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21 avril 2012 6 21 /04 /avril /2012 06:00

Vers la criminalisation de l’action militante en Espagne (repris du Grand Soir)

 

http://www.ladepeche.fr/content/photo/biz/2009/05/17/photo_1242568375580-1-0_w350.jpgLe Ministre de l’Intérieur, Jorge Fernández Díaz, annonce que le fait d’organiser des rassemblements protestataires par Internet sera qualifié de « délit de participation à une organisation criminelle ».

Le gouvernement de Mariano Rajoy est conscient que le démantèlement du système social ainsi que la réforme du travail vont continuer de durcir le climat insurrectionnel présent dans les rues. Cela est apparu nettement lors des mobilisations des Indignés du 15-M [1], des étudiants du « Printemps Valencien » et de la grève générale du 29 mars 2012. Face à l’escalade de la tension sociale, l’Exécutif a décidé de « réformer en profondeur » le Code Pénal, la loi de Procédure Criminelle et la Loi Organique de Protection de la Sécurité des citoyens.

 

Aujourd’hui, au cours de la séance de contrôle du Congrès, le ministre de l’Intérieur, Jorge Fernández Díaz a justifié ce durcissement en alléguant la nécessité de lutter contre ce qu’il appelle « une spirale de violence » pratiquée par ce qu’il a qualifié de « collectifs anti-système » qui pratiquent des « techniques de guerre urbaine », selon Europa Press. Mais la législation dépasse largement la mise au pas des protestataires, elle vise la mise en place d’une batterie de restrictions des droits.

Le but de toutes les mesures qui ont été annoncées ces derniers jours, et de celle que le Ministre de l’Intérieur a présentée aujourd’hui est de renforcer le maintien de l’ordre public. Parmi ces mesures, le durcissement des sanctions contre la violence de la rue par l’application de la législation anti-terroriste conçue pour traiter les cas de kale borroka [2] au Pays Basque, et le rapport direct établi avec les affrontements survenus à Barcelone au cours de la grève du 29-M [3]. Il s’agit de faire en sorte que « le système inspire davantage la peur aux gens », comme l’a dit la semaine dernière le Conceller [4] de l’Intérieur, le Catalan Felip Puig.

Cependant, les protestataires ne sont pas la cible unique des réformes que proposent les conservateurs. Une autre de leurs propositions est de qualifier la résistance passive ou fortement active de « délit d’attentat contre l’autorité ». Ceci est une référence claire aux mobilisations estudiantines de Valence et au Mouvement 15-M. Avec cette législation, pourraient être condamnées pour attentat toutes les personnes participant aux mobilisations des Indignés, qui le plus souvent sont organisées sans notification préalable à la Délégation [5] du Gouvernement.

La participation à ces manifestations ne sera pas le seul acte à être réprimé. La réforme proposée prévoit que sera considéré comme « délit d’appartenance à une organisation criminelle » le fait de diffuser via Internet et les réseaux sociaux les appels à des rassemblements « protestataires susceptibles d’altérer gravement l’ordre public », ce qui concerne tous ceux qui n’auraient pas été notifiés et qui s’accompagneraient du refus de vider les lieux malgré l’avertissement de la Police. Exactement ce qui s’est passé le 15 mai 2011 et les jours qui ont suivi, place de la Puerta del Sol à Madrid.

L’Espagne a le taux de détenus le plus élevé d’Europe Occidentale et les indices de criminalité les plus bas. Néanmoins, seront incluses aussi « toutes les formes d’agression » attaque violente à l’encontre d’un policier, les menaces et comportements synonymes d’intimidation ou le jet de projectiles dangereux.

Une autre mesure, signalée par Europa Press, permettra de considérer comme circonstance aggravante le fait de perpétrer ces actions violentes dans des manifestations ou des rassemblements. Sera considéré comme délit contrevenant à l’ordre public le fait de pénétrer dans des établissements publics ou d’entraver l’accès à ces derniers. En conséquence, la quantité des dégâts comptabilisée sera étendue non seulement à ceux commis dans ces établissements mais aussi à ceux engendrés par l’interruption du service public.

Bien que le Ministre de l’Intérieur ait déclaré : « Il ne s’agit pas seulement de répondre avec le Code Pénal à des initiatives de guérilla urbaine qui tendent à proliférer dans nos rues, mais il ne s’agit pas non plus de nous installer dans une béatitude juridique », l’Espagne possède déjà un Code Pénal dur par rapport à celui des autres pays européens.

Il est de fait qu’actuellement, l’Espagne possède le taux de détenus le plus élevé de toute l’Europe occidentale. En revanche, ses indices de criminalité sont, pour le moment, parmi les plus bas.

Luis Giménez San Miguel

Madrid le 11/04/2012

http://www.publico.es/espana/429078/interior-considerara-la-...

Traduction : Simone Bosveuil-Pertosa pour LGS

 

 

[1] NdT Mouvement du 15 mai 2011

[2] NdT Lutte de la rue, en basque

[3] NdT Grève générale du 29 mars 2012

[4] NdT Ministre du Gouvernement de la Generalitat de Catalogne

[5] NdT Organe du gouvernement central dans les Communautés autonomes

 

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 10:46

http://static1.purepeople.com/articles/7/87/67/7/@/701722-rachida-dati-et-gerard-mestrallet-lors-637x0-3.jpgPris sur le site du Parisien. Les banksters en questions sont tous des potes à Sarko (le candidat du peuple), en particulier Mestrallet, patron de GDF-Suez. Comment disait-on déjà, autrefois ? Ah oui, "les aristocrates à la lanterne":

 

À deux jours du premier tour de la présidentielle, 25 grands patrons ont publié vendredi sous l'égide de l'Institut de l'entreprise un "manifeste", plaidoyer à tonalité libérale pour la réduction des dépenses publiques, la compétitivité et la refonte du "pacte social".
Prônant une "concentration de l'Etat sur son coeur de missions", les signataires appellent à une série de "mesures immédiates" comme l'indexation des retraites et prestations sociales "sur l'inflation diminuée d'un point" ou le gel des mesures générales d'augmentation des salaires dans la fonction publique. 


 Pour "restaurer la confiance des entrepreneurs", ils réclament une TVA sociale élargie à la CSG et à la fiscalité écologique, un "moratoire de 5 ans sur les règles sociales et fiscales des entreprises" ou un investissement "massif" dans la qualification des salariés.
La refondation du pacte social, troisième volet de ce "manifeste" publié sur le site internet de l'Institut de l'entreprise, "think tank" proche du patronat, viserait à faire du dialogue social un "levier de compétitivité".
Cette refondation passerait selon eux par l'inscription de l'autonomie des partenaires sociaux dans la Constitution, une négociation annuelle sur la flexibilité ou l'assouplissement des conditions d'exécution du contrat de travail en période de crise.
Pour Xavier Huillard, président de l'Institut de l'entreprise et PDG de Vinci, "bien-être, bien vivre, emplois, protection et cohésion sociales sont plus que jamais indissociables de la performance" des entreprises. C'est "l'enjeu du prochain mandat présidentiel", assure-t-il.

Parmi les signataires figurent d'autres grands noms du patronat et du CAC40 parmi lesquels François Pérol (BPCE), Denis Kessler (Scor), Philippe Houze (Galeries Lafayette) et Gérard Mestrallet (GDF Suez).

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 05:48

http://infocase.files.wordpress.com/2009/12/anti-monarchie.jpgC'est vrai, quoi ! L'élection présidentielle n'est pas au niveau du candidat Sarkozy. Il l'a comparée hier au Festival de Cannes ! Se commettre avec "des personnes qu'il ne connaît pas". Au moins, au Fouquet's, au Crillon, chez Mémé Zinzin, il connaît tout le monde.

 

« La conception extraordinaire de l’égalité à la Française, c’est neuf contre un. Et en plus, il ne faut pas se plaindre. Je passe dans des émissions à des heures extraordinaires entre deux personnes que je ne connais pas, qui viennent tous les cinq ans comme une sorte de Festival de Cannes qui s’arrête et qui ne recommencera pas. C’est une démocratie formelle qui étonne le monde entier et que même les Français regardent avec beaucoup de scepticisme.

 

Quels sont ces personnages à qui on donne des temps de parole extraordinaires, qu’on n’a pas vus avant, qu’on ne verra pas après ? Quelle curieuse façon d’exprimer la démocratie ? Je me suis soumis à cette règle, ce n’est pas cela qui m’empêchera de courir le plus vite possible l’épreuve. »

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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 09:09

http://francaisdefrance.files.wordpress.com/2011/12/rama_yade_et_sarkozy_reference.jpgRama Yade est dans les transes, quasiment en transe. Elle est révulsée, pauvre chochotte, par l’attitude de Martin Hirsch et de Fadela Amara qui veulent de nouveau « goûter à la mangeoire socialiste » (link). « Ce qu’ils font est dégueulasse ; c’est maintenant qu’ils se rappellent qu’ils ont été socialistes ! »

 

Ce n’est pas Rama Yade qui aurait quitté son camp de la sorte : « Moi aussi j'aurais pu rompre, mais je suis fidèle à ma famille politique. ». Mais, Madame Ramatoulaye Yade, vous aussi, vous avez rompu en suivant votre maître es girouettisme Jean-Louis Borloo ! Un mois après son départ du gouvernement, le 15 décembre 2010, Rama Yade rejoint en effet le Parti radical de Borloo, tout en restant à l'UMP. Malgré tout, une semaine plus tard (Sarko est bon !), elle est nommée ambassadrice de France auprès de l’Unesco le 22 décembre 2010. Poste dont elle démissionne le 15 juin 2011.

 

Le 8 avril 2011, elle annonce quitter l'UMP par solidarité avec Jean-Louis Borloo. Elle explique : « il y a eu une fracture avec l'UMP. Je ne me suis plus sentie entendue dans ce mouvement, donc je le quitte ». Elle se dit favorable à une candidature de Jean-Louis Borloo à l'élection présidentielle de 2012 Elle est nommée première vice-présidente du Parti radical le 18 octobre 2011. Bêtement – disons par manque d’expérience politique – elle croit jusqu’au bout dans la candidature de son mentor valenciennois qui ne la prévient même pas lorsqu’il se retire de la compétition. Elle refuse de voter la motion de soutien à Sarkozy lors du congrès de son parti du 10 mars 2012, déclarant toutefois vouloir faire gagner la droite. 21 jours plus tard, elle se range derrière le drapeau du kleiner Mann.

