Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 07:08

http://www.lefigaro.fr/medias/2012/05/25/3ba3c8ee-a635-11e1-b982-5ede10bbe45d-493x328.jpgLorsque la grande presse, qui appartient pour une bonne part à des marchands de canons, louange un responsable politique qui lui est a priori hostile, il convient de se méfier. Même face à la métamorphose (supposée) du président de la République. Plus de Flanby, plus de petite fraise des bois, plus de mollasson. Un chef de guerre qui se cambre, qui montre ses bras musclés, qui inspire le respect à l’état-major. Si tu fais la guerre, j’oublie tout : la chasse aux Roms et autres immigrés qui commence à faire beaucoup de bruit, la culture de l’insécurité, le matraquage fiscal, le mariage pour les homos. Si tu fais la guerre, je saurai mettre en valeur les récents cadeaux que tu as faits au Medef, avec la complicité de tes amis de la Cfdt, des cadeaux dont Sarkozy en personne n’avait pas eu l’idée. Si tu fais la guerre, petit homme au menton volontaire, je saurai mettre des mots sur ce conflit aussi moderne que la guerre des Boers.

 

Quand on est journaliste, quand on est aux affaires, il faut nommer l’ennemi. Dire « les Boches » ne fait pas reculer l’armée allemande, mais ça calme et ça cadre le débat : on est en présence d’un envahisseur barbare. Au sud de la boucle du fleuve Niger (c’est grandiose, je le sais, j’y suis allé plusieurs fois), pas simple de nommer l’ennemi. Dire qu’il s’agit d’islamistes (même « narco-islamistes ») risque de froisser les 5 millions de musulmans vivant en France. Après tout, un islamiste n’est pas forcément un poseur de bombes. Avec les Boches, c’était simple : c’était « les Boches ». Au Mali, c’est plus compliqué. Comment faire comprendre à l’opinion publique les différences subtiles qui traversent une mouvance qui comprend Al Quaida au Maghreb islamiste (avec ses purs et durs et ses trafiquants), le Mouvement pour l’unicité (« l’unicité » : nous feront toujours rigoler, ces hommes en babouches !) et le jihad en Afrique de l’Ouest, Ansar Dine (« Ansar Dine » : Pierre Dac aurait aimé !), des salafistes touaregs. Bref, quatre à cinq mille hommes vers qui l’on a envoyé une des meilleures armées du monde. On ne peut pas les nommer « islamistes », on ne peut pas non plus les nommer « rebelles », ça fait trop James Dean, ça connote à mort positif. On dira alors que ce sont des « terroristes », un terme dont l’ambiguïté n’a d’égal que la vacuité (link).

 

Pas grave : avec les « terroristes », point besoin de prendre de gants. Pour le ministre de notre Défense, « la France est en guerre contre le terroriste, où qu’il se trouve. Le terrorisme est l’objectif unique, essentiel. » Quant à Petits bras musclés, il fait quasiment jouir les Barbier et autre Giesbert en prenant des accents poutiniens : « Que faire des terroristes ? Les détruire. » Il ne les repoussera pas « jusque dans les chiottes » parce que, là-bas, on fait ses besoins au bout du village, derrière la case de passage, quand ce n’est pas derrière une dune de sable.

La France est peut-être en « guerre contre les terroristes », l’action en cours n’est pas une guerre. C’est une « opération », baptisée du joli nom de « serval ». On n’est pas des Israéliens ou des Ricains : pas question de donner à nos opérations des noms terrifiants (terroristes ?) du style « Plomb fondu » ou « Justice infinie ». On la baptise du nom d’un joli chat doré africain de la classe mammalia, de la sous-classe theria et de l’infra-classe eutheria. Les livres nous disent que le serval peut uriner trente fois par heure pour marquer son territoire (et non parce qu’il est prostatique), et qu’il est capable de ronronner, de cracher, de grogner et de miauler. Mais, attention, ce carnivore carnassier dévore les petits animaux d’un seul coup. Il localise sa proie au crépuscule et fait des bonds d’un mètre de haut et de quatre mètres de long. Les Égyptiens d’avant Al-Qaida l’adoraient comme un dieu.

Officiellement, l’armée française, par la voix de son état-major, n’est pas en guerre contre le terrorisme : elle intervient en « soutien de l’armée malienne ». Quant à savoir ce qu’est l’armée malienne, ici et maintenant, les livres d’histoire nous l’expliqueront peut-être dans une centaine d’années.

Face au langage bushiste et poutinien de nos dirigeants socialistes (qui peut rappeler celui de Mollet, Lacoste et Lejeune pendant l’opération de « maintien de l’ordre » en Algérie), certains esprits chagrins nous expliquent qu’une armée ne saurait vaincre des « terroristes », mais que, en revanche, elle leur donne un statut, une légitimité. Tapi dans l’ombre comme un serval, Valéry Giscard d’Estaing qualifie l’« intervention » de « guerre néocoloniale » et craint les mêmes « destructions inutiles de la guerre en Afghanistan » (ohé Jospin !). Notre extrême droite (Le Pen) prend encore moins de gants : « Je condamne fermement le refus par le président de la République, avec ordre donné au gouvernement, de ne pas parler d’islamistes. Il se contente de parler de terroristes. Or je crois que quand on refuse de mettre des mots sur les maux, c’est extrêmement révélateur de l’incapacité du gouvernement à prendre la mesure des risques qui sont ceux de la France, risques que nous dénonçons depuis de nombreuses années. Nous sommes en guerre contre le terrorisme islamique et si on ne veut pas voir ça, on ne saura pas contre qui on se bat. »

Rien n’est simple. Les Touaregs d’Ansar Dine (qui disposent d’une DCA et qui ont construit un réseau de tunnels et de tranchées dans la région de Mopti) sont pour l’instauration de la charia, ce qu’ils ont appliqué à Tombouctou. Le combat des Touaregs est singulier. Ces descendants des premiers occupants de l’Afrique du Nord parlent leur propre langue (ils se nomment eux-mêmes Kel Tamashaq) et sont en butte, depuis des dizaines d’années à une politique d’acculturation culturelle et linguistique qui les a amenés à prendre les armes dans les années 1990. Nombre d’entre eux se sont sédentarisés comme forgerons ou guides, et pour eux, à Bamako, c’est « chaud l’affaire ».

Bref, la France se bat-elle contre des « terroristes », des « jihadistes », des « terroristes jihadistes », des « criminels » (Laurent Fabius), d’insaisissables créatures un peu mythiques ? Il semble que l’important soit de ne pas nommer réellement l’ennemi, ce qui permet d’évacuer tout débat sur la nature profonde de la présence française dans la région.

Le ministre des Affaires étrangères n’a de cesse de rappeler que la France se bat contre des « criminels » qui tuent, terrorisent et trafiquent. Bref, des gens pas fréquentables que personne ne regrettera. Un terroriste (un trafiquant, un preneur d’otages) est un ennemi du genre humain. Mais un rebelle est doué d’une conscience et d’une stratégie politique. Lutter contre le terrorisme est un objectif universel, quoique abstrait. Lutter contre des rebelles vise à défendre des intérêts spécifiques. Et de cela, il ne doit jamais être question. Surtout dans les médias de Dassault et de Lagardère. Pour l’instant du moins.

 

Partager cet article
Repost0
23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 09:48

http://a395.idata.over-blog.com/235x300/0/54/18/89/10-a/aaaa/x/manipul2.jpgLes relations entre Le Tour de France et France Télévisions ne peuvent pas être saines. Pas plus qu’entre telle autre chaîne et les clubs professionnels de football. Les sommes engagées sont tellement importantes qu’on ne sait plus trop si ce sont les journalistes qui commentent le Tour ou si c’est la Société du Tour de France qui dicte leur feuille de route aux rédactions. On ne va peut-être pas accabler les journalistes de France Télévisions et leurs consultants (Bernard Thévenet, le regretté Laurent Fignon, par exemple) pour n’avoir jamais rien dit sur le dopage, alors qu’ils savaient tout (link).

 

Ce qui est ignoble chez eux, c’est leur retournement de veste maintenant qu’Armstrong est (provisoirement ?) à terre. Ils en sont à le qualifier de « psychopathe ». Avec France Télévisions, apprenez à tirer sur une ambulance ! Au fait, on n’a pas trop entendu notre regretté Kleiner Mann prendre la défense de son « ami » texan. Ne serait-ce que pour lui offrir d’intégrer son fonds de pension, mettons en guise de viatique.

 

Ci-dessous, un article de Benjamin Accardo et Henri Maler pour le site Acrimed.

 

 

Au cours de l’entretien qu’il a accordé à Oprah Winfrey, Lance Armstrong est passé aux aveux et s’est déclaré « profondément désolé ». L’occasion était ainsi donnée aux journalistes qui ont minimisé ou marginalisé pendant des années les accusations qui visaient leur héros, qu’elles émanent d’autres coureurs cyclistes… ou d’autres journalistes, de reconnaître qu’elles étaient fondées. Il y eut en effet, depuis 1999, quelques journalistes qui, à l’instar de Damine Ressiot et Pierre Ballester, non contents de faire état de soupçons se sont employés à les étayer [1].

