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21 octobre 2019 1 21 /10 /octobre /2019 05:20

 

 

J'ai publié hier dans ce blog une pétition d'artistes et de gens de culture hostiles à toute interdiction des corridas. Je l'ai également publié sur le site du Grand Soir. Á ma grande surprise, je fus pris de haut par de nombreux lecteurs avec des réactions du style : ce site n'est pas fait pour cela, ne sombrons pas dans la morale ou la chochotitude.

 

Antonio, lecteur, du GS, écrivait – et j'étais plutôt d’accord avec lui – « Je ne suis pas pour l’ouverture d’un débat sur les corridas ». Pour moi, le débat est clos depuis ce jour de mon adolescence où j’ai été traîné de force à une corrida où officiait El Cordobés, fou et génial en tant que torero, happé par le franquisme, contrairement à Manolete ou Luis Miguel Dominguin. El Cordobés venait d’un milieu très modeste (son père était un ouvrier républicain), les deux autres de familles relativement aisées. Le front renversé dont je reparlerai plus bas.

 

Par cette démarche nullement « morale » mais politique, je souhaitais interroger une liste de signataires dans les colonnes du Grand Soir qui est, rappelons-le, un “ Site d'Information ”. Contrairement à ce que dit un lecteur, nous ne sommes pas en présence d’un « attelage de “ célébrités ” hétérogènes et inconnues ». Ces personnalités sont connues, au minimum dans leur chapelle. Á commencer par Dupont-Moretti, cet avocat qui sauve plus volontiers des humains coupables que des animaux innocents.

 

J’ai été également interpellé par le fait qu’une bonne minorité de ces esthètes étaient de gauche, comme par exemple Ernest Pignon-Ernest, ancien membre du parti communiste, cégétiste, mélenchoniste ayant appelé à voter pour la liste Brossat lors des dernières élections européennes. Mais, après tout, Picasso assista à de nombreux massacres de taureaux avant de les sublimer sur la toile ou en des sculptures.

 

Lorsque j’avais une douzaine d’années, je ne m’intéressais guère aux langues. En revanche, je connaissais bien l’abattoir d’Hénin-Liétard où m’emmenait de temps en temps le père d’un copain, boucher de son état. J’y ai assisté, il y a une soixantaine d’années donc, à des scènes insoutenables. Quand je parvenais à demander pourquoi une telle sauvagerie existait, on me répondait – sans tout de même aller jusqu’à évoquer une démarche artistique – qu’on ne pouvait pas faire autrement. De fait, l’horreur était dans le mot : dans un abattoir, on « abat ». L’anglais va encore plus loin avec slaughterhouse : le verbe to slaughter charrie des notions de massacre, de tuerie, de carnage. L’allemand est bien aussi, avec Schlachthof (même origine anglo-saxonne que slaughter), qui évoque des concepts de combat, de bataille, de guerre. Le simple fait de prononcer correctement schlacht vous arrache la gueule, alors que slaughter est presque doux. Quant à la langue espagnole, elle dit tout avec matadero.

 

Les combats sont parfois menés à front renversé. Je me souviens comme si c’était hier des premières prises de parole, vers 1960, de Brigitte Bardot, alors au faîte de sa gloire, contre la violence infligée aux animaux. D’être déjà bien à droite ne l’empêchait pas de prêcher dans le désert, tout en laissant entendre au public complètement incrédule que ce combat était plus important que sa carrière d’actrice. Je me souviens également très bien des réactions du bon peuple du genre « occupe-toi de tes fesses », « Brigitte, sois belle et tais-toi ». Dans sa lutte, Bardot fut toujours soutenue par Delon et Belmondo. Comme quoi…

 

Cette lutte sera longue. Le 18 septembre 2019, saisi par l'Œuvre assistance aux bêtes d'abattoirs (OABA), le Conseil d'État s'est prononcé dans un premier temps, par le biais de son rapporteur Laurent Cytermann, en faveur de l'égorgement rituel halal et kacher (sans endormissement) des bovins et des ovins au motif que “ même si l'abattage rituel est la cause d'un plus grand degré de souffrance, la minimisation de la souffrance animale ne justifie pas une telle atteinte à la liberté religieuse. ” Ce contre une loi de 1964. Cet abattage concerne actuellement  14% des bovins et 22% des ovins, des chiffres en constante augmentation. Ce n'est pas la première fois que le Conseil d'État recule devant les religions. D'autant que, dans un deuxième temps, le Conseil a, suivant son rapporteur, validé le 8 octobre l'abattage sans étourdissement. Pour la haute juridiction française, il faut simplement prévoir “ un étourdissement complémentaire si l’animal reste conscient au-delà de quatre-vingt-dix secondes après la jugulation. ” Mais elle estime que l’OABA n’est pas fondée à soutenir que la règlementation existante méconnaîtrait le droit de l’Union dont l’article 13 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), qui impose aux Etats membres de tenir pleinement compte des exigences du bien-être des animaux en tant qu’êtres sensibles.

 

Cela dit, Anne Clergue (la fille de Lucien), Charles Berling, Bartabas (qui préfère ses chevaux aux taureaux et aux intermittents du spectacle), François Marthouret, Philippe Caubère, ça fait tout de même mal aux seins, comme on disait quand j’étais gosse.

 

 

Esthétisme, corrida et boucherie

PS : on pourrait parler un peu aussi des cochons. Un groupe contre l'esclavagisme animal a publié ce texte :

 

“ Un projet d’exploitation d’un élevage intensif de cochons est en préparation à Durmignat (Puy-de-Dôme).

Si ce projet voit le jour, 1 008 cochons seront enfermés dans un hangar de 961 m² sans accès à l’extérieur. Chaque animal disposera donc de moins de 1 m². Plusieurs cycles d’élevage sont prévus, plusieurs milliers de cochons seront donc exploités chaque année.

 

Ce projet soulève des questions quant aux conditions d’élevage des cochons

Ces animaux, destinés à l’engraissement puis à l’abattoir, auront subi à un jeune âge de nombreuses mutilations telles que le meulage des dents, la coupe des queues ou la castration. Ces opérations, réalisées le plus souvent sans anesthésie, causent des douleurs avérées aux cochons. Cela n’empêche pas des agressions parfois violentes entre les animaux au sein même de l’élevage tant les animaux sont stressés par leurs conditions de vie.