 

Il est difficile d’éprouver la moindre sympathie pour le cheminement sarkozyste de Fadela Amara (link). Mais la principale différence entre Amara et Yade, c’est que la première fut, des années durant, une authentique militante qui sut se battre, sans jamais se décourager, pour des causes difficiles. Alors que Yade s’est contentée de naître. Issue de la bonne bourgeoisie sénégalaise, la musulmane Ramatoulaye a suivi des études dans une institution catholique des Hauts-de-Seine avant d’intégrer, en bon produit de la classe dominante, l’Institut d’études politiques de Paris (au fait, l’enquête sur la mort de Descoings, ça avance ? link). Elle s’est ensuite fait cornaquer par Elkabbach dans les milieux de la droite de droite pendant qu’elle travaillait comme fonctionnaire au Sénat avant d’être repérée par le kleiner Mann en 2007.

 

Yade explique ainsi son ultime revirement : « Nicolas Sarkozy a évolué, a montré un esprit d'écoute et d'ouverture », citant à l'appui ses « propositions sur l'école, la banque de la jeunesse ou le surendettement ».

 

Bizarrement, le discours quasi raciste que le  bien petit hommevient de prononcer à Morlaix ne l’a pas choquée. Ce discours n’a presque pas été commenté, ni même cité dans les médias ou dans les milieux politiques. Soit par une prudence inavouable, soit parce que Sarkozy peut désormais balancer tout ce qu’il veut, c’est comme s’il pissait dans un violon :

 

« Ça va me permettre de parler d’un sujet qui est vraiment passionnant et qui doit être mis dans le débat politique, c’est la question des frontières. Je voudrais votre attention sur cette question centrale. Qu’est-ce qui fait que vous avez envie de tendre la main au voisin et de le recevoir chez vous ? Si vous le faites, c’est parce que l’endroit où vous êtes, sa propriété n’est pas contestée. La frontière protège, le cadastre protège, quand on est chez soi, on tend la main et on accueille bien volontiers. A la minute où sa maison n’est pas sa maison, mais peut-être celle d’un autre, à cette minute-là, la compétition et l’affrontement s’opposent. Les frontières sont pour un pays ce qu’est le cadastre pour une propriété. Si demain, vous êtes condamné à avoir des maisons sans porte, sans fenêtres, sans volets, est-ce qu’il n’y aura pas la peur à l’intérieur des maisons ? Si demain, chacun peut s’installer dans votre jardin ou dans votre appartement, parce que la propriété de cette maison, du jardin, même si vous êtes locataire, parce que le titre de bail est indéfini, réfléchissez, le sentiment d’angoisse qui vous étreindra à ce moment-là.

 

Ce fut une erreur de penser que la nation n’existait plus et que les frontières n’existaient plus. Je m’en explique. Regardez dans la compétition mondiale, la Chine renonce-t-elle à son identité de nation ? Les États-Unis renoncent-ils à leur identité de nation ? Le Japon renonce-t-il à son identité de nation ? L’Afrique du Sud renonce-t-elle à son identité de nation ? Au nom de quoi la France serait-elle le seul pays au monde à qui on contesterait le droit de savoir qui elle a le droit de recevoir, qui elle veut recevoir sur son territoire et qui elle ne veut pas recevoir ? Et le seul pays du monde où on n’aurait pas le droit de dire, oui, quand je regarde ce long manteau d’églises et de cathédrales, nos racines, à nous, en France, elles sont chrétiennes ? Et ce n’est pas parce qu’on dit cela qu’on fait l’apologie ou la propagande pour une église ! »

 

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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 06:12
Une étude au petit poil d'Éric W. Farides pour Le Grand Soir sur la manière dont les médias (ceux de gauche en particulier) traitent Mélenchon.

Le Grand Soir vous propose un article en deux parties.

La première est une analyse pointue du traitement de l’image d’un candidat à la présidentielle. Les méthodes employées y sont mises à nu. En fin de compte, à y regarder de près, la presse manipulatrice nous en apprend ici beaucoup plus sur elle-même que sur le sujet (mal)traité.

La deuxième partie est constituée d’une série d’images décryptées et commentées.

LGS



Un candidat 2012 au risque des images

Dans l’actualité de la présidentielle, certains prescripteurs d’opinion, relais du politique, veulent faire de Jean-Luc Mélenchon un « Georges Marchais », un « populiste  ». Pierre Lelouche regrette les duels flingues à la main. Jean-Marie Le Pen menace à lui retirer son caleçon. Des Nouveaux chiens de garde apprentis-sorciers, rapprochent le Front de Gauche de l’extrême droite, versus Marine Le Pen. La presse parle de l’un puis, juste après, de l’autre, par le jeu manipulatoire des contaminations symboliques. Des clichés montrent Jean-Luc Mélenchon le verbe haut, le doigt vengeur. Un dessin de Plantu le représente lisant un même papier avec la représentante du FN : « Tous pourris ». A-t-il dit ça, quelque part ? Image verbale ? Recherche d’audience ? Dans audience, on entend procès.

Qui donc confondrait le grondement obscur de la droite extrème avec l’esprit de 36, son rassemblement salutaire, ou les formules d’Hugo ? Lorsque le candidat ponctue une allocution, par un « Que se vayan todos ! » à propos de Révolution citoyenne, c’est qu’il parle des « oligarchies bénéficiaires du gâchis actuel », des « émigrés fiscaux », des « addicts » du capital… Populisme ?

- Mais qui évoque les : « propriétaires oisifs », les « accapareurs de richesses », la « féodalité du capitalisme », les « antagonismes mortels » ?

- Qui accuse la « haute finance et la haute banque (…) de dévorer l’épargne » ?

- Qui questionne « le caractère révolutionnaire de la grève » ?

- Qui parle de « la propriété capitalistique et oligarchique, privilège d’une classe » ?

- Qui exprime « La révolution sociale », « la révolution républicaine » ? Jean-Jaurès dans ses Tréssaillements (1888-1890), dans Grève générale et révolution (1901), dans Socialisme et Liberté (1898).

Populisme c’est le mot de droite pour dénigrer la gauche !

Exemples d’images de J.-L. Mélenchon publiées dans la presse web

Voici quelques-unes des figures de Jean-Luc Mélenchon construites et diffusées sur le web par la presse dominante et alternative de tous bords. Ces images (photos, dessins) de photographes indépendants, encartés, désencartés, d’AFP, sont supposées caractériser l’être par la posture d’un candidat à la présidentielle. Qu’est-ce qui se donne à voir réellement ?

L’homme n’est pas l’instrument d’une seule note. Réduire sa partition, c’est le boulot des fats. Parfois les images sont situées « si bas qu’elles ne peuvent plus tomber. C’est ainsi qu’elles échappent à l’écrasement par la platitude »… . Il faut bien se rendre à l’évidence, les photos de Jean-Luc Mélenchon montrent la diversité des représentations de ceux qui le regardent. Selon l’orientation du journal ou du narrateur, la photo sera à charge ou nuancée. Le candidat Mélenchon serait-il dévoilé ? Pas si sûr… Faisons cette hypothèse : les photos prises, construites, commandées, retouchées, mises en scène, désignent aussi et surtout les faiseurs d’images. Elles sont instrumentalisées par les politiques et les journalistes dans un contexte donné : l’élection présidentielle 2012.

En somme, la photo désigne pêle-mêle le sujet photographié, l’image qu’il veut donner de lui, la situation sociopolitique du moment, l’œil du photographe et ses stéréotypes, la ligne éditoriale du journal, mais aussi ce que l’on ne peut saisir : la rapidité de la prise photo, le choix éclair d’une planche ou même l’allégeance du champ journalistique aux puissances de l’argent, leur soumission à l’ordre économique dominant et encore ce qu’il faut aussi user de formules épicées pour faire entendre sa voix et exister dans le champ barbelé des espaces journalistiques.

L’interprétation d’une image n’est rien sans l’analyse du système médiatique et de ce qui reste masqué : les manipulations diverses, les idéologies latentes et patentes, le voyage d’une image sur le web en vertu du principe de circulation circulaire de l’information, la précarité des journalistes qui flashent, le poids de l’actionnariat sur la ligne éditoriale, la nomination des présidents par le pouvoir et ses effets en termes de censures et d’autocensure, etc... Le risque de tels clichés c’est d’assigner le lecteur à résidence du côté des stéréotypes dominants. Décortiquer l’information, donner à réfléchir, faire le pas de côté : au travail, citoyen ! 

Pour la sociologue et écrivain Françoise Paul-Lévy, com-prendre, c’est prendre avec soi et expliquer c’est aussi déplier. C’est du boulot de lire, de lire une image aussi… Les politiques ne nous parviennent qu’avec des images. Images d’images. Clichés d’image d’images. Y’a de quoi trébucher… Louper l’être et ses variantes.

Le miel et la guêpe

L’espace de diffusion internet est saturé par des photos où se mettent en scène la disgrâce, le rouge tous azimuts, les doigts levés, l’homme seul, en gros plan, prenant toute la place, le sourire quelquefois, conditions nécessaires à la stéréotypie des portraits univoques. Cette vision n’est pas seulement erronée, elle est totalisante, totalitaire même. Si à ces inventions de figures, d’autres sont créées, dans la balance, rien ne s’équivaut. Pas même le retournement d’images par la presse qui tente parfois de pondérer ses excès lorsque le candidat avoisine les 17 %, selon les sondages. Les images des « contorsions faciales », celles de grimaces, peuvent aussi se lire comme un retour de l’usage de biotype nauséeux, d’une tentative de réduire un républicain à des morphotypes, de la réduction de l’homme au trait de caractère, d’un trait de caractère à une caractéristique ontologique… D’une caractéristique propre à l’image de la gauche. Ne nous y trompons pas cette caricature désigne aussi les militants, les sympathisants !

