, en catastrophe, d’imaginer les paramètres et les conséquences géopolitiques de la situation nouvellement créée. L’exercice est d’autant plus périlleux que l’on s’était installé dans des certitudes et des habitudes confortables. D’où des improvisations brouillonnes, comme celles de Nicolas Sarkozy, des zig-zags, voire des virages à 180 degrés.

Ce vertige devant la « feuille blanche » de l’histoire, que l’on a déjà constaté à la suite de la chute du Mur de Berlin, caractérise actuellement l’attitude de l’Europe face aux « révolutions » arabes. L’Union européenne (UE), tout comme les Etats-Unis et les institutions internationales elles-mêmes se satisfaisait pleinement de la « stabilité » des Etats du Maghreb et du Proche-Orient – l’Iran constituant un cas à part – qui garantissait les approvisionnements énergétiques, les grands contrats d’infrastructures et d’armements, un minimum de contrôle sur les flux migratoires vers le Nord de la Méditerranée et l’impunité d’Israël malgré ses violations permanentes du droit international.

Cette « stabilité » ne reposait pas sur l’adhésion des populations arabes à ces objectifs, mais sur le potentiel de répression et de terreur de dictatures, le plus souvent dynastiques, qui accaparaient les richesses nationales à leur profit et à celui de leurs entourages corrompus et mafieux. Même si ces régimes s’opposaient parfois entre eux sur nombre de questions, il souscrivaient de fait à un pacte implicite : ne pas se déstabiliser les uns les autres et faire front commun contre leurs propres peuples. Une sorte d’assurance mutuelle de survie au pouvoir garantie par le parapluie et les crédits militaires de Washington.

Nul ne sait ce qu’il adviendra à terme des insurrections démocratiques tunisienne et égyptienne, ni quelle sera l’issue de l’affrontement entre les rebelles libyens, soutenus par une coalition militaire désormais coordonnée par l’OTAN, et les forces restées loyales au régime de Tripoli. Il est cependant déjà acquis qu’elles fragilisent la Sainte Alliance des autocrates arabes et qu’elles mettent en mouvement des forces de contestation jusque-là bridées par les pouvoirs en place.

Pris de court, les gouvernements européens sont en panne de doctrine et se divisent profondément au sujet de la Libye. Sur quoi miser se demandent-ils ? Sur des évolutions démocratiques, par essence imprévisibles, et qui pourraient déboucher sur l’accès ou la participation au pouvoir de mouvements islamistes réputés hostiles ? Ou bien sur la préservation de régimes dictatoriaux « amis » auxquels on suggérerait de mettre en place quelques réformes de façade, mais qui pourraient quand même s’écrouler un jour ou l’autre ? Ou bien, comme c’est le plus probable, jouer sur les deux tableaux ?

L’UE est par ailleurs confrontée à une donnée inédite : le désengagement relatif des Etats-Unis qui, échaudés par l’Irak et l’Afghanistan, n’enverront plus de combattants sur un territoire arabo-musulman, sauf si les routes de leur pétrole étaient menacées ou si la sécurité d’Israël était en question. A son corps défendant, l’UE se retrouve donc en première ligne : elle doit assumer ses responsabilités dans la gestion des problèmes euro-méditerranéens, eux-mêmes partie intégrante d’enjeux plus globaux. N’ayant pas de boussole pour la guider et écartelée entre intérêts nationaux divergents, elle ne sait comment affronter une histoire qui s’accélère à quelques heures de vol de ses capitales.

 

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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 07:06

On sait, depuis Coluche, que les chrétiens l’ont échappé belle : si le fils de dieu n’avait pas été crucifié mais noyé, ils auraient été obligés de fixer un bocal à poissons rouges au-dessus de leur tête de lit.

 

Italie: la croix s’accroche à l’école

Des parents d’élèves ont bataillé dix ans pour faire retirer les crucifix des salles de classe du pays. Le 19 mars, la Cour européenne des droits de l’homme leur a donné tord.



Par ERIC JOZSEF pour Libération


Dans une salle de classe romaine.

Dans une salle de classe romaine. (REUTERS)

Massimo Albertin s’attendait, confiant, à un verdict positif pour la fin de l’année 2010. Il parlait même, avec un brin d’ironie, du «cadeau de Noël»qu’allait lui faire, à coup sûr, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), sise à Strasbourg. En novembre 2009, elle avait sommé l’Italie de remiser les crucifix des écoles transalpines, comme il le réclamait. Au nom de l’article 9 de la convention des droits de l’homme, la Cour avait jugé la présence dans les classes de la croix chrétienne «contraire au droit des parents d’éduquer leurs enfants selon leurs convictions» et «au droit des enfants à la liberté de religion». Il était clair que sa Grande Chambre, saisie en appel par le gouvernement italien, allait confirmer le jugement adopté un an plus tôt à l’unanimité.