Les cochons seront élevés sur caillebotis, au-dessus de leurs excréments, dans des bâtiments nus et saturés d’ammoniac. Les dimensions des enclos les condamnent à l’enfermement dans des espaces extrêmement restreints. Leurs besoins fondamentaux, comme l’exploration, la recherche de nourriture, la pratique d’activités variées ne sont en aucune façon respectés. Dans les élevages intensifs, il est impossible pour les cochons d’exprimer pleinement leurs comportements sociaux.

Ces animaux ne sortiront que pour partir à l’abattoir.

 

Ce projet soulève également des problèmes sanitaires et environnementaux

Les maladies qui se développent dans les élevages intensifs engendrent une surconsommation de médicaments : 499 tonnes d’antibiotiques ont été vendues en France en 2017 pour un usage vétérinaire, dont 181 tonnes utilisées par les élevages porcins. Aucune estimation de l’utilisation d’antibiotiques n’a été présentée au dossier soumis à la consultation du public par cette exploitation. L’antibiorésistance qu’engendre l’utilisation massive d’antibiotiques dans les élevages est pourtant une réalité qui pourrait tuer une personne humaine toutes les 3 secondes d’ici à 2050 (2).

Les rejets d’ammoniac, les odeurs dues notamment aux épandages, les nuisances sonores ont aussi des conséquences directes sur la qualité de vie des riverains. 

L’impact environnemental des élevages intensifs est également conséquent et aujourd’hui bien documenté : pollution de la terre, de l’eau, de l’air… Ce modèle d’élevage contribue aux émissions de gaz à effet de serre, d’ammoniac, de nitrates, à la pollution des nappes phréatiques, à la déforestation (causée majoritairement par la culture d’aliments à destination des animaux d’élevage).

 

L’implantation de nouveaux élevages intensifs est en total décalage avec les attentes sociétales. En effet, 88 % des Français se sont déclarés opposés à l’élevage intensif (3). 90 % d’entre eux considèrent que la protection des animaux d’élevage devrait être renforcée et 94 % pensent qu’il est important de les protéger. ”

 

 

 

On finira tout de même par une note optimiste :

 

 

Esthétisme, corrida et boucherie
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20 octobre 2019 7 20 /10 /octobre /2019 05:21

 

Arnaud Agnel, comédien ; Olivier Ansellem, photographe; Pierre Arditi, comédien ; Bartabas, scénographe ; Charles Berling, comédien ; Dominique Bluzet, directeur de théâtres ; Myriam Boisaubert, poète ; Jean-Paul Capitani, éditeur ; Philippe Caubère, comédien ; Mathieu Cesar, photographe de mode ; Yves Charnet, écrivain ; Anne Clergue, galeriste ; Frédéric Coudron, romancier ; Martine d’Anglejan Chatillon, galeriste et productrice ; Patrick de Carolis, journaliste et écrivain ; Hubert de Watrigant, peintre ; Denis Declerck, ancien directeur de théâtre ; Éric Dupond-Moretti, avocat et auteur ; Jean-Pierre Formica, peintre ; Gil Galliot, comédien et metteur en scène ; Pauline Guerrier, sculpteur; Georges Heinz, professeur des écoles d’architecture ; Kostia, designer ; Marie-Sara Lambert, productrice de spectacles taurins ; Jacques-Olivier Liby, écrivain ; Jean-Marie Magnan, écrivain ; José Manrubia, peintre ; François Marthouret, comédien et metteur en scène ; Marion Mazauric, éditrice ; Vera Michalski-Hoffmann, éditrice ; Françoise Nyssen, éditrice, Loren Pallatier, peintre ; Ernest Pignon-Ernest, plasticien ; Denis Podalydès, comédien ; Diego Ramos, peintre ; Jean Reno, comédien ; Rudy Ricciotti, architecte ; Patrick Siméon, peintre ; Jean Varela, comédien et directeur de théâtres ; Laurent Weil, journaliste.

 

Pétition publiée dans Le Figaro sous le titre “ La corrida est un art et nul ne doit en être exclu ”.

 

 

Aucune description de photo disponible.
 
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19 octobre 2019 6 19 /10 /octobre /2019 05:23

Pour comprendre ce titre, il faut bien connaître la Picardie. Les Cabotans sont des marionnettes en bois (d'bos) très célèbres dans cette région. Le personnage principal, équivalent du Guignol lyonnais, est Lafleur, personnage complètement inclusif puisque cet homme porte un nom très féminin. Sa femme s'appelle Sandrine. Ils s'expriment en Picard alors que les autres personnages parlent en français. C'est sûrement parce qu'ils furent créés au XIXe siècle que ces Cabotans ne furent pas appelés des cabotan.e.s.

 

 

 

 

Le Fonds régional d’art contemporain Picardie a récemment passé une longue annonce de recrutement que j’ai découverte dans Téléraman° 3634.

 

C’est une pure horreur qui a eu certainement l’heur de plaire à de nombreux journalistes de l’hebdomadaire qui, eux aussi, pratiquent l’écriture inclusive. Je cite quelques exemples : « Le fonds régional recrute son/sa futur(e) directeur/rice … la directrice/le directeur a la responsabilité … le/a candidat.e pré-sélectionné.e. sera … il/elle sera doté(e) … le/la candidat.e est invité.e à consulter … les candidat.e.s présélectionnés seront invité.e.s … » 

 

Le problème, qui est toujours le même, c’est que le rédacteur (la rédactrice ?) a été incapable d’écrire correctement dans son propre idiome imbécile. C’est très dur de faire du vélo avec une seule jambe. C’est fatiguant, on finit par lâcher prise. Il faut redoubler de vigilance quand on décide d’écrire en chinois alors qu’on ne connaît pas le chinois. C’est un métier que d’être maso et de s’infliger un silice langagier.

 

Outre le fait qu’il (ou elle ?) viole la langue française en utilisant l’anglicisme désormais archi rebattu («vous aurez à initier une coopération »), le rédacteur (la rédactrice ?) de cette annonce ne tient pas sa route de zélote de l’inclusivité. On citera « la responsabilité du chef d’entreprise », « le/a candidat.e. sera un cadre supérieur », « les candidats.e.s [présenteront] les moyens qu’ils entendent mettre en œuvre », «information des candidats pré-sélectionnés (sic) », « la note de présentation des candidats », « le jury sera composé ”…] d’un représentant d’Amiens ».

 

Pitoyable !