La « nov-langue » des images, celle de la construction factice de « l’avatar Mélenchon », au sens d’Internet, dessèche le réel, contribue aux malentendus, réifie la complexité du monde et des idées politiques, et d’une certaine façon dépolitise le contenu, le fond, les idées déployées pour diriger notre œil vers un confusionnisme de propagande. Quid de la polysémie des sentiments, des variations, des palettes, des construits sociaux  de l’image ? Quid de ce que pense le photographié ? Forclusion du sujet parlant ? Quid des injustices énoncées, des aliénations, des déchirures, du précariat même celui des journalistes ? Engluage dans l’imaginaire ? Il y aurait-il d’autres stratégies induites, d’autres tactiques masquées ?

Chauds sur les photos mais froids sur les mots, ces journalistes ? A la caricature grossière de l’image de politique répond l’usage des euphémismes lorsqu’il s’agit de catégoriser le réel : le licenciement collectif s’appelle un « Plan social » ; la guerre une « Frappe préventive » ; le patron un « entrepreneur » ; la classe dominante « l’élite » ; « les experts » ; la casse sociale « une réforme », l’assassinat d’état « une bavure »…

Et quand ils parlent de Jean-Luc Mélenchon : « guignol, rigolo, idiot utile, comique, (…) stalinien, kolkhoze, (…) tissu de conneries. Manque ’Diable aux pieds fourchus’… »

Le miel pour le pouvoir. La gelée royale pour les forces de l’argent roi. La guêpe et ses frelons pour le représentant du peuple.

Réflexivité

Dans les Grands entretiens électoraux diffusés par Médiapart, Jean-Luc Mélenchon analyse les difficultés d’installer une pensée de subversion, une insurrection civique. Il porte un regard sur la presse qui le regarde. C’est lui qui parle : « « Le ciel est bleu, dit Jean-Luc Mélenchon », ça c’est l’Humanité ; « Le ciel est bleu, gronde Jean-Luc Mélenchon, ça c’est le Figaro ; « Le ciel est bleu, éructe Jean-Luc Mélenchon », ça c’est le Parisien ; « Le ciel est bleu » couine Jean-Luc Mélenchon, ça c’est le Nouvel Observateur. La manière de me traiter est souvent, en quelque sorte, comme un avant-gout de ce que pense celui qui dit » ». Les sujets photographiés analysent les photographies, tous ceux qui les regardent aussi : c’est aussi cela la politique. Et nonobstant, les écrivains, les chercheurs mesurent parfois les images et les formules qu’ils produisent. Un peu.

Tout est image ? Presque ? Pas tout ? L’image, comme le signe linguistique, est bi-face. A cette différence près qu’elle comporte une tranche. L’image nécessite une mise en mot. Parlons-en ! Le candidat à la présidentielle place sa fonction du côté de la transmission. Mettre en travers et partager. Ce qui se passe dans la cité mais aussi la manière de l’aborder. La façon de s’en faire une idée, une représentation.

Dans ces mêmes entretiens, Jean-Luc Mélenchon affirme à propos de l’illusion et de la difficulté de faire presse : «  Autrefois on disait, (…) « tu as vu c’est dans le journal, c’est vrai ». (…) Mais maintenant c’est plus sophistiqué mais cela revient au même. Si c’est dans le journal c’est que c’est vrai. Si c’est dans le sondage c’est que c’est vrai. Donc, nous avons une tache d’éducation politique. Moi je fais une campagne d’éducation politique qui consiste continuellement à rappeler chacun à l’esprit critique, à l’analyse d’après soi-même  »…

Faisons encore une hypothèse banale mais que l’on est en droit de réactiviter compte tenu du contexte propice aux influences supposées des paroles et des images : Jean-Luc Mélenchon est plus complexe que les clichés grossiers qui sont donnés à voir ici ou là.

Les candidats sont parfois couverts et recouverts de signes produits en masse, du « prêt-à-penser consommatoire », qui sacrifient à la rapidité des jugements et que l’on ne sait situer entre réel, réalité et fiction. Mais derrière l’hypnose médiatique, il y a un reste que la coproduction d’images n’annulera jamais… Un quelque chose d’insaisissable. Comme l’être qu’il est et qu’il sera… Comment résister aux charmes de la fascination ou des rejets ? Trois mots comme trois actions : la raison, la raison, la raison !

« Eh ! Messieurs ! Prenez-y garde ; ce qui fait des déclassés, dans la bourgeoisie française, ce n’est pas la puissance de l’instruction, c’est la puissance abusive du capital ». Ajoutons puissance de ses bras armés : une communication de complaisance, une façon de faire de la presse d’accointance, des sondages commandités ou commandés. En somme, un système dont il nous faudra démontrer les usages, démonter les rouages.

Au grand jeu de la production de clichés, sacrifice à la société du spectacle, les sciences dites humaines, sociales et l’expertise technique des photographes peuvent participer à désamorcer les errements manipulatoires des faiseurs d’images et fournir les outils d’analyse citoyens. Le savoir est une arme. « La sociologie un sport de combat » contre ces instances collectives de légitimation. C’est aussi cela se mettre à la hauteur des exigences de l’Education Populaire et d’une citoyenneté active. A suivre…


J.-L. Mélenchon : des images, des figures

- 2EME PARTIE

I- JEAN-LUC MELENCHON DANS LA PRESSE WEB

 
 
VU PAR L’EXPRESS

Présentation d’une figure de tribun vindicatif ? Le doigt levé, la bouche ouverte, l’œil noir, les yeux plissés ? Dans l’Express.fr. on pouvait lire ceci : « Jean-Luc Melenchon était désavoué par le PC  »http://www.lexpress.fr/actualite/politique/le-pcf-ne-veut-pas-de-melenchon-comme-tete-de-liste-en-ile-de-france_836287.html, 2009.

 
 
ANALYSE D’UN DESSIN DE PLANTU

Marine Le Pen, souriante, doigt levé, comme pour demander la parole, Claire Chazal, Jean-Luc Mélenchon, poing levé, rictus, sourcils froncés, grand méchant loup : cherchez les similitudes… L’Express, 19 janvier 2011.

 
 
VU PAR LE MONDE

Le journaliste du quotidien Le Monde figure J.L. Mélenchon dépassé par les journalistes. Il rencontre les conducteurs de train dans un atelier de réparation du RER. Là, en regardant la photo, on le croit en colère, faisant la leçon, mais dans l’article rien n’est précisé à ce sujet. Infos photo ou intox ? Titre accrocheur : « L’équipe Mélenchon débordée… par les journalistes ». Malgré la photo aguichante, pas d’incident révélé.http://gauche.blog.lemonde.fr/2012/03/20/lequipe-melenchon-deborde-par-les-journalistes/, 20 mars 2012.

 
 
VU PAR METRO

Qu’est-ce qui se donne à voir ? Mélenchon, serrant dans un bras un ami, amitié virile, dans un atelier de la RATP. Pas tout à fait la même photo que celle présentée par le très sérieux Journal Le Monde, le 20 mars 2012.http://www.metrofrance.com/presidentielle-2012/melenchon-troisieme-homme-du-premier-tour/mlcw!bB6fcL51r2vMw/, 23 mars 2012.

 
 
VU PAR LE PARISIEN / AUJOURD’HUI

Quelle figuration ? Celle du sourcil levé, la main qui s’avance, comme pour prendre. http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/melenchon-refuse-une-capitulation-sans-condition-face-a-hollande-29-03-2012-1929527.php, 29 mars 2012.

 
 
VU PAR PARIS-MATCH

Le journal choc-photos réchauffe une image d’archive. Le titre « Les grandes manœuvres de Mélenchon ». Kitsch ?http://www.parismatch.com/Actu-Match/Politique/Actu/Les-gran... octobre 2009.

 
 
VU PAR LA TRIBUNE

Jeu de la rédaction : détournement d’image et apparition d’un « slip » à la place du slogan. Commentaire du journaliste de la Tribune, « Un jeune entrepreneur a fait le pari de relancer les sous-vêtements pour homme 100% français. Sa méthode : détourner les affiches des candidats pour promouvoir ses slips ». Tous les candidats ? Mais La Tribune a choisi Mélenchon. http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20120329trib000690937/campagne-presidentielle-le-slip-s-invite-a-la-fete.html, 29 mars 2012.

 
 
VU PAR LIBERATION

Décor glacé, blanchâtre, métallique, le menton levé ! Voile d’ombre sur le visage.http://www.liberation.fr/politiques/01012398533-presidentielle-stabilite-en-tete-melenchon-en-forte-hausse-ifop, mardi 27 mars 2012.

 
 
VU PAR LIBERATION

Libération compose sa narration : une image à contre-jour, le point levé. Soleil éblouissant et point serré. Lui légèrement au dessus des autres. Commentaire du journaliste : « Lui qui comptait « secouer » Hollande n’a jamais autant préoccupé ses ex-camarades qu’à trois semaines du premier tour ».http://www.liberation.fr/politiques/01012399756-grigny-ligne-de-depart-du-marathon-melenchon, 1 avril 2012.LIBERATION

 
 
VU PAR LE FIGARO

Quelle figuration ? Les mains levées. Parlant-criant ? Exhortation ? Le journaliste affirme qu’il « progresse dans les sondages ». Les doigts levés : est-ce l’illustration de la progression ? Singulière cohabitation de l’image et du texte.http://elections.lefigaro.fr/presidentielle-2012/2012/03/27/01039-20120327ARTFIG00349-melenchon-confirme-sa-progression-dans-les-sondages.php, 27 mars 2012.

 
 
VU PAR FRANCE-SOIR

Jean-Luc Mélenchon présenté poing et doigt tendus. Vers celui qui regarde. Le journaliste reporte les propos du candidat qui affirme ne pas vouloir « d’émeutes » et préférer la « révolution citoyenne » mais la photo exposée semble en contradiction avec le discours du candidat : technique de détournement des propos par l’image ?http://www.francesoir.fr/actualite/politique/presidentielle-melenchon-ne-veut-pas-d-emeute-204795.html, 4février 2012.

 
 
VU PAR LES ECHOS

Choix éditorial : un candidat disparaît derrière les drapeaux. Le titre de l’article : « La photo de la semaine : Mélenchon en chef d’orchestre ». Chef d’orchestre invisible ? http://blogs.lesechos.fr/echosphoto/la-photo-de-la-semaine-melenchon-en-chef-d-orchestre-a9941.html, 30 mars 2012.