«C’est une énorme déception, dit aujourd’hui Massimo Albertin, sous le choc. Nous savions que nous devions faire face à un adversaire extrêmement puissant mais le retournement du verdict est tellement spectaculaire !»Dans son arrêt définitif rendu le 19 mars, la Cour européenne a jugé «qu’en décidant de maintenir les crucifix dans les salles de classes de l’école publique, les autorités ont agi dans les limites de la latitude dont dispose l’Italie dans le cadre de son obligation de respecter le droit des parents d’assurer cette instruction conformément à leurs convictions religieuses et philosophiques». En clair, les milliers de croix qui ornent les écoles publiques italiennes ne sont pas illégales. «L’Europe se rachète et nous laisse le crucifix», proclamait dès le lendemain le journal populaire de droiteLibero.« Oui au crucifix, l’Europe retrouve ses racines chrétiennes», lui faisait écho, triomphant, Il Giornale, le quotidien de la famille Berlusconi. Pour Massimo et sa femme, voilà dix ans de combat pour la laïcité, mené pratiquement en solitaire dans une Italie très majoritairement hostile, qui s’achèvent dans l’amertume et le désarroi.

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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 06:51
Ci-dessous, un article remarquable de Jacques Richaud. Pour l'anecdote, la photo qui illustre cet article était parue dans le Nouvel Observateur, quand cet hebdomadaire était encore un peu de gauche. Qu'est devenue cette jeune femme qui aurait pu servir de modèle à Delacroix ?


RIEN N’EST JOUE, MAIS C’EST MAL PARTI :

Je crois que rien n’est joué encore en ce qui concerne l’avenir du FN. Le véritable enjeu est dans la recomposition de la droite autour du couple UMP-FN avec encore plusieurs variantes et péripéties possibles.

- J’ai dénoncé déjà combien les chiffres des élections cantonales sont manipulés pour fournir une véritable ‘prophétie réalisatrice’ (1) faisant état d’une vague encore vaguelette mais menaçante par un effet d’entraînement dont les médias sont complices. Cet effet s’inscrit dans une stratégie qui s’avère objectivement plus favorable au front national et a ses idées qu’a tout autre courant prétendument ‘Républicain’ qui espérerait être ‘sauvé’ demain en 2012 par un réflexe de ‘vote utile’ qui a de grandes chances de ne pas se produire, tant la banalisation des idées lepénistes a traversé tout l’UMP et atteint même la gauche dans son cœur social démocrate, voire dans sa frange prétendument progressiste…

- Maxime Vivas a raison de distinguer combien certains faux intellectuels très médiatiques (2) se voient offrir un accès aux médias qui fait d’eux les bons soldats d’un néo fascisme rampant qui s’inscrit dans le prolongement d’une pensée néo conservatrice mondiale qui a renforcé la Bible par le Patriot Act et subverti la pensée des Lumières par l’adjonction de l’ingérence humanitaire généralisée au profit des intérêts d’un occident capitaliste qui connait une démesure sans précédent.

- Il convient en plus de ce constat de prendre conscience de l’existence d’un authentique projet de recomposition de la Droite dont nous n’observons que les prémisses, mais qui s’inscrit dans une stratégie qui a précédée l’élection de Nicolas Sarkozy à l’Elysée et celle de Marine Le Pen à la tête du Front National. Ce propos vise à montrer que nous ne sommes pas ici dans un fantasme ou une paranoïa mais dans une évidence que la raison occulte, trompée aussi par les dénégations opportunistes et tactiques des uns et des autres, alors que les connivences sont criantes.

UNE DROITE RADICALISEE AVEC DES "CONSEILLERS" TRES INQUIETANTS :

Ce qui est acquis c’est que le programme de la droite s’est radicalisé et que la présence de conseillers autour du président tels que Patrick Buisson apporte une idéologie intellectuellement construite sur les fondamentaux des héritiers de Maurras et d’une frange de la Nouvelle Droite qui ne renie rien de ses origines et de sa proximité avec les fascismes passés.

Si nous étions vigilants nous le saurions : Même les lecteurs de Télérama (1) en ont été informés, qui au sujet du plus proche conseiller du président écrivait : « Il est passé par "Minute", "Valeurs actuelles," "LCI"... Avec le journaliste et politologue Patrick Buisson, la droite dure est entrée à l’Elysée. Portrait d’un stratège du président Sarkozy, qui lui voue une confiance aveugle… »

Et aussi cet avis "expert" :« J’aurais bien aimé l’avoir comme conseiller mais je ne suis pas assez riche ! » plaisante Jean-Marie Le Pen, qui ne tarit pas d’éloge sur cet « intellectuel de la droite nationale qui, au fond de son coeur, partage probablement plus mes idées que celles de Sarkozy »…

Et son influence ailleurs que dans le premier cercle du pouvoir : « Coïnventeur de plusieurs émissions politiques avec David Pujadas (1OO % politique) ou Michel Field (Politiquement show) dirige en famille, avec son fils Georges, la chaîne Histoire, cadeau offert par Martin Bouygues, patron de TF1, après la présidentielle... »

Et un passé chargé et sans nuance : « Responsable de la rédaction de Minute, le quotidien d’extrême droite, puis de Valeurs actuelles et du Crapouillot pendant les années Mitterrand, Patrick Buisson ne crache pas sur son passé. Tout le contraire d’un repenti. Avec lui, c’est l’extrême droite décomplexée qui conseille le président…C’est au « conseiller en transgression », comme dit justement L’Express, que le président Sarkozy rend hommage, avec une exceptionnelle chaleur, ce 24 septembre 2007, en lui remettant la Légion d’honneur dans les salons privés de l’Elysée.../… Au cours d’une cérémonie taillée sur mesure, Nicolas Sarkozy se lâche : « Il y a très peu de personnes dont je puisse dire "si je suis là, c’est grâce à eux". Patrick Buisson est de ceux-là. » Et le président de revenir sur les temps forts de la campagne où l’avis de « Patrick » a été si précieux : les incidents de la gare du Nord, le ministère de l’Identité nationale, la pédophilie « innée », l’invocation du pape Jean-Paul II...

