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6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 15:05

http://blog.rc.free.fr/blog_photos/edwige%20feuillere%20jean%20cocteau%20jean%20marais.jpgPierre a soixante-dix ans. A l'âge de quarante ans, il rencontre Denise, une collègue enseignante, divorcée, mère d'un enfant.

 

Denise a des qualités : pédagogue hors pair, c'est une femme de convictions, militante syndicale acharnée, dans l'abnégation, au service des autres. Par ailleurs, elle est comme elle est : terriblement castratrice. Enfant, elle a beaucoup souffert d'un père dur et d'une mère indifférente. Elle a reporté sur les autres hommes ses souffrances d'adolescente. Elle a plaqué, sans se retourner, le père de son fils. Le gosse sera balloté entre la névrose d'une mère dominatrice et celle d'un père vaillant à l'extérieur du foyer et soumis à la maison.

 

Quand Denise et Pierre s'unirent, ils mirent en commun des expériences professionnelles et militantes identiques, mais aussi des personnalités antagonistes mais complémentaires. Il apprécia d'être pris en main par une femme meneuse d'hommes, mère d'un enfant alors que lui-même ne pouvait assumer une paternité.

 

Au fil des ans, Pierre sombra dans la dépression. L'emprise de sa femme, pourtant nécessaire, lui devint de plus en plus insupportable. Lorsque Denise se retrouva la grand-mère d'une petite Alexandra, elle reporta toute son affection sur une enfant qui souffrait malheureusement d'un léger handicap. Pierre se fit placer en congé de maladie de longue durée, ce qui le mena doucement jusqu'à soixante ans, l'âge de la retraite.

 

Pendant des années, Denise et Pierre coexistèrent sous le même toit, le temps s'écoulant de plus en plus lourdement pour Pierre qui restait cloîtré chez lui. Pour Denise, la vie fut plutôt douce dans la compagnie de sa petite-fille, et trépidante au sein de deux associations auxquelles elle accordait tout son temps libre.

 

Un soir, Pierre prit sur lui pour accompagner Denise dans une réunion syndicale. Il y revit Raymond, un ancien collègue. Ils échangèrent trois mots de salutation, puis un regard, peut-être aussi brûlant que celui que se décochèrent le jeune Flaubert et Elisa Schlésinger. Cet éblouissement donna à Pierre le sens de sa vie.

 

Enfin.

 

Pierre et Raymond vivent sous le même toit. Très heureux, ce me semble.

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1 août 2011 1 01 /08 /août /2011 14:58

Ce "pauvre a tort" n'est pas de moi. Quand j'habitais en Côte d'Ivoire, des chauffeurs de taxi arboraient ce slogan qui signifiait qu'un piéton écrasé par un taxi avait tort et aurait dû se trouver ailleurs. Il semble que les États-Unis en soient au niveau de la Côte d'Ivoire il y a trente ans, comme en témoigne cet article d'Hélène Crié-Wiesner pour Rue 89.

 

Une mère a été jugée coupable de la mort de son enfant, heurté par une camionnette alors que la famille, juste descendue d'un bus, essayait de traverser une route sans passage protégé à proximité. Le conducteur était ivre. Au pays des autos reines, les sans-voiture ont du mal à survivre.

L'accident a eu lieu dans la banlieue d'Atlanta (Georgie) en avril 2010, la condamnation pour « homicide par véhicule » est tombée le 14 juillet dernier. Le conducteur du van, ayant bu et pris des sédatifs au moment des faits, aveugle d'un œil, et avec des antécédents analogues, a été condamné à six mois de prison.

Depuis, la colère enfle dans la communauté noire, relayée par les mouvements environnementalistes et les partisans de meilleurs transports publics dans le pays. Les urbanistes battent leur coulpe mais ne voient aucune issue possible : c'est ainsi que les Etats-Unis ont été configurés !

Voici l'histoire de Raquel Nelson, femme noire de 30 ans, qui n'est pas la première à vivre ce genre de situation. En Virginie, notamment, la police a pour habitude de verbaliser les piétons heurtés par des voitures au motif qu'ils ont « gêné le trafic automobile ».