 

L’Equipe (propriété du groupe Amaury, organisateur du Tour de France) et France 2 (diffuseur exclusif de l’épreuve), sans taire ces accusations, se sont employés à les relativiser ou à les mentionner… mais pas pendant l’épreuve. Pour « ne pas gâcher la fête »… Les contorsions de L’Équipe (« Tour de France : L’Équipe défend le devoir d’amnésie sur le dopage », 26 juillet 2010) ont eu leur équivalent sur France 2, ainsi qu’on pouvait le lire ici même (« Lance Armstrong : trêve de complaisance à France télévisions ? », 4 février 2011) ou dans un article publié par Télérama (« France 2 sort la lance d’incendie pour Armstrong », par Samuel Gontier, 27 août 2012) [2]. 


Et maintenant ?

 

Révélations ?

 

Stade 2, dimanche 20 janvier 2012. Céline Géraud annonce le deuxième titre de l’émission : « Tout le monde a écouté Lance Armstrong mais personne n’a entendu Greg Lemond, le triple vainqueur du tour. Les mensonges d’Armstrong, l’UCI, et les menaces dont il a été victime, Greg Lemond déballe tout. Interview exclusive au micro de Nicolas Geay. »

Et 25’40, plus tard : « (…) Cette semaine Lance Armstrong est donc passé à confesse : Un show télévisé millimétré avec des aveux à demi-mots, alors, évidemment, on a beaucoup commenté ce show. Nous ce soir dans Stade 2 on a décidé d’aller plus loin puisque, Nicolas Geay, vous avez pu rencontrer, c’est un exploit ,Greg Lemond, l’un des plus farouches opposants à Lance Armstrong et il a décidé pour la première fois de parler à une télévision et c’est Stade 2 qu’il a choisi et donc c’est une exclusivité. Je vous propose de l’écouter et on en reparlera longuement après. Ecoutez, c’est un document Stade 2. »

 

Comment ne pas songer que, en l’occurrence, le principal « exploit » des journalistes de France 2 est de se défausser de l’enquête qu’ils n’ont pas menée sur un entretien avec un cycliste qui a eu le courage de porter des accusations… dès 2001 !

 

Après la diffusion de cet interview, les journalistes de France 2 vont-ils dire quelques mots de leurs complaisances passées ? Pas encore…

 

« Témoignage édifiant de Greg Lemond », déclare Céline Géraud qui enchaîne : « Maintenant qu’il a avoué, que risque-t-il ? » Après la réponse de Nicolas Geay, Céline Géraud se tourne vers Thierry Adam : « Le dossier n’est pas clos, c’est sûr. En ce qui concerne l’UCI [l’Union Cycliste internationale] maintenant, Thierry Adam, j’ai envie de vous demander : quel avenir pour l’UCI dans ce contexte ? »

 

Thierry Adam : « Noir. L’UCI fragilisée. Isolée. On a bien compris avec Greg Lemond que l’UCI, par Heinz Verbruggen, avait peut-être parfois fermé les yeux. On a même parlé d’argent. Pour l’instant on n’a pas de preuves. Alors qu’est-ce qui peut se passer ? »

Et Thierry Adam qui ne semble pas se souvenir que les journalistes de France 2 avaient eux aussi « peut-être parfois fermé les yeux », explique ce qui risque de se passer. Puis, relancé par Céline Géraud, il évoque le scandale qui touche l’équipe Rabobank et les soupçons qui pèsent sur l’équipe Katioucha.

 

Oui mais…

 

-       Céline Géraud : « Et dans ce climat pesant, propice au déballage, dernière question, après vous pourrez partir à la douche, [rires], quel avenir pour le tour ? » 
- Thierry Adam : « Ben le Tour de France c’est un peu à part quand même, parce que le centième, on le sait, va être magique pour plein de choses, c’est un peu différent, il n’y a pas que le sport, ça reste une fête et un spectacle et la référence, financièrement mais aussi pour ses organisations dans le monde entier et puis son combat anti-dopage qui est quand même avéré, d’où sa crédibilité – beaucoup de tricheurs ont été pris sur le Tour, et pas des moindres, presque tous. (…) »

-        

Le Tour de France, pour Thierry Adam, est en effet « un peu à part ». En 2009, interrogé par Nicolas Le Cheviller, envoyé spécial de Radio Occitania aux championnats de France il déclarait, enthousiaste, que le Tour 2009 allait être « un grand tour » et précisait : « Si on n’est pas embêtés, parce que malheureusement c’est un peu le souci avec le dopage. Si on n’est pas embêtés, je crois qu’on va avoir un très grand Tour de France, pour plein de raisons ; d’abord parce qu’ Armstrong est de retour, qu’on le veuille ou non, et ça médiatise le cyclisme d’une autre façon. C’est le Boss, c’est le patron, on aime ou on n’aime pas, peu importe, il est là, faut faire avec... Mais à l’inverse des autres fois, pour moi ce n’est pas le grand favori. Pour moi le grand favori c’est Contador. » [3]. Contador, compromis lui aussi dans des affaires de dopage…

 

Allez savoir pourquoi, on se prend alors à songer que les pudeurs des journalistes de France 2, la glorification du spectacle et l’éloge d’Amaury Sport Organisation ne sont pas sans rapport avec le contrat d’exclusivité des retransmissions du Tour de France par le … service public. Surtout, ne pas postillonner dans la soupe…

 

Prolongations ?

 

 

Patrick Montel se demande et demande s’il y a réellement une prise de conscience après les aveux d’Armstrong ?

 

-       Thierry Adam : « Je pense que ça va servir. Je pense que ça va vraiment servir, parce que Armstrong c’était quand même...heu...quelqu’un qui a gagné sept fois le Tour de France, donc ça représentait beaucoup qu’il soit allé... Après je suis un peu perplexe sur la façon dont il l’a fait mais ça va inciter certainement d’autres à avouer et... on a quand même déjà avancé depuis 2006-2007 (…) »

-        

Quelques papotages plus tard…

 

-       Patrick Montel [lisant un tweet] « Julien S.“ N’oublions pas qu’Armstrong est loin d’être le seul, pourquoi ne pas laisser à la porte des courses tous les suspects ?” » 
- Thierry Adam : « Ah, les suspects non... attention... les suspects... C’est vrai que la rumeur a longtemps couru autour d’Armstrong. On nous disait : “pourquoi vous ne le dites pas ? ” Tant que t’as pas de preuves, tant qu’on n’a pas de preuves, tant qu’il n’a pas avoué, on n’est jamais sûr qu’il s’était dopé. En revanche, non... » 
- Patrick Montel : « Vous n’aviez pas un peu la puce à l’orteil [sic] quand même ? » 
- Thierry Adam : « Si... mais si, mais bon... Heu... Je me vois bien dans un commentaire à dire : “Ah ben non, il va gagner mais on ne peut pas vous dire qu’il a gagné parce qu’on n’est pas sûr qu’il a gagné parce qu’on n’est pas certains qu’il est propre” ... » 
- Patrick Montel : « Ouais, ouais. » 
- Thierry Adam : « Déjà ça m’aurait coûté... Je peux aller à Pôle Emploi et encore ça suffirait pas pour payer ce que j’aurais dû payer. Tant qu’il n’avait pas avoué, qu’on n’avait pas eu de preuves : il n’a jamais été pris ! Il n’a jamais été contrôlé... » 
- Patrick Montel : « C’est ça qu’il faut expliquer aux gens quand même, c’est que... » 
- Thierry Adam : « Ben ! » 
- Patrick Montel : « ...tant qu’on n’a pas les preuves de quelque chose, c’est impossible pour nous de l’affirmer sous peine d’être condamné pour dénonciation calomnieuse. »

-        

Comme s’il s’agissait d’une simple« rumeur ».... Il existait des faits qui étaient avérés, des témoignages qu’il était souhaitable de mentionner, des enquêtes de journalistes qui n’étaient pas fantaisistes. Tout cela, il était possible d’en parler, sans courir le moindre risque judiciaire… Et sans attendre les aveux !

 

Mais, finalement, à propos de l’entretien avec Greg Lemond, on risque le tout pour le tout.

- Patrick Montel : « (…) Il y a une chose qui m’a frappé quand même, c’est lorsqu’il dit, lorsque Lemond dit que c’est un “prédateur”. » 
- Nicolas Geay : «  Mais moi j’ai toujours pensé que c’était un prédateur, d’abord sur le vélo, il n’y avait qu’à voir son regard, il était là pour tuer les autres, c’était vraiment le but d’Armstrong. Et prédateur dans la vie : Moi j’ai fait beaucoup d’interview avec Betsy Andreu, Betsy Andreu vous explique comment elle a essayé de... » 
- Patrick Montel : « Alors qui c’est Betsy Andreu ? » 
- Nicolas Geay : « Betsy Andreu c’est la femme de Franckie Andreu, ancien co-équipier d’Armstrong, qui a été témoin un jour à l’hôpital, quand Armstrong avait appris son cancer, d’une conversation entre Armstrong et son médecin où il lui disait tous les produits dopants qu’il avait pris. Elle est devenue à partir de là la plus farouche combattante d’Armstrong. Elle vous explique à quel point Armstrong les a intimidés, les coups de fil anonymes, tout ça pas que Armstrong, c’est évidemment les hommes qu’il a autour de lui... Il avait tellement de pouvoir. » 
- Patrick Montel : « Le “système” Armstrong... » 
- Nicolas Geay : « Voilà. L’intimidation, les menaces de mort vous dit Greg Lemond. [?], le patron de l’agence américaine anti-dopage, installé, tout ça... il a été victime de menaces de mort... Hamilton : pareil. Et c’est vrai que même les journalistes à l’époque, Thierry parlait de ça... On peut critiquer les journalistes à l’époque... Armstrong fichait les journalistes qui étaient pro-Armstrong et les journalistes qui étaient contre lui... » 
- Patrick Montel : « Ah d’accord ! ».