Si le candidat Sarkozy a siphonné une bonne partie des voix du Front national, c’est en grande partie grâce à Patrick Buisson : « C’est vrai, confirme Jean-Marie Le Pen, il a donné à Sarkozy les mots, les codes, le langage qu’il faut employer vis-à-vis des électeurs du Front national. »… « Je ne mène pas un combat politique, mais un combat idéologique, soutient le candidat Sarkozy. Au fond, j’ai fait mienne l’analyse de Gramsci : le pouvoir se gagne par les idées. C’est la première fois qu’un homme de droite assume cette bataille-là. Depuis 2002, j’ai donc engagé un combat pour la maîtrise du débat d’idées. » Et Nicolas Sarkozy de rappeler ses interventions pendant la campagne sur l’école en crise, l’héritage de Mai 68 qu’il faudrait « liquider », le « relativisme intellectuel, culturel et moral »...

UNE GAUCHE AVEUGLE DEVANT LE PERIL :

La gauche en France pêche depuis longtemps par sous estimation de ses adversaires, par la non prise en compte de véritables écoles de pensées qui entre le Club de l’horloge d’Yvan Blot et le GRECE, plus païen, d’Alain de Benoist inspiraient épisodiquement Le Figaro Magazine, Valeurs Actuelles, mais surtout contribuaient à la formation de nombreux futurs ministres qui forment désormais cette droite ‘décomplexée’ qui doit nous inquiéter plus que la seule Marine le Pen.

Dans "Le Procès des Lumières" (4), l’historien des idées Daniel Lindenberg a étudié ces mouvances. Ces "Nouvelles Droites" contribuent à ce qu’il faut bien nommer un succès des révolutions conservatrices un peu partout dans le monde. Elles ont pour stratégie de contre attaquer violemment envers tous ceux qui les démasquent et Daniel Lindenberg l’auteur de la prophétique "Enquête sur les nouveaux réactionnaires" (5) ne fit pas exception qui fut bien seul à porter un discours que la "gauche" n’a pas su s’approprier.

La remise en cause de la démocratie et de la République dans ses fondamentaux, et l’instauration d’une norme et d’un paradigme sécuritaire planétaire, pour la protection d’intérêts économiques gigantesques qui ne refuseront jamais de financer leurs mercenaires, sont au cœur de cette contre révolution mondiale.

Que Nicolas Sarkozy s’approprie la conviction de Gramsci selon laquelle "Le pouvoir se gagne par les idées" est une honte pour tous ceux qui ne songent qu’a re écrire un programme de circonstance avant chaque échéance électorale mais ne sont plus porteurs d’un "Projet de Société" qui fédérerait des millions de militants même en période de recul électoral. A chaque élection on semble tenter une "nouvelle recette" pour satisfaire un client électeur potentiel qui avait vomi le plat de l’élection d’avant. La gauche cesse de faire de la politique, d’autres en font et accélèrent l’allure ; nous n’avons plus la "droite la plus bête du monde", la bêtise semble avoir changé de camp.

Nous avons renoncé au socialisme, à la lutte des classes, à l’internationalisme et à l’anticapitalisme… Les héros du socialisme d’hier dirigent l’Organisation Mondiale du Commerce et le Fond Monétaire International, cadeau empoisonné que les néo conservateurs savaient le plus aptes a discréditer ceux là que les paillettes intéressent plus que la pensée de Marx ou de Jaurès… Pourquoi les damnés de la terre d’ici ou d’ailleurs mettraient ils leurs espoirs dans leurs suffisances de notables encartés dans la comédie des compromissions et des alternances sans changements ?

La gauche n’écoute plus les intellectuels, même ceux proche de son camp. D’autres observateurs ont mis en avant la place et l’influence de ces "conseillers" (6). Ils ont clairement contribué a donner au discours présidentiel une cohérence idéologique qui ose l’outrance programmée de façon moins brouillonne qu’au début de son mandat ; le coup du "Karcher" et le "cass toi pov con" ne sont pas du même registre que le discours de Dakar ou celui de Grenoble. A Maxime Tandonnet, « l’immigration choisie », à Patrick Buisson, le vote FN. Et on connait le portrait des inspirateurs du discours de Grenoble. (6)

LA BETE IMMONDE EST EUROPEENNE :

La montée de cette droite dure est un phénomène majeur presque partout en Europe et nous gardons encore quelques œillères pour ne pas voir sa collusion possible avec les régimes aux abois devant les conséquences de la crise économique qu’ils ont provoqué (7).