Trop fatigués pour marcher si loin

C'est un samedi en fin de journée. Raquel et ses trois enfants, 2, 4 et 9 ans, sortent d'un supermarché Walmart. La famille n'a pas de voiture. Le week-end, les bus sont rares, ils ratent le leur de peu, le suivant arrive une heure plus tard, il fait déjà nuit. Les gosses sont crevés.

Avec d'autres passagers ils descendent à leur arrêt habituel, situé le long d'une route à six voies où les feux sont rares, où donc les voitures roulent à vive allure. Leur appartement est situé de l'autre côté de la route. D'ordinaire, quand ses enfants l'accompagnent, Raquel revient à pied en arrière sur 500 mètres, traverse à un feu et repart dans l'autre sens. (Voir le schéma des lieux)

Schéma des lieux de l'accident. En pointillés verts, le chemin pris par Raquel Nelson pour traverser la rue. A noter qu'aucun passage piéton n'est visible à proximité (cliquez pour agrandir).

Pas cette fois, car il est tard et tout le monde est fatigué. En compagnie d'autres enfants et adultes, la famille traverse bien vite la moitié de la chaussée, et souffle un instant sur la voie centrale de bifurcation. Apercevant une femme qui finit de traverser en courant, le petit garçon de 4 ans lâche la main de sa mère pour la suivre.

Agrippant sa petite fille de 2 ans, Raquel tente de rattraper son fils. Trop tard : l'enfant est percuté par une camionnette, qui blesse aussi la mère et la fillette. Le conducteur ne s'arrête pas.

Couleur de peau et classe sociale

Voici ce qu'en dit le site d'info environnemental Grist, qui a largement contribué à faire connaître le cas de Raquel Nelson :

« Soyons honnête : une partie de cette histoire a quelque chose à voir avec la race et la classe sociale. Les gens qui marchent et qui empruntent les transports publics aux Etats-Unis sont en général des pauvres, ou encore des gens qui ne peuvent pas conduire.

Les usagers des transports en commun et les piétons sont marginalisés, enfermés dans leur situation. La plupart du temps, le service des transports est médiocre, idem pour les infrastructures destinées aux piétons. Le service public utilisé par Raquel Nelson avait lui-même supprimé plusieurs lignes au cours des mois précédents. Qui souffre le plus de tout ça ? Les pauvres. »

 

En ce qui concerne la fréquence des bus et l'aménagement de leurs arrêts, les choses ne risquent pas de s'améliorer de sitôt aux Etats-Unis : depuis le début de la crise économique il y a trois ans, des centaines de municipalités – dont Chicago, Atlanta, Saint-Louis, Washington, New York et autres mégapoles – diminuent le service car elles n'ont plus d'argent en caisse.

C'est d'autant plus paradoxal que pendant ce temps, le chômage augmente, les revenus des gens dégringolent, ils n'ont plus les moyens d'avoir de voiture ou d'en payer l'essence, et le besoin de transport public est d'autant plus criant. Plus grande est la demande, plus l'offre se restreint. Inutile, dans ces conditions, d'espérer une amélioration de ce qui subsiste.

L'irrésistible mutation des banlieues américaines

Un saisissant reportage vidéo, intitulé « Traverser les lignes », a été diffusé dans Blueprint America, sur la chaîne PBS. Voici le lancement de l'émission :

« Un changement subtil s'est produit ces dernières années dans nos banlieues : cet habitat autrefois réservé aux classes moyennes est en train de devenir celui des pauvres qui travaillent.

Résultat : les routes qui avaient été construites pour les voitures sont désormais utilisées par une population toujours plus nombreuse qui n'a pas les moyens de conduire. Les conséquences peuvent être mortelles. »

 

Le reporter donne un chiffre incroyable : 43 000 piétons ont été tués aux Etats-Unis au cours des dix dernières années, soit « l'équivalent d'un jumbo jet qui s'écraserait chaque mois ».

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27 juillet 2011 3 27 /07 /juillet /2011 07:40

Ma fille Rébecca est âgée de 7 ans. Elle nage avec bonheur et ardeur au sein des Dauphins du TOEC.


Récemment, elle a remporté un 50 m dos en 52 secondes 54, réalisant le meilleur temps de tous les engagés ce jour-là (link).

 

Si je compte bien, elle nage 50 mètres quand Camille et Jérémie en nagent 100.

 

Courage, ma fille chérie !