 

-       Fabien Levêque : « Mais dans son mea culpa, Nicolas, il a dit qu’il n’aimait pas son personnage de l’époque, il a bien fait son mea culpa. » 
- Nicolas Geay : « Mais bien sûr que si... Cette interview-là, il ne faut pas croire une seconde qu’il était sincère, y a pas une émotion, pas une remise en cause, il l’a fait pour essayer d’une part d’amadouer l’opinion publique et la justice américaine. A aucun moment il est sincère et quand Lemond parle d’un sociopathe, c’est ça... Il n’y a aucun sentiment. » 
- Thierry Adam : «  C’est un psychopathe... » 
- Nicolas Geay : « C’est la même chose. Pour dire qu’il n’y a aucun regret et tout ça est simulé, tout ça est... »
- Thierry Adam : « Il y a quelque chose qu’on n’a jamais vraiment abordé parce que c’est hors sport et tout, mais il est... chez lui tout est réfléchi. Mais c’est un grand malade de tout. C’est un grand malade qui ne supporte pas de perdre et c’est aussi un grand malade avec les femmes : il y a un coureur professionnel français qui a fait une dépression, qui a arrêté sa carrière parce qu’il a tout fait pour lui piquer sa femme ! » 
- Patrick Montel : « Il a réussi ou pas ? » 
- Thierry Adam : « Oui ».

-        

Il a surtout réussi à réduire quasiment au silence de valeureux journalistes de France 2, justiciers de la dernière heure.

 

Annexe : L’entretien avec Greg Lemond

[Nicolas Geay soumet à Lemond une vidéo de l’interview d’Armstrong par Oprah Winfrey. A l’écran alternance des images de la vidéo, gros plan sur les yeux de Lemond, et commentaires de ce dernier aux réponses successives d’Armstrong.]

 

Greg Lemond : « Je dirais que ça commence plutôt bien. Il admet s’être dopé. Mais j’ai toujours dit que le vrai sujet n’est pas le dopage. Cela l’est au début, mais c’est surtout ce qu’il fait aux gens en les menaçant, ce qu’il fait aux coureurs, Christophe Basson, à Simeoni, ensuite à moi, aux journalistes Ballester ou Walsh, à Frankie Andreu, la liste est encore longue... »

 

[Vidéo. Lance Armstrong : « Sur les 200 coureurs du tour, je peux vous dire qu’il y en a cinq de propres et ces cinq là ce sont des héros. »]

 

Greg Lemond : « D’abord il se contredit. Il insulte les coureurs actuels qui ont couru lors des dix dernières années, parce qu’il ne sait même pas s’il n’y avait que cinq coureurs propres. Ils étaient peut-être cinquante, mais il veut le croire. Parce ce qu’il ne peut pas imaginer qu’on ne puisse pas tricher. Donc il pense que tout le monde a triché. »

 

[Vidéo. Lance Armstrong : « Dire que j’ai forcé mes équipiers à se doper, c’est faux. »]

Greg Lemond : « Est-ce qu’il leur disait : « Je veux que vous preniez cette piqûre pour vous l’injecter dans le bras » ? Il n’a même pas besoin de dire ça. C’était implicite. Il ment parce qu’il a dit à Franckie Andreu : « Tu ne veux pas voir Ferrari ? Tu dégages ! » Si vous forcez quelqu’un à se doper, c’est illégal. Donc je pense qu’il dit qu’il ne l’a pas fait pour se couvrir au niveau juridique. Là-dessus il n’est pas honnête. Encore une fois... »

 

[Vidéo. Lance Armstrong : « Les accusations selon lesquelles je me serais dopé quand j’ai fait mon retour sont fausses. »]

 

Greg Lemond : « Mon avis là-dessus ? C’est : Qui faut-il croire ? L’USADA [United States Anti-Doping Agency] ou Armstrong ? Je pense que quand vous êtes dopé et que vous avez accumulé les succès, ça devient une addiction. Ils ne pensent pas qu’ils peuvent gagner sans. »

 

[Vidéo. Oprah Winfrey : «  Donc vous n’avez jamais payé l’UCI pour qu’ils dissimulent un de vos contrôles positifs ? » Lance Armstrong : « Non. »]

 

Greg Lemond : « Disons que c’était un don. Et un risque de corruption. C’est ce que j’ai dit sur l’UCI : 125 000 dollars et ils ont un budget de cinquante millions de dollars. Pourquoi ils auraient besoin de lui ? Je demande à Verbruggen et même à Mc Quaid, à leur entreprise, d’être transparents, de laisser accès à leurs comptes, leurs comptes personnels, parce que l’argent d’Armstrong n’est pas allé à l’UCI. Quand vous rencontrez un sociopathe comme Lance Armstrong, vous faites demi-tour et vous courez aussi loin que vous pouvez ! Parce quand vous êtes confronté à eux, ils ne vous lâchent jamais. J’ai toujours su que Lance n’abandonnerait jamais et ferait tout pour avoir ma peau. »

 

Voix off : « Pendant dix ans, il a été une des victimes de Lance Armstrong. En 2001 Greg Lemond émet des doutes sur les performances de son compatriote. En représailles Armstrong le pousse à la faillite en le coupant de ses partenaires financiers et le persécute jusqu’à l’acharnement. »

 

Greg Lemond : « Je pense que j’ai perdu dix ans de ma vie. Ça peut paraître exagéré mais je connais beaucoup de gens qu’il a menacé. Moi, ça a été plus loin. J’ai même reçu des menaces de mort. C’était un prédateur et j’ai croisé sa route. Je l’ai mis en cause et il allait me le faire payer. »

 

Voix off : « Quatre jours avant ses confessions télévisées Lance Armstrong a téléphoné à Greg Lemond. Le désormais seul américain vainqueur du Tour n’a pas voulu lui répondre. Et n’est pas prêt de pardonner. »

 

Greg Lemond : « Si je lui pardonnais, je ferais ça pour moi. Je n’ai plus à m’occuper de lui et je n’ai plus rien à faire de lui. Je ne pense plus à lui tous les jours. »

 

Voix off : « Greg Lemond ne sera pas candidat à la présidence de l’UCI. A cinquante et un ans, il veut reprendre une vie apaisée, libérée de Lance Armstrong, de ses méthodes et de ses mensonges. »

 

Céline Géraud (sur le plateau de Stade 2) : « Témoignage édifiant de Greg Lemond, recueilli par vous Nicolas Geay, avec Dominique Bonnet, montage Catherine De Retz. (…) ».

 

Notes

[1] Damien Ressiot, « Le mensonge Armstrong », L’Équipe, 23 août 2005. De Pierre Ballester : L.A. Confidentiel - Les secrets de Lance Armstrong co-écrit avec David Walsh, Points, 2004 ; L.A. Officiel (co-écrit avec David Walsh), Éditions de La Martinière, 2006 ; Tempêtes sur le Tour, Éditions du Rocher, 2008 ; Le sale Tour (co-écrit avec David Walsh), Seuil, 2009. Ainsi que David Garcia, La face cachée de L’Équipe, éd. Danger public, 2008 et le docteur Jean-Pierre de Mondenard, La grande imposture, entretiens avec David Garcia, éditions Hugo et Compagnie, 2009.

[2] Sur le dopage, lire aussi dans « Lu, vu, entendu : “L’été de tous les héros” » (« Le triomphe d’Armstrong ») 23 août 2005 ; « “L’Equipe” », l’épique et l’éthique, Le Monde diplomatique, septembre 2007, un article de Johann Harscoët dont nous avons reproduit des extraits ici même ; « L’investigation est un sport de combat : enquête sur le journalisme sportif », 21 février 2011.

[3] Sur Youtube, Thierry Adam (entretien Radio Occitania), vers 4’08.

Partager cet article
Repost0
21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 11:34

 

http://sylvey.free.fr/photobidouille/dossier_page_tutos/d_tuto_affiche_dechiree/img_tuto_affiche_dechiree/transparence_affiche_tuto.jpgPour éclairer son propos, Philippe Arnaud commence par une bonne blague que racontait Coluche :

 

Un curé irlandais voir revenir, dix ans après, une de ses paroissiennes partie tenter sa chance à Londres. Apparemment, la jeune femme n'est pas à plaindre : belle voiture, vêtements de marque, bijoux, parfums... Et le curé de s'extasier : « Que tu es belle, Mary, que tu as bien réussi ! Que fais-tu pour gagner si bien ta vie ? ». Et la jeune femme, gênée, de bredouiller : « Mon père, je suis prostituée... ». « Hein, quoi ? Comment ? Qu'oses-tu dire ? ». Et la jeune femme de répéter, en détachant bien les syllabes : « Pros-ti-tuée, mon père... ». Et le curé, soulagé : « Ah, tu me rassures, j'avais cru entendre protestante ! ».

 

Où veux-je en venir ?

 

À ceci : à l'instar de ce curé, les médias, reflétant souvent une opinion dominante (celle des chefs d'entreprise, des leaders d'opinion, des idéologues néo-libéraux), excellent à s'imaginer de faux problèmes (et de non moins fausses solutions) pour détourner les esprits des véritables enjeux.

