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21 avril 2023 5 21 /04 /avril /2023 05:01

Je reprends ici un argumentaire de l’Institut La Boétie, proche de Jean-Luc Mélenchon.

 

1. Non, le système des retraites n’est pas en danger

 

Le gouvernement rejoue la carte du chantage à la faillite pour imposer un recul social terrible qui nous ramènerait aux années 1970. Sa méthode : mentir et dramatiser la situation pour faire croire que sa réforme est indispensable. En réalité, il n’y a aucun problème de financement des retraites !

Argu n°1 : Il n’y a pas de problème d’évolution des dépenses

C’est le Conseil d’orientation des retraites (COR) qui le dit lui-même : « les résultats ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite ». 

En 2070, suite aux précédentes réformes, la part de la richesse nationale consacrée aux retraites aura en réalité diminué par rapport à aujourd’hui… alors que la part des retraités, elle, augmente.

Argu n°2 : Même si le déficit annoncé était réel, il serait négligeable

Le COR prévoyait un déficit de 22 milliards en 2022. En réalité, le système est excédentaire de 3 milliards ! 

Même s’il se réalisait, le déficit annoncé par le gouvernement pour les 25 prochaines années représenterait moins de 3 % des dépenses totales et 0,4 % du produit intérieur brut (PIB). 

Le système est donc très loin d’être en danger.

Argu n°3 : Le gouvernement veut réduire les retraites… pour financer des cadeaux aux entreprises !

Dans son budget pour 2023, le gouvernement a expliqué sa réelle motivation pour faire la réforme des retraites : financer les cadeaux fiscaux qu’il a fait voter, comme la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), qui bénéficie surtout aux grandes entreprises et très peu aux petites.

Il n’a pas hésité à faire voter il y a quelques mois cette réforme, d’un coût de 8 milliards, soit quasiment le déficit qu’il dit craindre en 2027… C’est en réalité un nouvel impôt pour les salariés, aux bénéfices des actionnaires.

Argu n°4 : Si le gouvernement cherche de l’argent, nous avons des idées !

5 moyens de trouver l’argent cherché par le gouvernement :

Taxer de 2 % la fortune des milliardaires = 12 milliards d’euros

Revenir sur les suppressions d’impôts comme l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) = 11 milliards

Prendre seulement 4 % des dividendes chaque année = 10 milliards

Supprimer les exonérations de cotisations sociales qui coûtent cher sans aucun effet sur l’emploi = 10 milliards

 

2. Les femmes et les métiers pénibles : premières victimes de la réforme

 

Le gouvernement veut imposer des efforts supplémentaires à ceux qui en font déjà le plus. Les femmes, les carrières longues, les métiers pénibles seront les premiers pénalisés.

Argu n°1 : Les femmes, premières victimes de la réforme 

Cette réforme est profondément anti-féministe.

2/3 des personnes qui devront partir à la retraite plus tard sont des femmes. Celles-ci seront touchées plus durement que les hommes : leur âge de départ augmentera deux fois plus. Les mères de famille sont particulièrement touchées : même avec leurs trimestres supplémentaires, elles devront attendre 64 ans.

Argu n°2 : Les travailleurs qui ont commencé jeune seront très pénalisés

Les aménagements du dispositif « carrière longue » sont une arnaque : personne n’y gagne à la fin… 

L’âge de départ recule de deux ans pour celles et ceux qui ont commencé à travailler à 18 ou 19 ans. Pour ceux qui ont commencé avant 18 ans, il faudra travailler un an de plus aussi !

Argu n°3 : Métiers difficiles, retraite raccourcie

Celles et ceux qui exercent un métier pénible, les victimes d’accidents du travail ou de maladies professionnelles devront partir deux ans plus tard. Idem pour les métiers dits « actifs » du public : soignants, pompiers ou encore gardiens de prison devront travailler plus longtemps.

 

3. Avec la réforme, des retraités plus pauvres
Contrairement à ce que le gouvernement raconte, les pensions vont baisser avec cette réforme. Macron essaie d’acheter la paix sociale avec la promesse d’une retraite minimale à 1 200 euros : c’est un mensonge.
Argu n°1 : De nombreux nouveaux retraités vont toucher une retraite plus faible.

Le gouvernement nous vend une hausse des pensions de 1,5 % avec la réforme, alors qu’il a empêché leur hausse de 1,8 % en 2018 en ne les indexant pas sur l’inflation ! Et cette hausse minime est seulement la conséquence de l’allongement du travail : c’est comme si le gouvernement nous obligeait à faire des heures supplémentaires moins bien payées que les autres et nous expliquait que notre salaire augmente.

Celles et ceux qui ont des carrières incomplètes vont subir une diminution de leur pension à cause de la hausse du nombre de trimestres requis. En effet, plus il manque de trimestres, plus la pension est basse.

Exemple pour la génération 1966 : une personne précaire qui part à 67 ans sans tous ses trimestres verra sa pension baisser de 1 %… Les personnes en invalidité subiraient le même sort !

Argu n°2 : La pension cumulée sur toute la durée de la retraite va baisser

En effet, même si on gagne un peu plus en travaillant plus longtemps, à la fin, ce sont des pensions non versées ! 

Avec deux ans de retraite en moins, un homme au SMIC avec une carrière complète perdrait ainsi 14 000 € de pension en cumulé sur la durée de sa retraite. 

Les 14 milliards d’économies en 2030 qu’espère le gouvernement sont à la fin 14 milliards ponctionnés aux pensions des futurs retraités.

Argu n°3 : La retraite minimale ne sera pas à 1200 euros

La retraite minimale annoncée à 1 200 euros est une arnaque, car elle concernera seulement les personnes :

• ayant eu une carrière complète : parmi les 20 % des retraités les plus pauvres, 9 sur 10 n’ont pas une carrière complète…

• étant restées au SMIC toute leur carrière, soit 0,002 % des salariés. 

Même le montant est un mensonge : c’est en réalité 1 193 € brut, donc 1 150 € net…

 

4. La réforme des retraites : un désastre social et économique

Emmanuel Macron essaie de faire croire que la réforme des retraites mettrait plus de seniors au travail et permettrait donc de créer plus de richesses. Au contraire, la retraite à 64 ans ferait exploser la précarité et baisser les salaires des travailleurs.

Argu n°1 : La réforme des retraites, ce sont des emplois en moins pour les jeunes

La réforme des retraites, ça serait 300 000 emplois libérés en moins chaque année. 

Autant de postes en moins pour la jeunesse, alors que déjà 1,4 million de jeunes ne sont aujourd’hui ni en étude, ni en emploi, ni en formation…

Argu n°2 : Les salaires vont baisser à cause de la réforme des retraites

Lorsque le chômage augmente, la concurrence entre les salariés s’intensifie, ce qui fait baisser les salaires.

Avec la réforme, les salaires devraient diminuer de 3 % en 10 ans. Le recul de l’âge de départ, c’est une perte de pouvoir d’achat pour les salariés.

Argu n°3 : Retarder la retraite n’a aucun sens quand les seniors sont déjà massivement exclus du travail

Reculer l’âge de départ à la retraite ne va pas par magie trouver un travail à ceux qui n’en ont pas ! 1,4 million de seniors sont au chômage, dont 60 % depuis plus d’un an. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg : une grande partie des seniors ne cherche plus de travail et reste en inactivité en attendant la retraite. 

Les classes populaires sont les plus concernées : la proportion d’ouvriers ni en emploi ni en retraite après 60 ans est deux fois plus élevée que celle de cadres.

Argu n°4 : La durée de retraite diminuerait plus que ne progresse l’espérance de vie

Non, le fait de vivre plus longtemps ne justifie pas que l’on travaille plus longtemps. Avec la réforme, la génération 1970 aurait une retraite deux ans plus courte que la génération 1950. 

En proportion de leur vie, même les personnes nées en 2000 passeraient moins de temps à la retraite que la génération 1950 ! Les plus pauvres passent déjà 7 ans de moins à la retraite que les riches : avec la réforme, Macron fait travailler plus longtemps les pauvres pour financer les pensions des plus riches. 

Le décalage de 62 à 64 ans de l’âge légal conduirait 4 000 personnes de plus par an à mourir avant de prendre leur retraite.

Argu n°5 : La réforme va augmenter la précarité

Les seniors exclus de l’emploi vont voir leur précarité s’aggraver. Plus de 110 000 personnes supplémentaires passeraient aux minima sociaux (RSA, AAH) à cause de la réforme. L’afflux de personnes supplémentaires sur le marché du travail va faire grimper le chômage : la réforme créerait 280 000 nouveaux demandeurs d’emploi. 