 

Blog.jpg

 

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28 juin 2011 2 28 /06 /juin /2011 06:20

         

P. vivait heureux, comme inspecteur de l'enseignement primaire à Yamoussoukro, le village du président Houphouët-Boigny, la capitale de la Côte d'Ivoire. Il passa contrat avec une étudiante française pour qu'elle lui fasse un enfant. L'enfant fut conçu et, quand il eut ses dents définitives, la mère le laissa au père et "tailla la route", contrat rempli. P. résolut de rentrer en France, sans doute pour confier l'enfant à sa famille paternelle.


Le président, celui qu'on appelait en s'inclinant le "Sage de l'Afrique", averti de cette volonté de départ, convoqua l'intéressé :

- Pourquoi veux-tu partir ?

- Je veux rentrer en France.


Félix Houphouët-Boigny n'était pas homme à se satisfaire d'explications toute simples.


- Quel est ton problème ? Argent, santé, famille, différend professionnel ?

- Je veux rentrer en France.

 

 

Le bélier (boigny, en baoulé) est un animal têtu. Chaque fois que le président venait se ressourcer à Yamoussoukro (le village de la reine Yamoussou), il convoquait P. qui comprit qu'il ne s'en sortirait pas s'il ne livrait le nom d'un coupable, de celui qui avait provoqué son désarroi. Il se souvint que, plusieurs années auparavant,  D. (directeur de l'enseignement primaire) lui avait promis l'attribution d'une 504. En fait, à la fin du mois, devaient arriver à la direction de l'enseignement primaire une 504 et une R 12 neuves. D. garda pour lui le véhicule de commandement et attribua généreusement la R 12 à P.


P., fatigué, concéda au président que c'était D. qui lui créait des problèmes mais il maintint sa volonté de quitter le pays. Le président était furieux mais il connaissait le fautif. Séance tenante, il appela le ministre de l'Éducation nationale : "Convoque-moi D. pour demain matin à la présidence."


À huit heures, D. (surnommé La pilule par les coopérants français, à l'incompréhension de leurs collègues ivoiriens) se présenta au Palais. Il y mijota jusqu'à quinze heures, ce qui lui donna le temps de penser au geôles du sous-sol.


 L'huissier l'appela et l'introduisit dans une pièce immense où, derrière un immense bureau, le vieux sage de l'Afrique tendit négligemment la main à son fonctionnaire, ce qui obligea celui-ci à courir pour saisir la dextre royale. Houphouët attaqua fort :


- C'est toi, petit Baoulé, qui veut chasser les Blancs de Yamoussoukro ? Ta mère con, bâtard, chien, terroriste, etc... Tu as jusqu'à demain matin pour me nommer un Blanc en remplacement de celui-là.


- Certainement, Président.


 C'est ainsi que V. succéda à P., V. dont le plus grand titre de gloire était non pas surréaliste mais subsaharien. Originaire des Pyrénées, il arriva à Abidjan dans les années cinquante. Au cours d'une soirée avinée, où étaient stigmatisées les velléités indépendantistes de certains natifs, il proféra des paroles anodines mais frappées du bon sens que procure l'euphorie alcoolique : " Putain, ça me ferait chier d'avoir un préfet nègre à Pau." Le gouverneur le remit à la disposition de la métropole. La colonie ayant accédé à l'indépendance, il revint avec les honneurs dus à un martyr de la colonisation. Après sa retraite, vers 1980 il se reconvertit dans les assurances, sous l'inoxydable égide du président.

 

Coule-t-il des jours heureux dans son Béarn natal, le fessier posé sur un énorme matelas d'argent, ou bien est-il déjà assis à la droite du Père ? Je ne sais.

     


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12 juin 2011 7 12 /06 /juin /2011 15:00

Un ami me fait parvenir un témoignage partiel (mais non partial) de ce qu'il a vécu pendant les récents événements dramatiques de Côte d'Ivoire. Notez tout particulièrement ce qu'il dit de l'exfiltration de Gbagbo de la Présidence.