Chés Cabotans ou Ché.e.s Cabotan.e.s ?
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18 octobre 2019 5 18 /10 /octobre /2019 05:21

Ces voitures sont garées devant un bel hôtel de Pékin. Pas un palace 5 étoiles. Un hôtel fréquenté par des cadres, des ingénieurs, des universitaires, des hommes d'affaires moyens.

 

Ces voitures sont briquées comme des yuans neufs. Mais, surtout, ce sont de grosses cylindrées. Nous sommes en plein fétichisme, comme les Étatsuniens dans les années cinquante ou les Français dans les années soixante. “ Ma BMW est plus grosse que ta Lancia mais moins chère que sa Mercedes ”. La grosse et belle voiture comme signe extérieur de richesse, de réussite, de satisfaction personnelle.

 

Le parc automobile est d'environ 300 millions de voitures, le sixième du parc automobile mondial. A Pékin, on compte 63 voitures pour 100 ménages. Un milliard de Chinois n'ont pas de voiture.

 

L'Inde compte une quinzaine de millions de voitures, avec une progression de 15% par an. Mais l'industrie est fondée sur des véhicules très bon marché (1 600 euros). Ce qui n'empêche pas de rêver. Quand tous les Chinois et tous les Indiens pourront passer du rêve à la réalité, la Terre risque de fondre comme neige au soleil.

 

 

L’image contient peut-être : voiture, arbre et plein air
 

 

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17 octobre 2019 4 17 /10 /octobre /2019 05:25
Pour La Part-Dieu de Lyon, le français est la langue des ilotes

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16 octobre 2019 3 16 /10 /octobre /2019 05:16

« A chaque fois qu’affleure, d’une manière ou d’une autre, la question de la langue, cela signifie qu’une série d’autres problèmes est en train de s’imposer : la formation et l’élargissement de la classe dirigeante, la nécessité d’établir des rapports plus intimes entre groupes dirigeants et la masse nationale-populaire, c’est-à-dire de réorganiser l’hégémonie culturelle ». Antonio Gramsci, Cahiers de prison 

 

« Il ne restait de ce pays que son langage. Un beau langage qui servait à tout. Vous savez, comme on a chez soi une chose précieuse qui est là depuis si longtemps qu’on en use à n’importe quoi, à empêcher la fenêtre de se fermer, et le petit la prend comme une règle pour dessiner, et c’est un presse-papier si commode ! Qui donc se souciait que ce fût un pays, ce pays, et il est indiscutable que c’est un grand progrès que de perdre ce sens de la jalousie, cette haine du voisin, cet orgueil de son toit, un grand progrès sur les ténèbres, un grand progrès sur le néant ». Louis Aragon, poète et Résistant

 

Accompagnant la casse néolibérale et euro-atlantique du cadre national, des services publics et des conquis sociaux, une politique destructive de substitution systématique du « globish » à la langue française (pourtant « langue de la République » au titre de la Constitution…) affecte tous les aspects de la vie sociale en France. Entre mille exemples : Carrefour-Market lance une campagne intitulée Act for food ! ; Renault, Airbus et PSA basculent toute leur documentation technique à l’anglais ; des centaines de grandes entreprises, voire de « startup », obligent illégalement leurs salariés francophones à ne plus travailler qu’en anglais, pendant que la Poste lance « Ma French Bank », que la SNCF en voie de privatisation promeut ses Ouigo (lire we go), qu’EDF invite ses « clients » à « pulser », et que, plus grave encore, la contre-réforme Blanquer du lycée s’ajoute à la loi Fioraso et aux pratiques délétères de la direction de la Recherche pour faire de l’anglais, de la maternelle au Supérieur en passant par le CNRS, non pas une langue enseignée en France, mais une langue d’enseignement concurrençant et évinçant systématiquement le français (et se substituant de fait de toute autre langue étrangère !). 

 

Il est clair qu’à terme, si ces pratiques continuent de se généraliser en France et en Europe (au détriment de l’allemand, de l’espagnol, de l’italien, du portugais, du russe, de l’arabe, du turc, du chinois, etc.), il n’y aura bientôt plus qu’une langue de prestige, celle de l’Oncle Sam et de Wall Street, ce qui portera un coup gravissime à la diversité culturelle qui fut toujours un aliment vital des échanges et de la culture. Le mauvais exemple est donné par Macron, qui ne perd jamais une occasion de jargonner en Globish devant les grands patrons et de promouvoir l’anglais comme langue internationale unique, non seulement à l’étranger mais en France même… Même si les intéressés n’en ont pour la plupart pas conscience parce qu’elle suit la mode, par mimétisme ou par « modernisme branché », cette invasion de la langue française par des mots ou des expressions d’origine anglosaxonne a contaminé jusqu’aux milieux populaires, voire militants : le tract n’est-il pas trop souvent devenu un flyer ? Il y a peu, des chercheurs en lutte défilaient derrière une banderole portant l’inscription Academic Pride… 

 

Il faut dénoncer ces pratiques faussement anodines car elles sont le symptôme de l’allégeance sournoise à l’impérialisme occidental qui génère guerres et inégalités entre les hommes et entre les peuples. Du reste, des phénomènes identiques d’acculturation au détriment des langues nationales se déroulent en Europe orientale ou en Afrique, partout où l’impérialisme occidental est prégnant, économiquement et politiquement. Et nous sommes solidaires de tous ceux qui, en Roumanie, au Sénégal, etc. luttent pour la défense de leur langue et de leur culturel. 

 

En France, derrière cette manœuvre antipopulaire de grande envergure et totalement soustraite au débat démocratique, on trouve le MEDEF : son ex-président, le baron Sellières, clamait ainsi en 2004 que l’anglais doit désormais « devenir la langue (sous-entendu : unique) de l’entreprise et des affaires » ; pratiquant de fait une « préférence nationale » inavouée, le CAC-40 n’embauche déjà plus guère que des « English Mother Tongue » (anglais langue maternelle) comme cadres supérieurs, pendant que l’OTAN a fait de l’anglais, y compris en France, la langue de travail unique des armées. 

 

Quant à l’UE, elle ne craint pas, en plein Brexit et alors que l’anglais n’est plus la « langue officielle déposée » d’aucun Etat-membre, de promouvoir l’idée qu’il faut faire de l’anglais la langue officielle unique des institutions bruxelloises au détriment des autres langues nationales d’Europe. L’enjeu de cette politique de casse et de classe est énorme : il s’agit de renforcer le « marché unique » cher aux monopoles, de préparer la future « Union transatlantique » sous la houlette de Washington et de faciliter la mise en place des traités néolibéraux transcontinentaux (du type CETA, UE/Mercosur ou TAFTA). 