Faire travailler les gens toujours plus vieux, c’est renforcer le risque de tomber malade ou de subir un accident du travail. Concrètement, la Sécurité sociale devrait indemniser 400 000 arrêts supplémentaires.

5. Une autre réforme est possible : pour la retraite à 60 ans

Face à la réforme de régression sociale du gouvernement, il faut opposer un contre-projet désirable. Nous luttons pour le retour de la retraite à 60 ans et 40 annuités, avec une retraite minimale au niveau du SMIC revalorisé pour une carrière complète, soit 1 600 euros, et aucune en dessous du seuil de pauvreté, soit 1 102 euros.

Argu n°1 : Nous passons de moins en moins de temps à la retraite

Sans même le projet du gouvernement, l’âge moyen de départ à la retraite va augmenter jusqu’à 64 ans du fait des contre-réformes précédentes. Nous passons déjà un an de moins à la retraite qu’il y a 15 ans. 

C’est pire encore pour les pauvres : les 20 % les plus pauvres ont une retraite 7 ans plus courte que les 20 % les plus riches.

Argu n°2 : La retraite à 60 ans est un projet réaliste

Revenir à 60 ans et 40 annuités, c’est loin d’être une utopie : ça serait juste rétablir le système qui était en place avant 2009. Ce projet est financièrement réalisable à l’heure où le pays n’a jamais été aussi riche : un actif d’aujourd’hui produit 3 fois plus qu’en 1979. 

La richesse est là : abaisser l’âge de la retraite est une question de partage.

Argu n°3 : Le RN est contre la retraite à 60 ans

Le RN est hypocrite sur les retraites. Il clame qu’il est pour la retraite à 60 ans, mais c’est un mensonge : dans son programme, Marine Le Pen ne défend la retraite à 60 ans que pour ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans. Avec le RN, quelqu’un qui commence à travailler à 17 ans partirait au même âge qu’aujourd’hui ! 

Le RN veut également instaurer de nouvelles exonérations de cotisations qui enlèveront de l’argent pour les retraites. La preuve de son mensonge : le RN ne soutient pas le mouvement social contre la réforme du gouvernement. Il est l’allié de Macron pour faire passer la réforme des retraites.

Argu n°4 : Partir plus tôt à la retraite, c’est du temps libéré pour la vie sociale

Les retraités ne sont pas inactifs, bien au contraire. Ils créent même de la richesse pour la société en gardant les petits-enfants, en s’occupant de leurs parents dépendants, en participant au tissu associatif et politique local. La moitié des présidents d’associations et plus de 40 % des maires sont des retraités ! Repousser l’âge de la retraite, c’est désorganiser la société et nier l’engagement familial et social des retraités.

Contre argumentaire : « La retraite à 60 ans coûte 85 milliards, il faudrait augmenter les cotisations de 3 000 euros par an pour la financer »

Comme sur le reste, le gouvernement ment sur le coût de la retraite à 60 ans pour faire peur. Il s’appuie sur un chiffre du think tank libéral Institut Montaigne qui inclut la revalorisation massive des pensions et des mesures qui n’étaient pas dans le programme pour gonfler artificiellement la facture ! 

En réalité, le coût de la retraite à 60 ans et 40 annuités est estimé à 27,9 milliards par le même institut, soit 3 fois moins que ce qu’annonce le gouvernement ! 

La retraite à 60 ans est facile à financer : il suffit de faire cotiser les revenus qui y échappent comme les dividendes ou les stock-options pour dégager 36 milliards d’euros. Elle permet même des économies : en sortant les seniors de 60 à 62 ans du chômage et des minima sociaux, ce serait 4 milliards par an de coûts évités.

On peut facilement trouver de l’argent pour nos retraites :

• En payant autant les femmes que les hommes : + 11 milliards tout de suite et + 8 milliards par an à long terme

• En créant des emplois : 1 million d’emplois créés = + 16 milliards

• En augmentant les salaires : 4 % de hausse = + 12 milliards

• En augmentant légèrement les cotisations, moins vite que les salaires : de cette manière, les salaires nets augmentent et les ressources du système aussi ! = + 16 milliards

• En remboursant à plus long terme la dette Covid = + 10 milliards

 

Le système des retraites n’est pas en danger
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20 avril 2023 4 20 /04 /avril /2023 05:01

En France, la réponse est « oui ».

 

Un exemple flamboyant avec Patrick Buisson.

 

Hier, samedi 15 avril 2023, Mathieu Bock-Côté recevait Patrick Buisson sur CNews. Forte connivence entre ces deux têtes de l'extrême droite, bien pleines et bien faites. Seules différences : le catholicisme très prononcé de Buisson et son âge. Il est né en 1949, il est donc plus jeune que moi mais fait nettement plus vieux. Mathieu Bock-Côté a 42 ans.

 

En tant que journaliste, Buisson a eu une carrière brillante dans quantité d’organes de presse de droite et d’extrême droite (Le Crapouillot, Minute, Valeurs actuelles). Il a beaucoup écrit sur la sexualité d’un point de vue historique et sociologique. Un psy aurait du grain à moudre en lisant ses livres. En tant qu’homme de l’ombre, il conseilla notamment Sarkozy dont il fut un temps la béquille d’extrême droite, Guaino étant supposément son atout de gauche.

 

Mais Buisson fut surtout un homme de coups tordus (y compris contre son fils), comme c’est souvent le cas à l’extrême droite où, soit on se rallie corps et âme à un chef et on reste dans l’ombre, soit on grenouille seul ou en petite bande organisée pour faire parler de soi (le « buzz »), gagner de l’argent de manière plus ou moins licite puisque, de toute façon, on ne dépassera pas 0,1% de l’opinion publique. Je ne sais si Bock-Côté qui, bien que d’extrême droite, me semble intellectuellement honnête, a eu la main forcée par son patron Bolloré afin de promouvoir le livre de Buisson Décadanse. Ce que je sais c’est que le chroniqueur canadien, très cultivé, ne pouvait pas ne pas connaître le passé sulfureux de celui à qui il servait la soupe.

 

Ainsi, en 2008, à la tête de Publifac, une société ad hoc créée par lui, il envoie à l’Élysée 130 factures pour des conseils, dont une quinzaine de sondages réalisés par Opinion Way (un des premiers instituts à réaliser ses enquêtes en ligne et à rétribuer ses “ questionnés ” en bons d’achat) publiés par Le Figaro et LCI pour près de 400 000 euros.

 

Après l’échec de Sarkozy à la présidentielle de 2012, Buisson contribue à droitiser l’UMP et à faire renouveler ses dirigeants lors du congrès de novembre. Le parti est alors déchiré entre la ligne dure qui l’a emporté par 50,03% des voix (Copé, Chatel, Talbarot, et un clan sûrement tout aussi dur mené par Fillon). Pour clarifier et apaiser un parti au bord de l’implosion, cinq tendances sont créées dans ce parti jusqu’alors monolithique, et dont les noms font plus que sourire – pour ne pas dire s'esclaffer – le temps ayant passé : La Droite forte, La Droite sociale, France moderne et humaniste, Le Gaullisme, une voie d’avenir pour la France et La Droite Populaire.

 

En juillet 2015, Buisson est mis en examen pour recel de favoritisme, abus de biens sociaux et détournement de fonds publics dans l’affaire des sondages de l’Élysée réalisés entre 2007 et 2012 sous la présidence de Sarkozy, sans mise en concurrence préalable. Il est condamné le 21 janvier 2022 à deux ans de prison avec sursis et 150 000 euros d’amende. Il faut dire que Mitterrand avait institué l’obscurité en matière de sondages en privilégiant des sondeurs proches du PS et, surtout, en accordant un statut dérogatoire au droit commun aux fournisseurs de conseil et d’études opinion qui échappaient à tout contrôle. Ainsi, la Cour des comptes – qu’on n'a pas vraiment entendu protester – n’était pas autorisée à entrer dans le palais de l’Élysée.

 

Entre 2008 et 2012, le cabinet Giacometti/Peron reçut 2,56 millions d’euros de la présidence de la République. Le cabinet avait travaillé sur des questions de stratégie d’opinion sans appel d’offres. Après divers contrôles, les honoraires du cabinet furent quasiment réduits de moitié (je rappelle que tout cela se fait avec notre argent). Mais il trouva d’autres clients juteux : Rachida Dati, Éric Besson, Brice Hortefeux, Claude Guéant, François Fillon, Xavier Bertrand, Laurent Wauquier.