 

 Le 31 mars, nous sommes partis pour l'école en passant par le Plateau où nous devions déposer la petite à son collège. La présence de barrages de "jeunes patriotes" (favorables à Gbagbo, stipendiés pour contrôler les identités et fouiller les véhicules) nous a incités à nous diriger vers Koumassi. Vers dix heures, la fantasia s'est déclenchée dans tous les quartiers anti Gbagbo (tout Abidjan sauf Plateau, Cocody et Yopougon). Rafales en l'air, braquages de véhicules (il s'agissait, pour les acteurs, de se procurer les moyens de piller et/ou de partir attaquer les partisans de Gbagbo qui tenaient le Plateau).


    Nous sommes restés six jours bloqués à Koumassi. Sans problème de nourriture. Mais, le lundi suivant, l'eau a été coupée dans tout Abidjan-Sud. J'ai appelé les forces de la Licorne qui sont venus nous exfiltrer le mercredi 7 avril, en toute discrétion : un camion haut sur pattes encadré de deux automitrailleuses, dont les servants faisaient pivoter professionnellement l'arme tous azimuts, et d'un blindé léger. Au moins trois cents badauds du quartier, prudents cependant, pour nous voir embarquer. Dans le camion, casque et cotte de mailles d'au moins quinze kilos pour chacun. Le trajet jusqu'au camp a duré deux heures car il fallait aller prendre d'autres évacués à Marcory. Le poids du gilet pare-balles m'a endolori l'arrière-train, douillettement installé sur un moelleux banc de bois, pour trois jours.


    Nous étions, six jours auparavant, partis au boulot dans les conditions ordinaires : pantalon-chemisette pour moi, bien entendu sans passeports. Nous sommes restés huit jours au camp Licorne (ex RIMA de Port-Bouët) et ce n'est que le mercredi 13 avril que le fiston a pu traverser Abidjan pour récupérer nos documents de voyage. Le lendemain, nous avons quitté Abidjan dans un avion militaire italien à destination de Rome, via Tamanrasset pour un ravitaillement. Nous sommes arrivés à destination soixante heures après. N'ayant ni chéquier ni carte de crédit restés à l'appartement, nous n'avons pu prendre Alitalia qui ne demandait que 660 euros par personne (nous étions six, nous avions pris en charge trois autres compagnons d'infortune, Noirs de nationalité française, une femme et son gosse et une jeune métisse qui est ensuite restée quinze jours à T. avec nous). Nous avions raclé tout l'argent liquide que nous pouvions mais il n'y en avait pas assez en euros. Nous nous sommes rabattus sur le train mais les directs Rome-Paris par Milan étaient complets jusqu'au lundi 18. Sauts de puce : Rome-Vintimille, train pour Nice dans la foulée (nous n'avons rien payé, les guichets étaient fermés et il n'y avait pas de contrôleur français dans le convoi), nuit à l'hôtel Ibis à cent mètres de la gare et départ pour paris en TGV le lendemain matin, en "surréservation". L'avion militaire était gratuit mais nous avons quand même lâché trois mille euros dans le périple.


    Nous n'avons subi aucun préjudice, ni au travail ni à l'appartement situé dans la cité à côté de la télévision ivoirienne, où l'on tirait encore quarante-huit heures après que Gbagbo eut été capturé. Le temps que nous avons passé cloîtrés à K., nous avions accès à internet ; par contre, la messagerie électronique a été coupée dès le samedi soir. Beaucoup de sociétés, de commerces, d'installations et de domiciles ont été pillés par les jeunes de tous bords. La première nuit à l'école, nous entendions la dévastation des magasins à cinquante mètres de nous. Dans une situation de ce genre, j'ai la particularité de n'être pas l'objet de manifestations organiques particulières. Ce n'est qu'ensuite que l'émotion s'évacue par le rêve. La nuit, je retrouve des "rebelles", le camp Licorne et ses militaires spéciaux dans des paysages non identifiables.


    La noria incessante des hélicoptères décollant portes ouvertes pour aller récupérer les gens isolés dans les quartiers, les forces spéciales venues d'Afghanistan dont on dit qu'elles ont extirpé Gbagbo de sa cachette (des barbus qui passent sans doute inaperçus là-bas mais qui, pour l'heure, étaient en uniforme), les sections abandonnant les plateaux quelquefois même pas entamés et giclant du snack, où mangeaient militaires et civils, parce que leur chef venait de recevoir un ordre au téléphone, nous ont quand même durablement marqués.