 

Ainsi en est-il de la fameuse “ transparence ” : selon celle-ci, peu importe qu'un chef d'entreprise, un P.D.G., un actionnaire majoritaire gagne un million d'euros par mois. L'essentiel est que cela se fasse dans la “ transparence ”. Du coup, la question de l'inégalité scandaleuse, de la disparité monstrueuse des revenus est-elle escamotée au profit de la “ transparence ”, censée regrouper toutes les vertus : démocratie, honnêteté, contrôle citoyen, juste rémunération...

 

Ainsi en est-il (et j'aborde maintenant le sujet) de la “ confession ” du coureur Lance Armstrong à la télévision américaine, reconnaissant qu'il s'était dopé durant ses tours de France. Et France 2 d'évoquer ses larmes, sa honte devant son fils, ses problèmes avec sa fédération cycliste, avec la Justice de son pays, etc.

 

Sauf que... justement, le problème n'est pas là ! Il n'est pas même dans le fait qu'aucun des coureurs arrivés derrière Lance Armstrong n'a pu endosser le maillot jaune à sa place, puisqu'on les soupçonnait eux-mêmes de s'être dopés... Le problème réside en l'addiction des

médias à deux obsessions du sport – et pas seulement que du sport – l'obsession de la performance et l'obsession de la compétition.

 

1. La performance. On n'a pas assez souligné le fait que les médias s'excitent sur des performances... qui n'en sont pas ! Je me souviens encore du premier homme à atteindre les 10 secondes au 100 mètres. C'était l'Allemand Armin Harry (link), en 1960. Depuis, où en est-on ? À 9 secondes 60 centièmes (si j'en crois Wikipedia, pour Usain Bolt). Soit 4 dixièmes de secondes de gagnés en 53 ans ! Avec ce fait révélateur – au début, on a mesuré avec une précision du dixième de seconde, puis du centième de seconde, et, demain  – pourquoi pas ? – du millième, du cent millième, voire du millionième de seconde ! À ce compte-là, les “ records ” tomberont toutes les semaines. Et, finalement, les instruments de mesure enregistreront... leurs propres performances !

 

[J'ajoute que cette constatation vaut pour toutes les disciplines de l'athlétisme, et, plus largement, pour toutes les disciplines olympiques, même lorsqu'elles se mesures en unités spatiales. Les sauteurs gagnent des décimètres, puis des centimètres, et demain, quoi ? Des millimètres ? Des microns ?].

 

Ce qui est à noter, c'est que cette performance, “ la ” Performance est recherchée pour elle-même : elle ne trouve qu'en elle sa justification. Un peu à la manière des médias qui, au printemps, nous rebattent les oreilles avec le (ou la) plus jeune candidat(e) au bac, le multi-lauréat au concours général ou le premier au concours d'entrée à Polytechnique et Normale Sup'... Qu'ont fait de bien ces jeunes gens ? Qu'ont-ils découvert ? Qu'ont-ils inventé ? Qu'ont-ils écrit ? Silence dans les rangs ! On ne se demande pas à quoi ça sert, on est prié de s'extasier !

 

2. La compétition. Avant sa chute, Lance Armstrong était regardé comme un surhomme, un mutant, du fait qu'il avait gagné sept fois le Tour de France. Parce qu'il n'y a partout – dans le cyclisme, le 100 mètres, le football ou le Vendée Globe – que deux places : la place du premier (le gagnant) et la place des autres (tous des perdants).

 

A ce propos, on peut se demander si le sport n'est pas le reflet de l'idéologie de la société, qui ne raisonne, qui ne voit, qui ne pense, qui ne sent, qui n'apprécie, qui ne juge qu'en termes de compétition et de classements : les 50 premiers milliardaires dans le monde (ou en France), les 50 plus grosses sociétés, les 50 plus grosses capitalisations boursières, les meilleurs lycées, les meilleurs hôpitaux pour se faire opérer du coeur, de la cataracte ou du sein, les ordinateurs les plus puissants, les microprocesseurs les plus rapides, les voitures les plus rapides – ou les plus chères – etc.

 

Compte tenu de cette idéologie de la course et de la compétition, compte tenu de cette ambiance, compte tenu de la pression exercée sur les athlètes pour qu'ils enchaînent les épreuves [on ne saurait mieux choisir ce mot !] dans des délais très rapprochés, qu'ils pulvérisent des records, qu'ils rapportent des médailles, des coupes ou des maillots, il est vain (ou hypocrite, ou superficiel ou inconscient) de leur reprocher de se doper alors qu'on fait tout, précisément... pour qu'ils se dopent ! Tant qu'on n'aura pas substitué l'esprit d'émulation à celui de compétition, on en restera là.

Partager cet article
Repost0
21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 07:15

RP2Oublions un peu la guerre que la France mène au Mali contre le “ terrorisme ”, dont le terreau est la pauvreté et l’anomie de nombreux États africains.

 

 

Théophraste, dans Le Grand Soir, évoque Winston Churchill, à la fin de sa vie, qui, s’il était une vieille baderne réac, avait conservé un humour très acéré. On se souvient de son anéantissement lors du résultat des élections législatives de 1945. Pensez donc : lui, le grand chef civil et militaire qui avait tenu tête à Hitler, avait été défait dans les grandes largeurs par des travaillistes qui, à l’époque, étaient 147 fois plus à gauche que ceux d’aujourd’hui, avec la mise en œuvre de la nationalisation de grands moyens de production et d’échanges, l’instauration d’un système d’enseignement totalement gratuit, d’un système de santé également gratuit, pour ne parler que de ces avancées considérables.

Churchill l’avait d’autant plus mauvaise qu’il avait été défait par un homme discret et apparemment sans grande envergure : Clement Attlee, son vice-premier ministre. Moins brillant que d’autres personnalités travaillistes, il dirigea néanmoins son gouvernement avec beaucoup de fermeté. Mais pour l’aristocrate Churchill (descendant du duc de Malborough, celui qui « s’en va-t-en guerre »), le petit bourgeois Attlee était un médiocre sans contours. Il avait donc inventé, pour sa gouverne, l’extraordinaire blague suivante :

« Une voiture vide s’arrête devant 10 Downing Street. Attlee en descend. »

Chaque fois que je vois ou j’entends Jean-Marc Ayrault, je pense à cette saillie.

 

Les élections eurent lieu le 5 juillet 1945. Une des raisons de la nette défaite de Churchill fut le retour des soldats sur le sol natal. Il n’y avait pas eu d’élection nationale depuis 1935, et le peuple se souvenait parfaitement à quel point la politique de droite des conservateurs avait été de droite. Sûr de son coup, Churchill fit à peine campagne, juste pour dire que le programme travailliste faisait penser à celui de la Gestapo. Une Kolossale finesse que peu de gens apprécièrent. Les travaillistes lancèrent une politique authentiquement keynésienne, l’ironie de l’histoire étant que Keynes n’était pas travailliste mais proche du parti libéral.

Le Service national de santé fut mis sur pied en 1946, d’après les travaux de la commission Beveridge de 1942. Dès 1942, en effet, les dirigeants anglais crurent en la victoire et réfléchirent à la reconstruction. Beveridge était un grand bourgeois influencé par les idées de la Société fabienne. Il rejoignit pourtant le parti libéral pendant la guerre. Dans l’entre-deux-guerres, il avait dirigé la London School of Economics, bastion de la pensée économique de gauche. Grâce à Beveridge, la LSE accueillit de nombreux économistes juifs allemands après 1933. En 1968, la contestation estudiantine en Angleterre fut particulièrement vive dans cet établissement.


Autres temps autres mœurs. Les gens de ma génération auront connu ce bouleversement copernicien qui a porté au pouvoir les idées et de Hayek et autres “ libéraux ” acharnés. Les optimistes peuvent toujours se dire que ce qui a été si rapidement défait peut être refait.

 

 

Thierry Masson, pilote de ligne, adresse une lettre ouverte dans Politis à Françoise Hollande.

L’aéroport actuel de Nantes-Atlantique répond à la totalité des critères les plus stricts imposés à notre secteur d’activité.

Par ailleurs, la sécurité de Nantes Atlantique correspond aux performances détaillées par des normes les plus strictes rédigées par l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale avec ses 191 états membres et 1200 compagnies aériennes.

Son hypothétique saturation peut être anticipée à tout instant compte tenu de la surface aéroportuaire actuellement disponible avec de multiples extensions imaginables comme cela se fait partout en Europe.

Sur l’aspect logistique, faut-il le rappeler, l’aéroport de Nantes Atlantique possède des servitudes type ligne de tramway à proximité immédiate, voies ferrées jouxtant les aérogares actuelles, réseaux routiers performants ouverts vers l’océan proche ainsi que vers les axes routiers en direction de Paris, Bordeaux, la Bretagne immédiate, la Normandie toute proche. Ici satisfecit total concernant le Schéma de Cohérence Territorial local !

Les compagnies aériennes régionales ont remis le trophée ERA Award 2011-2012 du meilleur aéroport européen à l’équipement pour Nantes-Atlantique.

Un aéroport ne dicte pas l’offre, c’est le marché qui l’oriente, offre construite à partir de situations d’origines structurelles ou conjoncturelles. Un aéroport répond toujours à un besoin mais ne génère pas ce besoin.

Dès lors, la mise en perspective de projet d’Aéroport du Grand Ouest avec une nouvelle plateforme dotée de 2 pistes, qui plus est non parallèles, étonne. Pourquoi 2 pistes ? Force est de constater qu’une seule piste astucieusement dotée de sorties rapides et d’une bande de roulement parallèle suffirait à absorber les flux espérés.