 

Mais là où Buisson poussa le bouchon une forfaiture trop loin, c’est quand il enregistra des réunions à l’insu du plein gré de Sarkozy à l’aide d’un dictaphone caché, ce qu’il nia. L’existence de ses enregistrements fut révélée par Le Point, des extraits furent publiés par Le Canard et Atlantico. L’avocat de Buisson, Me Golnagel, lui aussi d’extrême droite (tant qu’à faire), reconnut l’authenticité des enregistrements après l’avoir niée. Le couple Sarkozy déposa plainte pour violation de la vie privée. Buisson fut condamné à verser 10 000 euros à Sarkozy.

 

En avril 2013, le journaliste Jérôme Dupuis, coauteur de Les Oreilles du Président, suivi de la liste de 2 000 personnes “ écoutées ” par François Mitterrand, affirma dans L’Express que Buisson a fortement plagié le livre de Jean-Louis Harouel, Le Vrai génie du christianisme. Ce que nia Buisson.

 

Le 21 janvier 2012, déjà chevalier de la Légion d’honneur, Buisson fut promu commandeur de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand par le pape Benoît XVI.

 

Amen.

 

Peut-on être un intellectuel de haute volée et un repris de justice ?
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16 avril 2023 7 16 /04 /avril /2023 03:01

Repris de Reporterre

 

La grenade GM2L était censée être moins dangereuse que ses prédécesseuses. Son usage intensif à Sainte-Soline contre des manifestants prouve l’inverse et révèle le cynisme des autorités.

Après la répression massive de la manifestation à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) contre les mégabassines, la polémique enfle sur les armes des forces de police. Les grenades tirées au cours de la journée du 25 mars ont gravement mutilé des dizaines de personnes. Les organisateurs estiment à 200 le nombre total de blessés.

Huit ans après la mort de Rémi Fraisse à Sivens par la grenade d’un gendarme, et malgré l’interdiction de certains types de projectiles, l’histoire se répète. Sans que les autorités ne se remettent en cause.

La Sous-direction de l’anticipation opérationnelle de la gendarmerie (que j’aime cet intitulé orwellien !) a légitimé l’usage de ce type d’arme en ces termes : « les black blocs sont seulement sensibles (sic) aux grenades GM2L ». Les manifestants ont été « psychologiquement éprouvés » par l’usage de ces.

La remplaçante de l’ancienne grenade GLI-F4 

Les grenades GM2L ont causé de très graves blessures. Selon un premier bilan des équipes médicales en lien avec les Soulèvements de la Terre, une personne aurait perdu l’usage de son pied.

On compte aussi parmi les manifestants de nombreuses plaies délabrantes sur les visages, des hématomes aux yeux qui pourraient entraîner une cécité, des éclats de grenades dans les mollets, les cuisses ou les bras avec la perte de morceaux de chair, des brûlures aux jambes, des nécroses au niveau des fesses, des plaies aux testicules, des douleurs gastriques et des lésions auditives. La détonation d’une grenade GM2L dépasse les 165 décibels. À 5 mètres, elle surpasse le bruit d’un avion au décollage, bien au-dessus du seuil de douleur sonore.

Plusieurs témoins ont raconté aussi les explosions au milieu de la foule à 200 mètres de la première ligne et les tirs sans aucune visibilité dans l’épaisseur des nuages de gaz lacrymogène.

La GM2L était censée remplacer les précédentes grenades GLI-F4 et OF F1, vivement critiquées pour leur dangerosité. En 2014, c’est une grenade OF F1 qui avait causé la mort de Rémi Fraisse. Son utilisation a été stoppée juste après le décès du militant écologiste de 21 ans.

La GLI-F4, elle, a acquis sa triste réputation lors de la révolte des Gilets jaunes. À l’époque, cinq manifestants avaient perdu leur main à cause d’elle. En 2018, lors de l’expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, un étudiant  avait également été amputé de la main, et un an auparavant, à Bure, un autre militant avait vu son pied déchiqueté par cette grenade.

« Une puissance quasiment similaire »

Devant l’indignation publique, Christophe Castaner, avait annoncé en 2020 son retrait au profit des nouvelles grenades GM2L. Les autorités avaient pris soin auparavant d’écouler les stocks. Selon Mediapert, les raisons réelles de l’abandon de la GLI-F4 auraient été avant tout techniques. « De graves défauts non résolus » ainsi qu’un accident mortel dans une usine a conduit son fabricant – l’industriel Alsetex – à interrompre sa production dès 2014 pour la remplacer par la GM2L (l'entreprise a été mise en examen pour homicide involontaire.

 

Comme le reconnaissait à l’époque le général de gendarmerie à la retraite Bertrand Cavallier, cette absence de produit explosif n’était pas tant un signe de diminution de sa dangerosité qu’un impératif commercial si l’on voulait exporter la grenade. « [Cela] permet de lever des restrictions pour le conditionnement, le stockage, ainsi que pour le transport maritime, aérien et transfrontalier, ce qui présente un avantage certain », remarquait-il dans L'Essor.

Dès les débuts de son utilisation, les mêmes blessures se sont répétées pour les manifestants. Rien n’a véritablement changé. Devant le Conseil d'État, le ministère de l’Intérieur reconnaissait lui-même que « la puissance [de la grenade GM2L], (et donc sa dangerosité pour quiconque voudrait ramasser un tel projectile) est quasiment similaire à celle de la GLI-F4 ».

Comme le rappelle le collectif Désarmons-les, l’hexocire (ou RDX) qui remplace le TNT dans la GM2L a une charge explosive 1,6 fois plus forte que le TNT, sa vitesse de détonation et la chaleur de l’explosion sont plus importantes aussi. « Les autoritésont joué sur la méconnaissance technique du public et des politiques pour faire passer la GM2L pour une grenade moins dangereuse que la GLI-F4 alors que c’est fondamentalement l’inverse », insiste Ian B., un des animateurs du collectif.

Sur le terrain, les observateurs ont pu le constater. Plusieurs drames se sont produits avant Sainte-Soline. En juin 2021, à Redon (Ille-et-Vilaine), lors de l’expulsion d’un teknival, un jeune homme a eu la main arrachée par une GM2L. Dans une manifestation à Nancy, le 21 novembre 2020, un homme de 24 ans, voyait aussi son bras gravement perforé de 10 cm par un éclat. Contre la loi Sécurité globale, un autre manifestant perdait cinq doigts et une partie de la paume lors d’un rassemblement à Paris, place de la République, le 5 décembre 2020.

Contrairement à ce qu’avancent les autorités, la GM2L est donc bien « une arme de guerre » qui déchire et mutile les corps. D’un point de vue légal, elle est d’ailleurs classée dans la catégorie A2 des armes, celle des « matériels de guerre ».

Aujourd’hui, l’interrogation quant à son usage se renforce. Dans leur compte-rendu final des opérations à Sainte-Soline, les forces de police ont d’ailleurs omis son utilisation. Le général d’armée Christian Rodriguez évoque simplement « 5 015 grenades lacrymogènes tirées, 89 grenades de désencerclement GENL, 40 dispositifs déflagrants ASSR et 81 tirs de LBD », mais ne parle aucunement des GM2L.

Un chiffre loin d’être anecdotique. Cela représente tout de même un tiers des grenades GLI-F4 ou GM2L lancées au cours de la révolte des Gilets jaunes (de 2018 à 2019). En seulement deux heures. « Ces 260 grenades GM2L [équivalent à] 11 kilogrammes d’hexocire (explosif 1,6 fois plus puissant que le TNT) projetés sur les têtes de manifestants dépourvus de casques et d’armures susceptibles de résister à des impacts de cette puissance », ajoute le collectif Désarmons-les.

La situation est d’autant plus problématique que Mediapart avait révélé que cette grenade comportait de graves « défaillances techniques ». Le 1er juillet 2021, Gérald Darmanin avait restreint son usage et interdit le lancer à la main à cause notamment d’un dysfonctionnement du bouchon allumeur. Malgré les risques, le ministère continue néanmoins d’autoriser son emploi avec un lance-grenades. Le 10 novembre 2022, les autorités ont même passé un appel d’offres pour acheter 840 000 grenades GM2Lsupplémentaires et équiper massivement les forces de police dans les quatre années qui viennent.

