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14 août 2017 1 14 /08 /août /2017 05:49

 

 

Sur une aire d’autoroute du sud-est. Je viens de conduire 250 kilomètres. Il fait une chaleur post-trumpienne. Je suis un peu abruti par cette canicule et les deux heures de volant. J’ai le cerveau lent (ouaf !).

 

 

Un type d’une cinquantaine d’années tenant une gamine par la main s’approche poliment de moi. Il me demande si je parle espagnol. Je réponds que non. Il s’adresse alors à moi dans un français compréhensible. Il me montre sa voiture, garée à côté de la mienne, une Laguna immatriculée en Haute-Garonne. Il m’explique qu’elle est tombée en panne sèche, qu’il aimerait rejoindre ses fils à Lyon et me demande 10 euros pour commencer à faire le plein de sa voiture.

 

 

Un habitué de cette aire d’autoroute me regarde d’un air amusé. Je flaire désormais l’arnaque.

 

 

Un Polonais se gare de l’autre côté de la voiture de l’Espagnol. Celui-ci lui met le grappin dessus. Il lui sert le même boniment. Le Polonais, qui ne parle que polonais et anglais, ne comprend pas. Je lui explique l’embrouille. L’Espagnol ne comprend pas un mot d’anglais. Malgré cela, le Polonais donne 5 euros à l’arnaqueur et va se désaltérer.

 

 

L’Espagnol croit que j’ai plaidé sa cause auprès du Polonais, me remercie chaleureusement et taille la route au volant de sa Laguna qui était en panne sèche…

 

 

Je m’informe sur le truand ibérique. Je peux expliquer au Polonais qu’il fait partie d’un petit gang de truands à la sauvette qui résident à demeure sur l’autoroute.

 

 

Le Polonais me dit qu’il a fait l’aumône, tout en flairant la combine, car il craignait, au retour de la cafétéria, de voir sa voiture rayée par l’Espagnol.

 

Sur une aire d’autoroute, j'étais attendu...
Sur une aire d’autoroute, j'étais attendu...
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9 août 2017 3 09 /08 /août /2017 05:56
Les soeurs sont des photographes comme les autres !
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8 août 2017 2 08 /08 /août /2017 05:33

 

 

Récemment, je rencontre dans une station balnéaire de la côte méditerranéenne un Anglais de mon âge, sympathique, très naturel. Il réside à demeure dans cet endroit, à 100 mètres de la mer. Il coule avec sa femme des jours heureux.

 

 

Avec les Anglais, dans ce genre de rencontre, c’est souvent tout ou rien : ou bien ils restent sur un quant-à-soi gênant, ou bien ils se livrent à la bonne franquette et sans complexe en se disant, soit que la rencontre n’aura aucune suite, soit qu’elle débouchera sur une vraie amitié. Mon Anglais appartient à la seconde catégorie.

 

 

Très vite, je sais tout de sa vie, de sa femme, de sa famille recomposée, de ses alcools préférés. Et puis, oserais-je le dire sans aucune fausse modestie, il est surpris par la fluidité et la précision de mon anglais oral, ce qui facilite la conversation et le libère. Il m’invite à boire un coup chez lui dans sa très jolie villa, dont il me confie, alors que je ne lui ai rien demandé, qu’il l’a achetée 600 000 euros et que, après des travaux réalisés avec beaucoup de goût (qu’il me fait apprécier de fond en comble), elle en vaut désormais 900 000.

 

 

Comme il a environ 70 ans, je lui demande, de manière rhétorique, s’il est, comme moi, retraité. Un Anglais de 70 ans résidant à l’année près d’Agde dans une belle maison avec piscine et qui se rend à la pêche au gros deux ou trois fois par semaine, est forcément retiré des voitures (notez bien cette dernière expression).

 

 

A ma grande surprise, il m’indique qu’il est toujours en activité, qu’il possède un garage dans la banlieue londonienne qu’il gère depuis sa tablette. Et il précise que lorsqu’il est sur son bateau, c’est son IPhone qui prend le relais. Comme j’ai l’air un peu dubitatif, il m’explique qu’il a installé 13 caméras de surveillance dans son entreprise, qu’il voit tout, en temps réel. Il communique par Skype avec sa secrétaire de direction ; il leur faut une demi-heure, le matin, pour planifier la journée, et elle lui transmet les éléments de comptabilité le soir par courriel.