 
 
VU PAR LES DERNIERES NOUVELLES D’ALSACE

Sur le site, l’image sélectionnée est floue. Image d’images ? Photographié le doigt levé. Celui du donneur de leçon ? Pour le journaliste, ne gagne pas des voix, il « grappille » : « Lorsqu’il a commencé à grappiller les points au-dessus de 10 %, Jean-Luc Mélenchon l’a fait au détriment de François Hollande. Les chiffres sont éloquents : quand le candidat du Front de gauche gagne un point, celui du PS en perd un autre ». C’est l’illustration de l’article d’Alain Duhamel. http://www.dna.fr/politique/2012/04/01/le-match-a-gauche?image=518BC32E-0883-44E1-9454-9B4627C1949E, 1 avril 2012.

 
 
VU PAR LE POINT

Quelle option photographique ? Le gros plan… Près des ¾ de l’espace. Impression d’oppression. Étouffant. Du pouce au doigt, la moue, voilà qu’il « dénonce » « un coup de force » d’après le journaliste : « L’eurodéputé Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de Gauche, a appelé vendredi à un ’référendum’ sur les modifications au Traité de Lisbonne, dénonçant ’un coup de force’ par les dirigeants européens ’sous prétexte de mécanisme financier d’intervention en cas de crise’. Persuasion de l’opinion par la construction d’un champ lexical belliciste ? Sémiologie de la guerre mise en scène par Le Point ? http://www.lepoint.fr/politique/modifications-du-traite-de-lisbonne-melenchon-veut-un-referendum-17-12-2010-1276692_20.php, 2 avril 2012

 
 
VU PAR LE REPUBLICAIN LORRAIN

Quelle est l’exhibition photographique choisie ? Gros plan, pas rasé, les yeux grands ouverts… Prise de l’image par surprise… Le journaliste n’aurait-il fait qu’un seul cliché ? Aurait-il aimé se voir ainsi dans le journal ? Le journaliste accompagne la photo de ce commentaire : « Le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon a pris au mot, samedi, Nicolas Sarkozy sur sa volonté de mettre en œuvre, sans même attendre l’accord des autres, la taxe sur les transactions financières, en lui lançant : « Chiche, c’est tout de suite, sinon, t’es un menteur. ».http://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2012/01/10/le-front-de-gauche-de-jean-luc-melenchon-a-pris-au-mot-samedi-nicolas-sarkozy-sur-sa-volonte-de, 10 janvier 2012.

 
 
VU PAR VALEURS ACTUELLES
Quel choix éditorial ? Valeurs actuelles se demande si Jean-Luc Mélenchon est un candidat « totalitaire ». D’après le journaliste, il invoque le « stalinien Paul Eluard  », la « Constitution de 1793 qui consacre la Terreur », et le « smic à 1700 euros ». « Il est effarant de voir que personne ne conteste les délires totalitaires de M. Mélenchon. ». Un poème d’Eluard : « J’écris ton nom liberté… ». C’est effrayant et très stalinien ! http://www.valeursactuelles.com/parlons-vrai/parlons-vrai/m%C3%A9lenchon-candidat-totalitaire20120327.html, 29 mars 2012.

II- JEAN-LUC MELENCHON DANS LES SITES DES RADIOS

 
 
VU PAR EUROPE 1

Cette photo est destinée à présenter le CV de Mélenchon à ses auditeurs et à ses blogers. Haut du menton et pince levée. http://www.europe1.fr/Presidentielle-2012/Le-CV-de-Jean-Luc-Melenchon-951161/, 16 février 2012.

 
 
VU PAR FRANCE INFO

Une photo du meeting de Lille, sur le service public. Qu’est-ce qui se donne à voir ? La foule, l’enthousiasme ou l’once du ridicule quand la photo mitraille ? Le mouvement de l’orateur ? http://www.franceinfo.fr/politique/la-progression-de-melenchon-bouscule-la-campagne-570187-2012-03-28, 28 mars 2012.

III- JEAN-LUC MELENCHON SUR LES SITES D’EXTRÊME-DROITE

 
 
VU PAR NATIONS PRESSE INFO

Une photo de Présidence, j’imagine ! Nations Presse Info est un site d’extrême droite qui « entend diffuser des informations précises, recoupées, aux sources mentionnées et en parfait accord avec l’esprit du Mouvement national, dont le Front National de Jean-Marie Le Pen est la principale composante ». L’information est précise, pas de doute !http://www.nationspresse.info/?attachment_id=163742, 12 mars 2012. Egalement publié chez « Français de France,http://francaisdefrance.wordpress.com/tag/jean-luc-melenchon/, 23 mars 202.

 
 
VU PAR FRANÇAIS DE SOUCHE

Tout en nuance. Soulignement des yeux rouges. Les dents saillantes, redessinées, ensanglantées. Ajouts de rouge. Les cheveux en bataille, comme sorti d’outre-tombe. Le sourcil relevé, inquiétant. Le double menton ? Voici donc une photo de l’Autre construite par des extrémistes. http://www.fdesouche.com/tag/jean-luc-melenchon, 2012.

 
 
VU PAR FRANÇAIS DE FRANCE

Quelles transformations de l’image se publient ? Illustration qui jouxte l’article de Gilbert Collard (FN) où l’on peut lire ceci, à propos du meeting à Bastille : « On aura tout vu, même la reconquête marcheuse d’un symbole qui n’appartient à personne sinon à l’histoire de France, que Mélenchon le tout premier malmène par son tri sélectif ». Et les candidats à la présidentielle, ils « n’appartiennent » pas à « l’histoire de France » ? http://francaisdefrance.wordpress.com/2012/03/19/, 19 mars 2012.

 
 
VU PAR FRANÇAIS DE FRANCE

Quelle figure s’impose ? Regard de coin, rouge sang, bouche ouverte. Le contributeur d’extrême droite décrit Jean-Luc Mélenchon comme un « imposteur », « tricheur-menteur », « magouilleur », « chefs mafieux… »..http://francaisdefrance.wordpress.com/tag/front-de-gauche/, 17 mars 2012.

IV- JEAN-LUC MELENCHON EN IMAGES COMPARÉES

 
 
VU PAR RUE 89

Quelle construction ? Rue 89, s’amuse des ressemblances. S’il y a des points communs, l’image d’un homme situé à gauche de l’affiche, l’usage du rouge, ces affiches ne sont identiques qu’à occulter leurs différences. Et elles sont nombreuses : les couleurs, les traits de fond, l’image d’une bâtisse, le monde en arrière fond, le choix d’une photo ou d’un dessin, une étoile, la police des caractères, le nom du politique, celui d’un pays, la référence à un parti, l’emplacement du slogan, l’emplacement du visage, le positionnement du visage, la taille des personnages…Vous avez dit pareil ? http://www.rue89.com/rue89presidentielle/2012/03/25/presidentielle-six-affiches-de-candidats-decodees-230358, 25 mars 2012.

 
 
PHOTO DE JEAN-LUC MELENCHON

Nouvelobs.com du 12 avril 2012 à 17h08.

 
 
LA PHOTO RETRAVAILLÉE PAR LE NOUVEL OBSERVATEUR

Une de l’hebdomadaire du 12 au 18 avril 2012. On notera le sous-titre sur le Titanic en noir, jaune et rouge.

 
 
DU GRAND PERTURBATEUR AU GRAND TIMONIER ?
 
 
VU PAR FN BOULOGNE BILLANCOURT

L’image est utilisée par un contributeur du FN pour valoriser Marine Le Pen. Ici le site FN joue sur les différences, il y en a : la douceur ou dureté du visage, la direction du regard, le positionnement du port de tête, doigt ou poing levé, couleur du fond… http://www.fn92100.com/article-jean-luc-melenchon-et-l-ex-patron-de-i-tele-pierre-fraidenraich-mis-en-examen-102664002.html, 1 avril 2012.

 
 
VU PAR LE MONDE

Ici l’image est utilisée par une journaliste du Monde pour nous imposer des points de ressemblances, ce coup ci, en vertu du poncif que les extrêmes se rejoignent. Mais à la lecture des deux programmes, la journaliste se ravise « Si l’on regarde de près les deux programmes et qu’on les compare, il n’y a pas de doute. Certaines mesures socio-économiques de Marine Le Pen sont assez proches de propositions de Jean-Luc Mélenchon, mais elles ne représentent qu’une petite partie du programme frontiste. En outre, la plupart des propositions du FN sont accompagnées du principe de préférence nationale ou de mesures sécuritaires, ce qui n’est pas le cas du programme du Front de gauche ». Du bruit avec la bouche ? Restent le titre, le procédé, l’image : volonté de brouiller les pistes ? A force de comparer, l’image de la comparaison s’ancre un peu. L’image journalistique comme outil idéologique ? La répétition comme exercice de propagande…

http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/01/20/melenchon-et-le-pen-quelques-ressemblances-et-beaucoup-de-differences_1632143_1471069.html, 20 janvier 2012.
V- JEAN-LUC MELENCHON A LA BASTILLE

 
 
VU PAR LA DEPECHE DU MIDI

Cette photographie choisie par La Dépêche occulte la foule. Elle présente l’orateur la bouche ouverte, ses dents en apparence, le poing serré, comme prêt à cogner, et les yeux plissés… Pour le journaliste « Le leader du Front de gauche a rassemblé des milliers de militants et sympathisants sur la place de la Bastille hier à Paris  ». Des milliers ? Combien ? Des sympathisants uniquement ? Comment le sait-il ?

http://www.ladepeche.fr/article/2012/03/19/1309666-melenchon-appelle-a-l-insurrection-civique.html, 19 mars 2012.

 
 
VU PAR LA VOIX DU NORD

La place de la Bastille dans le ciel qui s’embrume. Plus de 120 000 personnes selon les organisateurs : batailles des chiffres ? http://www.lavoixdunord.fr/Election-presidentielle-2012/2012/03/19/article_la-place-de-la-bastille-gonfle-les-espoi.shtml, 19 mars 2012.

 
 
VU PAR ORANGE LE POINT

L’opérateur téléphonique Orange et Le Point présentent une photographie du meeting de la Bastille avec une dizaine de personnes. En y mettant du sien, on peut faire moins… Une paire de manifestants, n’est-ce pas suffisant ? Alors 10 passants ou 120 000 personnes ? http://www.lepoint.fr/politique/resistance-les-pro-melenchon-prennent-la-bastille-18-03-2012-1442557_20.php . http://actu.orange.fr/politique/resistance-les-pro-melenchon-prennent-la-bastille-afp_532452.html, 18 mars 2012.