 

Sainte-Soline : la grenade GM2L, l’arme de guerre qui déchire les corps
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15 avril 2023 6 15 /04 /avril /2023 05:01

Je reprends ici un article du blog l’insoumission 

 

Crise alimentaire : 42% des Français au SMIC ont dû supprimer un repas, les super-profits première cause de l’inflation

 

Inflation. 42% des Français gagnant le SMIC ou moins doivent sacrifier un repas par jour. 53% d’entre eux ont réduit les proportions consommées à chaque fois qu’ils se nourrissent. Voilà ce que nous apprend une étude Ifop pour « La Tablée des chefs » publiée samedi dernier par Le Parisien. En lisant ces chiffres, on enrage. En cause ? L’inflation. Elle ne désemplit pas, notamment sur les produits alimentaires. Depuis des mois, elle détruit le pouvoir d’achat des Français, jusqu’à obliger certains à vivre sans un des trois repas dont nous avons besoin au quotidien.

 

Sur un an : +25,18% sur le riz, +11,52% sur les spaghettis, +54,3% sur le sucre, +51,1% sur l’huile alimentaire, +37,39% sur la farine, +33,15% sur les steaks surgelés, +27,32% sur le PQ, +22,7% sur le beurre, +19,11% sur les céréales, +13,05% sur le café, +19,21% sur les œufs, +21,38% sur les petits pois, +11,43% sur l’eau… Ces chiffres traduisent une réalité en France, que peu semblent vouloir regarder en face : une crise alimentaire. Les Restos du cœur alertent. « Le constat est plus grave et plus rapide que ce qu’on avait connu lors de la crise de 2008 », alertait leur président en mars 2023 dans Le Parisien. 22% de personnes en plus par rapport à l’année dernière ont besoin de l’aide alimentaire pour se nourrir.

 

Qui est responsable de l’inflation sur les prix alimentaires ? Les super-profits de l’industrie agroalimentaire en sont la première cause. Au second semestre 2022, « la contribution des profits de l’agroalimentaire à la hausse des prix de production monte même à 51 % », selon l’Institut La Boétie. Qu’est-ce qu’on attend taxer les super-profits des multinationales de l’agro-alimentaire qui se gavent sur le dos des Français ? L’urgence sociale va encore s’aggraver, alors que les solutions sont là. Notre article.

 

Dans la 7ème puissance économique du monde, certains Français doivent sacrifier un repas

 

42% des Français gagnant le SMIC ou moins ont supprimé un repas quotidien. 53% d’entre eux ont réduit les proportions consommées à chaque fois qu’ils se nourrissent. Voilà ce que nous apprend une étude Ifop pour « La Tablée des chefs » publiée ce samedi par Le Parisien. En voyant ce chiffre, on enrage. Comment la 7ème puissance économique du monde a-t-elle pu en arriver là ? L’inflation prend les Français à la gorge. Depuis des mois, elle est venue aggraver la crise sociale profondément ancrée dans le pays.

 

Sur un an : +25,18% sur le riz, +11,52% sur les spaghettis, +54,3% sur le sucre, +51,1% sur l’huile alimentaire, +37,39% sur la farine, +33,15% sur les steaks surgelés, +27,32% sur le PQ, +22,7% sur le beurre, +19,11% sur les céréales, +13,05% sur le café, +19,21% sur les œufs, +21,38% sur les petits pois, +11,43% sur l’eau… Ces chiffres traduisent une réalité en France, que peu semblent vouloir regarder en face : une crise alimentaire.

 

Les Restos du cœur alertent. « Le constat est plus grave et plus rapide que ce qu’on avait connu lors de la crise de 2008 », alertait leur président en mars 2023 dans Le Parisien. 22% de personnes en plus par rapport à l’année dernière ont besoin de l’aide alimentaire pour se nourrir. Dans certains endroits en France, ils sont parfois 30% de plus. La moitié ont moins de 25 ans. Cette situation ne peut plus durer.

 

Les super-profits, première cause de l’inflation

Les super-profits de l’industrie agroalimentaire sont la première cause de l’inflation sur les bien que nous achetons pour nous nourrir. Oubliez les arguments sur la hausse du prix des matières premières ou sur les grandes enseignes qui se serrent soi-disant la ceinture : ce n’est pas vrai. Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous, les prix de l’huile et du tournesol sont en repli, comme d’autres matières premières, comme le souligne l'Institut La Boétie. Comment expliquer alors que les prix des biens alimentaires continuent de crever le plafond ? Pourquoi le prix de l’huile alimentaire a explosé sur un an (+51,1%), à part pour assouvir la soif de profits des dirigeants de l’agroalimentaire ?

 

 

La France du boy de Rothschild : un pays de milliardaires et d’affamés

Ensuite, les capitalistes ne se serrent pas la ceinture. Entre les quatrièmes trimestres 2021 et 2022, « les profits du secteur ont doublé (passant de 3 à 6 milliards), tandis que la rémunération des salariés du secteur n’a augmenté que de 3 % (de 6,7 à 6,9 milliards) », selon l’Institut La Boétie. Ainsi, au second semestre 2022, « la contribution des profits de l’agroalimentaire à la hausse des prix de production monte même à 51 % ». Qu’est-ce qu’on attend pour bloquer les prix des biens de première nécessité ? Pour augmenter le SMIC et tous les salaires ? Pour taxer les super-profits des multinationales de l’agro-alimentaire qui se gavent sur le dos des Français ? L’urgence sociale va encore s’aggraver, alors que les solutions sont là.

 

La France du boy de Rothschild : un pays de milliardaires et d’affamés

Cocorico ! Les deux personnes les plus riches du monde sont… Françaises

Dans la 7ème puissance économique du monde, 42% des plus précaires doivent sacrifier un repas et « en même temps » les deux personnes les plus riches sont… Françaises. Cocorico ! Réjouissez-vous ! Soyez fiers, exultez, nous rabâchent les éditorialistes de plateaux. Soyez heureux d’être Français, car ces réussites éclairent de leur lumière tout le pays. Comment peut-on se réjouir de tels écarts de richesses dans notre pays, quand 5 Français possèdent autant que 27 millions ? Quand 63 milliardaires polluent plus que la moitié des Français ? Lorsqu’un étudiant sur deux est obligé de sauter un repas ?

Terrible symbole. Ces multiples parallèles démontrent une chose : la lutte des classes est toujours une réalité dans notre pays. C’est d’ailleurs l’avis de 83% des Français. Et les électeurs macronistes sont d’accord à 78% avec la réalité de la lutte des classes. Simplement, ils ne sont « pas dans le même camp », comme disait l’autre (Didier Lallement à l’époque préfet de police de Paris). La bataille historique contre la réforme des retraites le démontre chaque jour. Hors de question pour 80% des Français de travailler deux ans de plus pour continuer à financer les cadeaux au (grand) capital. Le rendez-vous est donné partout en France jeudi 13 avril 2023, à l’appel des syndicats, la veille de la décision du Conseil Constitutionnel sur cette contre-réforme des retraites.

Par Nadim Février

 

Crédits photos : « Vaisselle Blanc Assiette », Pixabay, laurentvalentinjospi0

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13 avril 2023 4 13 /04 /avril /2023 15:18

Toujours beaucoup de monde, sous un beau soleil. « On ne lâche rien » est l’air et le slogan les plus repris. La Confédération paysanne est venue en force. Même la Ligue des Droits de l’Homme est présente. Je leur dis : « Oh, il y en qui disent du mal de vous… » Ils éclatent de rire. C’est donc qu’il y a des problèmes.

Retraites. Manifestation du 13 avril 2023
Retraites. Manifestation du 13 avril 2023
Retraites. Manifestation du 13 avril 2023
Retraites. Manifestation du 13 avril 2023
Retraites. Manifestation du 13 avril 2023
Retraites. Manifestation du 13 avril 2023
Retraites. Manifestation du 13 avril 2023
Retraites. Manifestation du 13 avril 2023
Retraites. Manifestation du 13 avril 2023
Retraites. Manifestation du 13 avril 2023
Retraites. Manifestation du 13 avril 2023
Retraites. Manifestation du 13 avril 2023
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13 avril 2023 4 13 /04 /avril /2023 05:01

En viendra-t-on à parler bientôt d'une alliance entre le capital et le fascisme, telle qu'on en a connu sous d'autres cieux ou à d'autres époques ? Geoffroy Jacques Roux de Bézieux du MEDEF a peut-être la réponse quand il affirme que la venue au pouvoir de Marine Le Pen est peut-être “ un risque nécessaire ”... 