 

 

Je l’imagine taquinant le merlu et envoyant à un de ses mécaniciens le message suivant : « Hé, Johnny, tu n’as pas rangé ta clé de 12 ! »

 

 

A peine ai-je le temps de me demander si je vais lui parler du Panoptique de Jeremy Bentham, qu’il me dit dans un sourire : « La technologie moderne, c’est quand même bien ». Je garde pour moi que j’ai beaucoup écrit sur 1984 d’Orwell et, surtout, cette réflexion de Staline selon laquelle un marteau peut servir à fracasser la tête du voisin ou, simplement, à enfoncer un clou.

 

 

Nous nous séparons copains comme cochons (les Anglais disent « as thick as thieves », aussi intimes que des voleurs).

Mécanique auto et techniques de pointe
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14 juillet 2017 5 14 /07 /juillet /2017 05:24

 

 

Á l’occasion de la disparition de Simone Veil, il a été de nouveau question – entre autres dans des enregistrements de l’ancienne ministre de la Santé – de la manière dont les déportés survivants des camps de concentration ont été accueillis en France, et des longues années qui se sont écoulées avant que les historiens, les médias, donc l’opinion publique, n’évoquent en détail la machine concentrationnaire.

 

Je sais que cet aspect étrange de l’historiographie des conséquences de la Seconde Guerre mondiale a fait l’objet, depuis une trentaine d’années, de nombreuses études historiques, sociologiques, psychologiques. Je n’ai rien à y ajouter, n’ayant aucune compétence particulière en la matière. J’évoquerai simplement ici un souvenir personnel qui apportera sa pierre au mur de méconnaissance et d’incompréhension qui a longtemps entouré la déportation et le massacre à échelle industrielle de plusieurs populations européennes, les juifs au premier chef.

 

Nous sommes en 1958. J’ai dix ans. J’habite Boulevard Basly à Hénin-Liétard et, par un beau jeudi printanier, je joue aux osselets chez deux amis frères dont les parents sont, comme les miens, instituteurs. Nous sommes sur la terrasse à côté de la cuisine où les parents de mes copains devisent avec un homme d’une quarantaine d’années que je ne connais pas. Je trouve étrange que ces adultes parlent à voix basse mais je préfère me concentrer sur mes osselets. Je vois bien que, de temps en temps, l’aîné des deux frères tend l’oreille. Intrigué, je fais comme lui et j’entends alors des mots glaçants que je ne connais pas ou que je ne rattache à aucun contexte: « concentration », « fours crématoires », « kapos », « affamé », « chiens policiers », « SS », « Auschwitz », « barbelés ». Je demande alors à l’aîné des deux frères s’il sait de quoi parlent les adultes. Il sait (mais pas son jeune frère) et ne m’en a jamais rien dit. En chuchotant, il m’explique longuement le système concentrationnaire.

 

Quand les camps de concentration étaient tus

 

La découverte de cette réalité abominable me sidère. Á la maison, la parole est plutôt libre (on parle beaucoup de la guerre d’Algérie), mais mes parents n’ont jamais évoqué devant moi cette horreur alors que les camps ont été libérés treize ans auparavant. En 1958, je ne sais pas ce qu’est un juif, d’autant qu’il n’y en a très peu dans le bassin minier du Pas-de-Calais.

 

De retour à la maison, je mets les pieds dans le plat et je contrains littéralement mes parents à m’en dire plus. Mon père finit par satisfaire à ma demande et m’apprend qu’un de ses oncles, déporté pour faits de résistance dans un camp de concentration, a été exécuté en 1944 dans ce même camp pour avoir élaboré une tentative d’évasion.

 

Plus jamais je n’évoquerai avec mes parents leur appréhension, leur gêne, leur mutisme qui resteront pour moi un mystère. Un mystère évidemment construit, collectif et sûrement pas individuel.