VI- JEAN-LUC MELENCHON SUR SON SITE

 
 
VU DANS LE BLOG DE JEAN-LUC MELENCHON

Une image dans la photo, celle d’un des livres de Jean-Luc Mélenchon. « Mardi 27 mars 2012, 23 000 personnes ont afflué vers le Grand Palais de Lille dans le Nord pour participer au grand meeting du Front de Gauche. Parmi ceux qui ont pu accéder à la salle, les autres suivant les discours depuis l’extérieur sur l’avenue bloquée à la circulation, de très nombreux jeunes lycéens et étudiants. Photos : S. Burlot  ». http://www.jean-luc-melenchon.fr, 27 mars 2012.

 
 
VU DANS LE BLOG DE JEAN-LUC MELENCHON

Chanson d’après meeting du Front de Gauche à Lille. Valorisation du groupe par le chant collectif ?http://www.jean-luc-melenchon.fr/loeil-de-la-campagne/?album=4&gallery=312&show=gallery, 27 mars 2012.

 
 
VU DANS LE BLOG DE JEAN-LUC MELENCHON

Les journalistes qui oppressent ? Sourire ? Meeting du Font de Gauche à Lille. Autre image de candidat…Les figures se diversifient… http://www.jean-luc-melenchon.fr/loeil-de-la-campagne/?album=4&gallery=312&show=gallery, 27 mars 2012.

 
 
VU DANS LE BLOG DE JEAN-LUC MELENCHON

Images d’un candidat au milieu des employés, des ouvriers, des journalistes. « Visite aux cheminots de la gare de Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne ».http://www.jean-luc-melenchon.fr/loeil-de-la-campagne/, Jeudi 22 mars 2012.

 
 
VU DANS LE BLOG DE JEAN-LUC MELENCHON

Image d’un candidat qui laisse sa place mais qui s’affiche. Le site précise : « une réunion publique du Front de Gauche était organisée à Henin-Beaumont dans le Pas-de-Calais afin de pointer et dénoncer les mensonges du FN et de son programme. A la tribune se sont exprimés Alexis Corbière auteur du ’Parti de l’étrangère’ (éd. Tribord) et Laurent Maffeïs auteur des ’Cinq mensonges du FN’ (éd. Bruno Leprince). Photos : Stéphane Burlot ».http://www.jean-luc-melenchon.fr/loeil-de-la-campagne/, 9 mars 2012.

 
 
VU DANS LE BLOG DE JEAN-LUC MELENCHON

Le candidat applaudit. Inversion des rôles ? Le candidat laisse la place ? Le site informe : « Vendredi 24 février 2012, les salariés de l’usine Fralib de Gemenos (13), en lutte contre la multinationale Unilever, avait organisé un meeting de soutien à La Bourse du Travail à Paris. Jean-Luc Mélenchon y est intervenu ainsi que Pierre Laurent et d’autres dirigeants de gauche. Photos de Moland Fengkov  ».http://www.jean-luc-melenchon.fr/loeil-de-la-campagne/?album=4&gallery=297&show=gallery, 24 février 2012.

 
 
VU DANS LE BLOG DE JEAN-LUC MELENCHON

En arrière fond, le bras levé, un parmi la foule, visite aux ateliers de réparation de la RATP à Massy dans l’Essonne. « Mardi 20 mars 2012, Jean-Luc Mélenchon s’est rendu aux ateliers de réparation de la ligne B du RER à Massy dans l’Essonne. Accompagné de Laurence Sauvage et de Pascale Le Néouannic, il y a rencontré des ouvriers, des camarades, des syndicalistes de la CGT dont Philippe Juraver. Photos : S. Burlot  ». http://www.jean-luc-melenchon.fr/loeil-de-la-campagne/?album=4&gallery=308&show=gallery, 20 mars 2012.

 
 
VU DANS LE BLOG DE JEAN-LUC MELENCHON

Photo le présentant au premier plan à l’écoute des ouvrières. « Lundi 13 février 2012, Jean-Luc Mélenchon rencontrait à l’Usine de campagne du Front de Gauche aux Lilas (93), une assemblée de femmes déléguées d’entreprises en lutte : des travailleuses de ’Lejaby’, des ’Trois Suisses’, de ’Sodimédical’, du journal ’Paru Vendu’, des caissières de ’ED-Dia’ à Albertville. Photos : Moland Fengkov ».http://www.jean-luc-melenchon.fr/loeil-de-la-campagne/?album=4&gallery=293&show=gallery, 13 février 2012.

 
 
VU DANS LE BLOG DE JEAN-LUC MELENCHON

Photo prise d’en haut, la foule de la Bastille. Effet d’immensité. Gommage des différences ? Effet de nombre ? Symbole ? Cohésion collective ? Communion du peuple de gauche ? Sémiologie révolutionnaire ?http://www.jean-luc-melenchon.fr/loeil-de-la-campagne/?album=4&gallery=307&show=gallery, 18 mars 2012.

VIII- JEAN-LUC MELENCHON AUTREMENT

 
 
VU PAR LE FIGARO

Photos sur le vif ou mise en scène ? Jean-Luc Mélenchon dans son QG. Debout. Main dans les poches. Le journal de droite n’écorche pas trop le candidat. Le canard des amis de Sarkozy joue-t-il la stratégie d’affaiblissement ? Billard à trois bandes ? http://elections.lefigaro.fr/presidentielle-2012/2012/04/01/01039 20120401ARTFIG00051-un-sondage-place-melenchon-en-troisieme-position.php, 1 avril 2012.

 
 
VU PAR LE JOURNAL DU DIMANCHE

Pour un journaliste du Journal Du Dimanche, Mélenchon se veut séducteur : « Jean-Luc Mélenchon fait tout pour séduire son public communiste.  ».http://www.lejdd.fr/Election-presidentielle-2012/Actualite/Jean-Luc-Melenchon-tente-de-seduire-les-communistes-en-s-attaquant-aux-socialistes-379227/, 26 août 2011.

 
 
VU PAR QUELQUES LYCÉENS & LEUR PROFESSEUR

Reprise de photo ? Travail de lycéens. Présentation des programmes des candidats par des élèves. Site du Lycée Marie Curie. 1er S. d’Echirolles, Projet Elisée 2012. 3 février 2012.http://www.acgrenoble.fr/webcurie/pedagogie/histgeo/spip.php?article459

 
 
VU PAR LE PARTI DE GAUCHE

Sur le site du Parti de Gauche, 34. Image d’un écrivain. Temps de réflexion avant ou après l’action.http://partidegauche34.midiblogs.com/archive/2012/week06/index.html, 11 février 2012.


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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 09:51

 

http://www.objets-du-vent.fr/images/girouettes/grandes/girouettes/014.jpg“ The Long and Winding Road ” : la seule chanson des Beatles qui m’horripile. Elle sonne faux : paroles, mélodie, orchestration. Son titre dépeint plutôt bien le parcours des deux personnages susnommés.

 

Fadela et Azouz ont décidé (après mûre – et longue et sinueuse – réflexion) d’appeler à voter pour François Hollande. À la place de Hollande, je me méfierais de soutiens qui, de toute façon, ne devraient guère lui rapporter plus de 15 ou 20 voix. En m’aidant de Wikipédia, je propose un portrait de ces deux dangers publics pour la gauche.

 

Après avoir été militante et élue du parti socialiste, Fadela Amara n’a pas hésité à rejoindre le gouvernement le plus à droite que la France a connu depuis Pétain, le gouvernement le plus aux ordres du capital, le plus soumis aux exigences du CAC 40. Les “ trahisons ” de certaines éminences socialistes n’en ont jamais été, car elles n’étaient que l’expression d’un mouvement de fond et qui a amené de nombreux socialistes (sympathisants, encartés, élus, dirigeants) à endosser les oripeaux idéologiques et les pratiques politiques d’une droite qui, de son côté, n’a cessé de se durcir depuis trente ans.

 

Fadela Amara fonda en 2003 le mouvement “ Ni putes ni soumises ”. Deux mots concernant cette appellation : nous le savons depuis Roland Barthes, les adeptes du ni-ni (on se souvient du Mitterrand de 1988 : « ni nationalisations, ni privatisations) sont, comme Sarkozy – ou les “ neocons ” étatsuniens – les adeptes d’un monde bipartite dont ils seraient la « divine transcendance ». Quant aux choix des mots “ pute ” et “ soumise ”, il ne fait pas oublier le stigmate. Pas plus que le “ français ” “ Black ” n’efface la consonance coloniale. Bien au contraire. Fadela, en tant que ministre, pouvait parler “ djeuns ” (« pas cool ») ou franchement vulgaire (« tolérance zéro contre la glandouille »), cela ne constituait pas une volonté, un discours performatif, encore moins une politique.

 

En bonne représentante de l’idéologie petite-bourgeoise, Fadela Amara fut proche, ces dix dernières années, à la fois d’authentiques progressistes et de personnalités françaises qui ont cautionné la guerre impérialiste états-unienne en Irak. Tout se tient. Quelle bouillie !

Un jour, elle déclara ceci : « Je n'ai aucun emmerdement de travailler avec tous les élus de tous bords qui veulent vraiment que ça change dans les cités. Il n'y a que ça qui m'intéresse : que les choses changent dans les cités. » La seule contribution de Fadela Amara à la vie et au débat politiques fut la vulgarité. Bien que d’origine très modeste, elle a feint de ne pas comprendre que le peuple n’est pas vulgaire, qu’il n’aime pas la vulgarité et qu’il n’aime pas qu’on lui parle de manière relâchée ou incorrecte. Comment cela pouvait-il « changer dans les cités », pour le mieux bien sûr, si l’action politique ne débouchait pas sur un profond changement progressiste de la société ? L’objectif du gouvernement dont fit partie Fadela Amara n’était pas de casser de l’immigré, mais, plus généralement, de casser du prolétaire, du salarié, c’est-à-dire 90% de la population active de notre pays. En servant Sarkozy, elle s’est placée du côté du CAC 40, des milliardaires, des rentiers, des affairistes (cinq de ses collègues au gouvernement étaient des avocats d’affaires), bref de tous les parasites qui se sont enrichis sans vergogne sur le dos du peuple depuis le milieu des années soixante-dix. Son esbroufe langagière n’a pas pu faire oublier sa trahison. Ou son inclination naturelle…

 

Azouz Begag est né à Lyon en 1957 de parents originaires d'Algérie, anciens ouvriers agricoles à Sétif et émigrés en France en 1949.