Les députés RN et LREM ont voté ensemble contre :

 

Salaires/retraites

Augmentation du SMIC
Revalorisation des retraites au niveau du SMIC
Suppression des aides publiques aux entreprises qui ont augmenté les dividendes aux actionnaires sans augmenter leurs salariés
Assurance chômage accessible après un abandon de poste

Logement

Gel du prix des loyers
Augmentation du nombre d’hébergements d’urgence pour les sans abris
Augmentation de la taxe sur les logements vacants

Aides

Blocage des prix des produits de premières nécessité
Taux de TVA à 0% sur les prix des produits de premières nécessité en Outre-mer
Gratuité des premiers mètres cubes d’eau
Gratuité des cantines scolaires
Renforcement de l’aide juridictionnelle
Revalorisation des minimas sociaux au niveau du seuil de pauvreté

Services publics

Augmentation des moyens alloués aux hôpitaux
Revalorisation des salaires des fonctionnaires de 10%
Recrutement de sapeurs pompiers supplémentaires
Revalorisation des salaires des sapeurs pompiers
Maintien de la redevance publique audiovisuelle
Baisse de la TVA sur les transports en commun

Inégalités

Alignement des conditions d’accès aux droits sociaux entre l’hexagone et les outre-mer
Rétablissement de l’ISF

Augmentation des moyens pour la lutter contre la fraude fiscale

Augmentation de la fiscalité sur les résidences secondaires
Augmentation de la TVA sur les produits de luxe
Taxe sur les superprofits
Taxe sur les revenus excédant les 3 millions d’euros

Justice

Augmentation du nombre de greffiers et magistrats

Féminisme

Allouer 1 milliard pour lutter contre les violences faites aux femmes

Éducation

Revalorisation des bourses étudiantes au niveau de l’inflation
Une garantie d’autonomie de 1063 € pour les étudiantes et étudiants
Revalorisation des APL de 10%
Gratuité des fournitures scolaires pour la rentrée
Augmentation des budgets de l’Université

Ecologie

Conditionnement des aides publiques aux grandes entreprises aux respect de contraintes écologiques

Suppression de la niche fiscale sur le kérosène aérien
Instauration d’un impôt sur la fortune climatique
Taxation des yachts et des jets privés



SOURCE : Le Grand Soir 

PS : une petite question : LES HARCELEURS ET HARCELEUSES (PARDON : HARCELEUR.EURE.S) QUI S'ACHARNENT CONTRE QUATENNENS ONT-ILS (PARDON : IELLES) EN MÉMOIRE LA FIN DE ROGER SALENGRO ?

 

 

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11 avril 2023 2 11 /04 /avril /2023 05:01

 

Boy de Rothschild, énucléeur et désormais affameur !

 

Repris de 20 minutes.

 

Remplir son assiette tous les jours. Un défi pour de nombreux Français, surtout depuis la crise du Covid19 . C’est ce que souligne un sondage Ipsos/Secours Populaire sur la précarité en France révélé ce jeudi. Car la crise sanitaire a accéléré la précarisation des plus fragiles et fait basculer dans la pauvreté ceux qui étaient sur le fil.

Nicolas Champion, directeur départemental du Secours populaire, analyse pour 20 Minutes les difficultés croissantes d’une partie de la population pour se nourrit suffisamment et correctement.

La crise sanitaire a-t-elle entraîné une augmentation des difficultés à se nourrir chez certains Français ?

D’après notre sondage, oui. 30 % des Français déclarent avoir de plus en plus de difficultés pour avoir une alimentation saine leur permettant de faire 3 repas par jour. Un résultat qui a bondi de 7 points depuis 2020. Par ailleurs, 27 % des Français disent devoir restreindre leur quantité de nourriture, 37 % revoir à la baisse la qualité de leurs repas et 20 % devoir sauter des repas. Et ce pour des raisons financières. Ce qui signifie que les Français sacrifient de plus en plus ce poste de dépenses. Leur priorité est de garder un semblant de sécurité, donc un toit sur leur tête. Ils paient d’abord leur loyer , quitte à restreindre leur budget nourriture.

 

Ces restrictions alimentaires semblent toucher des publics très divers…

La crise a fait basculer dans la pauvreté les personnes qui occupaient des petits boulots, les étudiants, les entrepreneurs qui ont déposé le bilan… D’ailleurs, 55 % des Français interrogés dans notre sondage disent connaître quelqu’un de précaire, ce qui prouve que la pauvreté peut toucher tout le monde. Parmi les personnes qui sautent un repas pour des raisons financières, 34 % ont moins de 35 ans, 32 % sont employées et 39 % appartiennent à un foyer dont les revenus mensuels sont inférieurs à 1.200 euros. La reprise de septembre n’est pas là pour tout le monde. Et l’alimentation est redevenue un sujet de premier plan avec cette crise.

Toujours selon le sondage, 42 % des parents se privent parfois de nourriture pour offrir de bonnes conditions de vie à leurs enfants. Comment expliquer ce chiffre énorme ?

Ce chiffre monte même à 62 % chez les parents vivants sous le seuil de pauvreté. Ils font tout pour cacher à leurs enfants leur situation financière.

Pourtant, les associations caritatives ont multiplié les distributions alimentaires depuis le premier confinement. Ces personnes n’en bénéficient-elles pas ?

Les associations ont en effet développé les distributions alimentaires sur les campus , dans les campagnes… Ce qui nous a permis de toucher davantage de monde, car depuis le début de l’épidémie de coronavirus, le nombre de bénéficiaires a augmenté de 45 %. Mais force est de constater que beaucoup de gens qui auraient besoin qu’on les aide ne nous sollicitent pas. Car ils ont honte de devoir le faire. D’autant plus s’ils sont tombés brusquement dans la précarité depuis la crise.

Le gouvernement a annoncé cette semaine que le chèque alimentaire pour les plus précaires ne serait pas mis en place avant 2022. Comment réagissez-vous ?

Ce retard est dommageable au regard de la situation sociale dans notre pays. Heureusement que le Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD) a été reconduit jusqu’en 2021, et a augmenté pour atteindre 870 millions d’euros, ce qui va nous permettre de financer davantage de repas.

 

 

De la famine en France
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9 avril 2023 7 09 /04 /avril /2023 05:01

Je reprends ici un article de Victor Gueretti publié par le site L'Insoumission.

 

De Pasqua à Darmanin, les « voltigeurs » frappent encore

Les violences policières survenues au cours des manifestations contre la réforme des retraites ont valu à la France des réprimandes de la part de plusieurs organismes et associations de référence, aussi bien en Europe qu’à l’International.

Ces véritables répressions viennent alourdir l’historique des dérapages dans le maintien de l’ordre sous la Ve République, et transforment dans les faits le manque de démocratie des Institutions en vigueur depuis 1958. Les agissements de la BRAV-M, et ceux des brigades à quad à Sainte-Soline, rappellent les interventions brutales des voltigeurs d’antan, impliqués entre autres dans l’Affaire Oussekine en 1986. La Ve République est à bout de souffle, la légitimité du pouvoir n’a jamais été aussi fragile ? Les « voltigeurs » frappent. 

Nous devons absolument nous rendre tous compte que quelque chose dysfonctionne gravement au sommet de la hiérarchie, qui depuis des décennies a régulièrement démontré son incompétence dans les moments chauds de la rue, surtout lorsque la droite dure est au pouvoir. Plus fort encore, alors que de simples et pacifiques manifestants sont verbalisés, insultés, tabassés gratuitement, les dangereux casseurs des black blocs semblent bénéficier d’un grand laisser aller, que certains policiers dénoncent à leurs risques et périls sur les plateaux télévisés et les réseaux sociaux. Alors que des éléments d’extrême droite se déchaînent dans la rue et dans les facs, c’est la gauche qui est accusée par le Gouvernement. Pourquoi cette situation aussi ubuesque d’intolérable ?

L’Histoire est une précieuse alliée, et celle des soixante dernières années nous démontre que les pratiques du monde d’avant n’ont en rien cessé en 2023. Entre magouilles d’État, barbouzeries dignes de la Guerre Froide, une direction défaillante et les étranges relations de hauts officiers avec le banditisme, le peuple et la démocratie en France font face à des menaces que le grand public doit connaître davantage. Notre article.

Répression policière contre manifestants et militants, un bilan noir

La liste des affaires policières impliquant de graves bavures est malheureusement longue en France. Revenons ensemble sur les plus emblématiques d’entre elles.