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27 juin 2017 2 27 /06 /juin /2017 05:40

 

Avec un investissement supplémentaire de 5 000 livres (5 700 euros), l’incendie de la Tour Grenfell à Londres aurait probablement pu être évité. Si l'incendie a été d'une telle violence et soudaineté, c'est parce que, lors de la rénovation du grand bloc de logements, on a voulu faire une économie de 5 700 euros en installant les panneaux d'isolation les meilleur marché au lieu de leur version ignifuge.

 

Les habitants de la tour avaient dénoncé le manque de sécurité incendie de la tour, et 90% des habitants avaient signé, en vain, une pétition demandant une enquête sur la mauvaise maintenance de cet immeuble.

 

Par ailleurs, des spécialistes de la sécurité incendie avaient exprimé un avis négatif sur la décision de Boris Johnson, le maire conservateur de l'époque, de fermer des casernes de pompiers. La réponse de Johnson fut on ne peut plus élégante : « Get stuffed ! » (allez vous faire foutre !). Il apparaît maintenant que les pompiers ne disposaient pas des moyens nécessaires pour arriver à maîtriser un tel incendie, et encore moins pour l'éteindre.

 

Il y a deux ans, la proposition de Jeremy Corbin pour imposer des normes plus strictes en matière de sécurité incendie dans de tels édifices a été rejetée par la majorité conservatrice. Pourtant, 10% des Britanniques, soit 6 millions de citoyens, vivent dans des bâtiments similaires à la Tour Grenfell de Londres. L'indignation a été tellement grande que Scotland Yard a entamé une enquête pour « corporate manslaughter » (homicide commis par une entreprise). Après le terrorisme islamiste, le terrorisme d’entreprise !

 

La responsabilité de la catastrophe est à imputer à la soif de profit et à la gestion désastreuse de ces immeubles. Les manifestants se sont rendus à la mairie et devant la résidence de la Première ministre. Theresa May a été pendant des années ministre de l'Intérieur et, à ce titre, elle est en partie responsable de la catastrophe.

La Tour Grenfell de Londres : des économies de bouts de chandelle (sic)
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20 juin 2017 2 20 /06 /juin /2017 05:37

Je vais vous aider : la réponse est non ! Et pourtant, c’est un très grand champion. Mais il est modeste et ne court pas après le buzz médiatique.

 

Il fut double champion du monde de Finn (dériveur olympique en 1993 et 1996) et vice-champion du monde de Soling (quillard olympique).

 

En 2003, on le retrouve capitaine et barreur du Class America Le Défi Areva. En 2004, il obtient la médaille de bronze aux championnats du monde de Match Racing.

 

En 2007, il est tacticien et barreur de Luna Rossa Challenge, finaliste de la Coupe Louis Vuitton.

 

En 2010, il entraîne la cellule arrière d’Oracle racing USA 2017. Il remporte la 33ème Coupe de l’America.

 

En 2013, il remporte la 34ème Coupe avec le même bateau (comme entraîneur).

 

Cette année, Oracle Team USA pourrait de nouveau remporter la Coupe de l’America, toujours entraîné par Philippe Presti. Les qualifications se déroulent actuellement aux Bermudes, loin du bassin d’Arcachon dont est originaire Philippe.

 

Ici, le blog (très instructif) de Philippe Presti

Connaissez-vous Philippe Presti ?
Connaissez-vous Philippe Presti ?

 

Sur la photo où il brandit une coupe très imposante, le punctum barthésien est évidemment sa main gauche, puissant battoir qui soumet les vagues !

 

Au fait, Philippe est un cousin par alliance. Ci-dessous, il y a quelques années, avec sa compagne (ancienne championne de beach-volley) et ses parents. Lors d'une réunion de famille avec plein de Presti...

Connaissez-vous Philippe Presti ?
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16 juin 2017 5 16 /06 /juin /2017 05:35

Tout le monde a, semble-t-il, eu faux : l'insensée Duras qui voulut tuer, symboliquement certes, la mère de Grégory pour un bon mot, la presse de caniveau qui aurait tant aimé que Christine Villemin fût coupable car rien ne fait plus vendre qu'un infanticide, les gendarmes de la première équipe qui ne concevaient pas d'autre coupable que Bernard Laroche, le père de Grégory qui assassina de manière on ne peut plus préméditée (et annoncée), devant son enfant de quatre ans, un bougre dont le “petit” juge Lambert avait fini par croire qu'il était innocent, et que la gendarmerie locale avait laissé sans protection. Ce n'était tout de même pas parce qu'il était militant CGT que la Justice lui avait réservé un chien de sa chienne, on espère...