 

En instituant la langue unique, les maîtres du grand capital rêvent de mettre en place un hypermarché continental et mondial de la force de travail qui, tout en humiliant les peuples non anglophones, en affaiblissant décisivement les nations existantes, en dévaluant les travailleurs actuels et futurs qui ne maîtriseraient « que » leur langue nationale (ou une langue étrangère autre que l’anglais), accentuerait brutalement la concurrence acharnée et le moins-disant social et salarial entre les prolétaires d’aujourd’hui et de demain : énormes avantages pour le grand patronat sur tous les terrains, social, politique, culturel... 

 

C’est pourquoi, considérant que la résistance ne se divise pas et qu’elle comporte nécessairement une dimension culturelle et linguistique (comme le comprirent Lénine, Gramsci, Nicolas Guillen, Aragon…), nos organisations communistes appellent, non pas à proscrire l’anglais (qui, comme tel, n’est pas plus responsable que « le français », des prédations de type néocolonial que les impérialismes rivaux ont commises ou commettent encore en leurs noms), mais à combattre vigoureusement la POLITIQUE DU TOUT-anglais : c’est-à-dire la politique oligarchique et antidémocratique tentant à imposer une langue unique continentale, voire mondiale. 

 

Nous communistes appelons donc à : · exiger des autorités, du patronat, des services publics et des collectivités publiques le respect et le renforcement de la législation visant à protéger le français ; · promouvoir un véritable apprentissage des langues étrangères dans leur pluralité dans le cadre de l’Education nationale (avec des maîtres qualifiés), y compris des principales langues de l’immigration de travail (ainsi que des langues régionales là où une demande significative existe) ; · reprendre et élargir le grand combat du PCF de Barbusse, d’Aragon, d’Eluard ou de Jean Ferrat pour la langue, pour la chanson francophone et pour des « lettres françaises » et francophones dans toute leur diversité (Wallonie, Suisse Romande, Afrique francophone, Québec…) ; non dans un esprit de « purisme » ou de fermeture aux autres cultures, mais pour favoriser un dialogue et une coopération égalitaires entre toutes les nations, toutes les langues et toutes les cultures nationales d’Europe et du monde. c’est-à-dire  l’anglo-américain managérial… 

 

 

Appel publié à l’initiative 

des organisations ou réseaux suivants

(par ordre alphabétique) :

Association Nationale des Communistes (A.N.C.), Comité Internationaliste pour la Solidarité de Classe (CISC), Faire vivre et développer le PCF (FVD-PCF), Jeunes pour la Renaissance Communiste en France (JRCF), Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF), Rassemblement communiste (RC), et d’autres militants communistes engagés dans la résistance linguistique. PREMIERS SIGNATAIRES (o.a.): Francis Arzalier, historien, professeur IUFM retraité, bureau de l’A.N.C., Collectif Polex 95 ; Paul Barbazange, PCF 34, Faire vivre et développer le PCF (FVR-PCF) ; Danielle Bleitrach, (PCF 13, FVR-PCF) ; Saïd Bouamama, Rassemblement Communiste (RC) ; Pascal Brula (PCF 69, FVR-PCF) ; Marie-Christine Burricand (PCF 69, direction nationale, FVRPCF) ; Michel Decourcelles (RC) ; Gilliatt De Staërck, conducteur de bus (50), responsable national des Jeunes pour la Renaissance communiste en France (JRCF) ; Christian Champiré, maire PCF de Genay (62) ; Jean-François Dejours, professeur de philosophie, militant communiste (62), syndicaliste ; Aurélien Djament, mathématicien au CNRS, syndicaliste CGT, militant communiste, resp. d’association linguistique (59) ; Marianne Dunlop (PCF 62, FVD-PCF) ; Madeleine Dupont, ancien PEGC français/anglais, trésorière nationale du Comité Internationaliste pour la Solidarité internationaliste (CISC), 62 ; Vincent Flament, rédacteur en chef de Solidarité de classe, bulletin du CISC, professeur de français (59) ; Roland Fodé Diagne (RC) ; Rachida El Fekaïr, médiathécaire, membre du secrétariat national du PRCF (81) ; Mireille Gabrelle (RC) ; Georges Gastaud, secrétaire national du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF), philosophe, fondateur d’une association internationaliste de résistance au tout-anglais (62) ; Dominique Haquette (RC) ; Jean-Pierre Hemmen, président du CISC (80) ; Charles Hoareau, syndicaliste International, président de l’A.N.C., 13 ; Fadi Kassem, secrétaire national adjoint du PRCF, professeur agrégé d’histoire (78) ; Razika Kerchouni, syndicaliste, bureau ANC, 93 ; Annie LacroixRiz, historienne, membre du Comité central du PRCF (78) ; Léon Landini, président de l’Amicale Carmagnole-Liberté des FTP-MOI, président du PRCF, Médaille de la Résistance, président d’honneur d’une association de lutte contre le tout-anglais (92) ; Claude Langlet (RC) ; Armand Lecoq (PCF 31, FVR-PCF) ; Pierre Lenormand, géographe, universitaire retraité, C.A. de l'ANC, 41 ; Jean Lévy, Blog Ca n'empêche pas Nicolas"; Annette MateuCasado, coordinatrice de la direction du PRCF, militante de la culture catalane (66) ; Robert Malcles, historien, professeur retraité, C.A. de l'ANC, 30; Anne Manauthon (PCF 06, FVR-PCF) ; Pierre-Alain Millet, PCF 69, FVD-PCF ; Aymeric Monville, secrétaire de la commission internationale du PRCF, éditeur (92) ; Leila Moussavian-Huppe, PCF 67, FVR-PCF; Moussa Naït (RC) ; Laurent Nardi, élu communiste de Passy (74), militant contre le tout-anglais ; Jean-Michel Padot, élu franchement communiste de Bully-les-Mines, militant contre le tout-anglais (62) ; Damien Parrot, dessinateur industriel, responsable JRCF (33) ; Hervé Poly (PCF 62, direction nationale, FVRPCF) ; Pierre Pranchère, président de la commission internationale du PRCF, anc. député, anc. Franc-Tireur et Partisan français (19) ; Jean Penichon, journaliste e, bureau de l'ANC, 75 ; Anna Persichini, trésorière nationale du PRCF, syndicaliste Métallurgie, 06 ; Gilbert Rémond, PCF 69, FVR-PCF ; William Roger (RC) ; Jany Sanfelieu, professeur de français retraitée, secrétaire à l’organisation du PRCF (89) ; Matthieu Seeburger (RC) ; Guillaume Suing (RC) ; Stéphane Toque, Paris, syndicaliste Énergie, bureau ANC ; Bernard Trannoy (PCF 33, FVR-PCF) ; Yves Vargas, philosophe, communiste sans parti (93) ; Mireille Villemin, bureau de l'ANC, 30 