De plus, il n’y a aucune garantie sur l’emploi puisque selon la règle observée, cet aéroport drainera en moyenne tout au plus 700 emplois directs par million de passagers.

L’auteur rappelle que nombre d’aéroports aux santés financières exécrables sont sous utilisés compte tenu de leur dimensionnement, je pense au troisième aéroport parisien de VATRY (près de Châlons-en-Champagne) avec 52000 passagers/an et une piste de 3850m ; que dire de Clermont Ferrand, Epinal, Metz-Nancy Lorraine, Tours, Poitiers, Bergerac, etc...

 

Partager cet article
Repost0
16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 06:20

http://www.iteco.be/sites/www.iteco.be/IMG/gif/pedagogie-a-distance.gifD’abord, on ne l’enseigne pas à l’aide d’un manuel (d’un intellectuel, non plus). Vous plaisantez. La chronologie chez des moutards qui sont à peine capables de faire la différence entre hier et avant-hier ? Quelle horreur ! Une histoire qui commencerait au début, qui continuerait vers le milieu et qui se terminerait par la fin ? Je vous sens aussi futés que Clement Attlee selon Churchill (link).

 

 

Non ! De bonnes vieilles feuilles volantes à 11 trous qu’on classe dans un classeur qui pèse 2 kilos vide et 6 kilos en PTC (poids total autorisé en charge).

 

Justement, j’en ai une sous les yeux.

 

Premier chapitre : Napoléon et le Premier empire (1804-1815). Je demande à l’élève qui m’a montré ce feuillet s’il a étudié Louis XIV.

     -  Tu sais qui était Louis XIV, demandè-je ?

      -  Oui, celui qui a construit le château de Versailles. Bon, tout baigne.

 

Napoléon est donc un « général qui a mis fin aux insurrections de la révolution et a rétabli l’ordre ». Je demande à l’enfant s’il sait ce qu’est une insurrection. Un regard de merlan frit me répond. « Napoléon a créé la Légion d’honneur pour donner l’illusion que chacun est important ». « Peux-tu m’expliquer cette phrase, cher enfant ? » Re merlan frit. « Napoléon voulait dominer l’Europe. Il a chassé les souverains mais n’a pas appliqué les idées révolutionnaires [on sent le pédagogue de gauche]. Ce qui a mis en colère les peuples des pays conquis. »

-       Comment s’est manifestée la colère de ces peuples ?

-      

 

« En 1815, Napoléon et son armée ont subi une grave défaite à Waterloo. Il fut exilé.

-       Où donc ?

-       Je sais : à Sainte-Hélène !

-       On ne t’a pas parlé de l’île d’Elbe ?

-      

-       Connais-tu le sens du mot “ exil ” ?

 

Il connaît ! Ce doit être un fidèle lecteur de ma rubrique “ Poésie et exil ”.

 

Deuxième chapitre : Les grandes réformes de la révolution et de Napoléon Bonaparte. Sont mentionnés la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 (sans majuscules), la structuration du pays en départements et communes, le Code civil, l’État civil, la monnaie et un système de mesures nationales. Je demande des éclaircissements sur le Code civil. Regard de merlan frit.

 

Troisième chapitre : deux lignes sur le romantisme : « des artistes ont cherché à exprimer les « sentiments et les émotions. »

-       Avant, les artistes n’exprimaient pas les sentiments et les émotions ?

-      

 

« Les artistes s’intéressaient à toutes sortes de thèmes : la guerre, l’amour, l’héroïsme, la mort. »

 

- On ne s’intéressait pas à ces thèmes, avant ?

- Merlan frit.

 

Quatrième chapitre : Louis Pasteur et Marie Curie, "savants du XXè siècle". Pasteur (qui a dû mourir largement centenaire) a découvert le vaccin contre la rage.

-       C’est quoi la rage ?

-       Merlan frit.

 

Marie Curie a découvert les propriétés radioactives du radium, me dit l'enfant, rayonnant, bien sûr.

-       Tu peux m’expliquer ce que tu viens de me dire ?

-       Merlan frit.

 

Cinquième chapitre : « création en 1776 des 13 colonies anglaises d’Amérique du Nord qui se révoltent, soutenues par la France, et prennent le nom d’« États-Unis d’Amérique. »

-       Qui étaient les colons en 1776 ?

-       Les Noirs !

-       Pourquoi la France a-t-elle soutenu la révolte ?

-       Merlan frit.

-       Comment a-t-elle soutenu la révolte ?

-       Merlan frit.

 

L’élève qui est devant moi est l’un des meilleurs de sa classe. L’école qu’il fréquente n’est située ni dans une banlieue abandonnée par la République, ni à Wallis et Futuna. Les enseignants sont jeunes, dynamiques et ont tous été formés dans un l’IUFM. L’année dernière, l’enseignant responsable du CE2 a fait faire une seule dictée aux élèves. Comme je m’en étonnai poliment, il me répondit, gêné (il savait que j’étais un enseignant retraité, fils d’enseignants et petit-fils d’enseignants), que « les consignes ministérielles n’étaient pas claires à ce sujet, qu’elles évoluaient tous les trois mois, vous comprenez ? » Les mêmes enfants n’ont pas fait un seul vrai problème de mathématiques. Mais ils ont suivi des cours d’espagnol et d’anglais, dont il ne leur reste quasiment rien, naturellement.

 

PS : En CM1, dans la même école, des enfants ont dû "apprendre" les fractions en autonomie, c'est-à-dire par leurs propres moyens, vaguement guidés. Sarkozy et sa casse de l'Éducation nationale ne sont pas responsables de tout.

 

PPS : Une correspondante m'écrit ceci :

Bon, y' a pas que moi qui me révolte de ça, je vois.
Faut lui dire que pour ma fille, en CM1, ils ont passé à peu près 30% du temps à faire une comédie musicale. Pas créer (ce qui leur aurait fait travailler le français au moins !), mais exécuter et répéter avant... Certaines semaines(la classe était sur 4 jours), ils ont pris deux jours entiers pour ça. 

Et le maître laissait aux parents le soin de faire comprendre règles de grammaire et de calculs, sans parler des tables de multiplications qu'il fallait voir entièrement à la maison.

Il n'y a pas que Sarko qui a cassé l'école, non.
Mais pas que les instits non plus : si ça s'est passé comme ça, c'est aussi parce que je crois que j'étais la seule à me scandaliser. Et j'ai compris à la fin de l'année quand il y a eu la représentation de la dite comédie musicale : les parents, FCPE en tête, étaient tout contents de voir leur progéniture sur les planches, en vedette. Avec laDépêche... et l'Inspecteur d'Académie aussi devait être tout content : un projet qui fait de la pub !

On en revient à l'image qui  illustre le blog de Bernard : société spectable. Cerveau-spectacle.

 

Partager cet article
Repost0
8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 10:30

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/f6/Salzmann.jpg/200px-Salzmann.jpgLa Conférence des Présidents d’Université a élu son président en la personne de Jean-Loup Salzmann, qui dirige l’université de Paris XIII.

 

Professeur de médecine, il se dit de centre-gauche. Déjà, quand une personnalité se proclame « de gauche », cela ne va pas bien loin… Ses parents étaient des familiers de François Mitterrand et lui-même appartint au cabinet d’Hubert Curien, ministre de la Recherche entre 1988 et 1993.

 

Je l’ai écouté hier, interrogé au micro de France Info. Il termina l’entretien par la phrase suivante : « Si chaque fois qu’on parle compétitivité on parle université, si chaque fois qu’on parle quête des marchés internationaux on parle université, mon mandat aura utile ».

.

 

Je comprends que son élection ait été saluée par la ministresse (c'est ainsi que l'on doit dire, on trouve ce mot dans Stendhal) de l’Enseignement supérieur.

 

Jean-Loup Salzmann a récemment signé un partenariat avec l'université Ben Gourion, qui participe au complexe militaro-industriel israélien.

 


 

Partager cet article
Repost0
8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 07:10

http://s.plurielles.fr/mmdia/i/37/4/people-celine-dion-recoit-la-legion-d-honneur-2522374.jpg?v=12Loin de moi l’idée de faire du poujadisme anti-Légion d’honneur. Le problème avec cette distinction, c’est que des masses de célébrités l’ont obtenue alors qu’elles n’avaient pas particulièrement mérité. Pour ne pas parler des « décorants » qui  ont pu cultiver leur maigre gloire en remettant la médaille à des gens infiniment plus importants qu’eux. Jack Lang décorant Bob Dylan, pour ne citer que cet exemple.

 

Refuser la Légion d’honneur n’est certainement pas facile (ne pas la mériter l’est encore moins), c’est en tout cas très respectable. Quelques exemples :

 

L'auteur et dessinateur de bandes dessinées Jacques Tardi vient de la refuser en expliquant : « Je ne suis pas intéressé, je ne demande rien et je n'ai jamais rien demandé. On n'est pas forcément content d'être reconnu par des gens qu'on n'estime pas », a-t-il précisé.

 

Avant lui, il y eut notamment Bourvil. C'est par modestie que l'acteur et chanteur français, s'était privé d'une distinction que lDe Gaulle se proposait pourtant de lui remettre en personne

 

Brigitte Bardot fut élevée au grade de Chevalier de la Légion d'honneur par le président François Mitterrand en 1985 – une distinction qu'elle dédia « aux animaux qui souffrent ». Mais elle ne s'est jamais déplacée pour venir chercher la distinction.