En 1962, le 8 février, la police réprime les manifestants de gauche réunis à Paris contre l’OAS,
faisant 9 victimes et des blessés. Ce sera l’affaire du métro Charonne. Le préfet de police de Paris, alors défendu par le Gouvernement, n’était autre que Maurice Papon, pourtant dénoncé depuis la Libération comme collaborateur de haut niveau par Gabriel Delaunay, le chef de la résistance bordelaise. Papon était même Ministre du Budget sous le Gouvernement Barre, lorsque son rôle sous l’Occupation a été prouvé.

Les réponses policières disproportionnées à l’encontre de revendications régionalistes et écologistes ne manquent pas non plus. L’affaire d’Aléria est un excellent exemple. La Corse avait déjà été touchée par l’Affaire dite des boues rouges en 1973, lorsque 3000 tonnes de déchets chimiques italiens avaient contaminé l’Île de Beauté. Celle-ci a connu un épisode de violence remarquable en 1975. Une cinquantaine de militants autonomistes, menés par Edmond Simeoni, s’étaient emparés d’une ferme pour protester contre la spoliation des petits vignobles locaux au profit de grands propriétaires et rapatriés d’Algérie depuis déjà une bonne décennie. Ces militants équipés de fusils avaient annoncé leur départ de la ferme pour le lendemain, mais cela n’a pas empêché le ministre de l’Intérieur, Michel Poniatowski, de dépêcher une véritable légion de 1200 policiers et CRS, avec hélicoptères, blindés, et même l’assistance d’un navire de guerre. L’assaut de la ferme a déclenché des émeutes graves sur l’île, notamment Bastia, et conduit à la formation du FLNC l’année d’après. Un fiasco complet pour le Ministère qui a été vu comme responsable de ce déchaînement, alors qu’il était censé endiguer la révolte.

Les dérapages contre les écologistes ont existé dès cette époque. On se souviendra de l’Affaire Vital Michalon en 1977, militant anarchiste et écologiste tué par une grenade de la police au cours d’une manifestation contre le chantier de la centrale atomique de Superphénix. Notons que la décision de construire cette centrale avait été ordonnée par le Gouvernement, n’était pas l’issue d’un débat parlementaire, et s’achèvera dans un fiasco financier alors sans précédent dont nous payons encore les frais (La Cour des Comptes a estimé le prix de construction de Superphénix à 12 milliards d’euros, et celui de son démantèlement à près de 3 milliards supplémentaires. Le démantèlement de Superphénix est encore en cours et ne devrait pas s’achever avant 2027, voire 2030 pour l’assainissement des terrains, ndlr). Là encore, les autorités ont essayé de faire croire que Vital Michalon avait été tué par une bombe artisanale fabriquée par des écologistes, oubliant la violente répression de cette manifestation de 60 000 personnes par 5000 policiers, ainsi que la présence d’indices matériels, notamment sur le corps de Vital, qui concordent avec l’utilisation d’une grenade.

Les barbouzeries d’État se sont poursuivi par la suite, malgré la dissolution du Service d’Action Civique par Mitterrand, avec le sabotage du navire amiral de Greenpeace, le Rainbow Warrior, par deux agents de la DGSE en 1985 au port d’Auckland, Nouvelle-Zélande.

Beaucoup plus récemment, alors que l’on pensait que ces très graves dérapages étaient derrière nous, plusieurs épisodes de tabassages répétés, de plus en plus fréquents, sont parvenus à la connaissance des citoyens. Il y a eu le cas Rémi Fraisse, tué lors d’une manifestation en 2014 contre le barrage de Sivens. Malgré son décès, le policier qui a lancé la grenade n’a pas été inquiété par l’IGPN, police des polices. Pire, l’IGPN a même cité dans son rapport de défense un journaliste d’extrême droite.

L’affaire « Maria » du 8 décembre 2018 est également ahurissante. Une jeune femme de 19 ans sauvagement tabassée à Marseille par des agents de la Brigade Anti Criminelle, s’est retrouvée dans un état grave. Mais malgré toutes les preuves apparentes et accablantes, deux commissariats ont refusé d’enregistrer sa plainte et l’IGPN a encore une fois prononcé un non-lieu. Les estropiés des Gilets Jaunes, visés aux LBD et aux grenades, se comptent par dizaines. 

Et maintenant, voilà le retour des « voltigeurs », de ces brigades, véritables milices motorisées, avec un conducteur à l’avant et un frappeur à l’arrière. Les bâtons qui ont servi à tuer Malik Oussekine en 1986, du temps de Charles Pasqua, ont été remplacés par des LBD, mais le principe reste le même. La tragédie, c’est lorsque ces actes criminels se répètent malgré des précédents graves.

Des crimes pour incriminer l’extrême-gauche

Si certaines personnes peuvent s’émouvoir de la possibilité d’années de Plomb en France pour les années à venir, il faut se souvenir de la réalité que désigne vraiment ce terme. Et parfois, pour comprendre ce qu’il se passe chez soi, il faut regarder ce qu’il s’est produit à l’étranger, avec le recul que nous possédons désormais.

Le témoignage du néo-fasciste Vincenzo Vinciguerra révèle une stratégie délibérée de la tension lors des Années de Plomb en Italie, laquelle visait à empêcher le Parti Communiste ou le Parti Socialiste d’accéder au pouvoir. Les attentats furent attribués dans leur quasi-totalité à l’extrême-gauche, mais avec le temps et les enquêtes policières ultérieures, la société italienne a pris conscience que la plupart des actions explosives avaient en réalité été menées par l’extrême-droite. Le professeur d’histoire à Paris, Pierre Milza, explique cette stratégie d’attaques sous faux drapeau en donnant des chiffres accablants. « sur les 4 384 actes de violence politique recensés entre 1969 et 1975, 83 % furent le fait des organisations de l’ultra-droite nationaliste et néofasciste, et que celles-ci ont eu à leur actif 83 homicides politiques sur 92 » (Cité dans Pierre Milza, Histoire de l’Italie, Fayard, 2006, p. 959-960.)

Et il ne faut pas oublier qu’une partie non-négligeable de la violence en Italie lors des Années de Plomb était due à la mafia. Surtout que celle-ci était en relation avec la Loge secrète Propaganda Due (la célèbre P2), dirigée par un fasciste avéré, Licio Gelli, et connue aussi bien pour ses actions en Amérique du Sud que pour ses contacts à la CIA. La Justice a prouvé que Licio Gelli a organisé et financé le terrible attentat de la gare de Bologne, et qu’il avait une immense influence sur les services secrets de son pays. Nos voisins italiens d’ailleurs ont développé une expression pour désigner les crimes d’État, ce sont les « stagi di Stato ». Retour dans les années barbouzes.

Même la violence avérée de l’extrême-gauche italienne a pu être poussée par des organismes officiels étrangers tels que le Mossad israélien , actif en Italie dans les années 70, et qui a proposé des armes aux Brigades Rouges. Mais le souci, c’est que contrairement aux actions terroristes de groupes anarchistes, le terrorisme noir, néo-fasciste, n’a que très peu été condamné, alors que c’est ce type d’activisme qui a produit les pires tueries de masse. Le cas de Franco Giorgio Freda est emblématique. Jugé responsable de 16 attentats dans les années 70, il a été relâché dès 1986 et a pu continuer sa carrière en tant qu’éditeur pour l’extrême-droite transalpine.

La stratégie de la tension semble être adoptée par Gérald Darmanin et le Gouvernement dans son ensemble.

L’accusation d’islamogauchisme tient de la même stratégie. Elle a pour objectif de faire oublier un autre terme qui lui a une réalité historique, celui d’islamofascisme. Il faut savoir que le IIIe Reich a eu des rapports avec des groupes antisémites présents au Moyen-Orient dans les années 40. Le personnage de Mohammed Al Husseini est emblématique. Grand responsable religieux, poursuivi par les britanniques pour divers pogroms organisés à Jérusalem en 1939, il a rapidement gagné l’Allemagne, où il fut proclamé aryen d’honneur par Hitler. Puis il a animé des émissions radios dans le but de faire la gloire du Führer auprès de troupes islamistes, et a même levé une armée de quelques 3000 SS musulmans en Bosnie-Herzégovine en 1943, avec l’intention d’attaquer les populations juives de Palestine (Croissant fertile et croix gammée, de Klaus-Michael Mallmann et Martin Cüppers, Verdier, 2009).

Au cours de la dernière décennie, beaucoup d’attentats terroristes ont secoué l’Europe. Mais il faut se souvenir que ce sont deux anciens militants du service d’ordre FN, suprémacistes lillois, qui ont vendu les armes qui ont servi à l’attaque du Super casher en janvier 2015, réalisée par Amedy Coulibaly. Au cours de la marche blanche en la mémoire de Mireille Knoll, c’est un certain Philippe Mizerskichef de Vincent Crase et Alexandre Benalla lors de l’épisode de la Contrescarpe, qui a ordonné à Jean-Luc Mélenchon de quitter le cortège.