Lorsque le rapport de force s’inversera entre une extrême droite encore marginale et une droite menacée par des troubles sociaux incontrôlables, c’est la droite populiste et radicale qui mènera le jeu pour une conquête et un rétablissement de l’ordre dont nul ne peut encore mesurer les conséquences. Mais ceux qui lui feront "confiance", en particulier dans la bourgeoisie affairiste, peuvent s’attendre à de sévères désillusions. La droite dure n’est pas antilibérale, mais elle sait user des bouc émissaires, fussent ils nantis mais corrompus, ou représentatifs d’intérêts ‘étrangers’ ou suspects d’allégeance "maçonnique" ou d’un autre internationalisme, pour satisfaire devant quelque difficulté l’appétit de vengeance populaire qu’elle devra bien elle aussi contrôler, car nul ne peut imaginer une amélioration sociale conséquente sous son régime.

On peut écouter une explication de Erwan Lecoeur d’octobre 2010, riche d’informations (8) qui montre bien combien c’est une ‘nouvelle droite’ qui supplante désormais au niveau Européen les nostalgiques de l’ancienne et combien la situation sociale est un terreau favorable au pire qui vient.

La déconstruction de ce phénomène interpelle au premier chef les gauches européennes qui ne semblent pas idéologiquement armées pour répondre au défi qui entraîne leur déclin ; Raffaele Simone explore le "Pourquoi l’Europe s’enracine à droite" (9), mais qui l’écoute ?

Et nous, français, nous étonnons entre les deux tours des cantonales au sujet de la "rupture" avec le passé Chiraquien et Gaulliste, qui fait interdire par le président que ses ministres et son parti appellent à un ‘Front Républicain’ pour battre Marine Le Pen lorsqu’elle est confrontée à un candidat de gauche ! Toute l’Europe moins aveuglée que nous le sommes a depuis longtemps identifié la vraie nature du régime qui nous gouverne. En septembre 2010 déjà la revue Newsweek titrait sans ambiguïté « Sarkozy le symbole de l’extrême droite européenne »… (10) Nous feignons encore de croire être gouvernés par un ‘Républicain’. Pourtant avant même qu’il occupe pour six mois la présidence de l’Union les leaders fascistes Italiens ne s’y étaient pas trompés (11) comme je l’avais mis en ligne en 2007 sans que nos médias ne trouvent cette information assez signifiante pour la relayer, qui aurait pu changer, peut être en lui donnant l’importance qu’elle avait, l’issue du scrutin présidentiel lui même.

Dans les tentatives de décryptage de l’évènement qui permettraient de transformer en sursaut une débandade programmée qui n’ est encore qu’ idéologique mais pourrait devenir électorale, certains essaient de nous épargner les fausses routes comme Emmanuel Todd (12). Mais cela ne suffira pas si, au-delà de la compréhension de ce qui advient, n’émerge pas une gauche véritablement opposée au système capitaliste qui accumule ses responsabilités écrasantes dans les crises, économiques, climatiques et maintenant nucléaires, avec pour seul sursaut la fuite en avant impériale et des guerres nouvelles pour préserver ses ressources vitales et détourner l’attention en cherchant à chaque épisode un bouc émissaire nouveau.

UN ENJEU AUSSI POUR LA PAIX :

Le monde nous montre sur presque chaque continent l’image de peuples qui ont le discernement de dire ‘Assez !’. Ils ne le disent pas qu’a leurs maîtres et dictateurs, mais aussi à ceux qui les avaient mis en place et armés pour en faire des collabos planétaires des intérêts d’un marché dont les fruits restaient bien mal partagés. Nous ne pouvons plus miser cyniquement sur l’ignorance de ceux que nous spolions ou exploitons, ici ou ailleurs, ce temps est échu.

Rien pourtant ne garantit encore que les révolutions montantes restent ‘démocratiques’ ; le risque reste immense d’une récupération autoritaire qui au lieu de changer les maîtres corrompus de nombreux pays émergents, change les valets de l’Occident qui perpétueront la protection de nos intérêts. Pour cette raison les actuelles entreprises guerrières doivent être perçues pour ce qu’elles sont, un sauvetage des intérêts occidentaux plus sûrement qu’une aide a des peuples dont l’exploitation et la misère encore hier n’empêchaient pas de dormir les actionnaires du CAC 40 et leurs courtiers qui nous gouvernent.

Sur ce terrain là, la collusion des droites n’a nullement en projet quelque changement que ce soit. Leur renforcement correspondra aussi à un renforcement du ‘Choc des civilisations’. Il se pourrait demain que Georges Bush junior paraisse n’avoir été qu’un timide et maladroit débutant par rapport à ce dont seraient capables ceux qui ne cachaient pas leur admiration pour lui, qui ont emboîté le pas de l’OTAN dont la France Gaullienne s’était retirée et l’ont mis au service d’un dessein dont l’alibi humanitaire ne trompe presque plus personne. La recomposition des droites, malgré les clivages apparents encore en son sein sur certaines questions internationales, est aussi une menace sévère pour la Paix.