 

Si Philippe Séguin a refusé la Légion d'honneur, c'est parce que son père, mort au combat, ne l'avait pas reçue.

 

C'est pour dénoncer l'« indifférence » qui touche la santé au travail et l'impunité des « crimes industriels » que la spécialiste des cancers professionnels Annie Thébaud-Mony a refusé la Légion d'honneur que lui avait décernée la ministresse (c'est le mot juste : on le trouve dans Stendhal) du Logement Cécile Duflot à l'été 2012. Pauvre Cécile !

 

Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre l’ont refusée l'un après l'autre.

 

Plus surprenant : Pierre et Marie Curie. Si, de son vivant, le couple de prix Nobel a refusé la Légion d'honneur, il repose tout de même au Panthéon. Une fois mort.

 

Pour une raison pas vraiment élucidée, Maurice Ravel refusa lui aussi la Légion d'honneur. Erik Satie écrivit : « Ravel refuse la Légion d'honneur, mais toute sa musique l'accepte. »

 

Pour le chanteur Léo Ferré, la Légion d'honneur était un « ruban malheureux et rouge comme la honte ».

 

Georges Brassens a consacré une chanson à la Légion d'honneur : « ce petit hochet à la boutonnière vous (...) condamne à de bonnes manières ».

 

En 1949, le ministère de l'Éducation nationale proposa la décoration à Marcel Aymé. L'écrivain répondit, toujours facétieux : « [...] pour ne plus me trouver dans le cas d'avoir à refuser d'aussi désirables faveurs, ce qui me cause nécessairement une grande peine, je les prierai qu'ils voulussent bien, leur Légion d'honneur, se la carrer dans le train, comme aussi leurs plaisirs élyséens ».

 

Rarement franc du collier, Jean d’Ormesson accepta la décoration mais refusa de la porter. Il justifia cet acte de rébellion fou en ces termes : « Les honneurs, je les méprise, mais je ne déteste pas forcément ce que je méprise ».

 

L’ancien responsable de la CFDT Edmond Maire la refusa en déclarant : « Ce n’est pas à l’État de décider ce qui est honorable ou pas ».

 

Le 2 janvier 2009, Michèle Audin, fille du mathématicien Maurice Audin (1932-1957), refuse le grade de chevalier de la Légion d'honneur à cause de l'absence de réponse du président Sarkozy à la lettre ouverte envoyée par sa mère demandant que soit éclairci le mystère de la disparition de son mari.

 

Le 5 janvier 2009, les journalistes politiques Françoise Fressoz (Le Monde) et Marie-Ève Malouines (France Info) (link) ont refusé la décoration en ces termes : « Rien, dans mon parcours professionnel, ne justifie pareille distinction. Je pense en outre que, pour exercer librement sa fonction, un journaliste politique doit rester à l’écart des honneurs. Pour ces raisons, je me vois dans l’obligation de refuser cette distinction ».

 

Le professeur Jacques Bouveresse l'a refusée à trois reprises, dont la dernière suite à son attribution par Valérie Pécresse en 2010, ne « souhaitant en aucun cas recevoir de distinctions de ce genre ».

 

L’ancien ministre Jack ralite, nommé dans la promotion du 1er janvier 2012, indiqua le 4 janvier suivant qu'« il n'a pas refusé trois fois la Légion d'honneur sous la gauche pour l'accepter une fois sous la droite », et qu'il ne sera pas « un élu qu'on porte à la boutonnière ».

 

Annie Thébaud-Mony, directrice de recherches à l’INSERM, refusa la Légion d'honneur le 31 juillet 2012, afin de dénoncer l'« indifférence qui touche la santé au travail et l'impunité des « crimes industriels ».

Partager cet article
Repost0
7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 07:09

RP2En cette nouvelle année, je tiens à rendre hommage à Fakir, cette revue en ligne et en papier de la bonne ville d’Amiens. Fakir a récemment consacré à Bernard Arnault, que j’appelle le « saigneur de Flixecourt » une étude fort à-propos.

 

Quatrième fortune mondiale (41 milliards d'euros), Bernard Arnault doit tout aux ouvrières de Flixecourt, dans la Somme et, accessoirement à Laurent Fabius. Un très bon reportage de Fakir explique pourquoi.

 

Bernard Arnault est un poulet, une personne extrêmement poltronne. Il fut le premier en 1981 à quitter la France par peur des chars soviétiques mais, sous sa mine de premier communiant, de petit garçon à sa maman, il cache un caractère d'une férocité extrême.

 

Avec l'accord du gouvernement Fabius, il promet, de retour dans notre beau pays en 1983, de redresser le groupe Boussac et de sauver des emplois. Trois ans plus tard, il revend, licencie et ne garde que le luxe : la maison Dior. Et aussi Conforama, Le Bon Marché. Il bazarde la partie industrielle de l'empire Boussac (23000 salariés à l'époque) qu'il a raflé pour une bouchée de pain avec une subvention d'un milliard de francs de la part du gouvernement socialiste. Le problème est que, depuis les années soixante-dix, les activités textiles sont déclinantes principalement parce que les politiques (Pompidou, Giscard) ont décidé d'ouvrir les frontières à la concurrence.

 

La fortune de Bernard Arnault n'a, au départ, rien à voir avec un quelconque "génie" entrepreneurial, mais avec l'exploitation de toute une vallée picarde, ce avec la complicité de Mitterrand et de Fabius.

 

Quand Kenzo fabriquait ses costumes à Maubeuge, dans ce Nord si cher au chti Arnault, ils revenaient en sortie d'usine à 80 euros. Ils étaient revendus 990 euros, tout simplement parce que des gogos se laissaient berner par la "marque", par "l'étiquette". Le bénéfice n'étant pas suffisant pour le grand prédateur issu d'une famille d'industriels réacs et cathos de Roubaix, il décida de délocaliser la fabrication de ses costumes à Katowice, ce qui abaissa le prix de revient à 40 euros. Cette seule décision détruisit 157 emplois. Cela dit, l'objectif premier d'une délocalisation n'est pas de gagner de l'argent (40 euros sur 990, ça ne représente jamais que 4%), mais de briser les solidarités ouvrières et d'annihiler l'emprise des politiques, donc de la démocratie, du peuple, sur l'économique.

 

Arnault écrit dans un livre à sa gloire que les grandes entreprises savent désormais faire jouer la concurrence entre les Etats, que l'impact des hommes politiques sur l'économie est "de plus en plus limité, heureusement". Sauf, bien sûr, lorsqu'il s'agit de quémander des aides massives payées par les citoyens avant de délocaliser les avoirs en Belgique ou au Luxembourg (en Belgique, LVMH paye 3% d'impôts), pour que ses enfants ne payent pas de droits de succession.

 

Il y a quelques années, Bernard Arnault conseillait, avec Bill Gates et quelques autres grands capitalistes, le ministre britannique des Finances de l'époque, Gordon Brown, futur Premier ministre. Celui-ci, souffrant de sérieux problèmes de vue, il était vital que quelques regards acérés lui offre leur vision du monde. Après tout, Mitterrand eut, lui aussi, ses "visiteurs du soir" qui l'encouragèrent à mettre en œuvre une politique hostile aux intérêts du plus grand nombre. Quant à Normalou Ier, on espère bien que, suivant l'exemple de François Ier, il accueille à la nuit tombée des éminences financières qui l'aident à prendre des décisions réalistes et courageuses.

 

Bernard Arnault est, par ailleurs, un grand artiste : il a joué un concert de Beethoven sous la direction d'Ozawa. Mais pour lui, comme pour la plupart des grands bourgeois, l'art n'est pas une consolation. C'est une posture, le "déguisement d'une faute morale", comme dit si bien Fakir. Derrière la virtuosité du pianiste, derrière le goût très sûr du collectionneur, il y a la souffrance des travailleuses de Flixecourt, maintenant de Pologne et demain, s'il le faut, de celles de la planète Mars.

 

Arnault tient les médias français dans sa main, avec des idiots utiles du style de Guillaume Durand qui est allé jusqu'à consacrer un film pour la Cinq à celui qui l'emploie. Pauvres médias qui tremblent devant les annonceurs privés du style Arnault qui les gavent de pub mais qui ne craignent pas l'État qui les subventionne à qui mieux-mieux. 

 

Bernard Arnault n'a rien créé. LVMH existait avant lui. Il aura été un très grand financier qui aura imposé, à un degré jamais atteint avant lui peut-être, une violence cynique inouïe dans les rapports sociaux. Il a pris tellement d'avance sur le peuple et l'État qu'il est désormais quasi impossible de renverser l'ordre des choses. Une des grandes puissances économiques mondiales comme la France ne pourrait peut-être même plus s'attaquer à lui avec l'espoir de vaincre.

 

Il n'a gagné que grâce au mensonge originel de Flixecourt, une trahison que lui ont bien vite pardonnée les politiques de gauche, puis de droite.

Partager cet article
Repost0
6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 10:14

http://referentiel.nouvelobs.com/wsfile/4601317649065.jpgJ’ai découvert tout récemment l’existence de Noémie Suisse, une blogueuse très intéressante, un esprit libre et très original (on la retrouve, entre autre, ici : link). Sa démarche est parfois proche de la mienne (et vice-versa) dans la mesure où elle recherche les signes de surface qui nous renseignent sur les tendances profondes. J’ai découvert Noémie par le biais d’une revue scientifique électronique qui m’est chère puisque j’en fus l’un des fondateurs : Les Cahiers du Mimmoc (link).