 

LES SIGNATURES DOIVENT ÊTRE ADRESSÉES À 

dament.aurelien@orange.f ,

Pétition pour la défense de la langue française
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14 octobre 2019 1 14 /10 /octobre /2019 05:14

 

Selon La Tribune de Genève (et selon de nombreux organes de presse français), l’Allemagne va bientôt faire face à une pauvreté de masse : « L’Allemagne compte 6,5 millions de contrats en minijob, qui permettent une dispense partielle des cotisations sociales. Or, 4,5 millions de ces derniers sont considérés comme l’emploi principal des gens concernés, et non pas, comme le voulait l’idée de départ, un travail d’appoint.

 

«Les retraités d’aujourd’hui ont également une vie complètement différente de celle de leurs aînés. Ils n’ont pas accumulé autant de trimestres – ou points – parce que le marché du travail s’est transformé. Ils comptent plus de périodes de rupture (chômage, formation, etc.) et ont moins cotisé ».

 

La grande coalition d’Angela Merkel, une alliance entre conservateurs (CSU/CDU) et sociaux-démocrates (SPD), a tenté une réforme des retraites pour anticiper cette pauvreté de masse. L’objectif est la stabilisation d’ici à 2045 du niveau des pensions à 46% des revenus nets (contre 48% aujourd’hui) et un financement des déficits par l’impôt (4,5 milliards d’euros à partir de 2030 et 8 milliards en 2040). L’âge légal de la retraite va passer progressivement de 65 à 67 ans. Cette réforme a prévu aussi des cotisations retraites obligatoires pour les travailleurs indépendants. »

 

Selon le site Sputnik, L’hébergement d’urgence des migrants se pérennise et séduit les investisseurs. Lancé en 2017 par Ampère Gestion et Adoma, deux filiales de CDC Habitat, elle-même filiale immobilière de la Caisse des Dépôts et consignations (CDC), ce fonds s’est porté acquéreur de pas moins de 59 hôtels à bas coût F1 pour les reconvertir en centres d’hébergement d’urgence, majoritairement pour demandeurs d’asile. Une opération qui a permis de structurer un parc de 6.000 places, géré par Adoma. Cette opération qui rapporte gros aux investisseurs. En effet, si chaque nuitée est facturée à l’État 16€, le fonds promet à ses souscripteurs un rendement de 3,5% par an.

 

Il n’y a pas de petite nouvelle. Selon France Bleue, « Avec sa citrouille de 496 kilos, un Vendéen entre au livre Guiness des records en décrochant le titre de "champion de la plus grosse citrouille" avec un légume de 496 kilos au parc expo des Oudairies de la Roche-sur-Yon. »

 

Selon le Financial Times, repris par le site OR.fr, deux sites bien cossus, donc, la dette mondiale atteint son plus haut niveau en temps de paix.Selon une analyse de Deutsche Bank, les principales économies de la planète ont une dette qui dépasse en moyenne 70% du PIB, soit le niveau le plus élevé des 150 dernières années, à l'exception d'un pic aux alentours de la Seconde Guerre mondiale, ce qui soulève de profondes interrogations quant à la viabilité de l'accumulation de dettes.

Contrairement aux périodes précédentes, où les gouvernements enregistraient des excédents en temps de paix, les pressions exercées par les systèmes démocratiques et sociaux modernes ont fait des déficits persistants la norme dans de nombreux pays. Ceux qui espèrent voir se répéter le grand désendettement de 1945-1980, lorsque le ratio dette publique sur PIB du Royaume-Uni, de la France, du Japon, de l'Australie et du Canada a chuté de plus de 100 points de pourcentage, risquent d'être déçus.

 

"Il est difficile de recréer de manière durable un tel scénario aujourd'hui. La croissance du PIB était bien plus élevée à cette époque en raison de la démographie favorable, de la reconstruction de l'après-guerre et de la forte croissance de la productivité", selon la Deutsche Bank.

 

Il est probable que les banques centrales continuent d’intervenir sur les marchés, ce qui a permis aux gouvernements de s’endetter davantage depuis la crise, peut-être même de financer directement leurs dépenses avec la “ monnaie hélicoptère ”.

 

Par leurs actions agressives au cours de la dernière décennie, les banques centrales sont prises à leur propre piège et doivent intervenir continuellement sur les marchés obligataires. Elles ont sans doute dépassé le point de non-retour.

Revue de presse (295)

 

Selon le Financial Times, repris par le site OR.fr, deux sites bien cossus, donc, la dette mondiale atteint son plus haut niveau en temps de paix.Selon une analyse de Deutsche Bank, les principales économies de la planète ont une dette qui dépasse en moyenne 70% du PIB, soit le niveau le plus élevé des 150 dernières années, à l'exception d'un pic aux alentours de la Seconde Guerre mondiale, ce qui soulève de profondes interrogations quant à la viabilité de l'accumulation de dettes.

Contrairement aux périodes précédentes, où les gouvernements enregistraient des excédents en temps de paix, les pressions exercées par les systèmes démocratiques et sociaux modernes ont fait des déficits persistants la norme dans de nombreux pays. Ceux qui espèrent voir se répéter le grand désendettement de 1945-1980, lorsque le ratio dette publique sur PIB du Royaume-Uni, de la France, du Japon, de l'Australie et du Canada a chuté de plus de 100 points de pourcentage, risquent d'être déçus.

 

"Il est difficile de recréer de manière durable un tel scénario aujourd'hui. La croissance du PIB était bien plus élevée à cette époque en raison de la démographie favorable, de la reconstruction de l'après-guerre et de la forte croissance de la productivité", selon la Deutsche Bank.