LE PROJET TRES CLAIR DE LA NOUVELLE DROITE

A l’ombre d’évènements électoraux et mondiaux qui agitent le bocal des pigistes a la mémoire courte, avancent des idées soufflées par les ‘conseillers’ déjà évoqués, dont l’évocation même aurait fait hurler nos concitoyens au temps ou la ‘préférence nationale’ était identifiée à la haine lepéniste de l’autre, irrecevable au pays des droits de l’homme… Et pourtant c’est explicitement l’étape nouvelle qui s’annonce après les décrets et circulaires antérieurs qui rendent déjà infernale la vie de ceux de nos concitoyens qui sont moins ‘gaulois’ que d’autres (13)

La question n’est pas de savoir si la fusion des droites est possible, elle est de savoir quand et comment elle adviendra ?

Sans oublier jamais qu’elle est ‘DANS’ le projet de la Nouvelle Droite, comme une étape nécessaire à l’accomplissement de ses ambitions depuis les origines de l’organisation de ce courant.

Si nous étions plus attentifs à ce projet nous saurions qu’il s’exprime très clairement depuis 2006 comme texte emblématique et programmatique du Club de l’Horloge (14) sous la plume de son président Henry de Lesquen : « L’union de la droite, clé du renouveau de la France »…

Extrait :

« Une pédagogie des opinions proscrites : Le verrouillage politique qui met le Front national au ban des partis est le fidèle reflet du verrouillage idéologique qui empêche de parler librement de certains sujets vitaux pour l’avenir de notre pays. C’est parce que le F.N. ne se conforme pas aux interdits édictés par les hérauts de l’idéologie dominante qu’il est victime d’ostracisme et exclu de l’ "arc constitutionnel", en tant que parti d’extrême droite.

Réciproquement, les idées qui sont défendues par le F.N. se trouvent disqualifiées de ce seul fait. Si le projet de réduire le nombre des immigrés, de maintenir les valeurs traditionnelles ou de renforcer la sécurité est avancé par Le Pen, alors, nous serine-t-on dans les media, c’est bien la preuve que ce sont des idées d’extrême droite, donc fascistes ! L’exclusion-diabolisation du Front national est une pédagogie des opinions proscrites, qui a tout du bourrage de crânes.

Si l’on suppose maintenant l’union de la droite réalisée, le F.N. réintégré dans l’ "arc constitutionnel", alors tout change. Le discours délirant, mais envahissant, d’une gauche crypto-totalitaire apparaît tout d’un coup pour ce qu’il est. Il ne prend plus. Le consensus métapolitique imposé par l’idéologie dominante est ruiné. La France profonde peut se remettre en marche. Elle est à nouveau maîtresse de son destin.

L’union de la droite n’est pas seulement nécessaire pour une simple raison d’arithmétique électorale, mais aussi, et surtout, parce qu’il est au fond inutile d’avoir un gouvernement dit de droite si celui-ci fait la même politique que la gauche….

Affronter le terrorisme intellectuel : On nous dit que le thème de l’union de la droite est une duperie, parce que la droite établie, l’U.M.P., n’est pas une vraie droite. Ce jugement, qui paraît sensé, est en réalité à courte vue, car les électeurs de l’U.M.P., eux, sont incontestablement à droite. Dès lors, l’union de la droite serait la pierre de touche qui leur permettrait de faire le départ, parmi les hommes politiques, entre ceux qui sont réellement de droite, et les autres, qui préféreraient s’allier avec la gauche plutôt qu’avec la droite de la droite. L’alliance à droite obligerait les hommes politiques de la droite établie à sortir de l’ambiguïté, à révéler leurs préférences, et à choisir d’affronter le terrorisme intellectuel de la gauche, donc à prouver leur caractère et à contribuer à l’ébranlement du système de sidération dont les Français sont victimes.

On dit aussi que l’union de la droite est impossible. Il n’est pas facile, admettons-le, d’imaginer un scénario qui y conduirait. Mais, en politique, les choses peuvent changer très vite. Ce qui paraît impossible un jour est évident le lendemain. La campagne de Villiers contre l’islamisation de la France montre que les choses sont en train de bouger, à droite, après les émeutes ethniques de 2005. Ce dont nous avons besoin, aujourd’hui, ce n’est pas tant d’hommes politiques que d’hommes d’Etat, qui mesureront l’enjeu de l’union de la droite et qui décideront de la mettre en œuvre. Ceux-là inscriront leurs noms dans l’histoire comme les artisans du renouveau de la France. »

Ceci fut écrit en 2006, l’homme que la nouvelle droite appelait de ses voeux nous gouverne, parvenu par le vote "démocratique" à la fonction qu’il occupe. Si nous doutions encore de la clarté et de l’évidence du projet nous serions demain en situation d’avoir à rendre compte de ce que nous avons rendu possible et de nos aveuglements complices.

ALORS QUELLE BATAILLE POUR 2012 ?

La tragique inconséquence des hommes et femmes politiques de gauche en ce pays, y compris chez ceux qui parlent "autrement" ou plus haut, ne permet pas d’être optimiste. Mais l’histoire s’écrit toujours "de bas en haut" comme disait Walter Benjamin (15) et c’est des peuples seuls que sortira l’avenir qui nous éloignerait d’un retour en barbarie annoncée. D’autres peuples, plus au sud, nous disent le possible et aussi le prix.