    Les huit jours passés au camp ont été "enrichissants" : aucune communication tangible avec l'extérieur hormis les appels téléphoniques aux uns et aux autres gentils membres, qui faisaient aussitôt circuler avec ce que cela suppose d'informations partielles et partiales. En fin de compte, on n'en savait pas plus que ce nous en proposait le diplomatique bulletin quotidien que le général faisait placarder. Nourriture satisfaisante, meilleure que celle que j'ai pu consommer dans tous les selfs que j'ai pu fréquenter, que j'ai évaluée à quinze tonnes par jour (3 500 rations par repas).
    

On mettra du temps à effacer tout cela, tant du point de vue général que du point de vue personnel. 

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 07:34

Il y a peu, je me retrouve dans une réunion de famille à laquelle sont conviés des amis proches.

 

Je discute avec un homme d’une cinquantaine d’années que je ne connais pas.

 

De fil en aiguille, je finis par comprendre qu’il est le fils d’une Martine V., âgée de 85 ans qui n’a pas pu faire le déplacement.

 

Après la guerre, mes grands-parents avaient souhaité que cette Martine épousât mon père. Cela leur aurait bien plu car elle appartenait à un milieu légèrement plus favorisé que le leur. Martine et mon père se fréquentèrent quelque temps, du bout des doigts. Puis chacun suivit sa pente.

 

Je comprends que mon interlocuteur n’est pas au courant de cette idylle avortée. Pendant quelques secondes, je pense que je pourrais évoquer cette histoire qu’il ne connaît pas. Il y a prescription. Je choisis de n’en rien dire.

 

Il me vient alors à l’esprit que si Martine et mon père avaient construit leur vie ensemble je n’aurais pas existé.

 

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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 05:50

À Toulouse, je l’ai déjà dit, on aime beaucoup les ralentisseurs ventrus, les barrières de toutes sortes, les trottoirs et les pistes cyclables plus larges que les chaussées pour voitures.

 

Quand on ne sait plus comment gaspiller l’argent public, on redessine des croisements.

 

Rue de la Faourette, il y avait une intersection où les gens qui venaient de la droite devaient céder le passage. Ça se passait plutôt bien, mais ce n’était pas suffisamment classe et carcéral pour nos édiles.

 

Les services de la voirie ont donc redessiné le croisement de sorte que, même si l’on tourne à droite, prudemment, à trente à l’heure, on se déporte vers la gauche. J’attends sadiquement le premier jour de verglas.


 1780

 

Pour sécuriser ce croisement, il suffisait de remplacer le panneau « Cédez le passage » par un stop. C’est ce qu’auraient fait les Anglais qui ne connaissent pas le principe de la priorité à droite. Coût : 2 euros 50 (j'exagère).

 

On fit plus grandiose. Deux mois de travaux, avec les désagréments qui allèrent avec. Un terre-plein goudronné d'une centaine de mètres carrés qui ne sert à rien. Des arbrisseaux. Et puis ces bâtons de fer qui ressemblent à des barreaux de prison dont toute la ville est désormais parsemée.

 

1783.jpg

 

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31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 06:16


Justin. Un  gamin de 13 ans. Fou de foot depuis l’âge de trois ans. Il joue dans l’équipe de son village. Il y brille. Des instances régionales le repèrent.

 

Avec deux mille autres gosses, il est sollicité pour participer à une grande sélection qui lui permettrait de jouer à un très bon niveau. Il accepte, pas très chaud car, en cas de réussite, il devra quitter le collège où il est le meilleur de sa classe.

 

Un parcours du combattant. Des épreuves physiques et techniques. Il finit par faire partie du dernier peloton pour la dernière épreuve : une course d’endurance.

 

Là comme partout, il excelle. Il arrivera dans les cinq premiers sans problème. Après deux kilomètres, il double un des copains de son village. Le gamin respire comme une locomotive à vapeur en se pressant la main sur le cœur. Il a mal, il est blême, au bord de la syncope. Justin s’arrête, l’aide à s’asseoir, à reprendre son souffle. Les autres concurrents passent. Justin fait de grands signes pour alerter les responsables. L’un d’entre eux vient vers lui à petits pas. Justin explique la situation et propose au responsable de marcher avec son copain jusqu’à la ligne d’arrivée.

 

Justin est éliminé.