 

Il est probable que les banques centrales continuent d’intervenir sur les marchés, ce qui a permis aux gouvernements de s’endetter davantage depuis la crise, peut-être même de financer directement leurs dépenses avec la “ monnaie hélicoptère ”.

 

Par leurs actions agressives au cours de la dernière décennie, les banques centrales sont prises à leur propre piège et doivent intervenir continuellement sur les marchés obligataires. Elles ont sans doute dépassé le point de non-retour.

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9 octobre 2019 3 09 /10 /octobre /2019 05:16

Ce site décrit ainsi ses services : «Quel que soit le genre de devoir dont vous avez besoin, il est facile d'embaucher un rédacteur d'essais en tout sécurité et à un prix abordable. Ayez plus de temps pour vous-même.»

Sur le site Academized, une page de devoirs de première année de fac coûte 15 dollars (13,5 euros) si la copie est à rendre dans deux semaines, et 42 dollars le feuillet pour des dissertations de dernière minute (à finir en trois heures). Des entreprises étasuniennes fournissent aussi ce type de services mais les prix sont plus élevés.
Vide juridique

Selon le New York Times, ce marché représente plusieurs millions d'essais et de dissertations. Officiellement, ces sociétés disent que ces copies ne sont à utiliser que de façon consultative. Il n'existe actuellement aucun cadre légal qui interdise ces transactions.

 

Une jeune Kényane interviewée par le New York Times raconte avoir rédigé des dissertations sur une grande variété de sujets, de la colonisation de l'espace à l'euthanasie. Les personnes les plus prolifiques peuvent gagner jusqu'à 2.000 dollars par mois – un gros salaire pour le pays. Cette forme de triche est plus difficile à détecter que le plagiat, mais comme il s'agit d'une pratique qui devient plus courante, une société vient de créer un logiciel nommé Authorship Investigator, qui utilise plusieurs indices – tels que le style des phrases – pour déterminer si un devoir a bien été écrit par la personne indiquée.

Un sentiment de frustration point du côté des personnes qui rédigent les copies au Kenya : celui d'avoir un diplôme mais de ne pas trouver d'autre travail que celui-ci, ainsi que l'envie d'étudier elles-mêmes sur un campus aux États-Unis plutôt que de faire les devoirs des autres.

Autrefois, on aurait parlé de “ détérioration des termes de l'échange ”...

Des étudiants étasuniens sous-traitent leurs devoirs au Kenya !
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7 octobre 2019 1 07 /10 /octobre /2019 05:35

 

Dans son blog, Jean Lévy nous dit que la France est à bout : « Faut-il se suicider en masse pour alerter l'opinion  ?

 

Après la police et sa démonstration de force, les urgentistes des hôpitaux qui depuis des semaines et des semaines font grève, les pompiers également en conflit, ce sont les enseignants qui, ce jour, arrêtent le travail après le suicide d'une directrice d'école à Pantin.

 

Le démantèlement programmé des services publics illustre une France qui se délite : le pouvoir élyséen ferme les gares, les perceptions, les bureaux de poste, réduit sans cesse le nombre de fonctionnaires, obligeant ceux qui restent à se tuer au travail. On connaissait les cadences infernales dans le privé, avec les suicides chez Orange, les réductions de personnel dans les banques qui suppriment succursales et guichets pour ne pas parler de l'esclavagisme pratiqué aussi bien à Amazon que chez Uber. »

 

 

Dans Le Parisien, des vedettes du cinéma et de la chanson demandent à Emmanuel Macron un plan d’urgence pour l’hôpital : « Des drames se produisent, touchant toutes les catégories professionnelles de l’hôpital mais également les patients. Ces pertes de chance liées au manque de moyens sont inacceptables.

 

Nous, usagers de la santé et citoyens, soutenons la demande des personnels hospitaliers d’un financement supplémentaire, nécessaire pour :

 

Assurer l’ouverture de lits afin que les malades puissent être hospitalisés quand c’est nécessaire et qu’ils ne passent plus des heures voire des jours à attendre couchés sur des brancards ;

 

Embaucher le personnel nécessaire dans tous les services pour assurer l’accueil, la sécurité, la qualité et la continuité des soins ;

 

Revaloriser les salaires des personnels hospitaliers sachant que nous sommes en 26e position sur les 35 pays de l’OCDE pour le salaire des infirmières. »

 

 

 

Dans son éditorial du n° 37, le journal Révolution invite à amplifier la lutte contre la contre-réforme des retraites : « Tout le monde l’a compris : la contre-réforme des retraites aurait pour conséquences soit d’augmenter le nombre d’années travaillées, soit de baisser le montant des pensions. Pour beaucoup de travailleurs (et à terme, pour tous), les deux effets se cumuleraient.

 

Macron, lui, veut dynamiter le système. Le gouvernement va déployer différentes manœuvres pour tenter de désamorcer la contestation sociale ou, au moins, d’en limiter l’ampleur. Il a annoncé un « grand débat », c’est-à-dire un nouveau monologue présidentiel, après celui de janvier à mars 2019.

 

 

 

Revue de presse (294)

 

Le site Communistes dénonce un vote récent du parlement européen : « « Importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe », c’est sous ce titre que le parlement européen vient de voter une résolution à l’occasion du 80e anniversaire du déclenchement de la deuxième guerre mondiale. Ce texte a été adopté par 535 voix allant de l’extrême droite, aux socialistes en passant par les verts, la droite européenne et les centristes du parti macronien. Seul le groupe Gauche Unitaire Européenne s’y est opposé.

 

Ce texte affirme que la guerre a été le résultat du pacte germano-soviétique et que les deux responsables en sont le nazisme et le communisme dont l’objectif était de se partager l’Europe. Il nie que pour Hitler la destruction de l’URSS, sa colonisation et l’éradication du socialisme furent l’un des objectifs majeurs du nazisme. Il passe sous silence le refus aux demandes des soviétiques de signer un pacte de non agression entre les occidentaux et l’URSS et la signature le 30 septembre 1938 des « accords de Munich » entre Hitler, l’Angleterre, la France, l’Italie et qui livrent la Tchécoslovaquie à Hitler. Il passe sous silence le rôle décisif de l’URSS dans la défaite du nazisme. Cette thèse vise à évacuer la question centrale de la nature impérialiste de la guerre, de celle du nazisme et de la révolution socialiste et plus largement de l’affrontement toujours actuel de classe entre le capital et le travail. Elle vise à interdire les activités des partis révolutionnaires, ce qui est déjà le cas dans quelques pays de l’Union Européenne et à conforter par la force l’ordre social dominé par le grand capital dans un moment où la crise au sein du système impérialiste s’aiguise et se traduit par des affrontements de plus en plus violents faisant des millions de victimes.