 

L'affaire est peut-être en train de rebondir. Si l'assassin appartient à la famille du père de Grégory, comment le secret a-t-il pu être gardé pendant trente-cinq ans ? Comment tant de haine a-t-elle pu servir à ce point d'étouffoir ?

 

Je propose de nouveau un article publié une première fois en 2007, et une deuxième fois en 2014.

 

 

Pourquoi est-on marqué à jamais par un meurtre, par la personnalité d’un assassin ou par celle d’une victime ? Comme pour le reste, parce que ces tragédies surviennent à un moment adéquat de notre existence : nous sommes réceptifs, concernés, en empathie avec les victimes ou avec les inculpés quand nous les croyons innocents. Et puis, tout est construction. On se passionne parce qu’on nous passionne.

 

Je vécus cette affaire avec une très grande empathie car j’avais un fils guère plus âgé que le martyr de la Vologne. Mais, dans le même temps, ce drame me parvint de manière atténuée car je résidais à l’époque à plusieurs milliers de kilomètres de la France et n’avais pas accès à la radio ou à la télévision française. Je dus me contenter des articles du Monde, de Libération et des photos de Paris Match, que je feuilletais chez mon marchand de journaux (sans l’acheter car je savais que tout ce que publiait l’hebdomadaire était – d’une manière ou d’une autre – bidonné et que, de toute façon, il était hors de question pour moi d’enrichir cette publication de droite et populiste).

 

Le temps le plus fort de cette affaire fut pour moi, vécu “ écrit ” oblige, l’article de Marguerite Duras publié en dernière page de Libération. Dans mon milieu (universitaires, professeurs de littérature), Duras jouissait d’un très grand prestige. De plus, une de mes collègues était une des meilleures spécialistes de l’œuvre de l’amie du Président de la République de l’époque. Cette amitié avait fait de l’auteur d’India Song un écrivain quasi officiel. Nous fûmes assommés par cet article scandaleux. Duras (qui, soyons méchant et réaliste, ne buvait pas que de l’eau minérale des Vosges) était donc allée se promener quelques heures dans le village de la famille Villemin, y avait respiré les effluves de la mort, s’était imprégnée du mystère de l’affaire et avait laissé tomber son verdict : « Christine V. » (comme elle l’avait appelée dans une fine allusion à l’un des titres de ses romans, Le ravissement de Lol V. Stein) pouvait bien avoir tué son enfant : elle n’en était pas moins «sublime, forcément sublime ». Ces trois mots firent le tour du monde et nous arrachèrent à la fois des grincements de dents et des tapages sur les cuisses à n’en plus finir. Nous étions furieux car elle condamnait la mère sans rien savoir, et nous nous bidonnions à coups de « toi, tu es crétin, forcément crétin », « lui il est cocu, forcément cocu ».

 

 

Au moment de la publication de cet article, j’avais l’intuition (infondée) que Christine était coupable. Mais jamais je n’aurais rendu public mon sentiment, même au prix d’un bon mot. Pourquoi avais-je pu penser cela ? Il avait été dit que, lorsqu’on avait retrouvé le cadavre de l’enfant, son visage était très serein. J’avais donc imaginé que son assassin ne pouvait être qu’un très proche, sa mère au premier chef, qui aurait présenté à l’enfant cet emmaillotement dans un sac plastique comme un jeu. Mais, malgré la distance, j’avais entendu dire – juste après la libération de Laroche – qu’un journaliste avait hélé le “ petit ” juge très inexpérimenté par un : «Alors, la salope, tu la coffres ? » Si ces professionnels du caniveau se permettaient ce genre d’apostrophe, c’est que la culpabilité de Christine Villemin était loin d’être acquise.