Il passe les dix premières années de sa vie à Villeurbanne. Sa famille déménage ensuite pour la cité de la Duchère à Lyon.

Azouz et ses frères passent chaque été en Algérie. Ils pensent que la situation va s’y améliorer et qu’ils pourront y retourner. Mais en grandissant, ils n’ont plus vraiment envie de quitter la France : « Nous aimions de plus en plus la France et nous ne voulions plus quitter la vie que nous menions ici. » Mais l’intégration dans la société française est difficile : « À 16 ou 17 ans, j’ai cherché à entrer dans la société française – ce que je n’avais pas fait dans le bidonville, puisque c’était comme si j’avais été en Algérie – parce que j’ai commencé à chercher à draguer les filles. C’est là que je me suis heurté à cette société qui, justement, protège ses femmes contre l’invasion des étrangers. C’est toujours par la femme que la société se mélange. À l’âge de 16 ou 17 ans ont commencé les humiliations dans les discothèques où j’essayais d’aller avec les copains. Là, j’ai compris que c’était l’Afrique du Sud, l’apartheid, le handicap d’avoir une peau noire, une peau bronzée. »

Avec ses parents, il visite l’Algérie à la fin des années 1970, et manque de se faire enrôler dans l’armée algérienne : « À l’époque, j’étais en plein cycle d’études universitaires, et ne pouvais m’offrir le luxe de m’absenter deux longues années pour effectuer un service militaire dans une caserne au fin fond du Sahara, à Tindouf ou à Tamanrasset, à apprendre le maniement de la kalachnikov, le pilotage du Mig 21 soviétique, tout en dormant la nuit d’un seul œil pour surveiller les scorpions sahariens amateurs de chair fraîche immigrée. »

Dans les années 1980, Azouz Begag se rend compte qu’il ne veut plus « retourner définitivement » en Algérie : « Oui, jusqu’à l’âge de vingt-sept ans je voulais un jour retourner en Algérie, construire l’Algérie und so weiter, mais maintenant c’est fini. Alors, maintenant, je me considère comme un Français d’origine maghrébine en France, et je veux ouvrir la signification du être français heute... ». Savoureux mélange d’allemand et de français.

Qu’est-ce qui lui manquait en Algérie ? « La mentalité occidentale, la liberté, les dollars [sic]. Et le plus important, la liberté individuelle. En France, elle est absolue ; en Algérie, elle n’existe pas. Je suis un écrivain, un artiste, et aussi un peu un anarchiste. J’aime le désordre, tout ce qui n’est pas normal. En Europe, j’ai les conditions idéales pour mon travail. Mon cœur choisirait peut-être la vie en Algérie, mais ma raison choisit la France. »

Ces hésitations étaient compréhensibles. Tout comme, chez cet “ anarchiste ”, le désir de n’effectuer son service militaire ni en France, ni en Algérie. Azouz Begag, de nationalité algérienne, n'a pas à effectuer son service national en France. Cela lui permet de bénéficier immédiatement d'une allocation de recherche pour intégrer, en 1984, le Laboratoire d’économie des transports de l’université Lyon 2 où il se spécialise dans la sociologie des transports, en travaillant essentiellement sur « les difficultés des jeunes d’origine maghrébine ». Azouz vérifie la règle selon laquelle, lorsqu’on fait de la recherche, c’est soi-même qu’on recherche. Azouz Begag obtient un doctorat en économie à l'université Lyon 2 sur le thème « L'Immigré et sa ville ». Il combine ensuite des fonctions de chercheur au CNRS et à la Maison des sciences sociales et humaines de Lyon dès 1980, et d'enseignant à l’École centrale de Lyon. Son travail de chercheur porte largement sur la mobilité des populations immigrées dans les espaces urbains. En 1988, il est visiting professor (professeur invité) à l’Université Cornell durant une saison universitaire, chargé d'un cours semestriel sur les immigrations en Europe de l'Ouest. Il est depuis 2000 membre du laboratoire « Espace et culture » (Paris-4 - CNRS).

Il renouvelle son choix de la nationalité algérienne en 1986. Mais l’année suivante, il demande la nationalité française qu'il obtient en 1989.

Dans les années 1990, il tient d’étranges propos identitaires : « J’aimerais bien être marié à plusieurs femmes, cela me plaît. Je dis cela pour dire qu’il y a un Arabe très traditionnel, très macho et dur, qui existe en moi. Il ne demande qu’à se réveiller. Tous les jours il frappe à ma porte pour sortir, pour s’exprimer. Mais je suis intelligent, cultivé, né à Lyon et je me suis frotté à la société française depuis plusieurs dizaines d’années, je lui dis : “Reste où tu es. ” »

Agnostique, il respecte néanmoins le ramadan.

En décembre 2009, Azouz Begag explique: « Dans 10 ans, on sera entourés de Chinois, alors il faudra que l’on se serre les coudes, les Français, les Arabes et les Africains, afin de protéger notre identité. »

Le 31 octobre 2010, il considère que l'« une des meilleures idées, consciemment et sérieusement, dans la nouvelle génération d'immigrants est de leur donner une conscience politique, de les pousser à s'engager dans les questions actuelles, de défendre leurs chances au sein du parlement, puis de faire passer les projets qui serviront l'Algérie ».

Le 19 novembre 2010, il regrette qu'il y ait trop de femmes parmi les ministres issus de la diversité : « au sein de la population arabo-musulmane de France, cette féminisation exclusive de l'intégration des minorités passe mal. Elle a un goût amer de provocation. Elle symbolise aux yeux de beaucoup une émasculation, une volonté de créer une image qui vous paralyse, qui vous fait honte de ce que vous êtes, tellement elle est mauvaise (...). Cette féminisation de l'élite politique issue de la diversité a accru le sentiment d'éviction des jeunes Arabes, alors que, depuis trois décennies, ce sont eux qui subissent la plus grosse charge des vexations, des humiliations et des violences sociales et économiques ».

Il est membre du Conseil économique et social en 2004, au titre des personnalités qualifiées dans le domaine économique, social, scientifique ou culturel, désigné sur proposition du Premier ministre (2004-2005) après une mission sur l’égalité des chances (mai 2004).

Du 2 juin 2005 au 5 avril 2007, il est ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Promotion de l'égalité des chances, dans le gouvernement Villepin.

Il est l'auteur de plus de nombreux ouvrages, dont plusieurs romans s'inspirant de son enfance comme Le Gone du Chaâba ou encore l'hommage rendu à son père dans le livre Le Marteau pique-cœur. Il est aussi parolier de chansons, chanteur (link) et le scénariste du film Camping à la ferme (avec Roschdy Zem) où il expose sa vision d'une France multi-ethnique qui se mélange à une France historiquement et naturellement multiculturelle.

 

Le parcours politique d’Azouz Begag est plus complexe encore que sa quête identitaire. Il propose au PS de figurer dans la liste pour les régionales de 1992, en Rhône-Alpes, mais sa candidature est rejetée. En 1995, il souhaite être tête de liste PS aux municipales dans le 1er arrondissement de Lyon, mais se heurte à un refus de Gérard Collomb.

Azouz Begag croise Jacques Chirac en 1995 et discute avec lui, à Vaulx-en-Velin des événements qui ont mené à la mort de Khaled Kelkal.

Invité à plusieurs reprises à l'hôtel Matignon par Alain Juppé à déjeuner, en compagnie de Philippe Sollers ou d'Alain Touraine, Azouz Begag exprime l'ambition d'être candidat au titre du RPR pour devenir « le premier représentant des banlieues à l’Assemblée nationale ». Matignon donne son aval en 1997, mais la droite lyonnaise renâcle et désignera un élu local. Il annonce alors sa candidature comme « divers gauche » lors de l'élection législative qui a eu lieu les 25 mai et 1er juin 1997 dans la 2e circonscription du Rhône et se retrouve aussitôt accusé, par la gauche locale, d’être un « sous-marin de la droite ».

Azouz Begag se retire avant le début du scrutin mais, par décision n° 97-2327 du 29 janvier 1998 parue au JO/LD Numéro 27 du 1er Février 1998 (page 01641), le Conseil constitutionnel décide que « Considérant que le compte de campagne de M. Begag, candidat dans la 2e circonscription du Rhône, déposé à la préfecture le 7 juillet 1997, ne retrace ni les recettes perçues ni les dépenses engagées par le candidat en vue de son élection […] M. Azouz Begag est déclaré inéligible, en application de l'article LO 128 du code électoral, pour une durée d'un an à compter du 29 janvier 1998 ».

En 1999, le Parti communistelui propose d’être candidat sur sa liste aux élections européennes, mais il refuse, n’étant pas en position éligible. « Militant de la cause des cités », Azouz Begag espère ensuite être candidat aux élections municipales de 2001 mais, à nouveau, la droite locale se méfie de cet électron libre.

Le Premier ministre Dominique de Villepin lui commande en 2004 un rapport intitulé « La République à ciel ouvert ». Azouz Begag y dresse un bilan de vingt années de politique d'intégration et présente un état des lieux au sein des métiers du ministère de l'intérieur. Puis il propose une dizaine de mesures de discrimination positive parmi lesquelles « l'adaptation des méthodes de recrutement en ciblant les jeunes issus de l’immigration visible, d’origine maghrébine et africaine ».

Du 2 juin 2005 au 5 avril 2007, il est ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Promotion de l'égalité des chances, dans le gouvernement Dominique de Villepin.

En octobre 2005, il est victime d’un délit de faciès aux États-Unis. Bien que citoyen et ministre français, détenteur d'un visadiplomatique A1 et d'une immunité diplomatique, il est contrôlé par les services de douane américains à l'aéroport d'Atlanta pour un interrogatoire poussé. L'incident dure 15 minutes environ, le quai d'Orsay interviendra et le département d'État présentera ses excuses et reconnaîtra une faute professionnelle.