Tout semble annoncer avant 2012 une bataille des ego, des hommes ou des femmes pour figurer sur l’affiche, des appareils pour récolter des élus dans la législative qui suivra et assainir les caisses du parti ; cette bataille là est une défaite programmée.

La seule bataille qui doive être menée est une bataille idéologique, sur le fond des enjeux sociaux, philosophiques, sociétaux, internationaux, environnementaux ; avec une seule lueur qui est le renoncement à un système capitaliste pour construire un socialisme qui rejette ceux qui le voudraient "d’abord national"’ pour enthousiasmer et mobiliser ceux, les plus nombreux encore, qui le veulent fraternel. Il est des situations ou le péril est tel que seule l’utopie semble réaliste.

Jacques Richaud

31 mars 2011

(1) Envers de l’Intox. Le Front National en baisse. Jacques RICHAUD (29 3 2011) http://www.legrandsoir.info/Envers-...

(2) L’aspirateur FN fonctionne à fond dans les médias. Maxime VIVAS (31 3 2011) http://www.legrandsoir.info/L-aspir...

(3) Patrick Buisson, conseiller très à droite du Président 10 novembre 2009 http://www.telerama.fr/idees/patric...,49134.php

(4) Procès des Lumières : Essai sur la mondialisation des idées de Daniel Lindenberg http://www.bibliosurf.com/Proces-de...

(5) Daniel Lindenberg et les nouveaux réactionnaires (Tout le monde en parle - 23/11/2002 - 08min52s)http://www.ina.fr/ardisson/tout-le-...

(6) Derrière l’offensive sécuritaire de Sarkozy, deux conseillers-clés Par Augustin Scalbert | Rue89http://www.rue89.com/2010/08/14/der...

(7) Rise of the Right- The fall of parliamentary seats into extremist hands represents the biggest shake-up on the continent since the disappearance of communism. http://www.newsweek.com/2010/09/24/...

(8) ITW // ERWAN LECOEUR // LA MONTEE DE L’EXTREME-DROITE EN EUROPE by politicenstock (7 octobre 2010)http://vimeo.com/16440867

(9) Raffaele Simone : "Pourquoi l’Europe s’enracine à droite" http://www.lemonde.fr/politique/art...

(10) Quand "Newsweek" fait de Sarkozy le symbole de l’extrême droite européenne -LEMONDE.FR 29.09.10http://www.lemonde.fr/international...

(11) Alleanza Nazionale Rome fait de la pub à Sarkozy vendredi 1er juin 2007 Jacques Richaudhttp://bellaciao.org/fr/article.php...

(12) Emmanuel Todd : « Face au FN, il faut rompre avec deux concepts-zombies : le libre échange et l’euro » Philippe Cohen - Marianne 24 3 2011 http://www.marianne2.fr/E-Todd-Face...

(13) Vers la préférence nationale ? 30 3 2011 http://tempsreel.nouvelobs.com//act...

(14)Éditorial- L’union de la droite, clé du renouveau de la France par Henry de Lesquen président du Club de l’Horlogehttp://www.clubdelhorloge.fr/edito5.php

(15) WALTER BENJAMIN : CONTEMPORAIN INDISPENSABLE par Jacques Richaud http://socio13.wordpress.com/2008/0...

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http://www.legrandsoir.info/La-radicalistion-a-droite-et-la-recomposition-sont-le-vrai-debat.html
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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 05:24

http://www.plumedepresse.net/wp-content/uploads/âne-sarko.jpgDans Le Nouvel Observateur, Serge raffy revient sur un procédé rhétorique utilisé par Sarkozy depuis quelques années : l'injonction paradoxale. Un procédé gros comme une maison, mais comme disait en son temps le Docteur Goebbels, plus c'est gros plus ça passe. Une injonction paradoxale consiste à interpeller l’adversaire par une provocation délibérée. Exemple : un dirigeant socialiste ou un magistrat s’interroge sur l’efficacité des bracelets électroniques sur certains délinquants. Nicolas Sarkozy lui lance alors : "Vous voulez que les tous les criminels soient livrés à eux-mêmes dans la rue ?" On pourrait ajouter "Ils pourraient agresser vos propres enfants ! C’est ça que vous voulez ?" Ou bien, comme dans le cas de l’accord du PS et des écologistes sur la réduction des réacteurs nucléaires, Nicolas Sarkozy part à l’abordage : "Vous mettez en danger l’indépendance nationale !" Traduisez : vous livrez la France à l’ennemi extérieur.


 Je dirais qu'il existe un moyen très simple de prendre le kleiner Mann à son propre jeu : fournir, non pas la question et la réponse mais, dans un même mouvement, la réponse et la question. "Je propose une réduction des centrales nucléaires. J'entends d'ici l'objection démagogique de Nicolas Sarkozy : "Vous voulez une électricité deux fois plus chère?"


Et si vous voulez vraiment clouer le bec du bonimenteur (dans "bonimenteur", il y a "boni"), vous posez à sa place une question encore plus démagogique : "Croyez-vous que les Français ont tous envie de finir irradiés et isotopés jusqu'à la fin des temps?"