 

À la lecture de l’article de Libération, la mère de Grégory, que Duras n’avait pas pris la peine de rencontrer, s’était écriée : Mais elle folle, celle-là. » Elle était folle (forcément folle) au sens où elle avait voulu donner du sens à ce qui n’en avait pas, où elle s’était piquée de créer un mythe avec une geste qui n’existait que dans son cerveau d’écrivain officiel et fatigué. Avait-elle prêté ses propres frustrations à cette mère éplorée en imaginant qu’un infanticide pouvait donner du relief à l’existence de la petite provinciale qui reprenait la vie qu’elle avait donnée et qui pouvait enfin donner plus de poids à son désir qu’à celui de son mari ?

 

Des années plus tard, Duras en rajouta une couche dans une interview accordée à Christine Ockrent. Dans une vaticination encore plus délirante que la première, elle expliqua qu’il valait mieux qu’on ne sache pas qui avait tué, « même pour Christine Villemin parce qu’on ne peut pas recommencer à se tromper. » Du haut de sa grandeur morale et au nom d’un féminisme recuit, elle aurait « pardonné » à Christine Villemin car elle aurait pardonné à toutes les femmes car « toutes les femmes sont, dans le regard des hommes, comme des vaches dans l’étable. »

 

Pire encore que les affaires Dominici et Besnard, l’enquête consécutive à l’assassinat du petit Grégory fit l’objet de bavures et dérapages absolument scandaleux. Le secret de l’instruction fut violé à des dizaines de reprises, les médias s’acharnèrent sur la mère de l’enfant, les premiers enquêteurs bâclèrent leurs travaux d’investigation, le juge d’instruction ne fut jamais à la hauteur. Peu de temps après le non-lieu accordé à Christine Villemin, je fis la connaissance, dans une association de secours de gauche (disons populaire) d’un gendarme proche de la retraite qui avait fait partie de la première équipe d’enquêteurs. Il me dit que pour lui et ses collègues, gendarmes de terrain, connaissant tout le monde dans la vallée de la Vologne, il n’y avait aucun doute : c’est Laroche qui avait tué. Cette certitude – forgée 48 heures après la découverte du corps – n’en faisait naturellement pas un coupable, mais expliquait l’antagonisme entre les gendarmes et le juge Lambert pour qui Christine avait tué son fils.

 

Par la faute de ce juge qui l’a harcelée, et aussi des médias qui l’ont manipulée, cette jeune femme a connu des souffrances abominables : celles d’une femme qui perd son enfant dans des conditions dramatiques, qu’on accuse d’avoir trompé son mari et d’avoir conçu le gamin avec quelqu’un d’autre, qu’un corbeau nargue en lui disant qu’elle avait mérité ce qu’elle endurait.

 

Pour leur défense, les époux Villemin avaient “ choisi ” Maître Garaud (proposé, semble-t-il, par Europe 1 qui espérait bénéficier d’informations exclusives), un homme d’extrême droite, favorable au rétablissement de la peine de mort, alors que les Laroche avaient choisi un avocat proche du Parti communiste. Les honoraires de Garaud s’élevèrent à environ 2 millions de Francs. Pour payer, les Villemin acceptèrent de faire des photos pour Paris-Match, ce qui contribua à jeter l’opprobre sur la mère de l’enfant dans l’opinion publique.

 

Le dossier va être rouvert. Des traces d’ADN ayant complètement disculpé les parents de Grégory vont peut-être mener la justice au coupable.

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15 juin 2017 4 15 /06 /juin /2017 14:54

ont brillé lors du championnat de France UNSS des collèges : médaille de bronze.

Rébecca Gensane et ses camarades du Collège Vendôme de Lyon...
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11 juin 2017 7 11 /06 /juin /2017 08:09

Á Oradour. Où elle était invitée avec sa classe de collège de Lyon.

 

Voyage payé par l'Éducation nationale. Mais l'Éducation nationale est pauvre. Alors, il y eut un tirage au sort, très tendance aujourd'hui dans l'Éduc Nat. 40% des élèves furent laissés sur le carreau.

 

Raph et Manu ici à 56 min. 35.