 

Le lendemain, il me dit :

 

— Si c’est cela, l’esprit de compétition de haut niveau, je préfère rester dans mon village et continuer de jouer avec mes potes.

 

Petit rappel : pour le basket professionnel, on peut relire ceci : Florilège (33) 

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28 mai 2011 6 28 /05 /mai /2011 17:43

 

 

TRon

 

Le Petit Journal de Yann Barthès avait coutume de présenter le beau Georges comme un séducteur patenté.

Pas comme un obsédé du peton.

Une preuve de plus que la réalité dépasse toujours la fiction.

 

Ce blog se voulant avant tout culturel, il accueille volontiers un petit questionnaire de Rue 89 sur le pied dans la politique :

 

 

Quiz spécial 'le pied dans la politique'
Le quiz hebdomadaire de Rue89.
 Q1. 'Un homme qui porte de pareilles chaussettes ne peut être malhonnête. ' Qui a prononcé cette phrase et qui vise-t-elle ?
 
 
 
 Q2. Edouard Balladur était connu pour aimer porter. . .
 
 
 
 Q3. Qu'a déclaré Alain Juppé à TF1 le 6 juillet 1995, alors qu'on l'accusait d'avoir bénéficié d'un loyer en dessous des prix du marché pour son appartement parisien ?
 
 
 
 Q4. L'ex-ministre des Sports Roselyne Bachelot a porté des Crocs roses à la sortie d'un conseil des ministres, comme elle l'avait juré si. . .
 
 
 
 Q5. Qu'a fait offrir Ségolène Royal, présidente de la région, à des lycéens du Poitou-Charentes ?
 
 
 
 Q6. Combien Christine Deviers-Joncour a-t-elle payé la fameuse paire de Berluti destinée à son amant Roland Dumas ?
 
 
 
 Q7. 'J'aurais dû l'écraser et du pied gauche, ça m'aurait porté chance. ' Qui a prononcé cette phrase et qui vise-t-elle ?
 
 
 
 Q8. Qui a dit 'Oh, là mon pote je t'arrête, tu déconnes. Masser les pieds et bouffer la chatte d'une gonzesse ça fait deux' ?
 
 
 
 Q9. Qu'est-ce qui a valu à Michelle Obama, Première dame américaine, d'être pour la première fois moquée par les ennemis de son mari ?
 
 
 
 Q10. Qu'a dit François Hollande à propos de Nicolas Sarkozy ?
 
 
 

 

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26 mai 2011 4 26 /05 /mai /2011 06:00

Comme beaucoup, je suis à la fois quatre-roues et deux-roues. J’aime que les services de voirie me facilitent la vie quand je roule à vélo. J’apprécie en zone périurbaine en particulier, les pistes cyclables comme celles, pas encore assez nombreuses à mon goût, que j’emprunte dans la banlieue sud de Toulouse.


De par le monde, un certain nombre de grandes villes sont en train, par la force des choses, d’interdire les voitures en transit. Ce n’est pas le cas dans Toulouse et ses environs immédiats. Mais, comme je l’ai déjà mentionné, tout est fait pour pourrir la vie des automobilistes et accessoirement des cyclistes : des radars placés non pour la sécurité mais pour le rendement financier, des barrières qui interrompent inopinément certaines pistes cyclables, des ralentisseurs ventrus comme certains gendarmes qui vous bousillent un essieu de voiture ou qui vous voilent une roue de vélo en deux temps trois mouvements (certaines rues de la commune de Tournefeuille en comptent un tout les cinquante mètres), enfin des chaussées qui sont rétrécies alors qu’elles pourraient être élargies.


Puisque je sens que vous voyez en moi un râleur impénitent, j’ai pris deux photos lors d’une de mes balades à vélo illustrant ce problème.

 

Dans la première photo, la piste cyclable (à droite) est légèrement plus large que la chaussée (à gauche). Mais elle est interrompue par une barrière blanche qui permet le passage des camions se rendant au dépôt des magasins Leclerc.

 Leclerc.jpg

 

Dans la seconde photo, la piste cyclable (souvent désespérément vide) fait un mètre de plus en largeur que la chaussée. Les camions ont intérêt à viser juste.

 

1778.jpg

 

The Way of all Flesh !

 

 

PS : deux curiosités :

http://raphaellegensane.over-blog.com/

http://rebeccagensane.over-blog.com/

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