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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 15:00

La journaliste Catherine Le Gall a voulu savoir concrètement ce que cela signifiait dans son quartier (pour Rue 89)

 

http://blog.francetv.fr/nng_images.php?img=/Sarkozy-photos/files/S/a/r/Sarkozy-photos/images/08012008/NicolasSarkozyfumelecigare.jpgPour rendre la RGPP moins abstraite, nous sommes allés voir ses répercussions sur les services publics d'un quartier de Paris.

 

Quand on le résume à quatre lettres technocratiques, la « RGPP » (Révision générale des politiques publiques), la réduction du train de vie de l'Etat est une politique bien abstraite. La RGPP, vous connaissez : son principe le plus célèbre est le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

Déjà 100 000 postes ont été supprimés, un chiffre énorme dont il est difficile d'imaginer les répercussions concrètes. Pour en avoir le cœur net, j'ai décidé de mener l'enquête sur les réductions d'effectifs dans mon quartier (mais pas seulement celles engagées au titre de la RGPP). Les conséquences sur MES services publics. Je suis Parisienne, j'habite le quartier de Belleville (entre le Xe et le XIe arrondissement de Paris).

Mes écoles : « Le système éducatif est cassé »

D'abord un rappel : 16 000 postes vont être supprimés dans l'Éducation nationale dès la rentrée 2011. Que se passe-t-il en bas de chez moi ? Mon quartier ne sera pas épargné :

0.deux classes de premier degré (maternelle et primaire) vont disparaître ;

0.un poste d'enseignant Rased (Réseau d'aides spécialisées aux élèves en difficulté) va être supprimé ;

0.une classe de soutien aux enfants non-francophones va être fermée.

 Pour ce qui est du second degré, le volume horaire alloué aux établissements ne cesse de diminuer alors même que les besoins de ce quartier populaire augmentent.

Olivier Fraboulet-Laudy, membre de la Fédération des conseils de parents d'élèves des écoles publiques (FCPE) et papa de deux élèves du quartier :

« Pour moi, le système éducatif est cassé. L'ambition éducative n'existe plus. En 2011, les auxiliaires de langue disparaîtront et il n'y a plus d'initiation à l'informatique. On sent que les enseignants sont sous pression : ils ne communiquent plus avec les parents. »

 

Mon hôpital : « La nuit, il n'y a plus de chirurgien en chef »

 Dans le domaine de la santé, on ne parle pas de RGPP mais de la loi HPST(Hôpital, patients, santé et territoires). Le but reste le même : rationaliser les services rendus.

Conséquences à l'hôpital Saint-Louis, le plus proche de chez moi : d'après la CGT, 400 emplois ont disparu depuis 2008. Il s'agit, pour la plupart, d'emplois peu visibles comme ceux des services techniques ou administratifs.

Mais les réformes atteignent aussi le personnel soignant selon Yannick Gatel, infirmière syndiquée à la CGT :

« L'offre de soins diminue depuis un an. La nuit, par exemple, il n'y a plus de chirurgien en chef. Si cela peu attendre, le patient est opéré le lendemain. Sinon, il est transféré à Lariboisière. »

Carole Dumont, également infirmière syndiquée CGT, me confie :

« Je ne peux plus faire de travail de qualité car on est sans cesse dans l'urgence. Dans mon bloc opératoire, on est en sous-effectif permanent. On fait de l'abattage. »

 

Mon commissariat : « On récupère des fauteuils dans les rues »

Difficile d'avoir des chiffres mais la situation est peu glorieuse d'après un policier du Xe qui a accepté de me parler :

« Avant on devait être efficaces, maintenant on doit être efficients : on doit faire mieux avec moins de moyens.

Nos effectifs sont rationalisés : certains postes sont supprimés et le personnel est réaffecté dans des brigades pour faire face aux missions quotidiennes.

Au niveau du matériel, c'est le système D. On doit récupérer des fauteuils laissés dans la rue lors de déménagements ! Et quelques fois, quand on manque de personnel, on appelle un policier à la retraite pour assurer l'accueil pendant deux mois. Bien sûr, on nous demande de faire du chiffre : on arrête les fumeurs de shit au lieu de démanteler les trafics de stupéfiants. »

 

Ma Sécurité Sociale : fermeture d'un Point d'accueil personnalisé

Elle est bien mal en point.

D'après la CFDT, huit centres d'accueil parisiens vont être fermés sur les dix-sept actuellement ouverts. Et les plateformes téléphoniques sont réduites du tiers de leurs effectifs.

Dans mon quartier, un Point d'accueil spécialisé va être fermé alors qu'il était destiné aux populations les plus précaires.

 

Ma Poste : six postes évaporés dans deux bureaux proches

 Là, on ne parle pas de la RGPP car La Poste est désormais une entreprise privée. « Chez nous, seulement un départ à la retraite sur cinq est remplacé », affirme un syndicaliste CGT.

Selon Les Échos, 11 700 postes ont été supprimés en 2010 (soit une réduction de 5% par rapport à 2009). Il s'agit, affirme La Poste, de s'adapter à la chute de l'activité courrier.

Les antennes de mon quartier en font les frais : six postes viennent d'être supprimés dans les deux bureaux les plus proches de chez moi.