 

Dans le n° 9 de ces Cahiers, Noémie a signé un article savant, mais lisible, sur le rapport de Dominique de Villepin à Twitter : “ Auratiser Twitter: Dominique de Villepin politicien, rhéteur et poète ”. Elle glose en particulier sur ce gazouillis de Galouzeau qui m’a interpellé puisque, résidant à Toulouse (où le beau Dominique a fait une partie de ses études dans le plus chic établissement privé de la ville) et séjournant très régulièrement à Auch, je connais chaque mètre de la Nationale 124.

Toujours hugolien, l’envoi de Dominique dit ceci :

« Toulouse-Auch quel bonheur de cheminer sur la N124 sous un ciel bleu espoir au milieu de cette France rurale trop souvent oubliée. »

Noémie a réagi de la manière suivante :

 

« Le tweet reproduit ci-dessus représente un cas intéressant de live-twitting. Cette pratique consiste à énoncer l'activité que l'on pratique, au moment où on la pratique. J'emprunte avec malice cette phrase à l'Introduction à l'Histoire universelle de Jules Michelet : « Dès qu'un homme a fait, vu quelque chose, vite il l'écrit », énoncé que l'on pourrait paraphraser ainsi, dès lors que l'écran du téléphone portable se substitue au carnet de voyage : c'est au moment même où cet homme fait, voit quelque chose, qu'il l'écrit. Cette simultanéité est autorisée par le caractère instantané du message. Celui que nous prenons en exemple pourrait équivaloir à une simple géolocalisation, autre outil et tendance remarquable des réseaux sociaux. Mais le contenu référentiel est enveloppé, fardé de poésie. La phrase s'ouvre sur un morceau descriptif, une micro-ekphrasis. Les deux caratéristiques de ce trope épousent singulièrement les traits définitoires du tweet que j'exposais précédemment : l'ekphrasis, ou description, a le statut de fragment, de morceau détachable. L'autre caractéristique de ce trope est sa fonction : l'art de rendre présentes les choses absentes. Or quel est le rôle dévolu au média Twitter ? Les followers sont invités à suivre virtuellement, à « faire comme si » (c'est la magie du verbe et l'atout du support virtuel) ils accompagnaient le twittos dans ses déplacements. L'enveloppe lyrique sert une stratégie politique : D. de Villepin est le politique éternellement nommé, jamais élu. Cette absence de légitimité démocratique et d'enracinement local explique l'importance de se montrer pérégrinant à travers la France profonde. Le message politique est le suivant : c'est la « France rurale » qui est le locus amoenus de D. de Villepin, cette France que l'on parcourt « sous un ciel bleu espoir ». Le twittos ne craint pas d'accumuler les lieux communs poétiques les plus éculés. On peut observer le parcours, le cheminement – pour reprendre le verbe utilisé par D. de Villepin – entre le plan poétique et le prisme idéologico-politique. Un jeu – au sens mécanique du terme – s'instaure entre ces deux perspectives, un jeu entre une réalité prosaïque (« les pieds sur terre » ou plutôt la voiture sur la N124) et une mise en forme poétique qui s'appuie presque de manière caricaturale sur une tradition lyrique (« sous un ciel bleu espoir »). Manière, également, pour D. de Villepin d'éviter de donner prises aux critiques poujadisantes, telles que dénoncées par Roland Barthes, selon lesquelles le représentant de l'élite, l'intellectuel, est de substance aérienne, vide. « L'intellectuel plane, écrit Barthes, il ne ''colle'' pas à la réalité ». Le reproche vaut pour le politique, assimilé à cette élite. D. de Villepin s'emploie à désamorcer ce portrait critique en « collant » à la réalité, pour reprendre l'expression de Roland Barthes (« sur la N124 »), tout en sublimant cette même réalité par la force des mots, de leur ordonnancement, de leur musique (« sous un ciel bleu espoir »). »

 

 

J’ajouterai simplement ceci : Toulouse explosant dans les quatre directions, en particulier vers l’Ouest, on ne « chemine » pas sur la RN 124 dans une « France rurale oubliée ». On emprunte une quatre-voies qui nous fait traverser une rurbanité comme il y en a désormais partout en France, et l’on a assez peu l’occasion de contempler le « ciel bleu espoir » car la circulation relativement importante, et naturellement les radars, impliquent une vigilance constante.

 

Partager cet article
Repost0
6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 07:07

http://1.bp.blogspot.com/-bq_wtXTqWhI/TrJdXSKL50I/AAAAAAAAOYw/E0eurMk6alU/s1600/voleur.jpgDans ce numéro de janvier 2013, Serge Halimi évoque le « front antipopulaire » :

 

Les puissances émergentes d’aujourd’hui ne sont pas de dignes héritières des anticolonialistes et des anti-impérialistes d’hier. Les pays du Sud contrôlent une part croissante de l’économie mondiale. Ce n’est que justice. Mais cette richesse est tellement mal répartie que l’inégalité des revenus est plus prononcée encore en Afrique du Sud ou en Chine qu’aux États-Unis. Et les fortunes ainsi constituées servent davantage à racheter des entreprises, des biens de prestige occidentaux qu’à améliorer les conditions de vie et de santé des populations indienne, chinoise, arabes, africaines.

 

C’est un peu l’ère des barons voleurs qui recommence. En Amérique, à la fin du XIXe siècle, s’imposèrent des dynasties industrielles à la rapacité légendaire (John D. Rockefeller, J. P. Morgan, Cornelius Vanderbilt). Elles supplantèrent progressivement les grandes familles européennes dans les secteurs du pétrole, des transports, de la banque. Rivaux au départ, les concurrents transatlantiques s’entendirent un peu plus tard pour exploiter les travailleurs du monde, accroître démesurément la rémunération de leurs actionnaires, épuiser les réserves de la Terre.

 

 

Cela fait maintenant des années que l’État est infesté par les gens et les méthodes du privé. Par exemple, le numéro 2 de l’Élysée vient d’une grande banque privée. Mathilde Goanec explique comment les avocats d’affaires écrivent les lois : 

 

La loi bancaire présentée par le gouvernement français fin décembre a été largement inspirée par le lobby des banques. Contrairement aux promesses du candidat François Hollande, qui avait annoncé la séparation des activités de spéculation et de crédit, le système actuel ne sera finalement modifié qu’à la marge. Une nouvelle illustration du poids des cabinets d’experts, qui se sont peu à peu substitués à la fonction publique et aux élus.

 

D’apparence barbare, le sigle est quasiment entré dans le langage courant. La RGPP (révision générale des politiques publiques), dont les recommandations sont inscrites dans la loi de finances 2009, affiche l’ambition de moderniser l’Etat. Pour le grand public, elle se résume souvent à l’une des mesures-phares du quinquennat de M. Nicolas Sarkozy : le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux. La manière dont elle a consacré le rôle des experts, consultants et avocats d’affaires dans la préparation des projets de loi est beaucoup moins connue.

 

Hicham Ben Abdallah El-Alaoui  se demandent si les Monarchies arabes seront les prochaines cibles :

Tandis qu’en Tunisie, en Egypte, en Libye et au Yémen s’amorce une chaotique transition démocratique, les combats s’intensifient en Syrie. Moins remarquées, les contestations s’enracinent dans les monarchies, que ce soit en Jordanie, au Maroc ou dans les pays du Golfe.

 

Plutôt qu’un événement, le « printemps arabe » est un processus. Pour les pays les plus engagés sur le chemin de l’émancipation politique, la question cruciale est la suivante : la démocratie peut-elle s’institutionnaliser ? Même si les progrès demeurent fragiles, et les rapports entre sociétés et Etats toujours conflictuels, la question appelle un « oui » prudent. Dans certains des pays concernés, on assiste à la mise en place d’institutions appelées à devenir démocratiques.

 

Johan Söderberg  ne pense pas que la technologie puisse nous émanciper :

Depuis peu, des machines électroniques capables de produire des objets, fonctionnant à la manière d’imprimantes en trois dimensions, sont accessibles au grand public. Elles suscitent un engouement au sein d’une avant-garde qui y voit les ferments d’une nouvelle révolution industrielle. Mais les partisans de ces outils de bricolage technologique oublient souvent l’histoire qui les a vus naître.

 

 

Thomas Frank  fait une analyse sans concession du mouvement “ Occuper Wall Street ”, « tombé amoureux de lui-même » :

Tout oppose le Tea Party, soucieux de baisser le niveau de la fiscalité, et le mouvement Occuper Wall Street, révolté par le creusement des inégalités. Mais, alors que le premier continue à peser dans la société et sur les institutions, le second a (provisoirement ?) levé le camp sans avoir obtenu grand-chose. L’auteur de « Pourquoi les pauvres votent à droite » tire de ce dénouement quelques leçons cruelles de stratégie politique. Elles résonnent au-delà du cas américain.

 

 

Rio de Janeiro endosse sa tenue olympique et les Brésiliens vont souffrir (Jacques Denis) :

« Laissez rugir l’esprit animal du secteur privé », conseillait récemment l’hebdomadaire britannique « The Economist » à la présidente brésilienne Dilma Rousseff, confrontée à un ralentissement de la croissance dans son pays. Il est un domaine où résonnent déjà les feulements des investisseurs : celui de l’immobilier à Rio de Janeiro, un secteur dopé par la préparation d’événements sportifs planétaires.