Raphaëlle Gensane vole au secours de Macron
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30 mai 2017 2 30 /05 /mai /2017 05:37

J’admire les nageurs de haut niveau : les carrières sont courtes, les rigueurs de l’entraînement sont dures. Á de très rares exceptions près, ils ne gagnent pas un centime et ils entrent dans la vie active, éventuellement comme entraîneurs avec des salaires tournant autour du SMIC, quand ils n’exercent pas de manière bénévole.

 

Les jeunes de haut niveau sont des gosses formidables : en plus de leur scolarité, ils nagent, dès l’âge de 12 ans, 12 à 20 heures par semaine, sans compter la préparation physique générale (pompes, gainage, assouplissement, course à pied, etc.). Pendant les vacances de Noël ou de Pâques, au lieu, comme leurs camarades de classe, de se reposer à la maison ou chez papi et mamie, ils doublent les entraînements et nagent de 80 à 100 km en deux semaines. Récemment, je visionnais une vidéo avec Christine Caron, qui battit le record du monde du 100 mètres dos en 1964 à l’âge de 16 ans. Son entraîneuse, la légendaire Suzanne Berlioux, y expliquait que, lorsque Christine effectuait un entraînement dur, elle nageait 3 000 mètres. Lorsque nos nageurs de 12-13 ans effectuent en entraînement léger (un décrassage après une compétition), c’est alors qu’ils nagent 3 000 mètres. Ces efforts sont accomplis tandis que, par ailleurs, ils sont en pleine croissance, de sorte que les machines sont à la fois surpuissantes et en même temps fragiles.

 

Parmi les ennemis implacables que comptent les nageurs, le chlore et les chloramines sont certainement les plus invasifs. Quand un pays comme l’Allemagne mène une politique de « déchlorification » de ses piscines, la France continue plus que jamais de les chlorer. Ainsi, dans le grand Lyon, il n’y a, à ma connaissance, qu’une piscine sans chlore.

 

Rébecca, ma petite dernière, est championne de haut niveau depuis qu’elle a commencé la compétition à l’âge de huit ans. Il se trouve – je n’en tire aucune gloriole ou fierté mais j’en suis très heureux pour elle – que, dans le département du Rhône et, au-delà, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, elle gagne tout ce qu’elle veut, dans toutes les distances et dans toutes les nages.

 

Tout barbotait pour le mieux pour elle dans le meilleur des mondes jusqu’à sa rencontre violente avec le chlore. Cela se passa le 11 février 2017 à la piscine de Chassieu. Lorsque nous entrâmes dans le hall de cet établissement, nous fûmes pris à la gorge par une forte odeur de produits chlorés. Ceux qui, comme moi, n’étaient jamais venus dans cette piscine réalisèrent qu’elle avait été construite par des donneurs d’ordre et des architectes de manière particulièrement imbécile : le public – les parents, donc – étaient séparés de leurs enfants nageurs par une vitre épaisse ne permettant même pas d’entendre ce qui se passait autour du bassin. Lorsque j’en fis la remarque au président du Comité du Rhône, il me répondit qu’être séparé par une vitre « est assez inconfortable pour les parents mais c’est plutôt un bénéfice pour toutes les personnes au bassin (nageurs, éducateurs et officiels) ». Si j’ajoute à cela que les gradins permettent l’accueil d’une cinquantaine de spectateurs alors que nous étions une centaine de parents et que ce genre de compétition dure environ quatre à cinq heures, on imaginera le confort qu’offrait ce bocal surchauffé et insonorisé !

 

J’avais bien remarqué que les responsables de la piscine n’avaient ouvert aucune porte-fenêtre pour aérer les lieux mais il m’avait échappé que, par négligence, les nageurs avaient déposé leurs sacs de sport sur les aérations. Ce petit détail avait également échappé à tous les entraîneurs, ainsi qu’aux responsables de la piscine et aux organisateurs de la compétition.