 

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3 octobre 2019 4 03 /10 /octobre /2019 05:27

 

 

Serge Halimi analyse le combat de Washington contre Pékin : « Les États-Unis semblent désormais estimer qu’ils ne peuvent pas affronter la Chine et la Russie à la fois. Dans les décennies qui viennent, leur principal rival géopolitique sera Pékin. Sur ce sujet, un consensus existe même entre l’administration républicaine de M. Donald Trump et les démocrates, que l’élection présidentielle de l’année prochaine oppose pourtant avec vigueur. La Chine succède ainsi à l’« empire du Mal » soviétique et au « terrorisme islamique » comme adversaire prioritaire de Washington. Mais, à la différence de l’Union soviétique, elle dispose d’une économie dynamique, avec laquelle les États-Unis enregistrent un déficit commercial abyssal. Et sa puissance est singulièrement plus impressionnante que celle de quelques dizaines de milliers de combattants intégristes errant entre les déserts de l’ancienne Mésopotamie et les montagnes d’Afghanistan. »

 

 

Frédéric Pierru décrit le cauchemar de « l’hôpital du futur » : « « Du vent ». C’est ainsi que les urgentistes en grève ont qualifié le plan présenté par la ministre de la santé le 9 septembre. À des services au bord de l’implosion elle propose une enveloppe rachitique, ponctionnée sur d’autres secteurs, eux-mêmes en difficulté. Faut-il dès lors parler de « crise » de l’hôpital ou de « casse » — un projet de longue haleine visant à livrer une institution emblématique au privé ? »

 

 

Renaud Lambert dénonce ceux qui font main basse sur l’Amazonie : « Même dans le camp des adversaires du président brésilien, la passe d’armes très médiatisée qui l’a opposé à son homologue français suscite des sentiments partagés. Pour empêcher M. Jair Bolsonaro de livrer l’Amazonie à l’agrobusiness, faut-il remettre en cause le principe de la souveraineté territoriale des États, comme le suggère M. Emmanuel Macron ? »

 

 

Frédéric Lordon imagine quelle ZAD sauvera le monde : « Pour en finir avec l’ordre capitaliste, certains se proposent de généraliser les défections individuelles et locales, du type des communautés autogérées ou des zones à défendre. Un tel remède menace ceux qui le prônent de rester minoritaires et isolés. Toutefois, une multitude de décrochages individuels pourrait aussi diffuser l’envie d’un renversement de masse — en employant d’autres moyens… »

 

 

Allan Popelard  est allé à la rencontre de ces Français qui militent pour le « Frexit » : « À la veille des élections européennes de mai 2019, il n’était pas rare d’entendre évoquer le nom d’une formation politique lors des réunions des « gilets jaunes » : l’Union populaire républicaine (UPR), connue pour défendre une sortie brutale de l’Union européenne, ou « Frexit ». Fort d’une base militante dévouée et efficace, le parti prétend dépasser le clivage droite-gauche. Vraiment ? »

 

 

 

Richard Seymour détaille le joker des europhiles britanniques : « Au Royaume-Uni, les libéraux proeuropéens se trouvent dans une situation inhabituelle : aucun des deux grands partis n’endosse l’ensemble de leurs préférences. Les conservateurs de M. Boris Johnson souhaitent quitter l’Europe ; les travaillistes de M. Jeremy Corbyn défendent les droits des salariés. D’où l’intérêt renouvelé de certains médias pour un parti un peu oublié : les Libéraux-démocrates. »

 

 

 

Le Monde Diplomatique (234)

 

Qu’en est-il, selon Sonia Combe, de l’Allemagne de l’Est après l’exil : « Pour les artistes et les intellectuels qui, après 1945, choisissent de revenir vivre dans ce qui sera la République démocratique allemande (RDA), l’impératif est de contribuer à bâtir le socialisme. La loyauté envers leurs convictions les conduira le plus souvent à accepter de se taire, malgré leurs désaccords avec le régime. Parmi eux, l’emblématique Anna Seghers, auteure du bouleversant roman « Transit ». »

 

 

Philip S. Golub estime qu’entre les États-Unis et la Chine la guerre est moins commerciale que géopolitique : « Une fois convertie à l’économie de marché, la Chine devait ne constituer qu’un maillon dans les chaînes de production d’une économie mondiale pilotée par les États-Unis et leurs multinationales. Mais la rapidité de son développement inquiète désormais les dirigeants américains. Ils s’emploient donc à écraser une concurrence surgie plus vite que prévu et qui menace leur position de superpuissance hégémonique. »

 

 

Francis Pryernous dit ce querévèle l’affaire Epstein : « Dans nombre de pays, Jeffrey Epstein se serait retrouvé derrière les barreaux dès 2007, quand son implication dans un système de trafic de mineures fut mise au jour. Pas aux États-Unis. D’arrangements en connivences, l’homme d’affaires new-yorkais n’a alors écopé que d’une peine dérisoire. Son cas révèle les failles d’une justice pénale américaine souvent encline à la clémence envers les puissants. »

 

 

David Carment et Richard Nimijean expliquent comment Justin Trudeau étale sa vertu : « Pour les grands médias, la duplicité du premier ministre canadien Justin Trudeau serait apparue lorsque ont été révélées des images le montrant maquillé en noir. Le dirigeant libéral ne s’était-il pas présenté en défenseur de la diversité ? Il existe un autre domaine, beaucoup moins commenté, dans lequel le fossé béant entre ses discours et ses actes se manifeste : la politique étrangère. »

 

 

José Natanson  estime que l’Argentine montre que la gauche n’est pas morte : « L’homme qui avait promis de tourner la page du « populisme » a précipité l’Argentine dans une crise économique. L’échec de M. Mauricio Macri devrait faciliter le retour aux affaires des péronistes lors de la présidentielle du 27 octobre 2019. Héritant d’un pays dévasté, le tandem singulier qui prendrait alors la tête du pays aurait à unir son camp, traversé de divisions. »

 

 

 