Il y a une grande hypocrisie dans les rangs des réactionnaires, lorsque le milliardaire propriétaire de Valeurs Actuelles, Iskandar Safa, est entré dans le top 100 des fortunes françaises en vendant de l’armement, notamment à l’Arabie Saoudite. Le même pays où Marine Le Pen a obtenu un prêt bancaire de 8 millions d’euros pour sa campagne présidentielle de 2022. C’est également dans cette nation où l’on finance le terrorisme, qu’Alexandre Benalla a servi comme garde du corps du futur Prince, ce qui ne l’a pas empêché de devenir par la suite l’homme de confiance d’Emmanuel Macron, ni d’entrer dans une loge maçonnique de droite radicale, Les Chevaliers de l’Espérance, très active en Afrique.

L’Affaire Benalla dans son ensemble ressemble fortement à une tentative de mise en place d’une police parallèle. À l’époque déjà, Frédéric Lordon dénonçait dans Le Monde Diplomatique la violence d’un État policier trop souvent complice de l’extrême-droite, dominé par un Macron se rêvant en nouveau monarque. La communication de l’actuel Ministère de l’Intérieur vise l’extrême-gauche et les écologistes en oubliant totalement la violence de l’extrême-droite, laquelle se déchaîne aussi contre les manifestants eux-mêmes, comme le révèle Libération le 31 mars 2023. La situation rappelle dangereusement l’Italie des années 70.

Et cette communication autour de la violence en marge des manifestations tourne parfois même au grotesque, comme avec cette publication Twitter de la Préfecture du Bas-Rhin, au soir du 30 mars 2023, qui annonce que la police a saisi des cailloux dans des haies, presque comme s’il s’agissait d’une preuve d’un attentat brillamment déjoué. Mais cette fois, il ne faudra pas 10 ou 20 ans pour connaître la vérité. Internet existe, les smartphones permettent de prendre des enregistrements du direct, pouvant être utilisées comme preuves contre le récit officiel. Seul le mensonge permanent peut encore faire gagner du temps aux autorités en pleine dérive autoritaire.

Il est extrêmement étonnant de découvrir que de grands responsables des services de renseignement et de maintien de l’ordre ont entretenu et entretiennent encore des liens avec le crime organisé et divers trafics, notamment sur le continent africain, avec le concours de mafieux originaires de Corse et de Marseille.

Beaucoup de gens connaissent le rôle que le Service d’Action Civique a joué dans l’ombre pendant des années, et ses crimes les plus graves comme la Tuerie d’Auriol, autre grande barbouzerie des années 1980. Que Charles Pasqua, qui en fut l’un des grands directeurs, a été aussi bien pendant quinze ans un grand cadre au service d’une immense firme, celle des alcools Ricard, qu’un proche de personnalités liées à la mafia corse et marseillaise. L’un de ses grands amis était Étienne Léandri, indispensable à la pègre des années 1960, et dont le riche palmarès doit logiquement inquiéter. Qui est ce dernier ? 

Étienne Léandri, vendeur de cocaïne des années 30 à Marseille, collaborateur, membre du service de renseignement des SS, s’évade en Italie puis travaille avec la CIA et Lucky Luciano, parrain emblématique de l’Après-Guerre. Il devient proche de Pasqua dans les années 70, voire avant. Dans les années 1980, il met en place des financements illégaux au RPR puis dans les années 1990, la vente de matériel policier de la SOFREMI (laquelle relève du Minsitère de l’Intérieur) en Amérique du Sud, lui permet d’encaisser 20 millions de francs qu’il partage avec le fils de Charles Pasqua. Il organise aussi un véritable racket d’État sur Alstom en 1994 (Histoire secrète de la corruption, 2014, de Jean Garrigues et Yvonnick Denoel).

Le retour des socialistes au pouvoir en 1988 provoque des enquêtes et la découverte que le conseiller de Pasqua, Daniel Léandri, était installé dans le bureau voisin du patron de la DGSE (Les parrains corses, Jacques Follorou et Vincent Nouzille, 2004). Daniel Léandri gérait des dossiers liés à des chefs d’État Africains. Ces révélations n’ont pas empêché son retour en 1993 sous Balladur, lorsque ce dernier à réinstallé Pasqua au Ministère de l’Intérieur, après un court mais intense séjour en 86-88. 

Beaucoup plus récemment, comment un homme tel que Christophe Castaner a t-il pu devenir Ministre de l’Intérieur, le premier flic de France, alors qu’il était dans les années 1980, le protégé d’un des plus grands malfrats marseillais ? Christian Oraison, dit « Grand Blond » était effectivement l’un des chefs des braqueurs de la Dream Team, groupe de malfrats très actif à la fin des années 90.

Comment se peut-il que le frère de Michel Tomi, parrain des parrains corses, puisse être l’actuel directeur des brigades motorisées de la Préfecture de police de Paris ? Paul-Antoine Tomi, recruté par l’ancien chef du renseignement intérieur, Bernard Squarcini, a été mis à l’écart de la DGSI pour ses liens avec la mafia corse en 2016, mais cela ne l’a en rien empêché de continuer ses activités dans le cadre de la répression des Gilets Jaunes. Ni d’être récompensé pour son action en 2019 malgré des débordements. Débordements qui ont continué après cet épisode, puisqu’il a été filmé en janvier 2021 par un journaliste de Brut en train de frapper des manifestants à terre.

Bernard Squarcini a lui-même été photographié en présence de Michel Tomi en avril 2012. Ce dernier, ancien associé de Charles Pasqua, s’est fabriqué tout un empire dans les jeux, les casinos et même le fret aérien au Gabon et au Cameroun. Comme un retour de Françafrique mais aussi de France à fric, quand on sait que le groupe de Michel Tomi, Kabi, a une fortune estimée à 600 millions d’euros. Il existe un lien avéré entre milieux d’argent et mafia, entre politique et milieux d’argent, et même une connexion entre les trois, symbolisée par les casinos et salles de jeux. En 1988, Pasqua avait d’ailleurs autorisé les casinos du littoral azuréen d’installer des machines à sous, ce qui était interdit auparavant sous pression de la gauche, même en version Gaston Deferre (Compromissions, de Pierre Péan, 2015).

Bernard Squarcini a lui aussi eu des relations toxiques. Proche de Charles Pasqua et de son poulain en politique, Nicolas Sarkozy, Squarcini a travaillé pour une autre forme de mafia, celle des grands patrons, en utilisant sa propre boite de conseil, Kyrnos, pour entrer au service de LMVH. Il a supervisé l’espionnage de François Ruffin pour Bernard Arnault, et a continué d’avoir de l’influence après son départ des services de renseignement. Il a notamment supprimé le fichage S d’un oligarque russe, Andrei Skoch. Squarcini a été mis en examen pour plusieurs motifs, détournement de fonds, trafic d’influences, faux en écriture publique mais aussi détention de dossiers secrets sur différentes affaires (HSBC, Cahuzac, Mohammed Merah…).

L’un des « barbouzes » politico-financiers préférés de Nicolas Sarkozy, Alexandre Djouhri, a été fiché S pour trafic d’armes en Afrique. C’est chez lui, à Londres, qu’un deuxième Alexandre, Benalla, est venu en visite après son départ de l’Élysée. Djouhri, actif dès les années 1980, était sans surprise un proche de Charles Pasqua, mais aussi de Mouammar Khadafi, après « avoir commencé » en tant que braqueur de bijouteries en 1981. Il a même été impliqué dans les règlements de comptes musclés autour des affaires de la famille Delon, en 1986. Son casier judiciaire restera très longtemps vierge grâce à l’action de Bernard Squarcini. De l’époque Pasqua à celle la macronie, en passant par les années Sarkozy, les mêmes méthodes perdurent et se transmettent, comme de génération en génération dans la droite dure.

La police française est-elle celle d'un État pré-fasciste ?

Bavures, violences, une direction irresponsable ?

Que ce soit dans les attentats ou en marge des manifestations des dernières années, de multiples négligences ont été révélées par les enquêtes aussi bien journalistiques que judiciaires.