 

Anne Vigna renchérit avec la pacification musclée des favelas :

Dans la perspective des Jeux olympiques, Rio de Janeiro « pacifie » ses favelas, un euphémisme qui masque la nature ambiguë d’une politique conduite à la pointe du fusil.

La scène pourrait se passer dans n’importe quel quartier de la ville : une patrouille de police qui déboule en trombe et aggrave un peu plus l’embouteillage. Mais il faut se trouver dans une favela « pacifiée » de Rio de Janeiro pour observer une jeune femme tentant de raisonner la police et se voyant répliquer, par des cris, qu’il vaudrait mieux « ne pas insister » parce qu’après tout, « nous sommes les chefs ici ». Depuis 2009, les habitants de la favela de Pavão-Pavãozinho le disent : « La colline a changé de patron. » Les trafiquants ont cédé la place à la police, les armes et le pouvoir ayant simplement changé de mains. Il s’agit, ici, du résultat le plus flagrant d’un programme datant de 2008 : la « pacification » des favelas. Mais son impact n’est pas toujours aussi négatif.

 

Sabrina Mervin se penche sur l’étrange destin des alaouites syriens :

Alors que les combats s’intensifient en Syrie et que l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) déploie des missiles Patriot en Turquie, le régime de M. Bachar Al-Assad tente de réprimer un soulèvement populaire qui dispose de soutiens étrangers. Il s’appuie sur une violence sans limites, mais aussi sur la crainte qu’inspire aux minorités, et en premier lieu aux alaouites, la montée d’un islamisme sunnite djihadiste et la terreur des représailles qu’implique leur appartenance au clan Assad.

 

Jean-Arnault Dérens  explique pourquoi la justice est borgne pour les Balkans :

Le 12 décembre, le Tribunal pénal international de La Haye condamnait à la prison à vie l’ancien général serbe de Bosnie-Herzégovine Zdravko Tolimir, l’un des responsables du massacre de Srebrenica. En novembre, ce même tribunal acquittait les généraux croates Ante Gotovina et Mladen Markac, ainsi que d’anciens commandants de la guérilla albanaise du Kosovo. Justice à deux vitesses ?

 

 

Agnès Sinaï  est allée marcher dans le bourbier de Notre-Dame-des-Landes :

Depuis l’automne, la contestation du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, dans les Pays de la Loire, ne cesse de s’étendre. Les opposants dénoncent l’archaïsme et l’impact écologique de la vision promue par le premier ministre Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes.

 

 

Un article important de Philippe Leymarie : “La guerre du « Sahelistan » aura-t-elle lieu ? ” :

Autorisée par les Nations unies, une intervention militaire internationale dans le nord du Mali ne semble pas imminente. Si la France s’y montre favorable, l’Algérie et les pays d’Afrique de l’Ouest préfèrent jouer la carte de la négociation. Face à ces incertitudes et à l’impatience de la population, l’armée malienne est tentée de reprendre en main les affaires publiques.

 

 

Lakhdar Benchiba  nous dit ce qu’en pense Alger :

La déclaration, fin novembre, de M. Romano Prodi, représentant spécial de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour le Sahel, estimant qu’une action militaire dans le nord du Mali ne serait pas possible « avant septembre 2013 » (Liberté, 21 novembre 2012), a été reçue comme une bonne nouvelle à Alger. Elle est même apparue comme une victoire de la solution politique, défendue par le gouvernement, sur l’option guerrière, prônée notamment par la France. Elle survenait en outre quelques jours après les propos du général Carter Ham, chef du commandement militaire américain pour l’Afrique, selon lesquels une approche « uniquement militaire » dans la région serait vouée à l’échec (Le Monde,16 novembre 2012).

Pour Alger, ce délai de dix mois est excessif s’il s’agit « seulement » de reprendre les villes du nord du Mali tombées entre les mains des rebelles touaregs islamistes et des groupes djihadistes. Mais il donne du temps à l’Algérie pour faire émerger une solution politique que des commentateurs opposent volontiers aux plans de Paris — dont l’attitude, affirment certains d’entre eux, serait largement déterminée par l’uranium sahélien. Un diplomate algérien de l’Union africaine, lui, explique que le temps imparti par M. Prodi est trop court, en raison de la « complexité d’un terrain malien marqué par une multiplicité d’acteurs et d’enjeux ».

 

 

Philippe Pataud Célérier  nous montre “ La Chine dans l’objectif des Chinois ” :

Longtemps cantonnée à magnifier le réalisme révolutionnaire et ses figures triomphantes (le paysan, le soldat et l’ouvrier), la photographie chinoise a explosé depuis le début des années 1980. Pour rendre compte du décalage entre la réalité et le discours dominant, certains artistes mettent l’accent sur ceux qui souffrent, d’autres se jouent des codes officiels, d’autres encore se mettent en scène…

 

 

Un article passionnant de Céline Rouzet : “ ExxonMobil bouleverse la société Papoue ” :

« Une zone riche en ressources. » C’est en ces termes que le groupe pétrolier français Total a qualifié la Papouasie-Nouvelle-Guinée, où il a fait son entrée en octobre dernier pour exploiter des gisements de gaz. Le géant américain ExxonMobil a pris quelques longueurs d’avance et les compagnies chinoises ne sont pas en reste. Pour une partie de la population, l’argent coule à flots, au prix d’une déstabilisation des rapports sociaux.

 

 

Les médias britanniques doivent changer : “ Ce rapport qui accable les médias britanniques ” :

En novembre 2012, le juge Brian Leveson remettait son rapport sur « la culture, les pratiques et l’éthique de la presse » au Royaume-Uni. Il concluait ainsi une enquête de neuf mois commandée par le gouvernement britannique après la révélation des écoutes téléphoniques illégales effectuées par l’hebdomadaire News of the World.

 

En proposant la création d’un organe de régulation de la presse extérieur à la profession, le juge Leveson a suscité un débat très vif : un tel dispositif suggère en effet la possibilité d’une contradiction entre la liberté des entreprises de presse et l’intérêt général. La préconisation du juge s’appuie sur un exposé des dérives et délits des grands médias britanniques, ainsi que d’un système de connivences ayant entravé les précédents efforts de réglementation du secteur. En voici quelques extraits.

 

 

Céline Mouzon  explique comment les entreprises virent sans licencier :

Tandis que les négociations sur l’emploi reprennent le 10 janvier 2013, la perspective s’éloigne du « compromis historique » entre syndicats et patronat espéré par M. François Hollande. Des représentants de salariés refusent le nouveau contrat de travail unique — et précaire — proposé par le Mouvement des entreprises de France (Medef). Instauré en 2008, le système de rupture conventionnelle en constitue un banc d’essai.

 

 

Pour Pierre Rimbert, Mario Monti est un saint (j’déconne !) :

Après le « modèle allemand » des bas salaires, le « modèle italien » de flexibilité ? L’accord pour la « croissance de la productivité et de la compétitivité » signé le 21 novembre dernier par des syndicats et le patronat avec la bénédiction du président du conseil, M. Mario Monti, bouleverse les relations sociales en Italie. Désormais, les entreprises seront fiscalement incitées à conclure des accords internes qui prévaudront sur les conventions collectives – généralement plus favorables aux travailleurs –, notamment en matière de rémunération et d’organisation. En juillet dernier, déjà, une loi votée à l’initiative de M. Monti facilitait les licenciements.

 

Pour avoir longtemps grenouillé à l’intersection du pouvoir et de l’argent (commissaire à la concurrence, consultant pour Goldman Sachs, membre de la commission trilatérale, du groupe de Bilderberg, de la commission Attali), le « technicien » charmait la presse d’affaires. Le voici couronné par le Grand Prix de l’économie 2012, décerné par M. Jean-Claude Trichet, président du jury.

 

 

Philippe Descamp évoque le modèle d’éducation finlandais : “ En Finlande, la quête d’une école égalitaire ” :

Au mois de novembre, des parents d’élèves et des enseignants de Seine-Saint-Denis ont organisé la quatrième Nuit des écoles dans le département. Leur objectif : dénoncer les inégalités territoriales en matière d’enseignement. Dans ce domaine, la Finlande s’érige depuis quelques années en modèle, en raison des excellents résultats qu’elle affiche dans les enquêtes internationales mesurant les acquis des élèves.

 

 

Selon Johan Popelard, les joies du mécénat sont troubles :

En France, l’art a longtemps été une affaire d’Etat. Mais l’importance grandissante du mécénat d’entreprise a changé la donne. Est-ce par amour de l’art que des sociétés pourtant portées sur la rentabilité de leurs investissements se montrent si généreuses ?

 

 

Evelyne Pieiller  revient sur la fin du monde : “ Les beaux fantômes de la révolte ” :

La fin du monde prévue par le calendrier maya a eu un succès fou. Evidemment, il ne semble pas que les Terriens se soient laissés aller massivement à la panique aux alentours du 21.12 ; on peut même remarquer que les dates fatidiques ont suscité en France une certaine verve sarcastique : « Et vous, vous faites quoi pour la fin du monde ? », s’enquérait suavement une publicité, tandis que les nuits parisiennes affichaient une insolence tonique, de F*ck les Mayas - La soirée des optimistes pour la Gaîté-Lyrique à la Last Dance de la Villette. Ce qui n’empêche pas, au contraire, de s’émerveiller devant le retentissement de cette prophétie.

 

Pourquoi diable un tel écho ?

Partager cet article
Repost0