 

Durant la première course, un 400 mètres 4 nages que ma fille remporta, je me rendis compte que quelque chose n’allait pas la concernant. Elle était moins vive, moins “saignante” que d’habitude. Lorsqu’elle sortit du bassin, je la vis trembler, suffoquer. Un de ses entraîneurs l’aida à respirer, pour ce que j’en vis à 50 mètres de distance. Au bout de dix minutes, je parvins à entrer en communication – téléphonique ! – avec elle. Je lui suggérai de se couvrir et de me retrouver dehors pour marcher et respirer. Elle tremblait toujours, avait des nausées et me dit – ce qui m’inquiéta sérieusement – qu’elle ressentait des picotements dans tout le corps. Je crus – à tort heureusement – que ce symptôme pouvait être associé à un problème cardiaque. Á aucun moment, on ne proposa à ma fille de l’oxygène, on ne lui prit sa tension, on ne vérifia son taux d’oxygénation. On ne s’enquit pas non plus de la présence d’un médecin. En six ans de compétition et plus de 200 épreuves, ma fille n’avait jamais éprouvé ce type de malaise spectaculaire.


 

 

 

Les enfants chlorés du Rhône

Le lendemain, en discutant avec plusieurs parents, je m’aperçus que de nombreux enfants avaient eu des problèmes de toux, de vomissement et de respiration dans la soirée et au cours de la nuit. Ce jour-là (la compétition durait deux jours), conscients ou pas de leur bévue, les organisateurs de Chassieu ouvrirent deux portes vitrées, ce qui aéra les lieux.

 

Dans un courriel que j’adressai le 13 février au président du Comité du Rhône, je suggérai que la piscine de Chassieu ne fût plus jamais requise à des fins de compétition. Le président me répondit que « le comité manque cruellement de bassins mis à sa disposition de façon gratuite ou payante, pour pouvoir se passer de l’aide d’une municipalité bienveillante ». Il ajouta : « Je transmets toutefois votre courriel à tous les membres du conseil d’administration du comité car il soulève des questions qui méritent d’être débattues lors de notre prochaine réunion le 9 mars et vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes meilleurs sentiments ». Je n’ai eu aucun suivi à ce jour.

 

Il me restait à savoir avec précision de quoi souffrait ma fille. Je lui fis consulter deux spécialistes qui, après les tests bien connus consistant à faire vider ses poumons au patient avant et après prise de Ventoline, en arrivèrent à la même conclusion : Rébecca ne souffrait pas d’asthme mais ses bronches et le haut des poumons avaient été attaqués. Il convenait d’attendre patiemment et sans aucun traitement que les choses rentrent dans l’ordre.

 

Si je puis dire, ma femme et moi, nous respirâmes. De fait, il y eut du mieux. Y compris début mai lorsque ma fille s’aligna dans le 200 mètres 4 nages du Championnat de France des Régions à Besançon. Je craignais le pire : pour l'emporter, il lui faudrait se donner à fond. Elle gagna, sans problème de ventilation. Dès le lendemain, les ennuis recommencèrent, à l’entraînement, puis en compétition les 28 et 29 mai.

 

Dans la piscine de Décines, parfaitement aérée et sans odeur de chlore particulière, ma fille était engagée dans six épreuves du Championnat du Rhône où elle était largement favorite. Elle en remporta quatre, trois fois en suffoquant, et dut abandonner la compétition lors d’un 400 mètres nage libre où elle menait largement.

 

Contrairement à ceux de Chassieu, les officiels de Décines furent irréprochables : ils l’installèrent sur une civière, appelèrent ses parents qui étaient dans les tribunes, prirent sa tension, son rythme cardiaque, son taux d’oxygénation et firent venir les pompiers. Trente minutes plus tard, Rébecca avait retrouvé toutes ses facultés.

 

Je ne suis ni médecin ni psychologue mais j’imagine qu’à la base de ses crises, il peut y avoir une part de somatisme.  L’attaque subie par son organisme a peut-être débouché sur des problèmes de mauvais stress, de diaphragme qui ne fonctionne plus comme il devrait. Il lui reste deux compétitions importantes dont un championnat de France à la mi-juin. Comme elle est une battante, elle veut en être. Elle va subir de nouveaux examens, radios, test d’effort et autres.

 

Nous avons revu hier une pneumologue qui, après le test à la Ventoline, pense que Rébecca souffre d'un asthme à l'effort. C'est guérissable : en un mois, un an, trois ans. Elle ne peut se prononcer.

Les enfants chlorés du Rhône
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