► N.B. : toutes les personnes que j'ai rencontrées m'ont précisé que le Xe arrondissement de Paris est plutôt bien loti. Il paraît que la situation est bien pire en Seine-Saint-Denis…

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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 06:58

 

 

 

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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 08:31

 

Le matin du 31 mars 2011, la décision de justice concernant les 7 inculpés de l'Université Toulouse II le Mirail a été rendue.

            -8 mois de sursis pour « coups et blessures », 

            -6 mois et  4 mois de sursis pour « dégradations »,

            -2 mois de sursis pour « vol de denrées alimentaires en réunion »,

            -de lourdes amendes pour certains,

            -une somme de plus de 21000 euros de dommages et intérêts pour l'Université du Mirail,

            -pour tous d'une inscription au casier judiciaire entraînant de lourdes            conséquences 

 Et ce, sans aucune preuve matérielle conséquente.

La justice nous montre une fois de plus son vrai visage: une justice garante de la répression d'État, au service du patronat.

 

Pour rappel, leur procès a eu lieu le jeudi 3 février 2011, au Tribunal de Grande Instance de Toulouse. Après des convocations au commissariat, sur plainte de la présidence de l'université Toulouse II le Mirail, sept étudiants ayant participé, parmi des milliers d'autres, au mouvement de lutte contre la LRU en 2009 ont été inculpés.

 

Du 2 février au mois de juin 2009, un important mouvement notamment contre la loi LRU (Libertés et Responsabilités des Universités) avait été mené par les personnels enseignants, chercheurs/euses, Biatoss et étudiants des universités de France, dont Toulouse II le Mirail. Plus de 4 mois de grève, des Assemblées Générales jusqu’à plus de 2500 personnes, de nombreuses manifestations et actions. Il s’agit d’une lutte d’ampleur au niveau étudiant de par sa longueur et sa dureté.

 

Pour rappel, Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, avait, au moment des faits exigé que les « responsables » du mouvement étudiant soient condamnés à des peines exemplaires, cette volonté répressive s’est fait entendre à travers les propos du procureur de la République, celui-ci ayant requis des peines disproportionnées.

Ces réquisitions démontrent la volonté de l’Etat de faire de ce procès un exemple, et de casser toute lutte à venir. Le seul but est d’incriminer des acteurs et actrices de la lutte sociale, en s’acharnant sur les militants de classe. Cette attitude se place dans un cadre plus général de répression contre toutes celles et tous ceux qui ont lutté hier et luttent aujourd’hui. Partout l’arsenal répressif se durcit. Dans les usines, les entreprises, les quartiers populaires, les universités... Le gouvernement et le patronat affirment la même logique : la volonté de répondre aux contestations populaires par le déchaînement des forces répressives.

 

L’université du Mirail, quant à elle, avait demandé des dommages et intérêts injustifiés. Or, il s’est avéré que la présidence de l’université n’avait pas l’aval du Conseil d’Administration du Mirail pour porter plainte. Et cela, alors même que la majorité des personnels de l’université avaient exprimé leur soutien aux étudiants inculpés, notamment par le vote à l’unanimité d’une motion de soutien au Conseil de la Vie Universitaire, réclamant entre autre le retrait des plaintes. La justice a décidé d'ignorer la requête des avocats de la défense pour l'annulation de la plainte de l'Université.

 

La lutte à l'Université du Mirail pour l’arrêt des poursuites à l’encontre des personnes mobilisées est le combat contre une politique répressive généralisée. La répression que subissent nos camarades est une déclaration de guerre adressée à toutes et tous ceux/celles qui n’ont pas renoncé à résister. L'Etat et le patronat comptent sur notre isolement et notre désunion pour asseoir ses capacités d'attaque. Face à cela, il est nécessaire de réunir nos résistances et de faire vivre la solidarité. Nous ne les laisserons pas nous piétiner sans réagir, car nous ne connaissons que trop bien la logique du pouvoir : en criminaliser un pour en terroriser cent.

Face à cette logique, seule notre solidarité peut faire face. Ainsi, la FSE et SUD Etudiant appelle tous ceux et celles (syndicats, organisations politiques, associations, individus…) qui luttent contre l’engrenage répressif à soutenir les inculpés du Mirail, ainsi que toutes les victimes de la répression, à travers un investissement dans le Collectif Anti-répression de Toulouse et/ou de quelque manière que ce soit : soutiens financiers, soutiens politiques, événements médiatiques, rassemblements…  

 

Le porte parole de l'AGET-FSE : Arnaud Dolidier : 06.72.26.26.38

et Roland Mamin pour SUD Etudiant Toulouse: 06.81.96.21.30     

 

 

 

Contact  : inculpees.du.mirail@gmail.com

 

les chèques de soutien aux 7 inculpés du Mirail sont à adresser à :

"à l'attention du CAJ", Canal SUD - 40 rue Alfred Dumeril - 31400 TOULOUSE, 

à l'odre de : AGET-FSE

 

PS : il y a actuellement des élections dans certaines UFR de l'université. Les listes de candidats proches du président s'intitulent "Pour accompagner le changement". En d'autres termes, "pour soutenir la LRU".

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