Nous pourrions commencer avec l’Affaire Merah. Le terroriste, auteur de plusieurs crimes en mars 2012, était surveillé depuis un an déjà, ses liens avec le djihadisme connus, pourtant la DGSI n’a pas pris en compte l’avis des agents toulousains. La DGSI était à l’époque dirigée par Bernard Squarcini. Plus stupéfiant encore, Mohammed Merah a pu rentrer et sortir de son domicile sous surveillance alors qu’il avait déjà commis des meurtres, une résidence dans laquelle la police a découvert plus tard la présence de la carte de visite d’un garde du corps de Nicolas Sarkozy. De même, comment se fait-il que l’ancien garde du corps d’Emmanuel Macron ait été photographié en 2015 en compagnie du logeur de DAESH, celui qui a abrité les futurs tueurs du Bataclan ?

Une autre affaire a aussi alimenté des suspicions, celle de l’attaque terroriste du 14 juillet 2016. Des internautes n’ont pas vraiment cru au concept de radicalisation expresse, et surtout, ont désigné de graves failles dans la sécurité, alors que l’état d’urgence avait été déclaré depuis le mois de novembre de l’année précédente, suite à l’attentat du Bataclan. Le chauffeur du camion a pu commettre cette attaque alors qu’il avait précédemment été filmé à plusieurs reprises, en repérage, par les caméras de surveillance de la ville de Nice, qui est, il faut le rappeler, la mieux dotée de France à ce niveau. La Promenade des Anglais était de plus facilement accessible et aucun obstacle n’a ralenti la progression du camion, qui s’est arrêté « tout seul », lorsqu’il a calé en ralentissant sur 5e vitesse. Pour ajouter au discrédit des autorités, la SDAT, sous-direction antiterroriste, a par la suite ordonné la destruction des bandes d’enregistrement des caméras niçoises. La suspicion peut encore être renforcée lorsqu’on sait que l’état d’urgence devait expirer à peine 6 jours plus tard et que dans la même journée du 14 juillet, François Hollande avait évoqué sa fin prochaine.

En plein épisode des Gilets Jaunes, malgré une présence policière exceptionnelle, un jeune homme de 29 ans, fiché S depuis deux ans et multirécidiviste, sortie de prison en Allemagne, a pu abattre cinq personnes prises au hasard à Strasbourg, le 11 décembre 2018, avant de prendre la fuite en taxi devant les forces de l’ordre. Toutes ces affaires, dont la liste n’est pas exhaustive, relèvent au mieux de la grave négligence, et alimentent logiquement toutes sortes d’idées autour de complots présumés. Puis viennent enfin les apparitions répétées de casseurs lourdement équipés, lors des mêmes manifestations des Gilets Jaunes. Pourtant soutien de la Loi Sécurité Globale, la syndicaliste et policière Linda Kebbab confirme l’existence d’un grand laisser aller de la part des autorités, qui n’arrêtent pas les black blocs, et qui ne font pas de recherche préventive alors que c’est tout à fait possible. La dénonciation ne date pas d’hier, Linda Kebbab avait déjà alerté en 2019, mais le signalement lui avait valu une « menace d’enquête IGPN ».

Concernant les violences perpétrées par les forces de l’ordre elles-mêmes, l’ancien sous-préfet, Laurent Bigot, a raison. Il y a dans les forces de l’ordre un réel problème. L’épreuve de résistance et de gestion du stress en situation difficile a été abandonnée. La qualité du recrutement devient plus qu’hasardeuse. L’organisation et le commandement agressifs tendent a créer par réaction chez les manifestants un sentiment antiflic pour des générations. Au-delà de LFI et de la NUPES, tout le monde a raison de dire qu’au vu des violences gratuites constatées, il y a des éléments qui ne méritent pas d’appartenir à la police. Cette dernière fait globalement un travail admirable au quotidien. Alors ne laissons pas quelques brigades radicales et ultra-violentes venir la discréditer.

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8 avril 2023 6 08 /04 /avril /2023 05:01

... Á propos de la lutte contre la réforme des retraites

 

Woerth, le mec qui s'en sort toujours.

 

Je cite Wikipedia :

 

À la suite de révélations du Canard enchaîné et de Marianne en juillet 2010, Éric Woerth est soupçonné de prise illégale d'intérêts dans la vente de 57 hectares de la forêt de Compiègne. Il bénéficie en 2014 d'un non-lieu après enquête de la Cour de justice de la République58. L’affaire se termine en 2021 avec la fin des poursuites contre deux collaborateurs d’Éric Woerth.

 

Dans le cadre de l'affaire Bettencourt commencée en juin 2010 avec des révélations de Mediapart, Éric Woerth est mis en examen en février 2012 pour trafic d'influence passif et recel de financement illicite de parti politique60. En mai 2015, le tribunal correctionnel de Bordeaux prononce une double relaxe des chefs de trafic d'influence et d'abus de faiblesse, le tribunal indiquant que la « remise d'argent des fonds Bettencourt » n’est pas « totalement acquise », qu’il « n'est pas démontré qu'Éric Woerth avait connaissance de l'origine illicite de cette somme » ni qu’il n’avait connaissance « de la particulière vulnérabilité de Liliane Bettencourt ».

 

Trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy pour l’élection présidentielle de 2007, il reconnaît devant les juges d’instruction avoir distribué plusieurs dizaines de milliers d'euros d'argent liquide d’origine anonyme à des salariés de la campagne. Il est mis en examen pour « complicité de financement illégal de campagne électorale » en 201862.

 

En 2008, le Groupe Bernard Tapie obtient 408 millions d'euros en raison de son litige avec le Crédit lyonnais concernant la vente d’Adidas. Selon Mediapart, alors qu'il est ministre du Budget, Éric Woerth permet au Groupe Bernard Tapie de payer seulement 43 millions d’euros de taxes au lieu des 101 millions, contre l’avis de sa propre administration63. En 2009, l'administration fiscale dirigée par Éric Woerth renonce à un appel sur la décision de ristourne de quinze millions d’euros, dont onze millions au titre de l'impôt sur le revenu au bénéfice de Bernard Tapie.

 

En juillet 2021, Éric Woerth est mis en examen par la Cour de justice de la République (CJR) pour concussion (malversations commises dans l’exercice d’une fonction publique). Soupçonné d’avoir accordé un avantage fiscal à Bernard Tapie en 2009, l’ancien ministre du Budget dément64,65. Le 9 mai 2022, le ministère public près la Cour de justice de la République annonce avoir requis un non-lieu pour Éric Woerth considérant que l'infraction n'est pas « suffisamment caractérisée ».

 

On comprend qu'un homme aussi exemplaire soit questeur de l'Assemblée nationale !

 

Woerth est l'époux d'une éminente personne qui a longtemps travaillé pour la banque Rothschild. Vous avez dit “ Rothschild ” ? Oui, et puis Hermès, et puis Clymène. Et puis la fondation Condé, le château de Chantilly. Et puis une association de femmes dont le but est d'acquérir et de faire courir des chevaux pur-sang.

 

 

Même lorsqu'il fait de l'escalade, Woerth ment, comme quand il organise un reportage à sa gloire intitulé : « Glacier du milieu à l’aiguille d’Argentière.. toujours sur les pointes avant..@Chamonix_France ».

 

Éric Woerth nous fait la leçon
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6 avril 2023 4 06 /04 /avril /2023 15:35

Toujours beaucoup de monde. Avec une légère nuance de haine. Quand tout sera fini, ce sentiment à l’égard du boy de Rothschild, de Borne, de Darmanin, subsistera.

Au bout d’une heure, on a été gazés. On n’a pas compris pourquoi, il ne se passait rien de spécial. Dire que, de jour en jour, on se rapproche du Chili de Pinochet serait peut-être exagéré.

 

Pendant ce temps-là, le boy de Rothschild est en visite officielle en Chine. Oui, je sais, c’était prévu de longue date, comme la visite de Charles III, annulée, elle.

Voici ce qu’en dit Robert Alfonsi sur Facebook :

« J'imagine mal De Gaulle, Mitterrand, Chirac, aller en Chine en amenant dans leurs bagages la présidente de la commission européenne, qui n'est qu'une fonctionnaire a la légitimité politique minimale , pour ne pas dire nulle.

La France membre permanent du Conseil de sécurité, détentrice de l'arme nucléaire, cornaquée par une fonctionnaire européenne…

Avec Macron l'abaissement de la souveraineté nationale est total.

Je remarque que le chancelier allemand et le premier ministre espagnol qui ont précédé Macron a Pékin, n'étaient pas chaperonnés par Van der Leyen…

Ce type nous fout la honte en permanence.

Manif du 6 avril 2024. Toujours les mêmes…
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