En octobre 2005, Azouz Begag réagit contre l'emploi du terme « racaille » par Nicolas Sarkozy.

Concernant l'élection présidentielle française, il déclare en novembre 2006 : « Je voterais Dominique de Villepin, même s'il ne se présentait pas ».

Finalement, le 13 mars 2007, au lendemain du ralliement de Villepin à Sarkozy, Azouz Begag déclare qu'il ne votera pas pour Nicolas Sarkozy et que la candidature de François Bayrouest « salutaire pour la démocratie ». Il qualifie d'« amalgame indécent » la proposition de Nicolas Sarkozy concernant la création d'un ministère de l'immigration et de l'identité nationale.

Le 5 avril 2007, il démissionne du gouvernement pour, dit-il, « reprendre sa liberté de parole ». Le 11 avril 2007, il publie un ouvrage intitulé Un mouton dans la baignoire (titre qui reprend des propos de Nicolas Sarkozy fustigeant les pratiques de certains musulmans).

Dans une interview publiée le 18 avril 2007 dans le quotidien espagnol El Pais, Azouz Begag accuse Nicolas Sarkozy « d'insulter les musulmans et les Arabes ». Azouz Begag considère que le fait qu’il s’oppose à Sarkozy a entraîné son exclusion des médias lourds qui « refusent de le recevoir ». Il indique que même l’ambassadeur d’Algérie en France aurait rompu tout contact avec lui, « comme s’il ne m’avait jamais connu ! ».

Azouz Begag participe à la campagne présidentielle de François Bayrou. À l'issue du premier tour, le 24 avril 2007, il déclare sur RMC : « Je ne voterai pas, je ne voterai jamais pour Nicolas Sarkozy. ». Interrogé sur son vote éventuel pour Ségolène Royal le 6 mai 2007, il répond : « Franchement, c'est un truc secret. »

Azouz Begag se présente aux élections législatives françaises de 2007 sous l'étiquette Mouvement démocrate dans la troisième circonscription du Rhône, face à Jean-Michel Dubernard (UMP, sortant) et Jean-Louis Touraine (PS, élu). Il est battu au 1er tour avec 14.74 % des voix et appelle à voter contre Jean-Michel Dubernard lors du deuxième tour. Puis il est investi pour se présenter aux municipales de Villeurbanne, ville à laquelle il a déclaré être sentimentalement très attaché. Toutefois, suite au retrait de la vie politique d'Anne-Marie Comparini, il se porte dans un premier temps candidat à l'investiture démocrate pour les municipales à Lyon, puis renonce le 6 décembre 2007, ne bénéficiant d'aucun soutien politique. Azouz Begag soutient ensuite officiellement Gérard Collomb.

En janvier 2009, Azouz Begag se déclare candidat à la candidature pour mener la liste Sud-Est du Modem aux élections européennes. Il assure qu'il peut faire mieux que le député européen Jean-Luc Bennahmias. Après avoir assuré qu'il tentait sa dernière chance en politique pour les élections Européennes de 2009, Azouz Begag est la tête de liste du MoDem pour la région Rhône-Alpes dans les élections régionales des 14 et 21 mars 2010. Il vise « un score à deux chiffres » et obtiend 4,33% le soir du premier tour, sans aucun élu.

Le 21 juin 2010, il rejoint le mouvement de Dominique de Villepin, République solidaire. Malgré le choix de République solidaire, le 9 octobre 2011, il se déplace pour voter François Hollande à la primaire socialiste.

Le 27 janvier 2012, il annonce qu'il sera candidat aux législativesdans la 3e circonscription du Rhône, mais ne sait sous quelle étiquette il va se présenter.

 

Pas simple…

 

P.S. : Quant à la villepiniste Brigitte Girardin, qui votera également François Hollande (« sans qu’il s’agisse d’un quelconque ralliement », tu parles, Charles !), elle fut proche de durs de durs de la droite : Cabana, Perben, Peretti. Selon Le Canard Enchaîné (link), elle a émargé au budget du Quai d’Orsay pendant quatre ans (2500 euros net par mois) sans y mettre les pieds.

 

Les vengeances villepiniste et chiraquienne sont des plats qui se mangent froids.

 

PS : Pour Rama Yade (http://bernard-gensane.over-blog.com/article-les-transes-de-...), on pourrait penser à " (I Can’t Get no) Satisfaction". Pour Brigitte Girardin : "Nowhere Woman". Pour Martin Hirsch : "A Whiter Shade of Pale". Pour Claude Chirac : "Devil in her Heart". Pour Jean-Jacques Aillagon : "You Can’t Do That". Pour Corinne Lepage : "She Came in Through the Bathroom Window" (elle a le gabarit pour !).

Chère et inépuisable pop des sixties !!!

 

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17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 14:17

Par André Martin

 

http://lh5.ggpht.com/_onVdt24pCwM/SxxM5SwnV5I/AAAAAAAAYX4/zu66v1TxFms/retraite.jpgDans la pétition "Le cumul emploi retraite doit de nouveau être encadré" nous expliquons que, à la demande de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement, les députés UMP ont voté dans « la loi de financement de la sécurité sociale pour 2009 » qu’il serait dorénavant possible de cumuler, sans aucune limite de revenu, des pensions de retraite et un salaire.

Combien a coûté aux caisses de retraite cette « réforme » Sarkozy ?

Le nombre de privilégiés qui cumulent est peut-être classé secret défense, au moins jusqu’en juin 2012. Une évaluation grossière permet néanmoins d’affirmer que cette « réforme » a déjà coûté plusieurs milliards d’euros à nos caisses de retraites.

Evaluation pour les seuls retraités - salariés du privé

Pour la retraite complémentaire ARRCO, à laquelle cotisent tous les salariés cadre et non cadre, on cotise sur la partie du salaire jusqu’à quatre fois le plafond de la Sécu (soit 138 480 euros par an ou 11 540 euros par mois) Pour la retraite complémentaire AGIRC, à laquelle cotisent tous les salariés cadre, on cotise sur la partie du salaire jusqu’à huit fois le plafond de la Sécu (soit 276 960 euros ou 23 080 euros par mois). Ces chiffres sont exposés dans un article d’octobre 2010, à lire sur http://www.rue89.com/2010/06/10/y-a...

Ceci explique que le total de la retraite de base Sécurité sociale (maxi 1 400 € pour tous), plus les retraites ARRCO et AGIRC puissent représenter de 5 000 à 10 000 € mensuels, pour ceux qui avaient des salaires élevés.

L’estimation du coût de cette « réforme » de Sarkozy dépend donc du nombre de retraités qui, touchant des retraites de 5 000 € ou plus, continuent de travailler à temps plein ou à temps partiel. Les parlementaires et les actuaires des régimes de retraites pourraient facilement nous renseigner sur ce nombre de privilégiés qui cumulent. Sollicitez-les pour exiger cette transparence.

Prenons l’hypothèse de 12 000 personnes qui cumulent un salaire et une retraite mensuelle comprise entre 5 000 € et 10 000 €. Donc entre 60 000 et 120 000 € par an, soit 90 000 € en moyenne. Multiplions ces 90 000 € par les 12 000 personnes et on arrive déjà à un coût du cumul de un milliard d’euros par an, pour les caisses de retraites publiques. S’ils sont deux fois plus nombreux, le coût est de 2 milliards d’euros par an ! Si l’on prend en compte ceux qui cumulent un salaire et une retraite mensuelle supérieure à 4 000 € (au lieu de comptabiliser seulement à partir de 5 000 €), le coût augmente encore.

A cette évaluation pour le secteur privé, il faut bien sur ajouter le coût concernant ceux des ex-salariés de la fonction publique qui, tout en touchant des retraites confortables, ne se sont pas gênés pour aller prendre de bons jobs dans les grandes entreprises privées, ou comme consultants de toute sorte.

Il est donc évident que cette « réforme » Sarkozy a déjà coûté, depuis 2009, plusieurs milliards d’euros aux caisses de retraites ! Et que le coût annuel ne cesse d’augmenter année après année.

Dans un accès de sincérité, Sarkozy nous dira peut être un jour : « Ce cadeau que j’ai accordé fin 2008 aux privilégiés qui généralement votent pour moi (hormis quelques ingrats qui votent Hollande ou Mélenchon) allait progressivement coûter plusieurs milliards par an. Alors, pour compenser, euh pardon … pour « sauver nos régimes de retraites », il a bien fallu que je repousse à 62 ans l’âge de la retraite ( et même jusqu’à 67 ans pour ceux qui n’ont pas cotisé assez de trimestres) … Hein, quoi … vous auriez voulu peut-être que je reste les bras croisés … que je ne fasse rien ? »

Aurons-nous en juillet 2012, une majorité de députés responsables qui mettront un terme à ce scandale ? Cela dépend un peu de chaque citoyen, puisque chacun de nous a au moins le pouvoir de diffuser autour de lui ce genre d’informations passées totalement sous silence par les "experts" et chroniqueurs médiatiques. Chaque citoyen peut interpeller les candidats aux élections législatives de sa circonscription.

L’AGIRC et l’ARRCO étant gérées paritairement par le MEDEF, la CGPME et les 5 confédérations syndicales, il faudrait aussi que ces dernières exigent qu’il soit mis fin à ce siphonnage injustifiable de nos régimes de retraites.

Alors ... signez la pétition "Le cumul emploi retraite doit de nouveau être encadré" sur http://www.retraites-enjeux-debats.org/spip.php?article809 

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17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 10:37

http://img.tvmag.lefigaro.fr/ImCon/Arti/55311/Patrick-Chene.jpgAncien journaliste sportif, Patrick Chêne a suivi 250 Tours de France sans jamais rencontrer un coureur dopé. Il s’est ensuite reconverti dans le journalisme politique où il  fait preuve du même professionnalisme et du même courage.

 

 

Il présente quotidiennement, sur La Chaîne Parlementaire, l’émission “ Petit-déjeuner politique ” (link). Ce matin, il interrogeait en différé Jean-Luc Mélenchon avant de retrouver en plateau ses complices chargés de mettre l’entretien en perspective.