En Afrique du Sud, la terre n’éponge pas le sang, selon Cédric Gouverneur : « Une vague de violence xénophobe a causé la mort de dix travailleurs immigrés en Afrique du Sud, début septembre. Géant économique continental, le pays est rongé par les inégalités. Le chômage touche 40 % de la population active et frappe surtout les Noirs. Parmi les sujets de tension sociale, l’insoluble équation agraire. Trois quarts des terres privées appartiennent toujours à de riches fermiers blancs. »

 

 

Pour Didier Billion, la Turquie est un allié capricieux et un ennemi impossible : « Cible privilégiée du pouvoir turc, les réseaux gülénistes tentent de se réorganiser en Europe (lire l’article d’Ariane Bozon). De son côté, Ankara est confronté à une crise ouverte avec les États-Unis après avoir acquis des missiles russes et esquissé un rapprochement avec Moscou. Malgré les tensions, une sortie de la Turquie de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) est peu probable. »

 

 

Ariane Bonzon décrit la Turquie comme un refuge européen pour les réseaux gülénistes : « Limits (anneaux de pain au sésame), concombres, olives noires et menemen (œufs brouillés aux tomates) : le petit déjeuner est turc, mais nous sommes dans une de ces maisons bourgeoises à fenêtre en saillie de la banlieue nord de Londres. Notre hôte, M. Mustafa Yeşil, la cinquantaine, fait l’objet d’une demande d’extradition de la part de la Turquie. C’est l’une des quatre personnalités en fuite que le premier ministre turc Binali Yıldırım, en visite au Royaume-Uni en 2017, a demandé à Mme Theresa May, alors cheffe du gouvernement britannique, de lui remettre. Le pouvoir islamo-nationaliste d’Ankara le rattache à l’« organisation terroriste des partisans de Fethullah Gülen », ou FETÖ. C’est ainsi qu’il a qualifié le mouvement qui s’est constitué autour de l’imam autoexilé en Pennsylvanie (États-Unis), qu’il accuse d’avoir fomenté le putsch militaire raté du 15 juillet 2016. Or M. Yeşil est de ceux, rares, qui sont en lien direct avec Hoca efendi, (« le Maître »), titre très respectueux accordé à M. Gülen, au nom duquel il est habilité à parler. »

 

 

 

Au Cachemire, l’hindouisme charge sabre au clair, selon Vaiju Naravane : « Depuis sa réélection, le premier ministre indien Narendra Modi multiplie les attaques contre les musulmans. Dans l’Assam, le 31 août dernier, il a retiré leur nationalité à 1,9 million d’entre eux. Trois semaines plus tôt, il avait mis fin au statut spécial de l’État du Jammu-et-Cachemire, qu’il a divisé en deux « territoires de l’Union » plus facilement contrôlables. »

 

 

Pour Richard Sakwa, la Russie cherche sa voie : « Des deux côtés de l’Atlantique, des voix s’opposent à tout apaisement avec Moscou, arguant que le Kremlin sape le droit international. Favorable à un monde multipolaire, ce dernier rétorque que Washington doit partager le pouvoir et respecter le principe de souveraineté des États. Entre l’Europe, dont elle se sent culturellement proche, et Pékin, qui partage ses thèses, la Russie cherche sa voie. »

 

 

Margot Hemmerich et Clémentine Méténierdénoncent la Solidarité à but hautement lucratif : « Le gouvernement français souhaite donner un second souffle aux contrats à impact social, introduits en France en 2016, lorsque M. Emmanuel Macron était ministre de l’économie. L’astuce de ce dispositif consiste à transférer le risque de l’action sociale, normalement assurée par l’État, à des investisseurs privés. En principe, tout le monde serait gagnant… »

 

 

Marion Leclair traque les fantômes de Peterloo : « Manchester, 1819. Des milliers d’ouvriers manifestent pour obtenir le suffrage universel masculin. La répression est meurtrière. Cet événement-clé de l’histoire de la gauche anglaise, baptisé « massacre de Peterloo » par la presse de l’époque, reste l’objet d’interprétations divergentes : moment décisif de la démocratie, ou moteur du développement d’une conscience de classe ? »

 

 

Thibault Henneton nous explique ce que fait un troll : « Etle Yémen ? »Le tweet du Monde diplomatiquedisait : « L’Amazonie peut encore être sauvée »,titre d’un article de 1989 qui renvoyait à des préoccupations actuelles« Et le Yémen ? »,rebondit un lecteur, plongeant l’animateur du compte Twitter du mensuel dans la perplexité.

 

Ceux qui les fréquentent l’ont sans doute remarqué : pour commenter un message sur les réseaux sociaux, inutile de l’avoir lu. Un clavier et une connexion suffisent à tout internaute pour imposer sa petite obsession. On appelle « trolls » les plus radicaux d’entre eux. Par leurs provocations, ils peuvent faire déraper un fil Twitter, une page Facebook, un blog. Ce qui complique singulièrement la tâche des marques et des médias sur Internet, puisque n’importe quel contenu partagé en ligne — une phrase, une photographie, un mot-clic — est susceptible, passé un certain seuil de viralité, de faire ou défaire leur réputation. Certains ont trouvé la parade : recruter... des trolls. »

 

 

Qu’est devenu l’héritage de Léo Lagrange, demande François Borel-Hänni ?: « On le sait peu, mais le premier ministère « officiel » de la jeunesse et des sports date seulement de 1966. Il a fait suite à quantité de secrétariats et autres hauts-commissariats ballottés de tutelle en tutelle (santé, éducation nationale) selon les intérêts du moment. Certes, dès le lendemain de la première guerre mondiale, l’État français a senti la nécessité d’intégrer l’éducation physique à ses prérogatives. Cependant, entre hygiénisme, encadrement de la jeunesse et militarisme, les nombreux gouvernements de la IIIe République ont peiné à lui donner une direction. Le premier à y parvenir fut le Front populaire en 1936. Il inventa un maroquin inédit, « l’organisation des loisirs et des sports », qu’il confia à Léo Lagrange (1900-1940). Celui-ci fixa le « sport pour tous » comme mission première de ce qu’on appellerait plus tard « jeunesse et sports ». Son héritage s’est quelque peu dilué dans l’intitulé. Paradoxalement, le régime de Vichy, qui accusa ouvertement le « Front popu » d’avoir favorisé l’oisiveté des citoyens en consacrant ainsi les loisirs, poursuivit partiellement sa politique en la matière, l’éducation physique devenant une discipline à part entière – construction de l’« homme nouveau » oblige. »

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