 

L’interview s’est globalement bien passée, le journaliste ne coupant pas systématiquement la parole à l'homme politique (on en est là, désormais). Bien sûr Chêne, qui n’a pas inventé le fil à couper le beurre et qui barbote dans la pensée unique depuis tout petit, ne put s’empêcher de dire à Mélenchon que son programme allait coûter très cher et, en se retranchant derrière Onfray (le philosophe courageux qui appelle à voter blanc), d’insinuer que le candidat du Front de gauche soutenait le gouvernement chinois contre les malheureux moines tibétains. Mélenchon répondit qu'il était contre toutes les théocraties. On sentit alors que Chêne venait d'apprendre un nouveau mot. Il ne put non plus éviter de faire appel à l’Institut de l’entreprise, à ses yeux un conglomérat d’experts aussi indépendants qu’objectifs. Mélenchon répondit que cet institut était constitué exclusivement de représentants des entreprises du CAC 40. Chêne ne réagit pas.

 

En plateau, Chêne était entouré, dans un furieux esprit d’ouverture, de trois journalistes de droite : le demi-frère de Julien Clerc qui préside LCP, Denis Jeambar (ancien patron de L’Express, admirateur de Samuel Huntington) et une journaliste du Figaro. Sans oublier, car c’est désormais indispensable, le responsable d’un institut de sondages. Les invités de Chêne se retrouvèrent tous pour souligner que Mélenchon avait marqué la campagne et qu’il brillait par son authenticité. C’en était trop pour le Chêne qu’on n’abat pas. Narquoisement, il fit valoir que Mélenchon était capable de proférer tous les mensonges avec un aplomb rare. Comme par exemple de dire que l’Institut de l’entreprise n’était constitué que de gens du CAC 40.

 

À vrai dire, Mélenchon n’avait pas raison stricto sensu mais lato sensu. Déroulons la liste du conseil d’administration de cet aréopage rigoureux. On y trouve le président de l'Association Nationale des Sociétés par Actions, le président de Sodexo, celui d’IBM France, le directeur général du Groupe Amaury, le P-DG d’Axa, celui d’Euronext, celui de Veolia, la présidente de Manpower, le président du conseil de surveillance de Schneider Electric, le P-DG de Lafarge, celui de GDF-Suez, celui d’EDF, celui d’Allianz France, le directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations, le président de l'Union des Industries et Métiers de la Métallurgie, le président du conseil de surveillance de Wendel.

 

Où donc Mélenchon est-il allé chercher la main du CAC 40 dans tout cela ?

 

Bref, qu’il commente le Tour de France avec Bernard Thévenet ou qu’il se pique de journalisme politique, Bernard Chêne est un bien petit bonhomme (en allemand kleiner Mann).

 

Puisqu’on est dans le CAC 40, je me réjouis de citer un article paru aujourd’hui dans Marianne.fr qui reprend une étude de deux chercheurs prouvant que les chefs d’entreprise qui avaient répondu à l’invitation de la nuit du Fouquet’s avaient mis leurs œufs dans le bon panier :

 

« Les entreprises dirigées par des proches de Nicolas Sarkozy ont largement bénéficié de son élection en 2007. Pour arriver à ce résultat, Renaud Coulomb et Marc Sangnier ont établi un panel de 19 entreprises représentatives de la galaxie sarkozyste à partir des grands patrons ou actionnaires présents à la soirée du Fouquet’s le 6 mai 2007. On y trouve, entre autres Bernard Arnault (LVMH), Vincent Bolloré (Havas), Martin Bouygues (Bouygues), Henri de Castries (Axa), Serge Dassault (Dassault), Jean-Claude Decaux (Decaux), Patrick Kron (Alstom) ou encore Michel Pébereau (BNP Paribas), Gilles Pélisson (Accor), François Pinault (PPR), Henri Proglio (Veolia Environnement), Arnaud Lagardère (Lagardère, EADS), Franck Riboud (Danone) etc.

 

En comparant ce groupe d’entreprises avec un panel d’entreprises dites « Ségolène Royal », les chercheurs ont souhaité calculer le « rendement anormal des entreprises » – la différence entre le rendement quotidien observé d’une action et son rendement prédit par sa corrélation avec le marché, avant la campagne électorale -.

 

Les auteurs étudient alors la corrélation entre les cours boursiers des différentes catégories d’entreprises et la probabilité de victoire de Nicolas Sarkozy entre le 1er janvier et le 22 avril 2007.

 

Si les entreprises du panel Ségolène Royal n’ont pas présenté de rendements « anormaux », en revanche, les entreprises qui devaient bénéficier de réformes annoncées par Nicolas  Sarkozy, ou dont les dirigeants et les actionnaires principaux sont des amis proches du président de la République, ont présenté des rendements positifs dits « anormaux ».

 

Mais appartenir à une vaste catégorie d’entreprises susceptibles de bénéficier des réformes du président Sarkozy ne garantit pas un rendement boursier optimal. Dans le détail, les entreprises qui ont le plus profité de l’élection de Nicolas Sarkozy sont celles dont les dirigeants appartiennent au premier cercle des réseaux Sarkozy. Les amis du président. L’effet sur les rendements « anormaux » est 50% plus important dans ce dernier cas.

 

A 1 euro de hausse du cours de bourse du premier groupe répond une hausse de 1,5 euro du second. Les entreprises connectées au futur président firent ainsi de jolis profits : les plus-values boursières des entreprises du réseau Sarkozy sont estimées à 7 milliards d’euros entre 1er janvier et le 22 avril 2007. En revanche, la victoire de Nicolas Sarkozy lors de l’élection présidentielle n’a pas eu d’effet particulier sur le marché en général ou sur un secteur spécifique. Les copains d'abord. Seulement les copains.

 

Pourtant en 2007, quelques jours après l’élection, dans un article des Echos, deux économistes, Augustin Landier, maître de conférences à l’université de New-York et David Thesmar, professeur associé à HEC, avaient justement étudié les liens entre l’évolution des cours de bourse et les amitiés politiques, composant déjà un panier d’actions d’entreprises dont les patrons étaient décrits comme des familiers du président de la République. Les auteurs de l’étude étaient arrivés à la conclusion que « le marché ne semble pas anticiper que son amitié soit pour les grands patrons un gage substantiel de profits faciles ».

 

Les voies – sarkozystes – du CAC 40 sont-elles vraiment impénétrables ? »

 

Une petite note, pour finir, sur les personnalités CAC quarantièmes qui soutiennent Sarkozy. Une liste nettement plus courte que celle de Hollande et qui ne suscite pas l’emballement : Enrico Macias, Didier Barbelivien, Gérard Depardieu, Emmanuelle Seignier, Nadine Trintignant, Véronique Genest, Christian Clavier, Thierry Roland, Jean-Claude Narcy, Patrick Besson, Marie Drucker, Claude Lelouch, les frères Bogdanoff.

 

Mélenchon est soutenu par Didier Porte, Anémone, Bernard Lavillier et Yvan Le Bolloc’h. Poutou est soutenu par Moustaki.

 

 

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16 avril 2012 1 16 /04 /avril /2012 14:05
Un ami qui s’y connaît plutôt en économie (ce qui n’est pas mon cas), m’explique la chose suivante : la dette publique de la France est de 1700 milliards d’euros. Le PNB est de 2000 milliards d’euros. On nous serine partout que la dette représente environ 85% du PNB. Ce qui est considérable. Or l’encours de la dette est de 7 ans, quelques mois et quelques jours. Donc la dette ne représente plus que 12% du PNB.

 

Quelqu’un peut-il confirmer ou infirmer ceci ?

 

http://modem07.lesdemocrates.fr/files/2012/01/120128-La-dette.jpg

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16 avril 2012 1 16 /04 /avril /2012 05:56

http://lh3.ggpht.com/_onVdt24pCwM/S61KAhtnsiI/AAAAAAAAt0g/yTwzTrxqJgU/immigres.jpgDécidément, la proposition de François Hollande de taxer les revenus de plus d'un million d'euros à 75% fait beaucoup parler... et déplaît à nos artistes. Après Jamel Debbouze, qui a jugé ce taux de taxation ridicule la semaine dernière, et Patrick Bruel qui a comparé cette mesure à de la confiscation, c'est au tour de la chanteuse Françoise Hardy de s'élever contre le candidat socialiste. Et l'interprète de "Message Personnel" ne modère pas ses propos.

 

"Je vais être obligée de déménager"

C'est dans les colonnes de Paris Match, à l'occasion d'une interview croisée avec la chanteuse Katie Melua que Françoise Hardy a confié se sentir plus chez elle à Londres ou à New York, pour des raisons... fiscales. Et lorsqu'elle se projette dans l'avenir qu'elle aurait à Paris, elle se montre pour le moins pessimiste : "Je vais d'ailleurs être obligée de déménager, de quitter Paris à cause de l'ISF. Je crois que la plupart des gens ne se rendent pas compte du drame que l'ISF cause aux gens de ma catégorie. Je suis forcée, à pas loin de 70 ans et malade, de vendre mon appartement et de déménager. Si Hollande passe, je ne suis pas certaine que mon revenu suffira à payer mes impôts".

 

La chanteuse ne cache aucun détail sur les montants des impôts qu'elle doit payer, ni sur ses revenus actuels, qu'elle chiffre à 150.000 euros : "Je paie 40.000 euros d'ISF par an. Si Hollande le multiplie par trois, qu'est-ce que je fais ? Je suis à la rue". Elle tient cependant à préciser qu'elle ne remet pas en cause l'impôt sur le capital mais qu'elle est contre le fait de payer un impôt sur le patrimoine "qui a coûté des fortunes à acquérir".

 

"Pleurnichards"

Le candidat socialiste, qui a fait de cette proposition d'imposition l'une de ses armes de campagne, n'est pas resté muet face à ces nombreuses complaintes qui se sont enchaînées dernièrement. Lors d'un meeting le 6 avril dernier, François Hollande y a fait référence en répondant aux "pleurnichards condamnés à l'exil". Avant d'ajouter : "Et comment ils font ceux qui sont au SMIC ? Ils partent aussi ? Ils vont en Belgique ? Ils vont en Suisse ?".

 

http://www.ozap.com/actu/francoise-hardy-si-hollande-passe-je-vais-etre-obligee-de-demenager/440328

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